Couverture de NEG_007

Article de revue

Évaluation d'un programme de formation aux approches de résolution de problèmes en négociation collective

Pages 163 à 179

Notes

  • [1]
    Professeurs et ex-professeur, ERI, Université de Montréal. Courriels : reynald. bourque@ umontreal. ca ; jean-guy. bergeron@ umontreal. ca. Cette recherche a bénéficié de subventions du CRSH (Conseil de la Recherche en Sciences Humaines, Canada) et du FCAR (Fonds des Chercheurs et d’Aide à la Recherche, Québec).
  • [2]
    Les spécialistes américains utilisent plutôt l’expression «négociation basée sur les intérêts» (Interest Based Bargaining, IBB) pour désigner cette nouvelle approche de la négociation.
  • [3]
    On rapprochera ce point de vue de celui d’Alice Le Flanchec et al. dans leur article « Rétablir la confiance dans l’entreprise par le recours à la médiation », où ils rendent compte des expériences d’intervention en entreprises de l’agence française paritaire ANACT dans le cadre des dispositifs dits « d’appui au dialogue social ». Il ne s’agit là ni de formation au sens usuel du terme (mais les auteurs montrent cependant des effets d’apprentissage, notamment quand à la confiance perçue), ni d’une intervention « à chaud ». Alice Le Flanchec, Jacques Rojot et Catherine Voynet-Fourboul, Relations Industrielles / Industrial Relations, volume 61, 2006/2.
  • [4]
    Les lois du travail nord-américaines confèrent des droits exclusifs de représentation et de négociation collectives au syndicat qui détient une majorité d’adhérents parmi les salariés de l’unité de négociation reconnue par l’instance administrative compétente, d’où l’expression « établissement syndiqué ». Au Québec, jusqu’en 1996, la loi fixait à trois ans la durée maximale d’une convention collective, d’où l’obligation des parties de procéder régulièrement à des négociations pour son renouvellement.
  • [5]
    Les mandats « larges » et « très larges » se répartissent de façon similaire entre les répondants patronaux et syndicaux.
  • [6]
    56.3% des répondants estiment que le climat des négociations a été «très bon» et 43,7 % le qualifient de «bon», une proportion plus importante des répondants patronaux se retrouvant dans la première catégorie.
  • [7]
    Un répondant déclare ne pas être certain que la formation lui a été utile dans la conduite des négociations ultérieures.
  • [8]
    Les 6 répondants (2 patronaux et 4 syndicaux) qui n’ont pas donné une réponse positive à cette question ont répondu «peut-être» ou «cela dépend du contexte futur», mais aucun n’a donné une réponse négative.

Introduction

1Afin d’évaluer leurs impacts sur la maîtrise des processus de la négociation collective, les chercheurs universitaires en relations industrielles aux États-Unis et au Canada s’intéressent depuis une quinzaine d’années aux programmes de formation des négociateurs patronaux et syndicaux aux approches de résolution de problèmes (Friedman, 1994 ; Heckscher et Hall, 1992 ; Bergeron et Bourque, 2000). Ces programmes de formation font une large part aux travaux théoriques et aux aspects pratiques de la « négociation raisonnée » [2] proposée par Roger Fisher et William Ury (1982), tout comme les formations offertes dans le cadre du Program on Negotiation (PON) à l’Université Harvard et les articles de la revue Negotiation Journal. Toutefois, le contenu, les méthodes pédagogiques, la durée et l’impact de ces programmes de formation font l’objet de nombreux débats parmi les spécialistes de la négociation collective.

2Le but premier de cet article est de présenter un bilan sommaire d’un programme de formation en négociation collective, sur la base des résultats d’une enquête menée auprès de représentants patronaux et syndicaux qui ont participé à une session de formation conjointe animée par l’un ou l’autre des deux premiers auteurs. Ce bilan servira ensuite à alimenter la discussion concernant la contribution de la formation à la mise en œuvre de nouvelles approches de la négociation collective. Notre thèse principale est qu’une formation de courte durée est suffisante pour familiariser les négociateurs patronaux et syndicaux aux techniques de résolution de problèmes en négociation collective, la mise en œuvre ultérieure de ces techniques étant tributaire de la volonté des parties de modifier les relations du travail et les pratiques de la négociation collective au sein de leurs organisations respectives. Les formations conjointes qui ont fait l’objet de cette enquête, destinées à des équipes de négociation patronales et syndicales devant entreprendre des négociations collectives dans un délai d’au maximum trois mois suivant la formation, mettaient l’accent sur les méthodes et des techniques de résolution de problèmes en négociation collective, à travers deux exercices de simulation encadrés par l’un ou l’autre des deux premiers auteurs qui agissaient comme formateurs. Le troisième auteur, qui n’a pas été impliqué dans ces formations, a procédé à l’analyse des données recueillies lors d’entrevues semi dirigées menées par des étudiants à la maîtrise en relations industrielles à l’Université de Montréal (Québec), dans les six mois suivants la fin des négociations collectives. Les entrevues ont porté sur l’utilisation par les négociateurs patronaux et syndicaux, au cours de la ronde de négociation collective qui a suivi immédiatement la formation, des méthodes et des techniques apprises lors des exercices de simulation de négociation. Elles ont été menées entre 1996 et 2000 auprès de vingt paires de représentants patronaux et syndicaux qui ont participé à ces formations et ont agi comme porte-parole principal (négociateur en chef) de leur équipe lors de la ronde de négociation collective qui a immédiatement suivi la formation.

