Couverture de NRT_273

Article de revue

Marie

Pages 480 à 494

Il dogma dell’immacolata Concezione di Maria. Problemi attuali e tentativi di ricomprensione, Roma, Marianum, 2004, 21x15, 635 p., 50 €. ISBN 88-87016-68-2

1Une véritable somme à la fois biblique et dogmatique sur la doctrine ecclésiale de l’Immaculée Conception de Marie, Mère de Dieu. Le sous-titre est éclairant : problèmes actuels et essais de recompréhension. Ce livre vient à son heure, d’abord parce qu’il accompagne les célébrations du 150e anniversaire de la proclamation du dogme par la lettre « Ineffabilis Deus » (8.12.1854), ensuite parce qu’il vient au jour dans un climat de suspicion ou de dérision à propos de ce dogme peu accepté et souvent incompris par ses détracteurs.

2Ce beau volume, présenté par S.M. Maggiani OSM, président de la Faculté théologique pontificale Marianum donne in extenso le texte de la bulle de Pie IX sur la définition de l’Immaculée Conception, puis il recueille douze contributions de spécialistes de la Vierge Marie qui en abordent différents aspects. M.C. Masciarelli de la même Faculté, parcourt le développement de la doctrine suivant le magistère depuis 1854 jusqu’à nos jours (p. 55-168), puis F.G. Brambilla, de la Fac. théologique de l’Italie du Nord, traite du péché originel et du salut apporté par le Christ rédempteur (p. 169-196) et P.L. Domínguez CMF, directeur des Ephemerides Mariologicae, examine le sens de la doctrine dans le cadre de la critique et du pluralisme théologique (p. 197-222). Un article important d’A.M. Serra OSM, de la Faculté Marianum, développe avec brio les rapports entre l’Immaculée et l’Alliance, afin de vérifier les fondements bibliques du dogme proclamé par Pie IX (p. 223-269) ; il discute les rapports mutuels entre l’Écriture et la Tradition et il entreprend une relecture de la Bible sur la beauté d’Adam, temple du Verbe, sur Israël au Sinaï comme épouse immaculée, sur la splendeur de l’arche d’Alliance, sur la beauté d’Ève en Éden, type de celle d’Israël et de l’Église. L. Gambero SM, de la même Faculté, s’attache aux Pères de l’Église grecs et latins qui déploient le thème de la sainteté de Marie (p. 271-307). M.P. Cuéllar, du Centre d’Études théologiques de Mérida-Badajoz, considère la Conception Immaculée de Marie comme don absolu du Dieu trinitaire (p. 309-338). G. Calabrese regarde Marie comme rachetée dans le mystère pascal : la Vierge Marie reçoit sa sainteté de la beauté morale de la grâce offerte par son Bien-Aimé Sauveur (p. 339-363) et G. Colzani, de l’Université Urbariana de Rome, traite de l’acquiescement de Marie au projet salvifique de Dieu (p. 365-394). Porte-parole du « groupe des Dombes » et de l’accord luthéro-catholique de 1998, B. Sesboüé SJ s’étend sur la doctrine de l’Immaculée dans le dialogue œcuménique (p. 395-414) tandis que M.G. Fasoli, responsable nationale des femmes ACLI tente une approche féministe du dogme marial (p. 415-432), de même que I. Gómez Acebo de l’Univ. Comillas (Madrid) qui s’enquiert d’une perception moderne de l’Immaculée (p. 433-462). S.M. Perrella OSM, de la Faculté Marianum contemple la beauté que Marie reçoit du Christ (p. 463-623), à la lumière des considérations esthétiques de Jean-Paul II : véritable hymne à la beauté humaine comme reflet de celle de Dieu.

3Tout en admirant la variété et la pertinence des travaux rassemblés, chacun dans son domaine, nous ne pouvons nous empêcher de nous poser des questions. Dans l’AT, n’y aurait-il pas lieu de creuser davantage l’itinéraire de la grâce rédemptrice déjà figurée à travers toute l’histoire d’Israël, telle qu’Isaïe notamment la développe dans les chap. 40 à 66 ? Ne serait-ce pas aussi l’occasion de montrer que la définition du dogme de la Conception Immaculée se profile à l’aube de l’ère des manipulations génétiques, du clonage et des recherches sur l’embryon : tentatives de mettre la main sur l’origine humaine ; serait-ce un hasard ? De plus, on aimerait entendre sur le sujet d’autres théologiens ou exégètes venant d’horizons différents ; signalons que les contributions sont écrites en italien, en espagnol et en français, ce qui réduit le nombre des destinataires potentiels. Bref, nous avons là un livre important que les mariologues ne peuvent ignorer. — J. Radermakers, S.J.

Philippe M.-D., Trois mystères de miséricorde. Immaculée Conception — Présentation — Annonciation, Paris, Parole et Silence, 2000, 21x14, 122 p., 82 FF. ISBN 2-84573-045-4

4On connaît bien la fécondité spirituelle de l’A. (cf. NRT 116 [1994] 769 ; 118 [1996] 602 ; 119 [1997] 449 ; 120 [1998] 657), dominicain, qui a marqué profondément notre époque. Ancien professeur de philosophie à Fribourg (Suisse), il anime à présent des groupes de retraite et des sessions tout en étant fondateur et prieur général de la Congrégation Saint-Jean. Dans ce volume, paru déjà en 1958 mais introuvable aujourd’hui, il nous donne de découvrir la Vierge Marie comme une créature de la miséricorde divine, à partir de trois mystères centraux de sa vie.

5L’Immaculée Conception est un don gratuit du Père de miséricorde, la Présentation est la réponse d’amour dans l’offrande d’elle-même et de l’humanité à cette miséricorde infinie, l’Annonciation est l’acquiescement à l’amour miséricordieux du Père pour les hommes. Par elle, nous sommes introduits à l’intime du mystère de Dieu Trinité qui nous sauve en nous prenant à lui. Une riche et substantielle méditation théologique qui nous aide à approfondir notre relation personnelle à la Mère de Dieu. — J.R.

Serra A., « Una spada trafiggerà la tua vita » (Lc 2,35a). Quale spada ? Bibbia e tradizione giudaico-cristiana a confronto. Roma / Palazzago, Marianum / Servitium, 2003, 25x17, 359 p., rel., 27 €. ISBN 88-8166-212-4

6De quelle nature est l’épée qui devait transpercer le cœur de la mère de Jésus, d’après la prophétie du vieillard Siméon en Lc 2,35 ? Le P. Serra, de l’Ordre des Servites, professeur d’Écriture sainte à la Faculté théologique pontificale Marianum de Rome, bien connu par ses nombreux travaux de bibliste sur la Vierge Marie (cf. NRT 105 [1983] 269 ; 107 [1985] 142 ; 113 [1991] 587 ; 116 [1994] 307 …) se propose de répondre à cette question. En effet, l’interprétation courante imagine un glaive de souffrance perçant le cœur de la mère au moment où son Fils en croix voit lui aussi son côté traversé par la lance du soldat romain. Mais est-ce bien le sens du verset lucanien, alors que dans toute la tradition biblique et juive, l’épée désigne la plupart du temps la Parole de Dieu ?

