Couverture de NRESI_085

Article de revue

La résolution de problèmes au cycle 3 : une gestion de l’hétérogénéité des élèves caractéristique des enseignants stagiaires

Pages 195 à 219

Notes

  • [1]
    Observation des pratiques éducatives et enseignantes, de la recherche à la formation.

1L’objectif de recherche de notre thèse était d’identifier les compétences professionnelles (Altet, 1996 et 2009) acquises ou en cours d’acquisition des maîtres novices durant leur année de stagiarisation. La notion d’organisateur permettant de comprendre « à quoi tiennent les régularités et les variations inter- et intra-individuelles que l’on constate dès qu’on cherche à caractériser la pratique ou l’activité enseignante » (Bru et al., 2007, p. 5), nous souhaitions repérer les organisateurs de pratiques caractéristiques d’enseignants novices, qui se différencient, dans leur forme, des pratiques des maîtres expérimentés. Nous nous sommes donc inscrite dans le paradigme de la complexité tel qu’il est défini par Clanet (1997) ou encore par Piot (2014, p. 32) : « Cela signifie que la recherche en éducation va s’orienter vers des cadres pluri et interdisciplinaires, soucieux de ne pas découper la complexité du réel des situations d’enseignement-apprentissage, de les inscrire dans une perspective dynamique, interactionniste et écologique. » Aussi, prenant en compte la complexité de l’acte d’enseigner, nous avons analysé le poids de plusieurs dimensions afin d’interpréter les résultats de nos observations de classe. Au fur et à mesure de l’avancée de nos travaux, nous avons opté pour une approche plus contrastive que comparative, la variabilité inter-maîtres étant importante au sein des deux populations étudiées (novices et expérimentés). Nous présentons plus spécifiquement, dans cet article, les résultats de notre recherche liés à la gestion de l’hétérogénéité des élèves par les enseignants stagiaires, résultats qui ne rendent compte que d’un volet de notre thèse.

2Les termes novices et expérimentés renvoient ici respectivement aux acceptions suivantes : un étudiant qui enseigne dans le cadre d’un stage de pratique accompagnée et un Maître d’accueil temporaire (MAT) ayant cumulé quelques années d’expérience sans avoir nécessairement développé des domaines d’expertise.

3Nous montrerons que la gestion de l’hétérogénéité des élèves représente une préoccupation majeure des enseignants débutants. La prégnance de cette préoccupation est visible, observable et se traduit par des pratiques enseignantes spécifiques, tout du moins s’agissant de l’enseignement de la résolution de problèmes. Nous montrerons, en effet, que s’agissant de deux phases clés de la résolution de problèmes, soit la recherche et la mise en commun/correction, l’enseignant novice tend à gérer l’hétérogénéité du groupe classe de façon singulière.

4Dans une première partie, nous expliciterons les trois dimensions organisatrices des pratiques enseignantes autour desquelles s’articule notre étude. Après avoir défini la place qu’occupe la gestion de l’hétérogénéité des élèves parmi les préoccupations des enseignants débutants, nous présenterons quelques-uns des résultats qui discriminent les pratiques des maîtres novices de celles des maîtres expérimentés.

Les dimensions organisatrices des pratiques enseignantes

5Si de nombreuses études montrent une grande variabilité inter-maîtres et intra-maître, elles révèlent également « l’existence de certaines formes de stabilité dans ce que font les enseignants dans leur classe ou leur établissement » (Talbot, 2005, p. 14). Nous avons préjugé que les pratiques d’enseignement et d’apprentissage les plus caractéristiques portaient essentiellement sur trois dimensions : la gestion de la tâche, du temps et des interactions maître-élève(s), les chercheurs du réseau Opéen&reForm [1] s’accordant à dire qu’elles représentent trois variables majeures dans le sens où « les modalités de ces variables ont un pouvoir organisateur sur tout le reste » (Bru, 2007, p. 151, in Altet et al.). Nous avons, de cette manière, identifié parmi les pratiques enseignantes des stagiaires, relatives à la résolution de problèmes mathématiques au cycle III, des organisateurs de pratiques typiques, ayant une influence sur les pratiques d’apprentissage des élèves.

La dimension Tâche

6La tâche scolaire proposée aux élèves est choisie par l’enseignant. Ce dernier parie, en réalisant ce choix, que les élèves ont plus de chances de réussir que d’échouer (Maurice, 1996, p. 87). Concernant cette dimension, nous avons analysé le choix de la tâche, soit plus précisément, le type de problème choisi (problème d’application, situation-problème, problème complexe) car il influence fortement l’approche didactique qui y est associée. Ceci étant, nous rejoignons Vergnaud (1999) qui estime que « la didactique ne s’oppose pas à la pédagogie », l’enseignant ne pouvant se limiter « à livrer » la connaissance aux élèves, il créé également les conditions de son appropriation. Nous montrerons que l’acquisition de compétences pédagogiques est, en effet, fortement liée à l’acquisition de compétences didactiques.

7Charnay et Mante (1995, p. 6-8), s’inspirant des travaux de Vergnaud, se réfèrent à une « analyse systémique », le système étant constitué des trois pôles du « triangle didactique » (élève, savoir et enseignant). S’agissant du « pôle élève », les didacticiens « privilégient le modèle socio-constructiviste, qui s’appuie sur des travaux en psychologie génétique (J. Piaget), en épistémologie (G. Bachelard) et en psychologie sociale (Doise, Mugny, Perret-Clermont) ». La situation-problème (problème pour apprendre) est représentative de cette approche. Par conséquent, les élèves ne possèdent pas toutes les connaissances nécessaires à la résolution de la situation-problème, l’objectif étant de les engager « dans la construction de nouvelles connaissances » (Charnay, 1992, p. 178). Les élèves imaginent donc « des procédures originales, personnelles » pour le résoudre (Charnay et Mante, 1995, p. 47). De plus, le rôle de l’enseignant est essentiel durant la phase de mise en commun, « c’est sans doute là qu’apparaît le plus nettement toute la dimension de médiation qui caractérise la tâche de l’enseignant » (ERMEL, 2001, p. 26). S’agissant de l’élève qui résout un problème, Charnay et Mante (1995, p. 63-66) ont identifié les étapes suivantes : lecture de l’énoncé, recherche, instanciation et exécution de la procédure, communication de la réponse. Pour notre part, nous focalisant davantage sur le maître, nous avons identifié trois étapes distinctes selon le type de problème proposé. La lecture de l’énoncé correspond à la première étape. Pour autant, s’agissant des situations-problèmes par exemple, elles ne reposent pas toujours sur un énoncé, mais davantage sur une ou plusieurs consignes. Suit généralement l’étape dédiée à la recherche de la solution. La dernière étape, enfin, revêt la forme d’une mise en commun, ou bien le plus souvent celle d’une correction collective.

8L’explicitation de l’énoncé a pour but de permettre aux élèves de comprendre et de se représenter la situation. Ainsi, le vocabulaire est-il explicité par les élèves et/ ou par le maître. L’élève anticipe le sens du texte dès la lecture des premiers mots de l’énoncé. Il s’appuie également sur l’expérience acquise dans ce domaine au travers de problèmes de référence (l’identification des mots inducteurs, des données utiles, de la question…). Une explicitation ou une reformulation de l’énoncé est généralement prévue par les maîtres, elle permet ainsi de pallier les difficultés de compréhension de certains élèves.

