Couverture de NRAS_052

Article de revue

Projet individuel de formation et livret de compétences en Segpa : le rôle du directeur adjoint

Pages 169 à 176

Notes

  • [1]
    Circulaire n°?90-340 du 14?décembre 1990 « Organisation des Enseignements généraux et professionnels adaptés ».
  • [2]
    Circulaire n°?90-065 du 20?mars 1990 « Enseignements généraux et professionnels adaptés?: admission et orientation scolaire des élèves ».
  • [3]
    Sections d’éducation spécialisée.
  • [4]
    Circulaire n°?96-167 du 20?juin 1996 « Enseignements généraux et professionnels adaptés dans le second degré ».
  • [5]
    Circulaire n°?98-129 du 19?juin 1998 « Orientations pédagogiques pour les enseignements généraux et professionnels dans le second degré ».
  • [6]
    Circulaire n°?2006-139 du 29?août 2010 « Enseignements généraux et professionnels adaptés dans le second degré ».
  • [7]
    Circulaire?2009-060 du 24?avril 2009 « Orientations pédagogiques pour les enseignements généraux et pédagogiques adaptés dans le second degré ».
  • [8]
    Livret personnel de compétences, arrêté du 14?juin 2010, JO du 1er juillet 2010.
  • [9]
    Circulaire n°?2010-087 du 18?juin 2010.
  • [10]
  • [11]
    Circulaire?2009-060 du 24?avril 2009.
  • [12]
    Commission départementale d’orientation vers les enseignements adaptés du second degré.
  • [13]
    La circulaire précise que certains élèves peuvent aussi préparer l’épreuve du DNB.
  • [14]
    optionf@inshea.fr
  • [15]
    Voir dans ce dossier l’article de J.-M. Laurent, « Principes de formation professionnalisante pour une éducation plus inclusive en collège ».
  • [16]

1 Projet individuel de formation (PIF) et Livret de compétences (LC) sont précisés dans les textes réglementaires actuels des Segpa, comme ils l’étaient dans certains concernant les SES. Cependant les missions de ces structures ont sensiblement changé, au regard notamment de la connaissance actuelle des publics, se rapprochant d’un droit commun à l’enseignement pour chaque élève. En conséquence PIF et LC sont des outils qui se sont transformés dans leurs objectifs, leurs formes, leur utilisation. Cet article propose d’analyser cette évolution et de présenter une pratique de directeur adjoint chargé de Segpa, au sein de son équipe, dans l’élaboration et la mise en œuvre du PIF et du LC.

Éléments de cadrage

2 La circulaire du 14?décembre 1990 [1] (abrogée) dans sa partie 4 « Évaluation et validation des acquis » prescrivait « la tenue pour chaque élève d’un livret de compétences qui permet l’ajustement du projet individuel de formation aux référentiels du CAP ». Notons que pour le second cycle des Egpa à « dominante technologique et professionnelle » c’est à partir de ces références que se définissent et s’ajustent les projets individuels de formation. À l’époque le premier cycle d’observation (6e et 5e) qui visait la poursuite de la formation générale, renvoyait lui à un Projet éducatif individualisé [2]. La mise en œuvre des projets professionnels se faisait alors dès la classe de 4e et se poursuivait dans les classes de formation qualifiante des anciennes SES [3]. La phase d’élaboration des projets n’existait que peu dans la mesure où elle reposait sur un choix restreint (entre les ateliers de l’ancienne SES) et n’était pas clairement repérée dans le temps : dès la 4e les élèves s’engageaient dans une formation déjà professionnelle. Les équipes sous l’impulsion des PLP s’emparent des référentiels alors utilisés en lycée professionnel. Ce qui réduira le projet de l’élève à sa dimension strictement professionnelle.

