La séquence de mobilisation contre la réforme des retraites de 2023, par son ampleur et sa durée, a soulevé la question d’un retour du syndicalisme après des décennies de déclin. Elle a aussi, selon les auteur·ices de cet ouvrage collectif dirigé par Karel Yon, participé à recentrer les débats politiques autour de la question du travail, ce qui a permis de fédérer pour un temps un certain nombre d’organisations d’ordinaire en compétition, que ce soit via l’intersyndicale ou via la NUPES. La parution de cet ouvrage s’inscrit dans le sillage direct de cette séquence politique. Il s’intègre surtout dans un débat classique, à la fois académique et politique : est-ce que la faiblesse croissante du syndicalisme français tient à des facteurs exogènes ou endogènes à celui-ci ? Les auteur·ices, qui ont publié de multiples ouvrages et tribunes à ce sujet ces dernières années, voient cette séquence des retraites comme un potentiel tournant pour le syndicalisme français et une source de réponses supplémentaires à ce débat.
Les différents chapitres ne font pas l’économie d’une étude des facteurs externes aux organisations syndicales pour expliquer leur déclin et, notamment, les transformations du cadre législatif encadrant les relations professionnelles. Celui-ci est de plus en plus contraignant depuis la réforme de la représentativité de 2008, ou encore les ordonnances Macron qui ont significativement réduit la capacité des syndicats à négocier et à peser dans le dialogue social. Les réquisitions lors des grèves contre la réforme des retraites en constituent un exemple…
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