9La phase de recherche qui suit, est, s’agissant de la résolution de problèmes, une étape essentielle. Les élèves recherchent une ou plusieurs procédures afin de résoudre le problème donné. Lorsqu’elle est organisée en sous-groupes, les démarches ou stratégies sont discutées et la procédure jugée la meilleure par les élèves du groupe) est adoptée. L’enseignant circule dans la classe, répond aux demandes de précisions, lit les écrits de recherche, écoute les élèves ou encore guide les élèves qui, selon lui, en ont besoin. Il prépare ainsi l’étape suivante.

10La mise en commun enfin représente également une étape fondamentale tant la « médiation » de l’enseignant est ici prégnante. Ce dernier met en exergue les procédures efficientes, favorise la construction des connaissances et apporte le « langage » mathématique approprié. La correction collective, quant à elle, permet aux élèves d’évaluer leurs démarches ou procédures et de comprendre leurs erreurs le cas échéant (ERMEL, 2001, p. 17-26).

La dimension Temps

11Pour ce qui est de la dimension Temps, nous avons analysé différents temps. Pour Altet et al. (1994, p. 135), le temps de travail correspond à « la durée maximale que les élèves peuvent passer à travailler dans la classe ». Cette variable est « la plus discriminante » pour l’ensemble des classes (CE2) qu’ils ont eu l’opportunité d’observer (Altet et al., 1994, p. 46). Nous avons donc défalqué du temps d’enseignement (temps prévu), les différents moments durant lesquels les élèves n’étaient pas, à proprement parler, au travail, par exemple durant la distribution de matériel (temps informel). Le temps de travail ne correspond que très rarement au temps de travail effectif (Bressoux et al., 1999, p. 101). En revanche, ce dernier correspond au temps d’engagement individuel, temps durant lequel l’élève est impliqué/engagé dans une tâche.

12Pour notre part, nous avons également analysé le temps accordé aux différentes phases de la résolution de problèmes.

La dimension Interactions maître-élèves

13Concernant enfin la dimension Interactions maître-élèves, nous nous sommes intéressée au volume des interventions de la part du maître et des élèves, soit au nombre de prises de parole (courte ou longue). Altet et al. (1996, p. 49) ont montré que le maître prenait généralement plus la parole que les élèves (61 % du volume global des interventions), ce qui n’est pas sans incidence sur les apprentissages des élèves. En effet, « plus un maître monopolise la parole, plus les élèves se contentent d’écouter ou d’exécuter » (Altet et al., 1994, p. 136).

14De plus, nous avons analysé les différents types d’intervention, ces derniers ayant un impact fort sur l’engagement des élèves dans la tâche. Ainsi, Altet et al. (1994, p. 92) ont-ils mis en exergue une corrélation entre le type d’intervention du maître et l’activité/passivité des élèves. La « stimulation » entraîne « la participation active » des élèves alors que « l’information » produit davantage de « passivité » de leur part (Altet et al., 1994, p. 92). De même, lorsque le maître est « centré sur le contenu » et qu’il « ignore » les interventions des élèves, ces derniers font montre d’une certaine passivité (Altet et al., 1994, p. II).

La gestion de l’hétérogénéité des élèves par les enseignants débutants

15Maulini (2010, p. 67) décrit « trois stades de préoccupations » chez les maîtres débutants, le premier consiste à « mettre les élèves au travail », le deuxième, à « avancer dans le programme » et le troisième à « vérifier si l’enseignement dispensé débouche bien sur les apprentissages visés, réguler, voire différencier si certains élèves ont des besoins particuliers […] ». Hoff (2010, p. 156) fait, quant à lui, référence au triangle pédagogique pour décrire les préoccupations des enseignants débutants. Ces derniers se focalisent d’abord sur « le savoir à enseigner et l’enseignant à travers ses préparations de classe », puis dans un deuxième temps, ils prennent en compte les élèves « tels qu’ils sont dans leur diversité, avec des savoirs déjà acquis et des insuffisances à dépasser ». La gestion de l’hétérogénéité des élèves devient donc une préoccupation majeure des maîtres débutants, dès lors qu’ils se soucient des apprentissages réalisés par les élèves.

16Nous avons effectué une enquête par questionnaire (recueil quantitatif) dans le cadre de notre thèse afin de croiser discours et observations. L’un des objets étudiés portait sur les principales difficultés rencontrées par l’enseignant débutant, nous avons proposé 30 difficultés potentielles, la moitié touchait à nos trois dimensions (tâche, temps et interactions) (Annexe 1). 178 stagiaires ont sélectionné les difficultés qui étaient les leurs et 83 MAT, les principales difficultés observées chez les stagiaires. Dans un deuxième temps, MAT et stagiaires devaient hiérarchiser (de la plus importante à la moins importante) les cinq principales difficultés.

17Cette hiérarchisation nous a permis d’en dégager neuf, sélectionnées par 25 % au moins de l’un des deux échantillons. Parmi elles, quatre sont nettement mises en relief par les maîtres novices et les tuteurs. Deux d’entre elles touchent à la prise en compte de la diversité des élèves et sont singulièrement relevées par les stagiaires, et les deux autres, attachées à la gestion de la discipline et à la mise en œuvre de situations d’apprentissage adaptées aux objectifs visés, sont singulièrement observées par les tuteurs.

18Pour 60 % des novices, Gérer les élèves en difficulté. Gérer les élèves rapides, vifs… et pour 49 % d’entre eux Gérer l’hétérogénéité des élèves représentent une difficulté majeure. Il en est de même pour les tuteurs, même s’ils sont proportionnellement moins nombreux à le penser: 36 % des MAT pour la première difficulté et 39,5 % pour la seconde.

19Les trois dimensions (gestion de la tâche, du temps et des interactions maître-élève(s)) laissent apparaître entre elles des inter-relations fortes, influençant les apprentissages des élèves et par voie de conséquence les apprentissages des élèves rencontrant des difficultés scolaires. Entre autres, selon la tâche et le niveau initial des élèves, ces derniers ont des besoins très différenciés en termes de temps. Pour Suchaut et al. (2014, p. 7), « il y a donc à la fois un excédent de temps pour les élèves forts et un déficit pour les élèves faibles ». De plus, l’augmentation du niveau de difficulté des tâches étant « calée » sur « les élèves moyens qui progressent », l’écart se creuse avec les élèves moyens « qui décrochent » et les élèves faibles (Maurice et Murillo, 2008, p. 74). Ou encore, l’élève en difficulté attend de l’enseignant qu’il l’aide à trouver le résultat attendu. Il n’a pas de demande précise, « l’enseignant est conduit à interpréter seul, sans son partenaire d’interaction qu’est l’élève, la ou les difficultés que ce dernier rencontre » (Vinatier, 2005, p. 175).

20Si les élèves rencontrant des difficultés représentent l’une des préoccupations premières des enseignants stagiaires, si ces derniers se donnent pour objectif de les aider à progresser, il n’en reste pas moins que la construction de compétences permettant une gestion efficace de l’hétérogénéité des élèves d’une classe reste une difficulté récurrente chez l’enseignant novice. Nous nous interrogeons donc sur les difficultés des enseignants débutants à traiter les difficultés des élèves, y aurait-il une relation de cause à effet ? Est-ce que ce sont les difficultés rencontrées par certains élèves qui mettent en difficulté les maîtres stagiaires ? Ou est-ce que ce sont les difficultés de certains maîtres débutants qui ne permettent pas à certains élèves de dépasser les leurs ?