3 Les circulaires du 19?juin 1996 [4] et du 20?juin 1998 [5] apportent des éléments nouveaux : le projet personnel de l’élève s’appuie désormais sur une aide à l’orientation et à l’insertion. La Segpa est un lieu d’apprentissage de la vie en société. L’enseignant de référence apparaît comme responsable d’une division, le livret de compétences rempli par l’équipe enseignante avec « les partenaires professionnels concernés » devient alors un outil de suivi et d’évaluation formative. Il doit assurer la continuité des apprentissages à l’occasion de changements de division, d’établissement (lors d’une réorientation par exemple). On précise que la validation des compétences sur le livret est « l’occasion pour l’enseignant de faire le point avec l’adolescent et de lui fixer de nouveaux objectifs ». Le projet de formation évoqué est ici encore professionnel. Les Segpa ne prennent que trop peu en compte la nouvelle organisation des cycles (6e-5e et 4e-3e) qui devait permettre au cycle central d’élaborer le projet d’orientation.

4 On notera qu’avant la parution des circulaires de 2006 et 2009 le projet individuel de l’élève comme le livret de compétences s’inscrivaient dans une perspective de formation professionnelle, alors même que les références d’enseignement devenaient celles du collège.

5 Les circulaires de 2006 [6] et de 2009 [7] se démarquent donc sensiblement des textes précédents.

6 La première stipule que l’enseignant de référence (instituteur ou professeur des écoles spécialisé) « définit et réajuste les objectifs du projet individuel de l’élève de sa division, inscrit dans un livret de compétences » et impose un suivi individualisé.

7 Pour les élèves ne maîtrisant pas toutes les connaissances et compétences évaluées au Palier 1 du socle, le projet, reposant sur un diagnostic réalisé à partir des éléments communiqués par l’école d’origine, mais aussi d’évaluation en début d’année, « fixe des priorités d’apprentissage centrées sur les lacunes les plus pénalisantes pour la poursuite de la scolarité de l’élève (lecture-écriture, numération-calcul) » et envisage les réponses par la mise en œuvre des actions pédagogiques engageant également l’équipe. À cet effet on pourra utiliser les deux heures de module d’aide spécifique prévues en 6e et en 5e.

8 Le projet est revu et ajusté lors des réunions de concertation. La clarification du rôle de l’enseignant de référence apparaît donc comme essentielle, il n’en reste pas moins qu’il a en charge l’ensemble des projets des élèves d’une division de Segpa (qui présente une diversité et une hétérogénéité nouvelle) ce qui constitue un travail important s’appuyant sur une organisation et une démarche, l’utilisation d’outils partagés. Dans ce contexte le rôle du directeur adjoint chargé de la Segpa apparaît comme essentiel.

9 Les équipes de Segpa ont élaboré et utilisent au quotidien des ressources partagées qui constituent le dossier de l’élève. À partir de ces éléments l’objet PIF peut trouver une réalité opérationnelle, devenir un outil d’évaluation formative pour l’élève, il peut devenir la base des échanges lors des réunions de synthèse pour un élève, être accessible à l’équipe élargie de la Segpa (PLP, PLC mais aussi Conseiller d’orientation psychologue…) fédérer le travail commun. Il est aussi outil de communication pour les familles, les partenaires (notamment du champ du handicap), les LP ou CFA.

Les compétences travaillées et validées en Segpa

10 Les deux textes cités précédemment s’appuient sur la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du 23?avril 2005 qui définit le socle commun. La validation des compétences est progressive et «?est enregistrée dans un livret personnel de compétences commun à tous les élèves [8]». Le livret (LPC, disponible sur le site Eduscol) qui fait partie du livret scolaire rassemble les attestations des trois paliers.

11 Le livret personnel de compétences s’appuie sur les compétences acquises en formation initiale (enseignements, activités éducatives), mais aussi les compétences acquises en dehors du champ scolaire (réalisations et engagements des jeunes hors des établissements, expériences de découverte des voies de formation et du monde professionnel), on retrouve ici, pour partie, la spécificité de la formation dans les Egpa.

