Notes
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[1]
Selon le site de France Télévision (http://generation-what.francetv.fr/) : « Generation What ? est un programme interactif produit par France Télévisions, Upian et Yami 2, en partenariat avec l’uer [Union européenne de radio-télévision] et 14 diffuseurs européens. Il s’agit d’une évolution de Génération Quoi, une grande enquête réalisée en France en 2013 pour dresser le portrait des 18-34 ans. Cette fois-ci, 10 pays se joignent à nous pour faire de ce programme un événement européen : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Pays de Galles, le Royaume-Uni et la République tchèque. »
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[2]
amap : Association pour le maintien d'une agriculture paysanne.
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[3]
sel : Systèmes d’échange local. Smaïn Laacher, sociologue et chercheur au Centre d'études des mouvements sociaux (cnrs-ehess), indique même que « les systèmes d’échange local sont l’un des derniers espaces de fabrication de liens sociaux » (voir Smaïn Laacher, Les systèmes d’échange local. Une utopie anticapitaliste en pratique, La Dispute, 2003).
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[4]
Les civic tech sont des technologies numériques de participation citoyenne visant à améliorer le fonctionnement et l’efficacité de la démocratie (voir Clément Maby, « Citoyen hackeur. Enjeux politiques des civic tech », sur le site web de la Vie des Idées, 2017) : sites web de vigilance démocratique (du type de NosDéputés.fr), plateformes de dialogue élus-citoyens (du type de Make.org) ou de consultation politique en ligne (du type de Parlement & Citoyens sur des textes de loi), des applications de « lobbying citoyen »…
1 Selon l’enquête Génération What ? [1] de 2016, les jeunes générations actuelles se qualifient majoritairement de génération « sacrifiée » et pensent, à 46 %, que leur avenir sera « plutôt pire » que celui de leurs parents et celui de leurs enfants encore moins bien que le leur. Sur fond de ce climat défaitiste, des expériences sociales et économiques ne cessent d’apparaître pour, localement, tenter de dépasser les impasses où semblent mener les logiques dominantes des orientations politiques.
2 Il s’agit, dans ce numéro, de s’intéresser à ceux qui, au-delà des discours, posent des actes qui se présentent comme résolument porteurs d’espoir et proposent des alternatives. Ces actions, le plus souvent collectives, sont présentées, voire revendiquées, comme un « faire autrement », où cet « autrement » se veut un « mieux », un « plus pertinent » face aux enjeux majeurs auxquels la société actuelle est, ou se pense, confrontée. Il peut également s’agir pour d’autres de saisir des opportunités nouvelles. Comme s’il était désormais possible de s’émanciper de contraintes liées à un vieux monde dépassé ou vécu comme tel. « Faire société autrement » ou « faire avec, autrement » ou encore « faire une autre société ».
3 Ces expériences sont pour la plupart l’œuvre des plus jeunes générations qui entendent poser là des choix plus autonomes, avec les ressources du passé et du présent, pour réparer un avenir altéré ou pour faire advenir un monde souhaité. Les anxiétés contemporaines associées au phénomène du terrorisme, au développement de la pauvreté, à la dégradation écologique, aux logiques désocialisantes du néolibéralisme, notamment, nourrissent pour un certain nombre d’entre elles la nécessité de pouvoir réinterroger les marges de manœuvre des citoyens et les processus démocratiques, en produisant des actions collectives qui puissent trouver leurs légitimités politiques.
4 Du refus des institutions de la fin des années 1960 aux déficits institutionnels actuels, les réponses apportées sont le plus souvent associées aux termes de collectif, communauté ou solidarité, qui ne sont pas sans rappeler ceux des expériences sociales de la fin du xixe siècle, dont elles s’inspirent pour s’en préserver en les redéfinissant. Expérimentations diverses qui visent le même but, la réappropriation des enjeux collectifs et globaux par les citoyens eux-mêmes, et se présentent comme alternatives à la mondialisation telle qu’elle a lieu. Ces alternatives qui se veulent constituer une émancipation par l’action se déclinent sous différentes formes : coopératives de travail ou d’habitat, hackerspaces, amap [2], sel [3], monnaies locales, etc.