Une approche méthodologique qualitative

21Nous avons réalisé une enquête par questionnaire (approche quantitative) mais nous souhaitons développer dans le cadre de cet article deux recueils de données qualitatifs, soit des observations de classe et des entretiens.

22Nous avons procédé à une observation vidéoscopée de 18 séances de mathématiques, réalisées par six trinômes d’enseignants, composé chacun d’un MAT et de deux stagiaires. Le recueil de données a eu lieu durant l’année 2013-2014 (année de transition du CRPE), les étudiants inscrits en M2 étaient alors admissibles au CRPE (version Chatel) mais n’avaient pas le statut de fonctionnaire stagiaire. Le trinôme évoluait donc auprès des élèves d’une même classe (5 CM2 et 1 CE2), le MAT accueillant les deux étudiants stagiaires dans sa classe.

23Nous avons utilisé une grille d’observation in situ, appelé le carrousel de l’implication (Annexe 2), éprouvée dans le cadre d’un projet de recherche, Evlang (Éveil aux langues), initié par Candelier (2001). Les observateurs ont utilisé cet outil auprès de trois élèves de la classe, un élève « de niveau scolaire faible », un élève « de niveau scolaire moyen » et un élève « de niveau scolaire fort ». L’observateur, concernant notre étude, une assistante de recherche formée par nos soins, évaluait les trois élèves successivement selon une rotation rapide, les élèves étaient soit « attentifs », soit « inattentifs », soit « l’observateur n’était pas en mesure de déterminer si l’élève [était] centré, ou non, sur la tâche » (Tupin, 2001, p. 31-32).

24Nous avons également rempli des grilles a posteriori, à l’aide des vidéos (Annexes 3 et 4). Ces grilles sont largement inspirées des grilles OGP (Organisation et gestion pédagogiques) portant sur les interactions verbales, utilisées dans le cadre des études réalisées par Altet et al. (1994 et 1996).

25Les résultats de ces observations sont souvent donnés sous la forme de pourcentages, dans le but de faciliter les comparaisons. Ainsi, le temps accordé à la résolution d’un problème est très variable d’une classe à une autre. Exprimer un pourcentage plutôt qu’une durée nous permet de comparer le temps réservé à la recherche de la solution par les élèves quel que soit le temps global réservé à la résolution d’un problème.

26Chacune des observations de classe a été suivie d’un entretien semi-directif (post-séance) orienté sur les dimensions organisatrices (Annexe 5) ainsi que d’un « entretien d’explicitation par auto-confrontation » tel qu’il est défini par Piot (2014, p. 37) : « L’entretien d’explicitation se centre sur le procédural de l’action c’est-à-dire les savoirs pratiques mis en œuvre, la successivité des opérations élémentaires qui structurent l’activité réelle, notamment les indices souvent fugaces et parfois simplement ressentis qui signent le début ou la fin d’une opération. Ils concernent les actions matérielles (confirmées par la vidéo) mais aussi les actions mentales qui sont associées aux actions matérielles: dilemmes, choix, décisions. »

27Nous avons pris la décision de réaliser des entretiens d’explicitation (Annexe 6) tardivement, soit, la plupart du temps, quatre mois après l’observation de la séance. Ils portaient sur des extraits vidéo de la séance observée, extraits qui nous interrogeaient. Ils nous ont permis de comprendre les décisions prises par l’enseignant et d’analyser, au moyen des éclairages apportés, les données recueillies via les grilles d’observation.

Quelques résultats qui discriminent les pratiques enseignantes des maîtres novices de celles des maîtres expérimentés

28L’analyse des résultats qui suit porte sur 15 enseignants, trois n’ayant finalement pas proposé la résolution d’un problème. Un stagiaire avait prévu de proposer un problème aux élèves à la fin de la séance mais il y a renoncé faute de temps. Deux autres stagiaires étaient persuadées que la situation proposée correspondait à une résolution de problèmes quand il s’agissait d’exercices d’application.

29Nous proposons une analyse de la dimension Tâche, puis par couches successives, une analyse de la dimension Temps et de la dimension Interactions.

30Les prénoms fictifs des MAT vont apparaître en majuscules, les prénoms des stagiaires en minuscules. Les prénoms d’un trinôme (MAT et 2 stagiaires) commencent par la même lettre (ALAIN, Alice et Anne).

La dimension Tâche

31Pour ce qui est du type de problème, nous n’avons pas repéré une variabilité nette entre nos deux échantillons de maîtres. En revanche, la mise en œuvre pédagogique des étapes liées à la résolution de problèmes et la gestion didactique diffèrent significativement selon que les maîtres sont novices ou expérimentés, et ce quand bien même la majorité des stagiaires maîtrise les contenus à enseigner.

32Nous avons utilisé la catégorisation des types de problèmes, proposée par Charnay et Mante (1995, p. 46-47), pour distinguer les différents problèmes à résoudre soumis aux élèves. Il est à noter que quatre stagiaires ont proposé aux élèves une situation-problème : Alice, Anne, Didier et Doris. Rappelons que la situation-problème convoque une approche socio-constructiviste, prônée par les didacticiens des mathématiques. Les stagiaires, sensibilisés et formés à l’Espé, privilégient donc ce type de problèmes, tentant par là même de répondre à la demande institutionnelle. Les maîtres expérimentés, conscients des atouts de cette approche, privilégient malgré tout une approche plus traditionnelle, tout du moins au sein des séances observées. Plusieurs chercheurs (Gilly, 1989, p. 371 ; Gigling, 2001, p. 87 ; Gosling, 1992, p. 107) ont également constaté la prégnance du « modèle traditionnel », et ce même parmi les jeunes professeurs.

33ALAIN et FANNY avaient prévu une situation-problème et une mise en commun.

34Pour l’un comme pour l’autre, la situation prendra finalement la forme d’un problème d’application, suivi d’une correction collective. Betty, CAROLE, Claire, DAISY, Elsa et Éva proposeront intentionnellement un problème d’application. Enfin, trois enseignants (BABETH, Chloé et EDDY) ont choisi un problème pour acquérir une méthodologie (réaliser un schéma, rédiger un énoncé de problème et organiser un écrit de recherche).

35Au niveau des énoncés proposés aux élèves, nous n’avons pas observé de différences significatives entre les maîtres expérimentés et les maîtres novices. Si certains énoncés méritent une explicitation, ils ne représentent pas une source de difficultés pour la majorité des élèves. Il est à noter que six stagiaires sur neuf et deux MAT sur six ont inventé un problème. Il semble important pour eux de proposer un énoncé attractif, susceptible d’enrôler les élèves dans la tâche, un énoncé qui ne soit pas trop éloigné de leur culture, un énoncé qui leur permette de se représenter la situation, et ce, quand bien même ladite situation serait complexe.