12 La circulaire «?Mise en œuvre du Livret personnel de compétences [9]» réitère le rôle de l’enseignant de référence en Segpa qui renseigne le LPC. On note que la validation s’effectue au niveau des compétences (la terminologie a évolué, il s’agit là des anciens piliers) à partir des items renseignés. Le travail en équipe est particulièrement important en Segpa puisque «?la validation des compétences relève d’une décision des équipes pédagogiques, qui se fondent sur l’évaluation des items pour valider chaque compétence ». Le socle est acquis à chaque palier quand chaque compétence est attestée. Cependant cette attestation ne requiert pas la validation de tous les items qui la constituent même si tous ont été évalués. Au final l’équipe pédagogique de Segpa peut décider la validation d’une compétence dont tous les items n’ont pas été validés.

13 Le document [10] LPC « repères pour sa mise en œuvre » qui consacre sa fiche 7 aux enseignements adaptés fait largement référence aux circulaires de 2006 et 2009. Les élèves ne maîtrisant pas le socle commun bénéficient d’une part d’un bilan personnalisé. À partir de celui-ci une attestation est délivrée qui sera prise en compte pour l’obtention du CFG [11].

14 Enfin sur la base du livret de connaissances et de compétences et des « résultats aux évaluations spécifiques du champ professionnel » un bilan est établi sous la responsabilité du directeur adjoint et transmis aux parents et à la CDOEASD  [12] si une réorientation est envisagée.

15 Ce cadre posé, il importe désormais pour les équipes de se saisir du LPC et de disposer d’un document-outil s’appuyant sur une démarche identifiée notamment pour l’évaluation. Deux difficultés peuvent être recensées dans l’élaboration et la mise en œuvre de cet objet :

16

  • L’objectif principal pour l’élève de la Segpa, collégien à part entière est la maîtrise du socle commun. À cela s’ajoute un objectif d’accession à une formation qualifiante de niveau V, dont, on s’en rend compte à la lecture des circulaires, les références d’enseignement, les « langages techniques », mais aussi les démarches liées à l’orientation ne s’inscrivent pas naturellement dans le socle et sont parfois traités distinctement.
  • L’hétérogénéité des élèves nécessite de retravailler des connaissances et des compétences de niveau 1 mais aussi de niveaux infra (la circulaire du 24?avril 2009 le précise  [13]) notamment pour les élèves les plus en difficulté (au sens large) ou relevant du champ du handicap mental. Le socle repose largement sur les connaissances des différents champs disciplinaires, mais également sur des capacités pour la mise en œuvre de ces connaissances dans des situations variées et surtout des attitudes (ouverture aux autres, respect de soi et d’autrui, curiosité et créativité, goût de la recherche et de la vérité). Le travail sur les attitudes requiert toute l’expertise des enseignants spécialisés dans les dimensions cognitives, affectives, sociales et conditionne en grande partie l’accès aux connaissances et l’acquisition des compétences. Il peut apparaître comme un des objectifs prioritaires du PIF au-delà des compétences en lecture, en numération par exemple, mais la question est aussi celle de sa prise en compte dans le LPC, dans la détermination des situations d’évaluation proposées.

17 L’intégration de ces spécificités au LPC, mais aussi aux différents bilans est un chantier d’importance dans lequel le directeur doit engager son équipe. D’une manière plus large l’implication du directeur et sa stratégie dans l’élaboration et la mise en place de ces outils peut être considérée comme une condition de la réussite de cette entreprise qui nécessite une mise en cohérence du projet pédagogique de la Segpa.