7L’A. conduit dès lors une patiente et minutieuse enquête à travers l’AT, la littérature juive et le NT pour vérifier comment les textes parlent du glaive de la Parole de Dieu : psaumes, Isaïe, Maccabées, Sagesse, puis Philon, Qumrân, Flavius Josèphe et le Talmud sont prospectés avec soin, et enfin He 4,12-13, Ep 6,17, Ap 1,16 ; 2,12.16 ; 19,15.21. Tel est l’objet de la première partie du volume, superbement édité par les éditions de Marianum. Une deuxième partie est consacrée à une analyse des commentaires du passage lucanien s’échelonnant du IIe au XIVe siècle : les Pères, puis les écrivains orientaux sont passés au crible, et ensuite ceux d’Occident, avec une particulière attention à la traduction précise des termes en grec et en latin, et la symbolique qu’elle suggère ou explicite. L’A. aborde alors la troisième partie présentant les conclusions de son travail issues de la confrontation entre Écriture et tradition. Ressaisissant le verset de Luc en lien avec Isaïe à propos du « Serviteur » en regard de la « fille de Sion », il souligne que la Parole de Dieu, en Luc-Actes, divise ceux qui l’écoutent tout en se trouvant confiée à ceux qui reçoivent mission de la proclamer.

8Dès lors, la réponse à la question apparaît, lumineuse, dans le sillage du Magnificat : la vie entière de Marie a été « constamment traversée par le glaive mystique qui symbolisait le dessein de Dieu sur elle ». Son union intime à son Fils lui a fait vivre cette douleur en tout son être et donne sens à la passion d’Israël comme au déchirement de nombreux cœurs dans l’Église. Et l’A. de noter la portée christologique et ecclésiologique du verset. Nous lui savons gré d’en avoir montré la profondeur. Les mariologues ne manqueront pas d’en tirer le meilleur profit. — J. Radermakers, S.J.

Il Mistero della Croce e Maria. Atti del 4o colloquio intern. di mariologia, Sant. di Polsi, 13-14 sett. 1999, éd. St. De Fiores e.a., coll. Bibl. di « Theotokos » 4, Roma, Ed. Monfortane, 2001, 24x17, 319 p., 25.000 lires. ISBN 88-87103-31-3

9Sous une affreuse couverture dessinée par S. Amelio, nous sont offertes les contributions proposées au 4e colloque international de mariologie qui eut lieu au sanctuaire de Polsi-San Luca de Calabre en septembre 1999. Les éditions monfortaines se sont chargées de leur publication dans la Bibliothèque de la Théotokos de l’Association de mariologie interdisciplinaire italienne (AMI). Le thème du colloque était le rapport entre Marie et la croix de Jésus, dans une optique œcuménique, et à partir de la représentation vénérée au sanctuaire de Polsi (Mgr V. Nadile). Après avoir situé la place de la croix dans la théologie catholique contemporaine (A. Staglianó), dans la liturgie byzantine (G. Gharib) et dans la perspective évangélique vaudoise (E. Genre), les A. nous ramènent, via Maxime le Confesseur (M. Melli) au mystère central de Marie au Calvaire, comme un itinéraire spirituel allant de la kénose à la gloire (St. De Fiores), nous faisant réfléchir à la portée de ce mystère marial comme prophétie pour le troisième millénaire (M.G. Masciarelli). Une conclusion pastorale est signée par Mgr G. Bregantini, évêque et abbé de Polsi. Beaucoup de considérations théologiques stimulantes dans ce beau recueil et d’abondantes illustrations suggestives présentées par C.P. Charalampidis, de l’Université de Salonique et par M. C. Visentin de Vicenza nous introduisent dans une réflexion sérieuse sur un point de théologie mariale souvent peu exploré mais essentiel, car enraciné en Jn 19,25-27. La passion de Marie, associée à celle du Crucifié, et son illumination pascale, nous font en effet découvrir la souffrance de Dieu et la profondeur de l’amour trinitaire. Merci aux A. de nous partager leurs vues et de nous rendre sensibles à la tendresse de Dieu révélée par la compassion de Marie. Ce volume est une illustration intelligente, à la fois théologique et iconographique, du passage johannique de Marie au pied de la croix. — J. Radermakers, S.J.

La Tradition grecque de la Dormition et de l’Assomption de Marie. Textes introduits, traduits et annotés par S.Cl. Mimouni et S.J. Voicu, coll. Sagesses chrétiennes, Paris, Cerf, 2003, 20x14, 244 p., 28 €. ISBN 2-204-06978-7

10Qu’est-il advenu de Marie, la mère de Jésus, après la Pentecôte, où les Actes des apôtres mentionnent sa présence avec les disciples ? Aucun écrit canonique ne le rapporte, mais à partir des conciles d’Éphèse (431) et de Chalcédoine (451), on voit naître en Orient comme en Occident toute une littérature dite « apocryphe » parlant du Transitus Mariae (= « transfert de Marie », c’est-à-dire son sort final), en syriaque, arabe, copte, éthiopien, latin, géorgien, arménien … et grec. Précisément, ce sont les textes grecs que traduisent et commentent les deux auteurs : S.Cl. Mimouni enseigne les origines du christianisme à la section religieuse de l’École pratique des hautes études et dirige la Revue des études juives ; S.J. Voicu est spécialiste en patristique grecque à l’Institut Augustinianum de Rome et collaborateur de la revue Apocrypha. Leur livre est surtout destiné aux chercheurs en mariologie, mais il intéressera aussi ceux qui désirent parfaire leur information à propos de la Vierge Marie.

11Les écrits présentés ici — allant de la fin du Ve siècle au début du VIIe — sont La Dormition grecque du Pseudo-Jean, le Transitus grec, le Discours sur la Dormition de la Vierge de Jean de Thessalonique et le résumé de ce discours, l’Homélie sur l’Assomption de Marie attribuée à Théoteknos de Livias. Une même structure commande ces écrits : annonce de la dormition de Marie par un ange – réunion des apôtres – Jésus emporte l’âme de sa mère – outrages des juifs et guérison d’un juif lors de la sépulture – déposition du corps de Marie au tombeau et transfert au ciel — visite du paradis par les apôtres. Ces documents sont pleins d’intérêt, car ils précèdent les grandes homélies des VIIe et VIIIe siècles d’origine liturgique (15 août) sur la dormition et l’assomption, dont ils sont la source. Chacun des textes est introduit sur le plan littéraire comme sur celui de l’histoire, avec une particulière attention au contenu doctrinal. Une bibliographie exhaustive et de précieux index achèvent de donner à ce travail son caractère rigoureusement scientifique.

12Ce sont des témoins importants de la réflexion et de la piété chrétienne byzantine, et les archétypes des représentations iconographiques traditionnelles. L’imaginaire chrétien a suppléé au manque d’information des écrits du NT ; c’est ce qui frappe le lecteur d’aujourd’hui, qui devra s’habituer au style répétitif des textes établis. La couverture représente la mosaïque de la dormition de Marie au musée Kariye d’Istambul. — J. Radermakers, S.J.