36Nous avons également observé des situations de différenciation pédagogique simultanée : DAISY différencie (activités différentes) en permanence dans sa classe (sous-groupe de 9 élèves rencontrant des difficultés). ALAIN s’est assis auprès de deux élèves afin de guider leur recherche. Dans la classe d’Elsa, un sous-groupe d’élèves avait travaillé avec un enseignant supplémentaire la notion étudiée, ces élèves ont donc travaillé sur des énoncés jugés plus difficiles par la stagiaire. ALAIN et DAISY ont l’habitude de gérer deux groupes d’élèves en simultané. Pour Elsa, la gestion des deux groupes a été problématique, pendant qu’un groupe travaillait avec elle, l’autre groupe attendait patiemment.

37Si ces premiers éléments ont leur importance, la façon dont ont été gérées les étapes clés liés à la résolution de problèmes prime :

38

  • Lecture (et explicitation) de l’énoncé / Lecture (et explicitation) de la consigne,
  • Recherche de la solution,
  • Correction collective / Mise en commun.

tableau

39Pour ce qui est de la lecture (et explicitation) de l’énoncé / de la consigne, nous avons observé les faits suivants :

40

  • Sur les quatre enseignants ayant proposé une situation-problème, Didier et Doris ont soumis à leurs élèves un énoncé. Les deux autres ont présenté une situation-problème, à travers une ou plusieurs consignes.
  • Les trois enseignants qui ont choisi de travailler sur la méthodologie liée à la résolution de problèmes expliciteront plusieurs consignes.
  • La lecture de l’énoncé est d’abord silencieuse dans les classes d’ALAIN, BABETH, DAISY, Elsa, Éva et FANNY. Elle sera suivie d’une lecture à voix haute par un élève chez DAISY, Elsa et FANNY. La lecture de l’énoncé sera également réalisée par un élève dans les classes de Betty, CAROLE, Didier, Doris, EDDY et Éva. Chloé et Claire préféreront lire elles-mêmes l’énoncé (long) à voix haute.
  • L’explicitation de l’énoncé porte sur le lexique ou sur des expressions que certains élèves disent ne pas comprendre ; les autres élèves sont alors sollicités pour expliquer (avec leurs propres mots) le sens des mots ou expressions en question.
  • Certains enseignants demanderont aux élèves de reformuler l’énoncé, ALAIN leur demandera, par exemple, de « raconter le problème ». Les élèves de CAROLE rappelleront l’essentiel du texte et comprendront sans mal que les dernières phrases de l’énoncé sont des « indices » à partir desquels ils devront émettre des hypothèses.
  • Une explicitation ou une reformulation de la question sera réalisée par CAROLE, DAISY, Didier, Éva et FANNY.

41Pour cette étape, nous n’avons pas observé de différence significative entre les pratiques des maîtres novices et expérimentés.

42Inversement, durant la phase de recherche de solution, le rôle des maîtres diffère selon le niveau d’expérience dans le métier.

43

  • ALAIN a guidé deux élèves pas à pas (différenciation pédagogique).
  • BABETH a donné du matériel supplémentaire à quatre élèves afin qu’ils le manipulent et les a aidés à se représenter les situations (CE2) (différenciation pédagogique). Elle a demandé aux élèves d’expliquer leur schéma, a posé des questions sur leur projet et leur a demandé de justifier leur choix (étayage).
  • CAROLE est passée dans les rangs afin de guider les élèves, de leur donner des conseils (organisation des données), elle a pointé les erreurs et mis les élèves sur la bonne voie, encourager les élèves ou encore elle a demandé aux élèves en réussite de justifier leur réponse (étayage).
  • EDDY a répété la consigne, a réclamé les données manquantes, a encouragé les élèves, a donné des conseils et a corrigé les cahiers (étayage).
  • FANNY a circulé au sein des binômes, a rappelé à plusieurs d’entre eux que 24 cm correspondait à la mesure du périmètre et non à celle d’un côté de la figure, les élèves concernés tentant tous de construire un rectangle de 24 cm de longueur (étayage).
  • Alice a passé quelques minutes avec chacun des sept sous-groupes afin de les guider (étayage).

44Les maîtres expérimentés gèrent cette étape via notamment une différenciation pédagogique (ALAIN et BABETH) ou un accompagnement particulier (CAROLE, EDDY et FANNY). DAISY a été la seule à ne pas s’occuper des élèves qui recherchaient la solution au problème. Ils étaient en autonomie car elle prenait alors en charge un sous-groupe d’élèves en difficulté (différenciation pédagogique) sur une activité autre, la comparaison de figures planes (géométrie).

45A contrario, les stagiaires, excepté Alice, ne guident pas ou très peu les élèves durant cette étape. Ainsi, par exemple:

46

  • Claire a répondu aux questions des élèves, a vérifié les calculs, a signalé les erreurs sans dire où elles se trouvaient. Elle a interrompu la recherche, à neuf reprises, pour expliciter collectivement un point particulier.
  • Durant la recherche, Éva a reformulé l’énoncé, a donné des conseils mais n’a pas invalidé les mauvaises réponses, elle n’a pas non plus validé les bonnes.
  • Elsa a circulé dans les rangs, a regardé les cahiers sans rien dire, elle a repéré ainsi les erreurs commises par certains élèves, elle leur a demandé de passer au tableau au moment de la correction.

47Une mise en commun a été réalisée par cinq enseignants (Alice, BABETH, CAROLE, Didier et EDDY) et une correction collective par dix maîtres (ALAIN, Anne, Chloé, Claire, DAISY, Didier, Doris, Elsa, Éva et FANNY). Betty, quant à elle, n’a pas réalisé de correction collective puisque le problème a été résolu en grand groupe. Nous verrons que cette dernière étape est discriminante au niveau des dimensions Temps et Interactions.

48Pour résumer, nous avons observé chez quelques-uns des maîtres débutants, une gestion didactique singulière. Les entretiens nous ont permis de mettre au jour des représentations initiales qui l’expliquent. Nous assimilons ces représentations à des « croyances » qu’il convient de considérer, selon Crahay et al. (2010, p. 86-87) « comme des constructions à la fois cognitives et sociales ». S’appuyant sur différents travaux, notamment ceux de Kagan (1992), les auteurs distinguent les connaissances des croyances. Ainsi, « les connaissances feraient davantage référence à des éléments factuels ou empiriques, alors que les croyances renverraient plutôt à des suppositions ou idéologies ».

49Ces croyances peuvent représenter des freins à la construction de compétences et à l’adoption d’une posture adéquate. Elles nous ont permis également de comprendre que le modèle socio-constructiviste préconisée à l’Espé de La Réunion était, dans un premier temps, mal assimilé. Ainsi, Anne et Elsa partent du principe qu’ « il ne faut rien dire aux élèves », que c’est à eux de trouver le langage mathématique approprié. Selon Anne, « les réponses viennent des élèves. Aux élèves de mettre des mots sur les choses! Je peux les aider mais si cela vient d’eux, c’est encore mieux ». Par conséquent, l’élève apprendrait seul et le maître aurait pour rôle de choisir une tâche qui permettrait cet apprentissage. L’équipe ERMEL (2001, p. 26-27) met, au contraire, en valeur « la dimension de médiation » qui particularise la tâche de l’enseignant. En outre, le maître ne doit pas s’interdire d’intervenir sous prétexte d’« interférer avec la recherche des enfants ».