L’expérimentation à la Segpa Paul Bert

La mise en route du LAC

18 L’académie de Dijon a été parmi les premières à mettre en œuvre un Livret d’attestation de compétences. La grande richesse de ce document était surtout de rapprocher la réflexion de tous les acteurs de la formation en Segpa-Erea : les IEN, les professeurs de lycée professionnel, les professeurs des écoles spécialisées, les directeurs de Segpa et aussi des professionnels de l’évaluation. Après plusieurs années, le groupe de travail a proposé un livret pour les élèves de Segpa-Erea en enseignement général et en enseignement professionnel en s’appuyant sur les référentiels de CAP. Jusqu’à l’année scolaire 2009-2010, les élèves ont été positionnés sur ce livret qui était un lien avec la suite de la formation professionnelle. Le positionnement par rapport au niveau 1 de CAP en français et en maths était pris en compte pour le CFG et pour l’orientation.

19 Le Livret d’attestation de compétences a été exploité de façon bien différente en fonction des établissements, des équipes pédagogiques, des directeurs. On voit là l’influence des individus sur les outils qui sont mis à leur disposition. Dans certains établissements, le Livret d’attestation de compétences a été utilisé pour répondre à la commande de l’institution sans aucune conviction. Et puis le temps a fait son œuvre, les habitudes se sont installées. Le LAC est devenu une contrainte nécessaire pour le CFG. L’outil fantastique de gestion individualisée de la formation a été de plus en plus dénigré. On a mis en avant la contrainte. Pourtant, les enseignants ne sont pas réfractaires par défaut, ils ont simplement besoin d’être dirigés, guidés, aidés, rassurés, encouragés.

Le Projet individuel de formation : une révolution ou une évolution ?

20 Telle est la question qu’il faut se poser face à la mise en application des derniers textes sur les Egpa. Le PIF est un outil qui doit permettre d’améliorer le suivi des élèves de Segpa. Plutôt que de l’aborder comme l’application d’une prescription réglementaire, il est préférable d’utiliser les textes au service des élèves. Il est alors essentiel de montrer que cette prescription s’inscrit dans la continuité des expériences entreprises depuis de nombreuses années dans les Segpa-Erea dans la construction de projets individuels pour les élèves. Ces projets étaient plus ou moins élaborés selon les équipes, plus ou moins affinés, tantôt dominés par le professionnel, tantôt dominés par l’enseignement général en fonction de l’influence des PLP ou des professeurs des écoles spécialisés. La circulaire?2009-60 relative aux orientations pédagogiques pour les enseignements généraux et professionnels adaptés rappelle l’importance du Projet individuel de formation pour chaque élève dès l’entrée en 6e.

21 Les coordonnateurs de l’équipe de formation F de l’INS HEA [14] ont initié un travail de recueil, de réflexion et d’élaboration du PIF, mené lors des formations Capa-SH [15]. Un des cadres de ce travail fut la formation des stagiaires et la formation continue dans le département de l’Yonne. Ils ont élaboré un document source constituant le dossier de l’élève et incluant les éléments essentiels du PIF de l’élève [16] qui nous a aidé dans notre propre travail.

Que faut-il entendre par outil adapté : quels principes ?

22 Le PIF doit être lisible par tous les acteurs du projet : élève, professeur, famille, et tous les intervenants concernés par le jeune. En conséquence, il ne faut donc pas y intégrer des éléments trop complexes dans leur représentation.

23 Le PIF doit être évolutif tout au long de la scolarité de l’élève à la Segpa au collège. La présentation sous forme d’un classeur qui se remplit petit à petit au fil des mois est donc une solution adaptée.

24 Le PIF doit être accessible à l’équipe pédagogique élargie. L’élève, l’enseignant de référence, mais aussi tous les autres professeurs, le Conseiller principal d’éducation, le Conseiller d’orientation psychologue, l’assistante sociale scolaire, le directeur adjoint de la Segpa ou le chef d’établissement doivent pouvoir accéder facilement au classeur. Chacun doit pouvoir prendre connaissance des informations mais aussi ajouter des commentaires, des conseils. Il paraît toutefois judicieux de maintenir un accès contrôlé pour les élèves afin de maintenir un caractère précieux au PIF. Les parents, lors des entretiens ou des réunions parents-professeurs doivent pouvoir prendre connaissance de l’évolution des écrits du Projet individuel de leur enfant.