Roten J.G., Longère J. e.a., Marie dans les récits apocryphes chrétiens, t. I. 60e session de la Société Française d’Études Mariales, Sanct. Notre-Dame du Chêne, Solesmes, 2003, coll. Études mariales, Paris, Médiaspaul, 2004, 22x16, 285 p., 35 €. ISBN 2-7122-0904-4

13De nos jours, on réhabilite les apocryphes — chrétiens ou juifs — comme s’ils dévoilaient une vérité tenue cachée pendant longtemps par le magistère ecclésial. En fait, ils sont issus de la piété populaire, soucieuse d’imaginer ce que les livres canoniques ne disent pas. Effectivement, l’iconographie chrétienne, de même que la liturgie et la vie spirituelle, se sont souvent nourries des évangiles apocryphes, notamment en ce qui concerne la Vierge Marie ; cette tradition a vécu pendant des siècles. Ainsi les organisateurs de la 60e session de la SFEM tenue à Solemnes en 2003 ont décidé de prendre comme sujet « Marie dans les récits apocryphes chrétiens ».

14Les textes des douze communications se trouvent réunies en ce volume — qui constitue le tome I —, présenté par Éd. Cothenet (Inst. cath. Paris). Ils nous permettent de mieux saisir certains aspects du culte marial. À l’aide de citations judicieusement choisies, J.G. Roten (Univ. de Dayton, Ohio, USA) fait percevoir ce qu’on peut attendre de ces textes qui situent Marie entre mythe et mystère, tandis que J. Longère PSS (président de la SFEM) fournit une bibliographie précieuse de ces documents.

15Après cette introduction, quelques récits apocryphes sont présentés et analysés. D’abord ceux qui émanent de la tradition johannique (Y.-M. Blanchard, Inst. cath. Paris), puis le Protévangile de Jacques examiné par R. Winling (Fac. théol. cath. Strasbourg) ; ensuite, le Chan. R. Laurentin montre comment ce document anticipe dans la vie de l’Église certains éléments de la théologie ultérieure et a exercé une influence collatérale sur le développement de la mariologie. M.-J. Pierre (EPHE Sc. Rel. Paris-Sorbonne) recherche avec tact et compétence le lieu initial de la doctrine sur la virginité mariale « libérée d’une lecture charnelle étriquée et malsaine » (p. 137) en analysant avec soin les Odes de Salomon nos 19 et 33 pour en souligner la signification prophétique. A. Boud’hors (CNRS) se penche sur l’origine et la portée du texte copte Histoire de Joseph le charpentier, lié à la piété mariale, puis Éd. Cothenet reprend les traditions bibliques éparses dans les récits anciens de la dormition de Marie. Deux articles s’attardent encore sur l’influence littéraire et liturgique des apocryphes avec le Speculum historiale de Vincent de Beauvais et la Legenda aurea de Jacques de Voragine (R. Beyers, Univ. Anvers) et sur les origines du culte de sainte Anne (J. Événou, congr. pour le Culte divin, Vatican). Deux excursus sont ajoutés au recueil, l’un concernant l’histoire de la Société française d’études mariales (SFEM), de Mgr Ch. Molette, l’autre sur la dévotion mariale du samedi, de St. Rosso (Univ. salés. Turin).

16Un livre fort éclairant qui contribuera à former le discernement des lecteurs concernant la doctrine mariale de l’Église et à débrouiller les fils de la piété chrétienne et pour mettre en évidence la profondeur du mystère de la Mère de Dieu. — J. Radermakers, S.J.

Cerbelaud D., Marie. Un parcours dogmatique, coll. Cogitatio fidei 232, Paris, Cerf, 2003, 22x14, 364 p., 30 €. ISBN 2-204-07253-2

17Un nouveau volume de mariologie ! L’A., dominicain, professeur de théologie à l’Université catholique de Lyon, nous a déjà parlé de l’intériorité, où se découvre « Le Dieu caché » (Cerf, 1983), des « Saints mystères » (cf. NRT 111 [1989] 992), et plus récemment d’une théologie chrétienne en dialogue avec Israël : « Écouter Israël » (Cerf, 1995 ; cf. NRT 117 [1995] 927). Il inaugure ici une trilogie intitulée « Figures frontalières ». D’emblée, l’A. détermine son propos : nous éclairer sur l’élaboration du dogme marial qui fait l’objet de recherches modernes et plonge ses racines jusque dans l’âge patristique. Il voudrait nous en conter l’histoire mouvementée à travers les doctrines, les sensibilités, les défenses, les prises de position, les exaltations qui en jalonnent le déroulement séculaire, avec un aspect souvent passionnel. Au-delà de la manière dont s’est déroulée cette élaboration, l’A. entretient son lecteur des raisons pour lesquelles le dogme marial s’est développé au sein de l’Église catholique ; il entend suggérer les richesses qu’apporterait Marie au dialogue œcuménique et interreligieux.

18Son plan suit une logique à la fois de chronologie et de réflexion. Il commence par Marie dans l’Écriture (Mt 1-2 et Lc 1-2) avec un excursus sur la conception virginale et les positions actuelles des théologiens, puis il parcourt les autres textes du NT avec une note sur les rapports entre Jésus et sa mère. Vient ensuite un chapitre bien documenté (chap. II) sur la progressive affirmation de la triple virginité et d’un excursus concernant l’influence du célibat monastique sur le sujet. Une discussion y est jointe à propos du « dogme d’Éphèse » (431) et de la théotokos (chap. III). Un aperçu important (chap. IV) montre l’interaction de la doctrine et de la piété à travers les fêtes mariales, l’hymnographie, l’homilétique et l’iconographie, avec un excursus à propos du transfert sur Marie de traits propres aux personnes de la Trinité, dans les pratiques de la dévotion mariale. Vient alors un chapitre essentiel (chap. V) sur le dogme marial catholique, centré sur l’Immaculée Conception et la réflexion sur le péché originel, jusqu’à la définition de 1854 (« Ineffabilis Deus »), avec un développement à propos du lien entre infaillibilité pontificale et Immaculée Conception. Non moins essentiel est le chap. VI, qui traite de l’Assomption, avec les nombreuses controverses en Orient et en Occident, jusqu’à la définition de 1950 (« Munificentissimus Deus ») ; un excursus établit le lien entre ces deux dogmes primordiaux.

19Les chap. VII à X sont consacrés aux réactions actuelles face à ces propositions dogmatiques : minimalisme ou maximalisme, avec réflexion sur l’identité catholique et la théologie mariale de Vatican II dans « Lumen gentium ». Le chap. VIII s’interroge sur la place de Marie dans le dialogue œcuménique, avec exposé de la tradition orthodoxe et de sa résistance à la dogmatisation, puis dans les églises issues de la Réforme. Un excursus traite de Marie à la fois comme obstacle et comme objet du dialogue. Le dialogue interreligieux est abordé au chap. IX, original et novateur : du côté juif et dans la tradition de l’Islam, avec un excursus suggestif. Le chap. X touche la question de Marie dans « la femme divine », en trouvant des modèles dans l’AT, notamment dans la Sagesse (Pr 8,22-31), compte tenu des appropriations chrétiennes et de la réflexion sur l’Esprit saint. Une confrontation avec des données non bibliques intervient ici comme base anthropologique.