50Pour ce qui est des modèles constructiviste ou socioconstructiviste, l’enseignant propose une situation qui permet aux élèves de « déconstruire pour reconstruire » de nouveaux savoirs (Vergnaud, 1999, p. 51). La résolution du problème est alors « une activité de production et non de reproduction : concevoir une stratégie au lieu d’en appliquer une ; chercher et non exécuter ; créer, analyser, synthétiser et justifier » (Feyfant, 2015, p. 3).

51Certains enseignants novices, séduits par ces modèles centrés sur l’apprenant, en ont peut-être déduit que les élèves apprenaient seuls. Ils s’abstiennent donc d’intervenir alors qu’ils pourraient, entre autres, « soutenir et dynamiser l’activité des élèves face à la tâche » (Clanet et Maurice, 2009, p. 155).

52Il en découle une gestion de l’erreur qui consiste à faire comprendre à un élève qu’il a commis une erreur par l’intermédiaire d’un autre élève qui donne la bonne réponse. Éva a demandé, par exemple, à deux élèves de noter au tableau les résultats de leur recherche et de compléter le schéma qu’elle avait tracé avant le début de la séance sur un pan caché du tableau. Le premier élève interrogé avait réalisé une erreur, le deuxième avait trouvé la solution. Il en est de même pour Elsa, qui a envoyé au tableau les élèves qui avaient commis des erreurs (trois élèves). Elle a demandé aux autres élèves si le résultat était correct, puis a demandé à un quatrième élève d’expliquer la procédure au tableau et de donner la solution. Chez ces deux stagiaires, les élèves qui ont commis une erreur n’ont pas eu l’opportunité de la corriger au tableau.

53

ÉVA
Vous demandez à deux élèves d’aller au tableau. L’un des deux a utilisé une procédure erronée. Quelle était votre intention ?
Qu’elle se rende compte de son erreur toute seule. Et pour…, j’ai vu avec elle l’énoncé pour qu’elle se rende compte de son erreur.
Au final, est-ce qu’elle s’en rend compte ?
Non.

54Néanmoins, les maîtres novices se remettent en question, analysent leurs pratiques, écoutent les conseils donnés par leurs tuteurs (MAT et formateurs Espé) et acquièrent ainsi de nouvelles compétences professionnelles. Ils comprennent alors leurs erreurs ou difficultés des débuts. Les extraits d’entretiens suivants en témoignent :

55

ANNE
À un moment, vous leur dites qu’il manque un mot. Lequel ?
Le mot moitié. Elles m’ont pas dit cette réponse-là, elles m’ont juste dit, je crois, c’est pareil. Même, à la limite, elles m’auraient bien dit clairement, c’est pareil, j’ai une bande là, je la remets là, c’est pareil, à la limite j’aurais pris aussi. Mais du coup, elle commence à me dire c’est plus petit, ou après elle revient…c’est 2/4.
Donc vous les laissez. Comment sont les élèves à ce moment-là ?
Elles sont désemparées. Parce qu’on est pas allé au bout, finalement, de leur réflexion à elles.
ELSA
Alors racontez-moi, que s’est-il passé ?
Je ne voulais pas donner la réponse. Sûrement que c’est ça. Je n’ai pas donné la réponse. Mais du coup, ça me semble moins, mais du coup, elle est restée sur l’erreur.
Tout à fait !
Mais c’est de la torture. (Elle semble gênée.)
C’est pas grave !
Oui, mais bon, quand même…
Le plus important c’est d’en prendre conscience !
J’ai pris trop d’erreurs, je suis allée jusqu’au bout, mais j’aurais pas dû, et du coup, j’aurais pu gagner du temps, clairement.

La dimension Temps

56S’agissant de la dimension Temps, nous nous focalisons sur les durées accordées aux trois étapes (énoncé/consigne – recherche – mise en commun/correction) ainsi que sur le temps d’engagement des élèves dans la tâche, le temps de travail ne représentant pas une variable discriminant les maîtres stagiaires d’une part et les maîtres expérimentés de l’autre.

57Afin d’affiner nos résultats, nous avons choisi d’étudier uniquement les situations qui comportent les trois étapes en question, soit 14 situations relevant de 11 enseignants (4 MAT et 7 stagiaires).

58Le temps accordé à la lecture et/ou à l’explicitation de l’énoncé ou de la consigne, sur le temps total accordé à la résolution de problèmes, varie de 4,5 % à 19,5 % (rapport de 1 à 4,33) et la durée moyenne est de 12 %.

59La durée consacrée à la recherche de la solution varie de 10 % pour le premier problème de DAISY à 66,5 % (Alice). Notons que trois enseignantes (Alice, Éva et FANNY) ont consacré à la recherche de la solution plus de la moitié du temps total. Toutefois, le temps de recherche reste plus important chez les MAT : en moyenne 51 % du temps réservé à la résolution de problèmes contre 39 % chez les stagiaires.

60Pour ce qui est de l’étape de la correction ou de la mise en commun, la répartition du temps est inverse chez les stagiaires, à l’exception d’Alice. Elle varie de 19,5 % à 70 % (un rapport de 1 à 3,58) sur le temps total réservé à la résolution de problèmes. En effet, là aussi, plusieurs enseignants y consacrent plus de la moitié du temps total : Didier (50,5 %), Doris (51,5 %), Éva (51 %) et Chloé (67 %).

61En conclusion, pour les stagiaires, il semble primordial, durant la phase de correction, d’expliquer longuement la démarche ou la procédure aux élèves qui ont rencontré des difficultés pour résoudre le problème proposé.

62Par ailleurs, le temps parfois très long, consacré à une seule et même étape influence le temps d’engagement des élèves dans la tâche. Lors des 11 séances observées, seuls quatre enseignants ont été capables d’impliquer tous les élèves, et ce tout au long de la séance : ALAIN ainsi que trois stagiaires (Alice, Doris et Éva). Pour ces enseignants, le taux d’implication, mesuré avec le Carrousel de l’implication, varie de 77 à 93 % selon les élèves (« faible », « moyen » ou « fort »).

63Les élèves se sont montrés moins impliqués durant la phase de correction ou de mise en commun lors des séances de CAROLE, Chloé, Claire, Didier et Doris. L’étape en question fut aussi longue que l’étape de recherche pour Claire et plus longue pour les autres stagiaires. Pour Carole, deux corrections successives ont permis de mettre en valeur deux procédures différentes, provoquant peut-être une certaine lassitude chez les élèves. À titre d’exemple, Claire a conscience au moment de l’entretien post-séance que les élèves « ont décroché pendant la correction collective ». Pendant cette phase, l’élève réputé faible a été impliqué 51 % du temps, contre 89 % pour l’élève fort. S’agissant des élèves de Chloé, l’élève faible a décroché à partir de la correction de la deuxième question jusqu’à la fin de la séance, soit durant une demi-heure ; l’élève fort a quant à lui décroché un peu plus tard durant la correction de la troisième question, soit pendant 21 minutes.