5 D’autres initiatives émergentes peuvent se revendiquer des progrès technologiques, censés libérer l’action humaine en dessinant le futur d’une société horizontale affranchie des contraintes, notamment d’accessibilité, et davantage fondée sur l’échange, le partage, la gratuité, le désintéressement, l’entraide, l’engagement caritatif ou citoyen (civic tech [4]…). D’autres expériences encore s’affirment comme une révision sociale du capitalisme et non sa remise en cause, par une volonté de concilier entreprenariat et mission sociale. Le vocabulaire utilisé pour les nommer reflète bien la dimension capitaliste de l’approche : social business, entreprises à impact, entrepreneuriat social, financement participatif, etc. De façon plus générale, les tenants du nouvel entreprenariat revendiquent un changement de paradigme sociétal permis par l’essor technologique. L’ancien monde est repoussé car il est considéré comme ne parvenant plus suffisamment, du fait d’un mode de pensée devenu inopérant, à faire face aux contradictions qu’il a engendrées. Dans les faits, la frontière entre ces approches est ténue, certaines expériences ne se réclament d’ailleurs ni de l’une, ni de l’autre et se contentent d’ambitionner « faire autrement ». Et les logiques sont souvent comparables : local et ouverture, pragmatisme et créativité, collectif et co-construction, libre et ludique, intérêt général et inclusif, etc.
6 Les contributeurs de ce numéro ont été conviés à questionner les dynamiques psychosociales à l’œuvre dans ces collectifs émergents en examinant les réponses apportées à une volonté affirmée ou à des initiatives qui se cherchent pour produire un nouveau « vivre ensemble » et « faire ensemble ». Dans une approche réflexive et critique, il s’est agi pour eux d’explorer si ces mondes émergents fabriquent de nouvelles significations imaginaires, de nouvelles sensibilités, de nouvelles socialités, de nouvelles compositions d’un monde commun ou comment elles échouent à le faire. Ils ont suivi, au plus près des expériences vécues, les écarts entre les intentions, les volontés d’agir et l’effectivité du faire social ; examiné comment les réponses apportées à un désir de créer du nouveau, de produire un « faire société autrement », ou ce qui s’invente en chemin au quotidien, s’appuient sur une capacité concrète au renouvellement des liens sociaux et politiques et de leur régulation.
7 Dans un contexte d’engagement où sont le plus souvent congédiés les experts et accompagnants au nom de l’exercice d’une autonomie individuelle et collective « réflexive et délibérante », on s’est également intéressé à la façon dont les psychosociologues et plus largement les chercheurs et praticiens des sciences humaines prenaient part à ces démarches, et avec quels effets.
8 Devant l’importance des propositions reçues en réponse au questionnement ouvert dans le cadre de ce numéro, nous avons exceptionnellement choisi de lui consacrer l’ensemble de nos rubriques. Le lecteur pourra ainsi constater que tous les articles publiés s’articulent directement à la problématique du « faire société autrement » : non seulement au cœur du dossier qui lui est dédié, mais aussi dans les trois témoignages et l’essai qui le complètent. Il en va de même des contributions présentées dans nos « Feuilles volantes de l’histoire de la psychosociologie » et notes de lecture qui permettent d’en explorer encore d’autres facettes. C’est donc la totalité des ressources de la revue que nous avons voulu mobiliser sur cette thématique centrale.
9 Interroger le faire société dans sa complexité conduit à ce qu’interviennent dans ce numéro, aux côtés de psychosociologues, des spécialistes de disciplines aussi diverses que la sociologie et les sciences politiques au premier chef, la psychologie, l’économie, les sciences de gestion, les sciences de l’information et de la communication, l’anthropologie, la philosophie, l’agronomie ou l’urbanisme. Les recherches, réflexions et interventions qui nous sont proposées tout à la fois convoquent, interrogent et croisent elles-mêmes une pluralité de dimensions interagissantes. Nous avons organisé l’ensemble des contributions non en les regroupant en fonction du regard épistémologique propre à leurs auteurs (les psychosociologues avec les psychosociologues, les sociologues entre eux, etc.), mais en les « aimantant » à trois grandes polarités – sociale, professionnelle et politique – à partir desquelles se développe une diversité d’approches. L’association de chaque article à telle polarité s’est effectuée eu égard à la thématique de recherche ou au « secteur » d’intérêt privilégié, sachant que la plupart des textes sont traversés par les enjeux des autres polarités, elles-mêmes soutenues par d’autres perspectives (sociétales, culturelles, associatives, etc.). On retrouvera cette répartition social-professionnel-politique dans les trois articles de la rubrique « Témoignages ».