20Posons quelques questions à l’A. Basant son travail sur la virginité de Marie, nous dit-il bien comment il l’entend pour l’Église et pour lui ? Il y aurait à approfondir les figures de l’AT : la Sagesse, liée à l’Esprit saint, est convoquée, mais le travail de la grâce à travers les femmes d’Israël n’est guère traité, alors qu’il se situe dans l’axe de la Conception immaculée : privilège marial ou chemin de féminité ? La discussion à propos des archétypes féminins et de ses représentations, en passant par l’Artémis d’Éphèse pourrait être creusée, elle aussi (cf. le livre de Ph. Borgeaud, sur La mère des dieux, 1996). Dans l’AT en Isaïe et chez les prophètes, la figure de Sion/Jérusalem comme partenaire du Serviteur et bénéficiaire de son sacrifice pourrait être élaborée dans le même sens. Le rapprochement entre Conception immaculée et Assomption dans la conjoncture du XXe siècle, à une époque où se développent les techniques de manipulation génétique et d’euthanasie pourrait aussi être pesé. Bien que la tradition byzantine ait voix au chapitre, l’A. devrait encore élargir sa prospection à d’autres églises. Enfin, l’apparition pascale de Jésus à sa mère mériterait une réflexion plus poussée.

21Une abondante bibliographie témoigne du sérieux et de la pertinence de la documentation. Saluons la clarté de l’A. dans ses explications et la qualité de l’exposition, mais aussi sa probité intellectuelle et le courage avec lequel il aborde certains problèmes. Décevant par endroits, ce livre aidera pourtant les mariologues à se remémorer l’histoire du dogme marial. — J. Radermakers, S.J.

Duquesne J., Marie, Paris, Plon, 2004, 23x14, 229 p., 18.50 €. ISBN 2-259-19793-0

22Dix ans après son ouvrage controversé sur Jésus, l’A. nous en offre un autre, aussi intéressant par son propos, qui est de nous faire découvrir la « vérité » sur « la femme la plus célèbre de toute l’histoire du monde » (p. 9), mais aussi décevant par le résultat qu’il livre au grand public. Il est vrai que la conjoncture joue en sa défaveur : au moment ou le Da Vinci Code de Dan Brown et La Passion du Christ de Mel Gibson déstabilisent pas mal de croyants incapables de distinguer le roman ou l’illusion de la réalité. La médiatisation exploite la crédulité populaire et, sous prétexte de rationalité, verse fatalement dans l’irrationnel. Quête légitime, mais qui ne rejoint pas l’évangile !

23Nous ne doutons pas de la sincérité de l’A., journaliste et écrivain de renom, collaborateur du journal La Croix et auteur de nombreux essais, dont plusieurs consacrés à de grandes figures féminines de l’histoire. Mais toucher à Marie représente un défi majeur, que l’A. a relevé avec courage et maladresse. En journaliste de talent, il s’est documenté intelligemment, assez en tout cas pour paraître « scientifique ». En bon journaliste encore, il nous représente les états d’âme de Marie, comme s’il en avait été le confident. Et tout ensemble, il travaille en historien critique, discutant les avis des théologiens et des exégètes avec sérieux ; mais il glisse subrepticement d’un niveau à l’autre de compréhension du texte, entre histoire, mythe, position théologique, expérience spirituelle, dévotion populaire, fiction.

24Or, déjà les Pères de l’Église nous enseignaient que « toute é/Écriture doit être lue dans l’esprit avec lequel elle a été rédigée ». Mais quel sens de « l’histoire » a l’A. ? Et quel est celui de son lecteur ? En voulant faire « exact », l’A. réduit l’expérience spirituelle — tant de Marie que des croyants de toute la tradition chrétienne — aux éléments repérables dans le temps et l’espace. Les travaux actuels sur les évangiles apocryphes devraient le rendre attentif à la difficulté de son propos. Et s’il avait lu le simple et beau livre de Marie-Jeanne Bérère (Marie … tout simplement, L’Atelier, 1999), professeur de théologie à Lyon, il aurait évité quelques erreurs, plusieurs bévues et de nombreuses incompréhensions. Dès lors, ce livre entretient un malentendu sur ce qu’est la « vérité » de l’histoire sacrée, qui ne recouvre pas « l’exactitude matérielle » des faits, mais qui s’efforce de comprendre et d’exprimer le dialogue intérieur des personnes avec Dieu.

25Parler de Marie engage à la sobriété, ce que n’a pas toujours fait la dévotion mariale dans ses outrances affectives au long des siècles. Les évangiles canoniques sont discrets, parce qu’ils suggèrent le mystère ; les apocryphes, publicistes de leur époque, veulent tout savoir et leur curiosité entraîne celle du lecteur. En outre, parler de Marie fait vibrer en chacun des deux sexes la fibre féminine de son être, et du même coup, sa réplique masculine. D’où le danger d’idéaliser, de romancer, de mythiser. Les évangiles n’ont pas été écrits pour nous informer sur la vie intime, sexuelle ou familiale de Jésus et de Marie. Ils sont l’expression de la foi des premières communautés chrétiennes ; les comparer pour en souligner les approximations ou les incohérences relève d’une méprise sur leur genre littéraire propre. Ils nous décrivent des itinéraires spirituels à partir de faits véridiques, mais ils échappent au type de critique à laquelle nous voudrions les soumettre ; les exégètes en sont bien conscients. Ainsi s’exprime M.-J. Bérère dans le livre cité supra : « Une transformation en histoire de Marie des déclarations dogmatiques au sujet de la conception et de l’enfantement de Jésus a suscité des affirmations dont certaines frôlent l’indécence … De nombreux mariologues ont été conduits à imaginer sans fondement l’intimité personnelle et la psychologie de la mère de Jésus » (p. 93)

26Certes le but de l’A. était de comprendre Marie dans sa « vérité », et de la débarrasser de tous les oripeaux dont on a souvent affublé sa mémoire dans un imaginaire de mauvais aloi. Mais son mystère propre, et par le fait même celui de la féminité, et finalement celui de toute personne humaine dans ce qu’elle a d’inviolable, se trouve réduit à rien. Autant une saine critique est nécessaire pour ne pas nous laisser abuser, autant une médiatisation outrageuse détruit la vérité profonde de l’être. Les lecteurs du livre de J. Duquesne, provocant par certains côtés, seront déçus, à moins qu’ils n’y trouvent de quoi critiquer davantage encore la foi chrétienne. — J. Radermakers, S.J.

Manns Fr., « Heureuse es-tu, toi qui as cru ». Marie, une femme juive, coll. Biblik, Paris, Pr. de la Renaissance, 2005, 20x13, 222 p., 16 €. ISBN 2-7509-0069-7

27Autre est l’objet de ce nouvel ouvrage sur Marie. L’A., prêtre franciscain, directeur du Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem, est un spécialiste renommé du Nouveau Testament et de ses racines juives, comme l’attestent de nombreuses publications mondialement appréciées, dont plusieurs ont été recensées dans la revue (cf. NRT 108 [1986] 297 ; 110 [1988] 765 ; 114 [1992] 130 ; 115 [1993] 108 ; 117 [1995] 925 ; 119 [1997] 259.265 ; 123 [2001] 109.440.475 ; 124 [2002] 271).

28Afin d’étayer nos représentations et de corriger notre imaginaire, l’A. s’attache à montrer Marie comme une femme juive de son temps, bien réelle. Pour ce faire, il nous donne à parcourir les étapes de la vie d’une fille, de la naissance à la maternité au sein d’un milieu familial, social, économique et religieux. Il s’attache ensuite au mystère de Marie, en commentant les rares textes du NT qui en parlent et en les expliquant par une exégèse fidèle à son soubassement vétérotestamentaire et traditionnel, fournissant ainsi des éléments souvent absents des « vies de Marie » romancées. En vulgarisateur chevronné, il nous fait cependant revivre le cadre des célébrations et le monde secret des comportements féminins et conjugaux supposés par les évangiles, lesquels restent volontairement très sobres en ce domaine. Après les textes de l’Apocalypse, il aborde les récits apocryphes et nous plonge par là dans les débats de la dévotion mariale. Il peut alors développer une (trop ?) brève réflexion théologique, évoquer la place de Marie au Concile Vatican II et situer Marie dans le dialogue interreligieux. Un appendice sur le sacerdoce de la femme (Marie, icône de l’Église) jette une belle lumière sur le mystère spécifique de la femme.

29Ouvrage d’excellente vulgarisation, ce livre très largement accessible répond à de nombreuses questions suscitées par d’autres ouvrages sur Marie, comme celui de J. Duquesne. Il a l’avantage sur beaucoup d’autres d’enraciner la mère de Jésus dans son terreau culturel authentique. Il inaugure une nouvelle collection d’exégèse spirituelle appelée « Biblik » aux Pr. de la Renaissance, laquelle est composée par des biblistes professionnels et destinée au grand public. Elle rendra un signalé service aux lecteurs que rebutent le jargon ou les savantes argumentations des spécialistes. — J. Radermakers, S.J.

Rossi de Gasperis F., Marie de Nazareth. Icône d’Israël et de l’Église, Paris, Parole et silence, 2004, 21x14, 136 p., 13 €. ISBN 2-84573-228-7

30Ce livre éclairant sur la Vierge Marie, paru en original italien aux éditions Qiqajon de la communauté de Bose, est maintenant accessible aux lecteurs francophones. L’A. est jésuite italien, accompagnateur apprécié de retraites ignatiennes, professeur de théologie biblique à l’Université Grégorienne de Rome et à l’Institut biblique pontifical de Jérusalem. Il a signé un livre sur les sources juives du christianisme (cf. NRT 123 [2001] 112) et le présent ouvrage est l’écho de conférences faites aux communautés catholiques hébréophones en Israël.

31Nous avons là un portrait original et quelque peu insolite de Marie de Nazareth, décrit à partir de la communauté ecclésiale de Jérusalem : Marie, fille de Sion et mère de l’Église, est à la charnière de l’un et l’autre Testament. Elle révèle le dessein de Dieu à travers le peuple de la Promesse ; en cela elle est la mère de l’Église-mère. Pour mieux y faire droit, l’A. médite le mystère de la Femme au chap. 12 de l’Apocalypse, en montrant comment se dévoile le projet divin sur l’humanité, symbolisée par la femme qui enfante, signe de la victoire du Christ sur les puissances du mal. Deux autres chapitres éclairent le parcours de l’Écriture à la lumière de l’Immaculée Conception, signe de la grâce rédemptrice donnée en Christ, au sein de la différence sexuelle inscrite en l’homme comme image de Dieu, à travers le paradoxe de la femme épouse, mère et vierge. Le chap. 5 traite avec tact d’un sujet souvent abordé par les apocryphes et les détracteurs de Marie qui la présentent comme « vierge démentie » et « mère de l’Imposteur » Jésus : liée à son Fils qui est « devenu péché pour nous », Marie assume la confusion d’Israël, adultère à l’Alliance, afin d’être restaurée comme mère du Rédempteur. Ramassant sa réflexion dans un chapitre final l’A. parle de l’Église de Dieu aujourd’hui pèlerine à Jérusalem, pour retrouver Miryam, sœur aînée, témoin des origines, maîtresse de sainteté et mère de l’accueil.

32En fait, ce volume nous donne un utile commentaire de l’encyclique « Mère du Rédempteur » de Jean-Paul II, inspiré de la Bible et déployant pour nous la fécondité du mystère marial. Une contribution appréciable à la réflexion théologique actuelle concernant Marie. Merci aux éditions de l’École cathédrale de Paris de nous le faire connaître. – J. Radermakers, S.J.

Lefebvre Ph., La Vierge au Livre. Marie et l’Ancien Testament, coll. Épiphanie, Paris, Cerf, 2004, 20x14, 214 p., 16 €. ISBN 2-204-07576-0

33Comment les récits de femmes dans la Bible nous donnent-ils de mieux comprendre la personne et la vie de Marie, comme si son destin s’y trouvait déjà préfiguré : tel est le propos de cet ouvrage tout en finesse et intelligence spirituelle. Écrit avec tendresse, dans un style alerte et délié, il témoigne du sens littéraire de son A., jeune dominicain plein de promesse, professeur à l’École biblique de Jérusalem. Il nous avait charmé par ses livres sur l’épopée de Shaül et David (cf. NRT 123 [2001] 447 ; 125 [2003] 473) et il vient d’en publier un nouveau en rapport avec les récits de résurrection (Cerf, 2004). Il excelle en effet à percevoir les relations entre personnes, hommes et femmes, évoluant en présence de Dieu, et cela dans toute la Bible, à travers laquelle il trace des avenues lumineuses.

34Tout au long du présent ouvrage, il convoque les figures féminines de la Bible avec, en surimpression, le visage de la Vierge Marie, afin de manifester en quoi elle révèle à la femme la place que Dieu lui offre dans l’histoire humaine et dans son dessein salvifique. Les mystères de Marie nous concernent tous.

35Six parties composent le volume, après une suggestive introduction sur « la chair des mots » : les commencements de Marie et d’Ève — Miryam la prophétesse et les femmes des patriarches — Marie et Joseph, et le destin des fils de Dieu — la souffrance et la voix de Marie dans celles des femmes humiliées de l’AT — les noces de la Vierge et les femmes que Dieu aime — la Sagesse bâtit sa maison et convoque au festin. Images de femmes dans toutes les circonstances de leur vie. Images de Marie qui accomplit leur trajectoire parce que son Fils assume et mène toute vie humaine à son achèvement. Cet ouvrage est un magnifique poème et une hymne incandescente à l’affection de Dieu telle que l’exprime la femme. On aimerait l’avoir écrit et l’on se réjouit qu’il le soit si finement par l’A. Çà et là, des encadrés font réfléchir le lecteur sur le sens précis de telle expression ou explicitent la symbolique de tel personnage biblique. Ce qui séduit dans ce volume, c’est l’harmonie entre les deux Testaments : des scènes, des expressions, des situations se renvoient l’une à l’autre, comme les différentes parties d’un même corps. Ainsi la cohérence extraordinaire de la Bible apparaît en pleine lumière. Merci à l’A. de nous conduire, grâce à son sens poétique et sa sensibilité pour le symbole, grâce surtout à sa compétence dans l’art de lire les textes, jusqu’au cœur du mystère marial tel que « le Livre » le livre.

36Nous formons le souhait que ses lectrices prennent, grâce à Marie, une conscience plus vive de leur dignité propre, et que ses lecteurs y découvrent combien la grâce de Dieu leur est offerte dans leur partenaire féminin. En Marie, en effet, l’immense cortège des femmes au long de l’histoire prend sens dans l’éclat de l’Immaculée, et invite au respect. — J. Radermakers, S.J.