64Cette étape est particulièrement difficile à mener. Il est vrai qu’elle a généralement lieu en fin de séance, au moment où l’attention des élèves baisse. Conscients du temps trop long passé à corriger le problème et par voie de conséquence du temps trop long consacré à la séance (durée moyenne des 18 séances observées : 67 minutes), les MAT, tout comme les stagiaires, ne trouvent pas de solution pour les écourter : « La correction fut longue mais il faut bien corriger! », « Il faut que les élèves qui n’ont pas trouvé la solution, la comprennent! »

La dimension Interactions maître-élève(s)

65S’agissant de cette dimension, quel que soit le groupe de maîtres (novices ou expérimentés), nous n’avons pas identifié de différences significatives s’agissant du volume des interventions. En revanche, s’agissant des types d’intervention, nous avons mis en exergue des différences importantes en particulier concernant l’aide apportée aux élèves et un registre relationnel positif et bienveillant (encouragements et félicitations). Le taux des interventions portant sur l’Aide apportée aux élèves varie de 2 % (Claire) à 19 % (FANNY). Aussi, la moyenne des interventions de ce type est de 15 % pour les maîtres expérimentés, quand elle est à peine de 5 % chez les stagiaires. À titre d’exemple, CAROLE avait anticipé les difficultés de certains élèves : « Je savais que certains seraient déjà bloqués au bout de cinq minutes, je voulais leur poser des questions et aides supplémentaires (questions écrites) afin qu’ils se remettent à travailler ».

66Ces résultats corroborent notre hypothèse selon laquelle la plupart des stagiaires partent du principe que le fait d’aider les élèves empêcherait ces derniers de trouver la réponse par eux-mêmes.

67Les scores, touchant au registre relationnel (encouragements et félicitations), varient de façon importante et s’étendent de « aucune intervention (0 %) » pour Alice, Chloé, Claire, Elsa et Éva à 12,5 % pour DAISY. Les MAT (7,5 % des interventions en moyenne) encouragent et félicitent en moyenne beaucoup plus leurs élèves que les stagiaires (1 %). Les feedbacks sont également plus fréquents que les encouragements ou félicitations exprimés de façon spontanée.

68

ALAIN
Quelle attitude as-tu avec cet élève ? Est-ce que tu te rappelles ce que tu as fait ?
(Hésitations)
Tu lui as mis une main dans le dos.
On essaie de le mettre en confiance, être un peu plus proche. Ben, je change un petit peu de statut où je suis pas le maître qui donne un exercice à faire, etc. Je suis là, j’essaie de lui faire comprendre que… Je le mets en confiance. Comme c’est un élève en difficulté, il va pas faire de lui-même cette question, il a besoin qu’on lui dise « oui, c’est ça ! » Donc, je le rassure.

69Intéressons-nous enfin aux interactions maître-élève(s) au sein des trois étapes clés de la résolution de problèmes. S’agissant de la lecture et de l’explicitation de l’énoncé ou de la consigne, elles se réalisent en grand groupe et oralement. Les MAT n’hésitent pas alors à expliciter un mot ou encore une consigne (aide) quand les stagiaires demandent la réponse aux autres élèves. Les élèves posent néanmoins peu de questions, les enseignants prenant les devants et leur demandant d’expliciter tel mot ou telle expression. Durant la recherche, les MAT ont guidé les élèves (plus particulièrement les élèves en difficulté pour ALAIN), soutenu leur activité et leur engagement dans la tâche, à l’exception de DAISY qui s’occupait d’un groupe d’élèves en difficulté travaillant sur une autre tâche. Il en fut également ainsi pour Alice et dans une bien moindre mesure, pour Didier et Doris.

70Certains stagiaires (dont Elsa) ont souhaité rester en retrait pour laisser l’opportunité aux élèves de se corriger de façon autonome.

71Pendant la correction (ou mise en commun), les MAT ont été très présents (78 % du volume des interactions) quand les stagiaires étaient un peu plus en retrait (66,5 %). Les maîtres novices ont envoyé des élèves au tableau mais interagissaient plus souvent avec l’élève en question qu’avec les autres. Les démarches et procédures ont été longuement explicitées, par les élèves et par les stagiaires, allongeant pour beaucoup les durées prévues pour cette étape, et provoquant l’ennui chez les élèves qui avaient trouvé la réponse et chez les élèves censés suivre la correction, parce qu’ils ne l’avaient justement pas trouvée.

72On pourrait donc s’attendre à ce que les MAT, plus que les stagiaires provoquent chez les élèves une attitude d’écoute et par voie de conséquence une certaine passivité. Mais cette présence importante leur permet de réaliser une correction plus courte, compréhensible par tous, et partant de conserver l’attention des élèves.

Conclusion

73Nous avons souhaité mettre en exergue les organisateurs de pratiques qui différencient maîtres novices et maîtres expérimentés. Pour ce faire, nous avons mis en avant les variables qui discriminent ces deux populations d’enseignants. Cela ne signifie pas pour autant que nous les opposons systématiquement, loin s’en faut. Dans le cadre de notre thèse, nous avons montré, au sein de chacune d’elle, une grande variabilité inter-maîtres. Nous avons mis en exergue les stagiaires qui rencontraient au début de leur année de stagiarisation quelques difficultés (pas toujours les mêmes). Ceci étant, certains stagiaires, comme Alice, n’en rencontrent que très peu.

74L’une des limites de notre étude réside dans le fait que nous ayons observé une seule séance pour chaque enseignant. Les pratiques observées ne valent donc que pour les moments observés. Ceci étant, ce n’est pas la séance observée qui est caractéristique des pratiques professionnelles de l’enseignant, mais la présence d’invariants dans les différentes séances observées qui caractérisent une petite partie des pratiques de nos deux échantillons d’enseignants.

Une gestion de l’hétérogénéité difficile pour les enseignants débutants

75Pour les maîtres qui entrent dans le métier, la gestion de l’hétérogénéité compte, en même temps, parmi les préoccupations premières et parmi les difficultés les plus ardues à dépasser.

76Lors de la phase de recherche de la solution d’un problème, certains stagiaires, pensant bien faire, prennent le parti de ne pas guider les élèves afin de ne pas entraver leurs apprentissages. Au moment de la mise en commun/correction, il est, au contraire, important pour eux d’expliciter, pas à pas, la ou les démarches de résolution afin que tous, y compris les élèves rencontrant des difficultés, les comprennent.

77Cette étape devient une étape longue, plus longue que l’étape précédente. En fin de séance, elle peut provoquer l’ennui chez certains élèves, quel que soit leur niveau scolaire.

78Les maîtres expérimentés, quant à eux, ayant traité les difficultés durant la phase de recherche, vont à l’essentiel et consacrent moins de temps à la dernière étape. Pour ce qui est de l’engagement des élèves dans la tâche, si l’enseignant (ALAIN, Alice, BABETH, Didier et Doris) guide les élèves en difficulté et les encourage, ces derniers restent impliqués, au moment de la recherche. Cette implication leur permet de participer à la mise en commun (ou à la correction). En prenant le temps de soutenir l’activité des élèves (recherche longue), l’enseignant les prépare à l’étape suivante qui peut alors être réalisée sur un temps plus court. Le temps d’engagement des élèves reste alors élevé.

Des stagiaires en difficulté face à des élèves en difficulté?

79Au moment des entretiens d’explicitation (quelques mois après les séances observées), nous souhaitions comprendre les décisions des stagiaires, leurs façons de penser.