Comment est construit le Projet individuel de formation ?

25 La fiche 7 des repères pour la mise en œuvre du Livret personnel de compétences au collège donne les premières réponses. Le PIF est ouvert à l’entrée en 6e :

26 - par une fiche d’identité à remplir avec la famille.

27 Il est nécessaire de réfléchir en équipe sur la forme que doit prendre cette fiche de renseignements. Quelles sont les indications importantes pour une meilleure connaissance du jeune ? Jusqu’où peut-on aller pour ne pas tomber dans l’inquisition ou le voyeurisme malsain ? Il faut laisser au psychologue l’analyse des difficultés du jeune et s’en tenir au constat d’une aide psychologique. Il faut que les enseignants restent dans leurs compétences propres et ne cherchent pas à analyser les raisons des difficultés du jeune.

28 Il est donc important de démarrer la constitution du PIF par un document qui obtient l’assentiment du jeune et de sa famille. Certains ne verront aucun inconvénient à se présenter ouvertement sans chercher à cacher un suivi psychologique par exemple, d’autres verront dans ce type de renseignements qui relèvent du médical une intrusion intolérable dans leur vie privée. Il est donc inutile de créer des blocages dès l’entrée à la Segpa.

29 - par une synthèse diagnostic sur le niveau de l’élève à l’entrée en Segpa.

30 Cette fiche de synthèse peut revêtir des formes très diverses en fonction des sources de renseignements mais aussi des attentes de l’équipe enseignante. Il faut là encore qu’elle soit lisible très facilement : les résultats aux évaluations nationales de CE1 et de CM2 sont un indicateur, le Livret personnel de compétences palier 1 et palier 2 est également une bonne référence diagnostique.

31 Ensuite le PIF va se construire, s’enrichir jour après jour, mois après mois, année scolaire après année scolaire. La formule classeur permet à l’équipe pédagogique de choisir une méthode de classement. Le travail mené dans le cadre des formations de l’INS HEA permet d’ajouter des éléments d’observation, de compte rendu ou de contrat sous forme de fiches que l’équipe a adaptées à ses besoins.

32 En effet, le projet du jeune se construit par des entretiens avec les partenaires. Le jeune a besoin de guides que sont les contrats. Tout cela doit rester en mémoire dans le PIF afin d’aider l’élève à se retrouver.

Quel est le rôle du directeur adjoint de la Segpa dans la construction du PIF ?

33 Il est à la fois l’animateur, le facilitateur, le ré activeur. En effet, il est l’interface entre les différents intervenants qui gravitent autour du jeune et de son Projet. Il est celui qui va permettre une mise en œuvre pratique, il va faciliter la gestion du PIF afin de préserver les professeurs dans leur mission d’enseignement.

34 Le directeur va devoir régulièrement remotiver tous les acteurs qui naturellement s’éloignent de la contrainte que représentent les traces écrites dans le projet. Les réunions de synthèse hebdomadaire sont un des moments forts de la semaine où la ré activation peut se mettre en œuvre. Il est aussi important de réserver dans l’année quelques heures spécifiques au Projet individuel et au Livret personnel de compétences.

35 Il doit également maintenir le jeune et sa famille dans la dynamique du projet. Lors de chaque entretien avec la famille et le jeune, il faut toujours mettre en avant le PIF, revenir sur les notes antérieures et compléter le projet.

36 Si toutes ces conditions sont réunies, le jeune ne peut que s’investir dans son projet. Il se sent soutenu par les adultes qui positivent ce projet et le reconnaissent. Il devient alors acteur de sa formation et de son avenir. Il peut par exemple être demandeur d’un stage en entreprise pour élargir ses expériences, d’un complément de formation pour terminer une validation…

Comment intégrer le Livret personnel de compétences (LPC) dans le PIF ?

37 Le LPC et, à travers lui, les compétences du socle commun de Compétences et de Connaissances est un élément du PIF. Il est important qu’il soit ressenti comme un outil de positionnement qui aide et facilite la mise en œuvre des apprentissages et surtout pas comme un indicateur de niveau qui sera toujours perçu négativement par le jeune, sa famille, la société.

38 Là encore le directeur adjoint a un rôle important pour amener progressivement chaque enseignant de la Segpa vers la validation de compétences du socle commun. On ne peut pas demander aux enseignants d’entrer brutalement dans une nouvelle démarche. Il faut donc les accompagner en créant des outils qui pourront leur permettre de s’approprier les enjeux éducatifs de ce livret. Il faut éviter rupture et découragement qui empêchent de poursuivre l’action.

39 L’exercice demande encore un gros investissement de la part de l’équipe enseignante. Bien sûr, elle est habituée à la mise en œuvre d’évaluation par compétences. Pour le socle commun, chaque enseignant doit repérer dans la discipline qu’il enseigne, les items qu’il peut évaluer. Ensuite une réunion de synthèse de fin d’année va déterminer si la compétence est acquise pour le jeune. En fonction des items, on pourra considérer que la validation est positive au bout d’une, deux ou trois évaluations positives.

40 Pour les compétences 6, « Les compétences sociales et civiques » et 7, « L’autonomie et l’initiative », les personnels de la vie scolaire et le directeur de la Segpa mais aussi le Conseiller d’orientation psychologue du collège peuvent être impliqués dans la validation.

41 En conclusion, voilà un travail énorme de synthèse que notre institution a préféré laisser aux enseignants. C’est à la fois intéressant pour l’appropriation du LPC. C’est aussi inquiétant pour la disparité d’interprétation qui peut être faite dans chaque établissement, l’expérience du LAC nous le rappelle. Il est en effet très important de déterminer des critères précis d’évaluation et il est fondamental que ces critères soient harmonisés afin de traiter égalitairement tous les élèves sur le territoire national.


Mots-clés éditeurs : Pratiques d'équipe, Livret personnel de compétences, Directeur adjoint chargé de Segpa, Projet individuel de formation

Date de mise en ligne : 07/02/2015

https://doi.org/10.3917/nras.052.0169

Notes

  • [1]
    Circulaire n°?90-340 du 14?décembre 1990 « Organisation des Enseignements généraux et professionnels adaptés ».
  • [2]
    Circulaire n°?90-065 du 20?mars 1990 « Enseignements généraux et professionnels adaptés?: admission et orientation scolaire des élèves ».
  • [3]
    Sections d’éducation spécialisée.
  • [4]
    Circulaire n°?96-167 du 20?juin 1996 « Enseignements généraux et professionnels adaptés dans le second degré ».
  • [5]
    Circulaire n°?98-129 du 19?juin 1998 « Orientations pédagogiques pour les enseignements généraux et professionnels dans le second degré ».
  • [6]
    Circulaire n°?2006-139 du 29?août 2010 « Enseignements généraux et professionnels adaptés dans le second degré ».
  • [7]
    Circulaire?2009-060 du 24?avril 2009 « Orientations pédagogiques pour les enseignements généraux et pédagogiques adaptés dans le second degré ».
  • [8]
    Livret personnel de compétences, arrêté du 14?juin 2010, JO du 1er juillet 2010.
  • [9]
    Circulaire n°?2010-087 du 18?juin 2010.
  • [10]
  • [11]
    Circulaire?2009-060 du 24?avril 2009.
  • [12]
    Commission départementale d’orientation vers les enseignements adaptés du second degré.
  • [13]
    La circulaire précise que certains élèves peuvent aussi préparer l’épreuve du DNB.
  • [14]
    optionf@inshea.fr
  • [15]
    Voir dans ce dossier l’article de J.-M. Laurent, « Principes de formation professionnalisante pour une éducation plus inclusive en collège ».
  • [16]

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