Ac. Mariale Pontificale Internationale, La Mère du Seigneur. Mémoire – Présence – Espérance. Quelques questions actuelles sur la figure et la mission de la Bienheureuse Vierge, Paris, Salvator, 2005, 21x14, 189 p., 19 €. ISBN 2-7067-0385-5

37Préparé par les membres de l’Académie mariale pontificale, sous la présidence du P. V. Battaglia, franciscain, ce livre est davantage destiné à des théologiens ou des lecteurs avertis des questions que posent aujourd’hui la mariologie et la dévotion mariale, car le langage utilisé est celui des spécialistes. Le document se présente comme une « lettre » concernant les orientations présentes à propos de la théologie mariale.

38Une introduction situe la mariologie dans le contexte culturel et anthropologique contemporain, dans le sillage de Vatican II. Une première partie (n. 13-37), abondamment fournie de citations scripturaires et d’extraits du magistère, inscrit la science mariale dans le cadre des enseignements théologiques basés sur l’Écriture, la Tradition et la Liturgie, avec une note sur le « sens des fidèles », une autre sur l’expérience mariale des saints, et une réflexion à propos de la théologie narrative.

39Une deuxième partie (n. 38-73) rencontre les thèmes et problèmes actuels touchant le mystère de la mère du Seigneur. Après avoir fait percevoir comment Marie est « miroir de la Trinité », les A. soulignent tour à tour l’importance de l’incarnation du Verbe, la signification de la Conception immaculée de Marie comme grâce insigne de Dieu faite à l’humanité, puis sur celle de l’Assomption de la Mère de Dieu, qui anticipe ainsi « le sort futur de tous les justes » (n. 50), image eschatologique de l’Église. Place est alors faite à la dimension mariale de la spiritualité chrétienne, Marie étant la figure de ce qui est offert à tout chrétien, puis à la présence de Marie dans la vie sociale et politique, comme dans la vie ecclésiale et les relations œcuméniques. Enfin une réflexion sur la relation entre Marie de Nazareth et la femme, et sur l’inculturation nécessaire de la figure de la Vierge achèvent de montrer les diverses facettes du mystère marial, souvent négligés par les commentateurs et les essayistes plus soucieux de replacer Marie dans le contexte réducteur de l’histoire de son temps.

40Une troisième partie (n. 74-76) est consacrée à la piété mariale et à la dévotion à Notre-Dame qui veut se garder des excès comme des étroitesses. Une brève conclusion synthétise les différents aspects touchés dans le document.

41L’accès au texte n’est pas aisé : le vocabulaire demeure souvent hermétique au grand public, et le style ampoulé est loin des préoccupations historicisantes de la majorité des gens. On eût aimé connaître les A. du volume sur Marie, mais la bande publicitaire se contente d’indiquer « le livre du Vatican sur Marie », alors qu’on attend celui de l’Église entière. On souhaiterait aussi voir ce précieux volume récrit par des théologiennes ; cela lui donnerait une plus large audience. Au demeurant, il fera réfléchir les mariologues et leur servira de vade-mecum, car il prend plaisir à classifier et compartimenter, mais il contient aussi d’excellentes notations et de judicieux conseils. — J. Radermakers, S.J.

Parler de Marie d’hier à aujourd’hui. Actes du 4e congrès de l’école française de spiritualité, éd. P. Daviau, Montréal/Paris, Novalis/Bayard, 2004, 23x15, 200 p., 22.90 €. ISBN 2-89507-512-3

42Écho du 4e congrès de l’école française de spiritualité, la publication de cet ouvrage représente une heureuse initiative. D’abord il est composé en grande partie par des femmes. Ensuite, il s’efforce de trouver un langage actuel pour parler de Marie « comme fille d’Israël, première des croyantes, notre sœur dans l’histoire et dans la foi » (p. 12), et cela, à partir de la manière dont les fondateurs de l’école française de spiritualité l’ont comprise et vénérée.

43L’introduction est de la plume de l’éditrice, fille de la Sagesse, enseignante à l’Université saint Paul à Ottawa, directrice de la revue Sciences pastorales, auteure de plusieurs publications de théologie féministe. Le volume comprend onze contributions réparties en deux temps : comment les grands spirituels des XVIIe et XVIIIe siècles ont parlé de Marie – comment présenter son actualité.

44Tout d’abord, nous découvrons la spiritualité mariale de Bérulle avec G. Ouellet, conseiller général des Eudistes, puis « Monsieur Olier et Marie », avec L. Caza, supérieure de la Congrégation Notre-Dame, docteure en théologie à Ottawa, et encore Jean Eudes, « qui nous mène de Marie à Jésus », avec R. Hébert, Eudiste, le « saint esclavage » de Montfort, avec G. Madore, montfortain mariologue et prédicateur de retraites. Enfin, le P. B. Sesboüé, jésuite bien connu pour ses divers ouvrages de synthèse théologique et son engagement dans le dialogue œcuménique présente quelques propositions visant à la révision du langage spirituel sur Marie.

45Dans la deuxième partie, le même A. esquisse un portrait de Marie dans la ligne de Vatican II et à partir de la recherche du groupe des Dombes, tandis que J.-P. Prevost, bibliste de renom, connu par ses excellents ouvrages de vulgarisation biblique, parcourt la littérature mariale moderne à la lumière des questions actuelles d’interprétation. E. Bachem-Jennings, pasteure de l’Église unie du Canada, décrit brièvement la manière dont sa communauté perçoit Marie ; la perspective anglicane est profilée par H. Radcliffe, pasteure et prêtre de Montréal. Enfin D. Couture, professeur et vice-doyen à la faculté de théologie de l’Université de Montréal, entreprend à nouveaux frais une lecture féministe de Marie dans le cadre de la théologie inclusive. Quelques annexes pertinentes sur les congrégations liées à l’école française de spiritualité esquissent la perspective d’un avenir de la dévotion mariale. Notons encore l’homélie de clôture du congrès prononcée par P. Daviau : « Marie, femme de notre temps ». Les mariologues et les spirituels trouveront dans ce volume des réflexions originales et des intuitions suggestives concernant la manière de parler de Marie aujourd’hui. — J. Radermakers, S.J.