80Pour autant, en regardant les extraits vidéo, ces derniers se sont montrés très critiques vis-à-vis de leurs propres pratiques. Cette posture dénote, selon nous, un développement professionnel rapide. Certains ont plus ou moins remis en question leurs représentations initiales, Elsa a compris par exemple que les gestes d’étayage pouvaient soutenir l’engagement des élèves dans la tâche ; Eva et Anne pensent que sans donner directement la réponse, elles peuvent aider un élève à la trouver ; Chloé a compris qu’elle devait être plus à l’écoute des procédures utilisées par les élèves les plus rapides et ne pas imposer la procédure qui lui semblait la plus méthodique. Les difficultés des stagiaires sont donc passagères. En outre, il semble également nécessaire qu’ils mettent à l’épreuve leurs représentations pour les surmonter. Comme les élèves, les maîtres en formation ont besoin d’éprouver ce qu’ils pensent savoir avant d’accepter une remise en question. Beaucoup sont ensuite capables de réajuster, sur un temps court (une année de stage), leurs pratiques, les rendant ainsi plus efficaces.


Annexe 1

Extrait du questionnaire destiné aux stagiaires

81Quelles sont, selon vous, vos principales difficultés en tant qu’enseignant débutant ? (Mettez une croix dans la première colonne)

1- Gérer la discipline
2- Limiter les temps de transition (entre deux séances, après la récréation…)
3- Connaître les programmes (connaissances et compétences)
4- Communiquer avec clarté dans un langage adapté à l’écrit comme à l’oral.
5- Varier les activités sur une séance (modalités pédagogiques)
6- Encourager les élèves
7- Gérer l’espace au sein de la salle de classe
8- Gérer le temps de parole des élèves
9- Mettre en œuvre des situations d’apprentissage adaptées aux objectifs
10- Adapter les formes d’interventions (consignes, conduites d’étayage…) aux situations d’apprentissage
11- Gérer le temps d’une séance
12- Adopter une posture appropriée
13- Favoriser la participation orale de tous les élèves
14- Gérer les élèves en difficulté. Gérer les élèves rapides, vifs…
15- Maximiser le temps de travail des élèves sur une séance
16- Limiter son temps de parole
17- Concevoir, préparer des situations d’apprentissage
18- Organiser les différents moments d’une séance
19- Motiver et impliquer les élèves
20- Respecter l’emploi du temps prévu sur une journée
21- Donner des consignes claires
22- Évaluer les progrès des élèves
23- Gérer l’hétérogénéité des élèves
24- Engager et maintenir les élèves dans une tâche
25- Maintenir un rythme qui favorise les apprentissages tout au long d’une séance
26- Maîtriser les savoirs disciplinaires
27- Conserver un climat de classe propice aux apprentissages
28- Prendre en compte le contexte de la classe, de l’école
29- Respecter le temps prévu d’une séance
30- Répondre aux sollicitations de tous les élèves
31- Autre (Merci de préciser) :

82Hiérarchisez dans un ordre décroissant, vos 5 principales difficultés (de la plus importante à la moins importante). (Reportez les n°)

Extrait du questionnaire destiné aux tuteurs (MAT)

839- Selon vous, quelles sont, en général, les principales difficultés d’un enseignant débutant ? (Mettez une croix dans la première colonne)

1- Gérer la discipline
2- Limiter les temps de transition (entre deux séances, après la récréation…)
3- Connaître les programmes (connaissances et compétences)
4- Communiquer avec clarté dans un langage adapté à l’écrit comme à l’oral.
5- Varier les activités sur une séance (modalités pédagogiques)
6- Encourager les élèves
7- Gérer l’espace au sein de la salle de classe
8- Gérer le temps de parole des élèves
9- Mettre en œuvre des situations d’apprentissage adaptées aux objectifs
10- Adapter les formes d’interventions (consignes, conduites d’étayage…) aux situations d’apprentissage
11- Gérer le temps d’une séance
12- Adopter une posture appropriée
13- Favoriser la participation orale de tous les élèves
14- Gérer les élèves en difficulté. Gérer les élèves rapides, vifs…
15- Maximiser le temps de travail des élèves sur une séance
16- Limiter son temps de parole
17- Concevoir, préparer des situations d’apprentissage
18- Organiser les différents moments d’une séance
19- Motiver et impliquer les élèves
20- Respecter l’emploi du temps prévu sur une journée
21- Donner des consignes claires.
22- Évaluer les progrès des élèves
23- Gérer l’hétérogénéité des élèves
24- Engager et maintenir les élèves dans une tâche
25- Maintenir un rythme qui favorise les apprentissages tout au long d’une séance
26- Maîtriser les savoirs disciplinaires
27- Conserver un climat de classe propice aux apprentissages
28- Prendre en compte le contexte de la classe, de l’école
29- Respecter le temps prévu d’une séance
30- Répondre aux sollicitations de tous les élèves
31- Autre (Merci de préciser) :

8410- Hiérarchisez dans un ordre décroissant, les 5 principales difficultés (de la plus importante à la moins importante).

Annexe 2 : Carrousel de l’implication

Enseignant :

Carrousel de l’implication

Annexe 3 : Grille durées et trame

85Enseignant :  Niveau de classe :  Date :

Grille durées et trame
Grille durées et trame
Grille durées et trame

Annexe 4 : Grilles interactions

Interactions à l’initiative du maître

Interactions à l’initiative du maître

Interactions à l’initiative des élèves et réponses données par le maître

Interactions à l’initiative des élèves et réponses données par le maître

Annexe 5 : Extrait de l’entretien post-séance réalisé avec les stagiaires

Durée / Rythme

861. Avez-vous respecté les durées prévues ? Si non, quelle étape de votre séance était trop longue ? trop courte ?

872. Avez-vous accéléré ? À quel moment ?

883. Avez-vous accordé plus de temps aux élèves ? À quel moment ?

894. Le rythme de la séance, au regard des élèves, était-il trop lent ou trop rapide ?

Interactions

905. Pensez-vous que vos interventions étaient plutôt concentrées sur les savoirs, l’organisation pédagogique, les encouragements et les critiques ou la gestion de la discipline ?

916. Classez le type d’interventions selon le temps que vous pensez avoir consacré à chaque type (1 = le plus de temps).

92Les savoirs :
L’organisation pédagogique :
Les encouragements et critiques :
La discipline :

937. Durant quelle étape de votre séance, les élèves se sont-ils le plus exprimés ?

948. Les élèves étaient-ils attentifs au moment de la passation des consignes ? Si oui, quel % ? Si non, quel % ?

959. Concernant le temps de parole laissé aux élèves, pensez-vous qu’il était équilibré par rapport à votre temps de parole ? Les élèves se sont-ils trop exprimés ou pas assez ?

Implication / Engagement des élèves – climat de classe

9610. À quel(s) moment(s), les élèves étaient-ils impliqués ?

9711. À quel moment n’étaient-ils pas assez à l’écoute ?

9812. À quel moment le climat de la classe n’était-il pas propice aux apprentissages ?

9913. À quel moment était-il favorable aux apprentissages ?