10 Les premiers articles du numéro regroupent des textes dont le projet des auteurs est de mettre en lumière les représentations de la société à partir desquelles des « émergents » vivent leur présence et leur investissement dans le monde social. Ils s’attachent en particulier à repérer comment les constructions et les logiques instituées travaillent, y compris à leur insu, les manières d’être et de faire. Observant, sur la durée, l’expérience d’une communauté intentionnelle établie dans le Tennessee depuis 1971, Michel Lallement tire des leçons quant à la capacité d’un groupe social à faire société autrement. Il montre comment celui-ci va réussir à s’imposer durablement comme une petite société alternative, à partir du passage qu’opère la communauté d’un régime de domination charismatique, sous l’égide d’un leader spirituel, à une mue sociétaire qui la conduit à composer avec le monde extérieur.
11 Florence Giust-Desprairies analyse comment un collectif d’artistes/ artisans trentenaires s’organise pour construire un monde commun comme forme socialement alternative. Elle analyse les différentes fonctions qui soutiennent l’investissement et les significations imaginaires qui forgent le commun, notamment le rapport à la filiation. Elle se demande en quoi la construction de ce monde particulier représente une manière de faire advenir un monde autrement.
12 Se basant sur une étude ethnographique de quatre ans (2009-2013) au marché des biffins – vendeurs-récupérateurs d’objets trouvés dans les poubelles – de la porte de Montmartre, Amélie Duclos étudie les socialités alternatives aux socialités dominantes que lesdits biffins s’efforcent de produire malgré les obstacles qu’ils rencontrent : des modes d’être ensemble où l’égalité s’oppose aux subordinations, la réciprocité à la relation d’aide, l’intégration à l’exclusion et l’intégration positive à l’intégration négative.
13 La volonté de vivre et faire ensemble autrement pour se préserver de l’auto-exclusion rencontre les pressions du contexte socio-économique qui peuvent être sous-estimées dans l’enthousiasme de la création collective. Françoise Godefroid étudie la dynamique d’une équipe amenée à animer un projet urbain d’occupation temporaire, dont l’ampleur, la durée et le succès bousculent ses valeurs et ses modèles de fonctionnement initiaux, amenant l’association à se rigidifier au détriment de sa capacité d’innovation et de sa vocation d’avant-garde.
14 Enfin, partant du constat de la montée de l’hétérogénéité structurelle dans les sociétés actuelles, Danilo Martuccelli analyse comment les anciens débats sur l’intégration sociale ou systémique ont été restructurés par la consolidation d’un continuum sociotechnique qui permet une nouvelle forme de coordination entre les actions. Il explore ensuite comment ont émergé, à partir de cette réalité, les grandes craintes culturelles à propos de la fragmentation de la société, avant d’esquisser la manière dont la vie en commun est à même de devenir un nouvel idéal du vivre.
15 Les articles suivants traitent de la question des alternatives à l’intérieur de secteurs professionnels spécifiques qui peuvent être en lien avec la question de la précarité de l’emploi et ou de la vulnérabilité occasionnée par les orientations politiques. Damien Collard et Jean-Baptiste Suquet se penchent sur les ambiguïtés d’un projet innovant qui soutient des actions de parrainage favorisant l’accès à l’emploi des jeunes diplômés de condition sociale modeste. Si les auteurs s’accordent à reconnaître la portée émancipatrice des pratiques, par les actions « réparatrices » qu’elles favorisent, ils s’interrogent néanmoins sur la visée adaptatrice et normalisatrice qui sous-tend ces actions.
16 S’il est un secteur attendu dans la recherche des alternatives, c’est bien celui de l’agriculture. Michel Dubois s’attache à retracer les enjeux du passage d’un modèle agricole productiviste à la recherche d’un nouveau modèle en posant que les transformations gagneront à se faire non pas par des prescriptions institutionnelles et administratives mais en soutenant les forces instituantes qui, chez nombre d’agriculteurs, renouvellent en profondeur leurs conceptions, leurs pratiques et leurs relations aux agricultures.
17 Antoine Duarte porte son attention sur les formes concrètes que revêtent les conduites de résistance inventées par les sujets lorsqu’ils sont confrontés aux dérives de certaines méthodes introduites dans les entreprises et les institutions depuis le tournant gestionnaire. Une intervention menée dans un centre d’accueil de demandeurs d’asile (cada) avec un collectif de travailleurs et de travailleuses volontaires le conduit à poser comme centrale la recomposition de la coopération pour envisager de nouvelles manières de faire.
18 Enfin, Patrick Cingolani, prolongeant ses réflexions sur le travail précaire, rappelle combien les industries culturelles et créatives occupent une place importante à la conjonction des aspirations liées à l’autonomie, l’authenticité, à la non-répétition et de la reconfiguration néolibérale du secteur à travers la dérégulation des conditions de travail et d’emploi. Il pose que l’ambivalence des expériences sociales et des formes de vie dans ce secteur n’invite pas à la désillusion et à l’amertume, mais à un pas de plus que seuls la politique et les énoncés du droit peuvent franchir.
19 C’est autour de questions plus directement politiques qu’ont été regroupés les articles qui suivent, où les préoccupations d’une alternative sont directement liées à des enjeux de société, même si ces questions politiques peuvent être tenues pour transversales à tous les articles proposés dans ce numéro. Alice Canabate s’intéresse aux initiatives de transition écologique qui ont émergé en Europe au cours de cette dernière décennie, pour souligner combien les préoccupations autour des questions de territoire visent à instituer le suffisant et le dimensionné comme éléments nodaux permettant de développer de nouvelles façons de vivre, de partager et de s’engager avec les autres, à une échelle pouvant générer du sens ; la question de la juste taille devient ainsi primordiale.
20 De leur côté, Amandine Cimier et Elwis Potier portent leur regard sur les dynamiques associatives implantées dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Dans une étude comparative de deux associations, une dite « culturelle » et l’autre « artistique », les auteurs analysent la manière dont celles-ci tentent d’instaurer une citoyenneté intergénérationnelle au travers de la politique dans laquelle elles sont immergées et de leurs activités différenciées.
21 Gaia Barbieri et Arnaud de Rivière de La Mure analysent, quant à eux, une expérience sociale dans laquelle ils sont impliqués : l’occupation d’un immeuble par près de 250 personnes exilées. Le protagoniste d’une telle expérience est l’« Amphi Z », un collectif hétérogène réunissant des personnes migrantes et leurs soutiens. Le nouage de deux luttes politiques – pour le droit au logement et pour les droits des exilés – est le substrat d’une telle expérience, au sein de laquelle s’élabore une forme inédite du vivre ensemble.
22 Partant du constat que l’initiative autonome de citoyens porteurs de projets solidaires ou écologiques constitue un nouveau mode d’engagement et de participation politique, Blandine Sillard procède à une comparaison des pratiques d’accompagnement des dynamiques mises en œuvre par deux associations. Celles-ci constituent deux approches de l’initiative citoyenne, dont les rationalités différentes qui les sous-tendent déterminent le modèle de société que ces associations contribuent à construire, nourrissant la réflexion quant à l’évolution des stratégies de transformation sociale.
23 Enfin, Fabrice Flipo reprend la question de l’émancipation, la replaçant dans l’histoire longue des idées. Construits en s’opposant à l’Ancien Régime, socialisme et plus encore libéralisme ont été confrontés aux critiques écologiques, postmodernes et postcoloniales. La modernité prétendait détenir la vérité de l’être humain : voici que d’autres formes sont possibles. Mais comment s’assurer de ce que nous ne revenons pas en arrière ? Ou que nous ne faisons pas que différer pour différer ?
24 La rubrique « Témoignages » commence par la présentation d’un projet de refaire le monde autour d’un café participatif situé dans un territoire urbain en difficulté. Maryvonne Bernard et Sébastien Poulain posent la question de la possibilité de mettre en place, à long terme, une organisation alternative aux acteurs des secteurs public et commercial qui puisse collaborer avec eux et leur donner une nouvelle dynamique pour renouveler le faire société.
25 « En politique, ce qui est cru est plus important que ce qui est vrai. » Reprenant à son compte cette phrase de Talleyrand et s’appuyant sur la théorie de Pierre-Noël Giraud dans L’homme inutile, Michel Berry s’attache à montrer, exemples à l’appui, que la production de biens et de services concurrentiels ne correspond qu’à une part des emplois et qu’il convient de développer le « reste » que des acteurs, appelés entreprenants, œuvrent à faire. L’enjeu n’est alors plus de supprimer le chômage, mais d’éradiquer le sentiment d’inutilité que salariés et laissés-pour-compte de toute nature partagent.
26 Et s’il s’agissait de faire de la politique autrement ? Anaïs Theviot explore le dispositif innovant de démocratie directe proposé par Ma Voix, un collectif citoyen qui s’est créé pour présenter des candidats aux élections législatives françaises de 2017 avec l’objectif de faire des députés des « porte-voix » des citoyens, alliant tirage au sort et élection à l’aide des outils numériques. Elle étudie les trajectoires des membres, leurs représentations de la société et de la participation politique, ainsi que les imaginaires associés à ce renouvellement des formes démocratiques.
27 Enfin, dans un essai stimulant, Guy Roustang soutient que, pour faire société autrement, nous avons besoin de nous inspirer de visionnaires-prophètes (Jacques Ellul, Charles Péguy, Pierre Leroux). Après avoir dénoncé certaines « tares » de nos sociétés dites modernes et posé les conditions d’un changement, il esquisse ce que pourrait être un imaginaire qui soumettrait à des impératifs sociopolitiques la finance, la technique et le travail rémunéré. Mais pour l’économiste psychosociologue, ce déplacement sup-pose d’être en quête d’une spiritualité qui fonde un rapport éclairé à la nature, aux autres et à nous-mêmes.
28 Tout au long de la lecture de ces articles, la question du faire société autrement est reliée aux capacités des individus à se constituer comme collectif innovant. La « feuille volante » de l’histoire de la psychosociologie que nous offre Annick Ohayon dans ce numéro, en revisitant les « réflexions naïves » que Jean-Bertrand Pontalis livrait en 1959 « sur quelques expériences de groupe : phénomènes et idéologie », ouvrira, sans nul doute, au lecteur des voies d’approfondissement en rapport avec la thématique du numéro. De même que les différentes notes de lectures – que ce soit sur l’édition de cinq écrits inédits en français de Martin Buber concernant l’idée de communauté chroniquée par David Faure, une sélection de textes sur les Gilets jaunes éclairés par Jean-Luc Prades, l’analyse du nouvel ouvrage de Marcel Gauchet sur Robespierre par Olivier Fressard ou le commentaire d’Annick Ohayon sur le dernier essai de Pierre-Henri Castel anticipant ce que peut impliquer pour notre civilisation humaine la conscientisation de la fin prochaine des temps – viendront en prolongement des débats.
Notes
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Selon le site de France Télévision (http://generation-what.francetv.fr/) : « Generation What ? est un programme interactif produit par France Télévisions, Upian et Yami 2, en partenariat avec l’uer [Union européenne de radio-télévision] et 14 diffuseurs européens. Il s’agit d’une évolution de Génération Quoi, une grande enquête réalisée en France en 2013 pour dresser le portrait des 18-34 ans. Cette fois-ci, 10 pays se joignent à nous pour faire de ce programme un événement européen : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Pays de Galles, le Royaume-Uni et la République tchèque. »
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[2]
amap : Association pour le maintien d'une agriculture paysanne.
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[3]
sel : Systèmes d’échange local. Smaïn Laacher, sociologue et chercheur au Centre d'études des mouvements sociaux (cnrs-ehess), indique même que « les systèmes d’échange local sont l’un des derniers espaces de fabrication de liens sociaux » (voir Smaïn Laacher, Les systèmes d’échange local. Une utopie anticapitaliste en pratique, La Dispute, 2003).
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[4]
Les civic tech sont des technologies numériques de participation citoyenne visant à améliorer le fonctionnement et l’efficacité de la démocratie (voir Clément Maby, « Citoyen hackeur. Enjeux politiques des civic tech », sur le site web de la Vie des Idées, 2017) : sites web de vigilance démocratique (du type de NosDéputés.fr), plateformes de dialogue élus-citoyens (du type de Make.org) ou de consultation politique en ligne (du type de Parlement & Citoyens sur des textes de loi), des applications de « lobbying citoyen »…