Sesboüé B., S.J., Marie, ce que dit la foi, coll. Études et essais, Paris, Bayard, 2004, 21x12, 107 p., 9 €. ISBN 2-227-47435-1

46L’A. qui est déjà intervenu dans deux des recensions précédentes sur Marie, fait le point sur les développements de la théologie mariale au Concile Vatican II et dans la théologie et le magistère catholique (I), et finalement dans le dialogue œcuménique, avec la présentation du document du Groupe des Dombes sur la Vierge Marie (II). Au XXe siècle, la théologie mariale a été réintégrée dans le mystère du Christ et de l’Église, dont Marie est membre, mère, type (Lumen Gentium), « qui correspond à la christologie du Serviteur appelé à se manifester comme Seigneur » (p. 46). L’A. dénonce certains excès, comme le titre marial de « corédemptrice » ou l’idée d’une union hypostatique entre Marie et l’Esprit Saint (L. Boff, M. Kolbe). Sa réserve devant l’actualisation de la « médiation maternelle » de Marie (Jean-Paul II, Redemptoris Mater) s’explique par son souci de se faire comprendre des chrétiens issus de la Réforme. Membre du Groupe des Dombes depuis près de 40 ans, l’A. décrit le double document sur Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints à partir des méthodes de travail du Groupe œcuménique. Il pointe le contentieux interconfessionnel qui subsiste, au sujet de la coopération de Marie, qui porte sur les « conséquences de la justification dans le justifié » (p. 90) ou sur les dogmes catholiques de l’Immaculée Conception et de l’Assomption, que l’A. veut situer « dans la hiérarchie des vérités chrétiennes » (p. 93) (sur cette question, cf. les articles d’A. Blancy, J.-M. Hennaux, P. Grelot, Vl. Zielinsky dans NRT 121 [1999] 23-91). Mais l’A. offre aussi « une autre voix » (bandeau) après le succès éditorial du Marie de Jacques Duquesne (Plon, 2004), qualifié d’« évangile apocryphe de Marie » (p. 21) auquel sont consacrées 10 pages. Sa critique y récuse la « demi-science » de D., portant surtout sur la conception virginale, « initiative créatrice » (p. 18), et la phratrie de Jésus, dont l’identité reste « indécidable » (p. 14) pour l’A. et n’exclut certainement pas la virginité perpétuelle de Marie. Ce petit livre nous rappelle que Marie a été servante avant d’être reine, celle qui a reçu l’élection par pure grâce de Dieu. Et qui l’a accueillie, pour nous. — A. Massie, S.J.

Bertalot R., Ecco la Serva del Signore. Una voce protestante, coll. Scripta Pont. Fac. Theol. Marianum n.s. 28, Roma, Marianum, 2002, 24x17, 168 p., 15.50 €. ISBN 88-87016-60-7

47Une voix protestante nous parle de Marie dans son acquiescement à l’incarnation du Fils de Dieu. Diplômé de la Faculté Vaudoise de théologie de Rome et de l’Université McGill de Montréal, spécialiste de Karl Barth et de Paul Tillich, l’A. est professeur de théologie nommé par le Synode vaudois, principalement dans le champ de l’œcuménisme, et il collabore à la Faculté pontificale Marianum de Rome. Nous lui devons plusieurs ouvrages de théologie systématique, sur l’Église face à la laïcité et la modernité, ou sur les rapports entre philosophie et théologie.

48Le présent volume est consacré aux mystères de Marie. Un bref rappel de la tradition mariale protestante, avec des ouvertures sur le dialogue œcuménique, nous introduit au Magnificat de Luther, puis aux perspectives de l’œcuménisme marial italien. Ensuite, l’A. nous fait découvrir quelques aspects de la mariologie : Marie et l’Esprit Saint ; Marie chantre de la miséricorde divine ; Israël, Marie et l’Église ; des réflexions sur le groupe des Dombes ; l’Immaculée Conception en contexte vaudois ; l’Assomption de Marie. Ces chapitres reprennent des articles, souvent peu accessibles, publiés précédemment par l’A. dans diverses revues.

49Une postface du P. S.M. Perrella OSM trace une vue panoramique des grandes questions actuelles en mariologie, pour remercier l’A. de sa collaboration efficace à la Faculté pontificale Marianum. Nous avons là un ouvrage plein de précieuses notations que les mariologues auront à cœur de consulter, au bénéfice de leur propre réflexion. La couverture reproduit un détail de la belle mosaïque de la chapelle Redemptoris Mater du Vatican. — J.R.

Ponce Cuéllar M., María, Madre del Redentor y Madre de la Iglesia, Barcelona, Herder, 2001, 22x15, 559 p. ISBN 84-254-2218-3

50Cette volumineuse étude sur Marie constitue en fait un traité complet de mariologie ; c’est une nouvelle édition, revue et augmentée, d’un ouvrage publié en 1996. Son A. est chanoine pénitencier de la cathédrale de Mérida-Badajoz, docteur en théologie, professeur à l’Institut des Sciences religieuses de Badajoz et secrétaire de la Société espagnole de Mariologie, auteur de nombreux articles et de livres sur le mystère de l’homme (1997) et sa mission dans le monde (2001).

51Une introduction situe la mariologie dans son contexte théologique et anthropologique. Le corps de l’œuvre comprend trois parties. La première étudie la place de Marie dans l’Écriture : textes de l’AT, puis textes du NT dans les évangiles, Paul, les Actes et l’Apocalypse. La deuxième considère la tradition patristique, d’abord dans la période précédant le Concile de Chalcédoine, puis plus brièvement, aux siècles suivants. La troisième partie développe longuement la foi mariale de l’Église. À ce sujet, elle retient cinq points : la maternité divine ; la virginité perpétuelle ; l’immaculée conception ; l’association à l’œuvre rédemptrice ; le culte et la piété mariale dans l’Église. Que signifie ce courant marial qui traverse toute l’histoire chrétienne, et comment opère le dynamisme de l’Esprit saint qui unit les fidèles au Christ, et singulièrement la Vierge Marie ? Comment les privilèges de Marie sont-ils grâce pour les chrétiens qu’elle met au monde en son Fils ? Nous avons là une étude de valeur, judicieusement documentée et conduite avec rigueur. Les mariologues hispanophones auront plaisir à s’y référer. — J. Radermakers, S.J.

L’ermeneutica contemporanea e i testi biblico-mariologici. Verifica e proposte. Atti del XIII Simposio Internazionale Mariologico (Roma, 2-5 ott. 2001), éd. E.M. Toniolo, Roma, Marianum, 2003, 21x15, 536 p., 45.00 €. ISBN 88-87016-62-3

52Encore un recueil de travaux de Mariologie édité par la Faculté pontificale de théologie Marianum, contenant les actes du XIIIe Symposium international tenu à Rome en octobre 2001. Le thème en était particulièrement intéressant puisque les organisateurs avaient choisi d’appliquer aux textes bibliques mariaux les méthodes et approches préconisées par le document de la Commission biblique sur l’Interprétation de l’Écriture (1993). Ce propos répond à des questions que se pose le monde d’aujourd’hui à propos de la manière de parler de Marie dans l’Église. Les chercheurs nous présentent ici le fruit de leurs investigations. En tout onze contributeurs parmi les meilleurs exégètes ou biblistes.

53Une introduction, due à X. Pikaza (Salamanque) traite des diverses méthodes d’interprétation à propos des textes sur la Vierge. Puis nous trouvons différentes relectures de textes de l’Ancien Testament réinterprétés de façon mariale sur mode d’« évangile », par G. Rizzi (Rome), avec une bonne bibliographie. G. Kilgallen (Rome) commente les passages lucaniens sur Marie, tandis que A.M. Serra explique Lc 2,35, à propos du glaive transperçant l’âme de Marie, sur fond d’AT et dans la tradition. La méthode rhétorique est utilisée par R. Meynet (Rome) sur le chap. 8 de Luc, où Marie focalise l’attention du lecteur, tandis que R. De Zan (Rome) montre comment la liturgie contribue à l’interprétation des textes bibliques mariaux, et M.M. Massini (Rome) interprète ceux-ci au sens « spirituel », c’est-à-dire donné par l’Esprit Saint. Ensuite Cl.M. Boff (Amérique latine) en propose un commentaire du point de vue de la théologie de la libération et M. Perroni une lecture féministe. M. Navarro Puerto (Salamanque) propose à son tour une approche psychologique dans le champ des sciences humaines. Finalement, le théologien vaudois Y. Redalié (Rome) s’interroge sur l’enjeu de la confrontation œcuménique pour l’interprétation de ces mêmes textes.