Annexe 6 : Guide des entretiens d’explicitation

100

  • Nous avons dans un premier temps sélectionné des extraits très courts, allant de 30 secondes pour les plus courts à sept minutes pour les plus longs.
  • Avant de montrer les extraits aux maîtres, nous avons explicité notre objectif qui était de mieux comprendre la démarche de l’enseignant (intention, projet, décision…). Nous avons précisé qu’il ne s’agissait donc pas d’une analyse réflexive mais d’une verbalisation de ce qui n’était pas visible.
  • Puis, nous avons resitué le contexte en utilisant les objectifs, les intitulés d’étapes, etc. utilisés dans la fiche de préparation (rappel de la séance) puis, plus particulièrement, le moment correspondant à l’extrait.
  • Nous rappelions avant le visionnage de chaque extrait, que nous cherchions à comprendre l’intention qui était la leur à ce moment-là.
  • Après chaque extrait, nous attendions une réaction ou demandions à nouveau au maître d’expliciter son intention.

101L’entretien a été enregistré avec l’accord de chacun des participants puis enfin, retranscrit.

Bibliographie

Références

  • Altet, M. (1996). Les compétences de l’enseignant professionnel : entre savoirs, schèmes d’action et adaptation, le savoir analyser. In L. Paquay, M. Altet, E. Charlier et P. Perrenoud (dir.), Former des enseignants professionnels (pp. 27-40). Paris-Bruxelles: De Boeck Université.
  • Altet, M. (2009). Professionnalisation et formation des enseignants par la recherche dans les IUFM : avancées et questions vives. In J. Clanet (dir.), Recherche/ formation des enseignants, quelles articulations? (pp. 19-32). Rennes : PUR.
  • Altet, M., Bressoux, P., Bru, M., et Leconte-Lambert, C. (1994). Étude exploratoire des pratiques d’enseignement en classe de CE2. Les dossiers d’Éducation et Formations, 44. MEN, Direction de l’évaluation et de la prospective.
  • Altet, M., Bressoux, P., Bru, M., et Leconte-Lambert, C. (1996). Étude exploratoire des pratiques d’enseignement en classe de CE2 Deuxième phase (octobre 1995), Les dossiers d’Éducation et Formations, 70. MEN, Direction de l’évaluation et de la prospective.
  • Altet, M., Bru, M., Pastré, P., Robert, A., et Tupin, F. (2007). Quel est l’intérêt du concept d’« organisateur des pratiques enseignantes » pour la formation des enseignants ? Recherche et formation, 56, 139-153.
  • Bressoux, P., Bru, M., Altet, M., et Leconte-Lambert, C. (1999). Diversité des pratiques d’enseignement à l’école élémentaire. Revue française de pédagogie, 126, 97-110. Bru, M., Pastré, P., et Vinatier, I. (2007). Éditorial, Recherche et formation, 56, 5-14. Charnay, R. (1992). Problème ouvert, problème pour chercher. Grand N, 51, 77-83.
  • Charnay, R., et Mante, M. (1995). Préparation à l’épreuve de mathématiques du concours de professeur des écoles, Tome 1. Paris : Hatier.
  • Clanet, J. (1997). Contribution à l’intelligibilité du système « enseignement-apprentissage » Stabilisations du système et interactions en contexte. Thèse de doctorat Nouveau régime en sciences de l’éducation, Sous la direction de M. Bru, Université de Toulouse Le Mirail.
  • Clanet, J., et Maurice, J.-J. (2009). Dimensions organisatrices des pratiques d’enseignement : la tâche proposée aux élèves et l’activité interactive qui la soutient. In J. Clanet (dir.), Recherche/formation des enseignants, quelles articulations ? (pp. 153-163). Rennes : PUR.
  • Crahay, M., Wanlin Ph., Issaieva, E., et Laduron, I. (2010). Fonctions, structuration et évolution des croyances (et connaissances) des enseignants. Revue française de pédagogie, 172, 85-129.
  • ERMEL. (2001). Apprentissages numériques et résolution de problèmes, cycle des approfondissements, CM1. Paris : Hatier.
  • Feyfant, A. (2015). La résolution de problèmes mathématiques au primaire. Dossier de veille de l’IFÉ, 105. Lyon : ENS de Lyon.
  • Françoise, C. (2016). De l’observation des pratiques des maîtres débutants : éléments de compréhension des organisateurs de pratiques typiques. Thèse de doctorat en sciences de l’éducation, Sous la direction de F. Tupin, Université de La Réunion. Gigling, M. (2001). La structuration des représentations socioprofessionnelles de futurs enseignants du secondaire à travers différentes conceptions de l’enseignement. In M. Lebrun (dir.), Les représentations sociales en éducation (pp. 69-91). Outremont : Les Éditions Logiques.
  • Gilly, M. (1989). Les représentations sociales dans le champ éducatif. In D. Jodelet (dir.), Les représentations sociales (pp. 363-386). Paris : PUF.
  • Gosling, P. (1992). Qui est responsable de l’échec scolaire ? : représentations sociales, attributions et rôle d’enseignant. Paris : PUF, Psychologie sociale.
  • Hoff, C. (2010). Parcours de formation et autoconstruction professionnelle des enseignants débutants du premier degré. In R. Goigoux, L. Ria, et M.-C. Toczek-Capelle (dir.), Les parcours de formation des enseignants débutants (pp. 149-167). Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal.
  • Maulini, O. (2010). Devenir enseignant : invariants et évolution des débuts dans la profession. In R. Goigoux, L. Ria et M.-C. Toczek-Capelle (dir.), Les parcours de formation des enseignants débutants (pp. 61-78). Clermont-Ferrand : Presses universitaires Blaise Pascal.
  • Maurice, J.-J. (1996). Une connaissance de l’élève dépendante des contraintes de l’action. Revue française de pédagogie, 114, 85-96.
  • Maurice, J.-J., et Murillo, A. (2008). La Distance à la performance attendue : un indicateur des choix de l’enseignant en fonction du potentiel de chaque élève. Revue française de pédagogie, 162, 67-79.
  • Piot, T. (2014). Observer les pratiques enseignantes: la psychologie historico-culturelle, un cadre pour caractériser les dimensions visibles et invisibles du travail enseignant. Recherche en éducation, 19, 30-39.
  • Suchaut, B. Bougnères, A., et Nouguen, A. (2014). 7 minutes pour apprendre à lire : à la recherche du temps perdu. 14006. 2014. <halshs-01062065>
  • Talbot, L. (2005). Introduction. In L. Talbot (dir.) Pratiques d’enseignement et difficultés d’apprentissage (pp. 7-18). Paris: Érès.
  • Tupin, F. (2001). Éveil aux langues, Évaluation qualitative des processus et effets liés au curriculum « EVLANG », Rapport de recherche. <http://jaling.ecml.at/french/autresevlang.htm>
  • Vergnaud, G. (1999). A quoi sert la didactique ? Revue Sciences humaines, HS 24. <https://www.scienceshumaines.com/articleprint2.php?lg=fr&id_article=11865>
  • Vinatier, I. (2005). Les enjeux interactionnels de la demande d’aide: classes de collège, classes de Segpa. In L. Talbot (dir.), Pratiques d’enseignement et difficultés d’apprentissage (pp. 169-180). Paris: Érès.

Notes

  • [1]
    Observation des pratiques éducatives et enseignantes, de la recherche à la formation.
bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Avec le soutien de

Retrouvez Cairn.info sur

18.97.9.173

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions