En l’espace d’une décennie, la recherche latino-américaniste sur le tourisme a acquis une visibilité croissante au sein des sciences sociales. Cette évolution s’observe notamment dans le monde académique francophone où plusieurs auteurs soulignaient encore, à la fin des années 2000, la rareté et la dispersion des travaux sur l’Amérique latine dans le champ des études touristiques (Dehoorne et Murat, 2009 ; Demanget et Dumoulin Kervran, 2010). Au cours des dernières années, cette situation a été en partie compensée par une série de publications scientifiques consacrées aux problématiques touristiques dans le sous-continent. Dans le sillage d’un premier dossier coordonné par la géographe Nathalie Raymond et publié par la revue TRACE en 2004, plusieurs revues régionales ont ainsi fait le choix de consacrer des numéros thématiques à l’étude du fait touristique, à l’instar de la revue Études caribéennes (2009), des Cahiers des Amériques latines (2010), ou encore de la Revue interdisciplinaire de travaux sur les Amériques (2010) dans le contexte éditorial français. Si la question touristique semble avoir gagné en légitimité dans le champ des études latino-américaines, cette évolution est également traduite par un regain d’intérêt pour l’Amérique latine dans le domaine des études touristiques illustré, toujours dans le monde francophone, par le numéro de la revue Téoros consacré à l’Amérique latine (2014) ou par celui de la revue Via Tourism traitant, plus spécifiquement, du cas brésilien (2015…