54Cette vue panoramique permet de se rendre compte de l’apport de chacune de ces approches et aussi de leurs limites ; on voit mieux dès lors ce qui distingue une vue simplement « historique » d’une lecture dans la foi, avec ses diverses harmoniques, et l’on prend la mesure de la symbolique qu’utilise le langage croyant. Cette étude valait la peine d’être tentée ; elle apporte aux textes mariaux un éclairage précieux, mais aussi des questions nouvelles. Les chapitres sont rédigés en anglais, espagnol, français et italien. Merci à la Faculté Marianum d’avoir lancé le travail et de l’avoir heureusement mis en œuvre. — J. Radermakers, S.J.

Maria e il Dio dei Nostri Padri Padre del Signore Nostro Gesù Cristo. Atti del XII Simposio Internazionale Mariologico (Roma, 5-8 ott. 1999), éd. E.M. Toniolo, Roma, Marianum, 2001, 21x15, 424 p., 36.15 €. ISBN 88-87016-58-5

55Les éditions de Marianum nous offrent un florilège de valeur contenant douze contributions au symposion romain de 1999, rédigées en italien, en français et en espagnol. Il s’agissait de découvrir Marie en ses rapports avec le Père de son fils Jésus, et avec le Dieu des Pères de l’Ancien Testament et du judaïsme. Plusieurs théologiens de renom ont participé à ces débats de mariologie de haute qualité que le présentateur groupe sous six rubriques. La confrontation avec la culture contemporaine où règne un nouveau polythéisme est d’abord mise en situation par le philosophe S. Natoli. Nous avons affaire ensuite à la contestation féministe qui propose une manière neuve de présenter la paternité divine, par la théologienne bibliste M. Navarro Puerto. En dialogue avec la tradition juive, D. Muñoz León traite de la mémoire des patriarches et des matriarches dans la littérature intertestamentaire, le judaïsme rabbinique et les prières officielles de la synagogue. En nous mettant à l’école de l’Écriture, nous retrouvons l’Ancien Testament dans le Nouveau avec le Magnificat commenté par A. Valentini, tandis que L. Mazzinghi se penche sur la sagesse du jeune Jésus au milieu des docteurs en Lc 2,49 et que A.M. Serra nous fait méditer les rapports entre le Père céleste et la Mère terrestre à travers l’Écriture et la Tradition, avec un parallèle entre la naissance d’Israël et celle de Jésus.

56La tradition de l’Orient est représentée par un article saisissant sur l’éclairage que donne la liturgie byzantine, signé par E.M. Toniolo ; celle de l’Occident est scrutée par D. Poirel à partir de la littérature mariale du XIIe siècle, le siècle de saint Bernard, où Marie apparaît comme le trait d’union entre Dieu et l’humanité en tant qu’« épouse du Père ». La théologie enfin mène la réflexion à la fois sur le plan fondamental, dogmatique et narratif. Ainsi Gh. Lafont aborde le thème de « Dieu comme don et Marie son icône », celle-ci accueillant l’amour trinitaire dans la souffrance ; G. Colzani approfondit le mystère de la grâce et la réponse croyante ; F.-M. Léthel contemple « Dieu le Père, source et accomplissement de la vocation de Marie de Nazareth » dans la vie et les écrits des saints, spécialement chez L.-M. Grignion de Montfort ; J. Corbon présente la Vierge Marie comme « icône de l’Église de Dieu ». Ce recueil manifeste l’immense richesse que signifie la Mère de Dieu pour l’Église et le monde contemporain, et aussi la continuité dans l’œuvre de grâce amorcée en Israël et traversant toute la tradition chrétienne. Merci aux auteurs et aux éditeurs de ce beau volume qui fera la joie des mariologues et de beaucoup d’autres lecteurs. — J. Radermakers, S.J.

Dousse M., Marie la musulmane, coll. L’islam des Lumières, Paris, Albin Michel, 2005, 23x15, 268 p., 18 €. ISBN 2-204-15903-7

57Dans une collection qui se donne pour tâche d’approfondir le Coran comme un livre ouvert, l’A., docteur en histoire des religions et spécialiste des monothéismes issus d’Abraham, étudie la figure de Marie, la mère de Jésus, telle qu’elle apparaît dans le texte coranique lu dans une perspective structurale. Si Mohammed n’a guère connu sa mère, décédée alors qu’il était en bas âge, il voua une vraie dévotion à « la mère du Prophète » Jésus, appelé ‘Isâ-fils-de Maryam.

58Le Coran a quelque chose à nous apprendre à propos de Marie ; en même temps, il opère une relecture de la Bible et l’Évangile. Si Marie est la seule femme présente dans ce livre, celui-ci superpose, jusqu’à les confondre, la sœur de Moïse, fille d’Imram (Amram biblique : Nb 26,59) et la mère de Jésus. Ce n’est pas là ignorance de la chronologie, mais perspective typologique à creuser. D’abord, l’A. nous fait lire les deux sourates mariales (3 et 19 : 298 versets) dans sa traduction reportée en annexe : deux versions de la vie de Marie. Polarisé sur l’origine (la création) et la fin (le jugement), le Coran assume ainsi dans le personnage de Maryam l’héritage d’Israël et de l’Église.

59Une introduction annonce le caractère exceptionnel de la figure coranique de Maryam au point de devenir la clé herméneutique du livre et de situer la condition féminine sous le regard de Dieu. Le 1er chap. parle d’un vœu de la femme d’Iram de consacrer au Seigneur l’enfant qu’elle porte : c’est une fille qui est offerte dans le temple comme hôte de Dieu. Puis l’A. nous conduit vers le prêtre Zacharie et vers la double descendance d’Abraham, tout en nous entretenant de stérilité et de fécondité, avant de nous présenter deux versions de l’annonciation (au temple et au désert). Le chap. 4 parle du Messie Isa et de sa destinée unique qui le préserve de la mort, puis l’A. déploie en parallèle la vocation de Yahya (le Précurseur des évangiles), qui annonce « un Verbe venu de Dieu ». Nous découvrons qu’avec Maryam, Dieu donne un centre à sa création, en manifestant son Esprit dans sa Parole : les anges s’insurgent et Adam faute. Un dernier chap. souligne l’exemplarité de « Marie la musulmane » : elle « réside dans sa recherche absolue de conformité à la volonté divine jusqu’au paroxysme du dépouillement » (p. 208).

60Lecture typologique impressionnante ! Elle révèle que le Coran mis en perspective avec la Bible et l’Évangile peut approfondir notre réflexion théologique. Un grand livre qui marque une avancée dans le dialogue interreligieux et qui constitue une pénétrante approche du « mystère marial » négligé par beaucoup d’essayistes trop préoccupés par la psychologie supposée de Marie. À lire par les mariologues. Merci à l’A. de la belle leçon d’ouverture qu’il nous donne ! — J. Radermakers, S.J.


Date de mise en ligne : 07/05/2015.

https://doi.org/10.3917/nrt.273.0480

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