3Le guide d’entrevue a été élaboré en référence au contenu des formations conjointes offertes aux négociateurs patronaux et syndicaux par les deux premiers auteurs, afin de permettre une évaluation de l’impact des différentes composantes de ces formations sur les pratiques ultérieures des négociateurs. Ces composantes concernaient certaines pratiques associées aux approches de résolution de problèmes en négociation, notamment l’identification et la discussion des problèmes et des intérêts des parties, la participation des tous les membres des équipes de négociation aux discussions plutôt que le recours à un porte-parole unique à la table de négociation, les techniques de communication ouverte (écoute active et reformulation), le remue-méninges (brainstorming) sur les pistes de solutions, et la recherche de solutions à gains mutuels basées sur des critères objectifs (Fisher et Ury, 1982).

4Notre contribution au débat concernant les impacts de la formation sur les pratiques de la négociation collective s’articule en trois parties. Nous présentons dans une première partie les objectifs et les principes qui structurent notre programme de formation, à la lumière des principales recherches alimentant le débat sur l’utilité de la formation pour améliorer la conduite des négociations. La deuxième partie est consacrée aux résultats de l’enquête relative aux impacts de ce programme sur les pratiques ultérieures des négociateurs patronaux et syndicaux. Nous terminons par une discussion de ces résultats et des facteurs pouvant contribuer à une plus grande efficacité de ces programmes de formation.

I – Les fondements théoriques et les défis de la formation aux nouvelles approches de la négociation collective

5Le programme de formation qui fait l’objet de ce bilan a été mis en œuvre par les deux premiers auteurs en 1993, à la demande de la direction et du syndicat représentant les travailleurs de la raffinerie Shell Canada de Montréal. Il a été repris et modifié à travers plusieurs formations dispensées par l’un ou l’autre des deux premiers auteurs en 1994, et il a été offert de façon régulière depuis 1995 à une soixantaine de reprises. Ces formations d’une durée habituelle de deux jours débutent par une présentation des approches de résolution de problèmes en négociation collective faite par le formateur, qui est suivie d’un premier exercice de négociation à partir d’un cas permettant aux participants d’expérimenter les techniques de négociation associées à ces approches. Ce premier exercice procède par un jeu de rôles inversés, les représentants de l’employeur formant l’équipe syndicale tandis que l’équipe patronale est constituée des représentants syndicaux. Cette mise en situation vise à développer l’empathie parmi les participants qui doivent assumer la défense des positions et des intérêts de l’autre partie. Le deuxième exercice de négociation qui s’étend sur une journée entière est basé sur un cas comportant une dimension conflictuelle plus importante que dans le premier exercice, et les participants retrouvent alors leur rôle réel de représentants patronaux ou syndicaux. La structure du cas impose aux participants de combiner des approches intégratives et distributives dans la conduite de ce deuxième exercice de simulation. Les formateurs doivent intervenir fréquemment au cours de ces exercices de simulation pour faire en sorte que les techniques de résolution de problèmes soient assimilées et mises en pratique par les participants patronaux et syndicaux.

6Les principales assises théoriques de ce programme de formation sont les travaux de Richard Walton et Robert McKersie (1965) sur la négociation collective et ceux de Fisher et Ury (1982) sur les approches de résolution de problèmes en négociation. Walton et McKersie (1965) considèrent qu’une négociation collective met en œuvre quatre sous-processus qui remplissent des fonctions distinctes mais interdépendantes dans ces systèmes de régulation conjointe. La négociation distributive sert à résoudre les conflits d’intérêts en mobilisant les ressources de pouvoirs et les rapports de force entre les parties. La négociation intégrative mise en œuvre par les parties lorsque leurs intérêts sont communs ou convergents renvoie aux approches de résolution de problèmes préconisées par Fisher et Ury (1982). La structuration des attitudes concerne les processus d’adaptation comportementale des négociateurs aux objectifs et aux stratégies de négociation définis par leurs mandants. Enfin, la négociation intra-organisationelle s’impose aux négociateurs des deux parties qui doivent négocier avec leurs mandants les ajustements nécessités par l’évolution des négociations avec l’autre partie, jusqu’à la conclusion des négociations.

7Le principal objectif de notre programme de formation est de modifier le cadre cognitif (Bazerman et Neale, 1992) des négociateurs patronaux et syndicaux rompus aux approches distributives de la négociation pour les sensibiliser à l’utilité pratique des approches de résolution de problèmes en négociation collective. Cet élargissement du cadre cognitif de négociateurs patronaux et syndicaux qui ont souvent une longue expérience pratique des négociations conflictuelles implique de nombreux apprentissages : négocier sur la base des intérêts plutôt que sur des principes ; traiter un problème spécifique plutôt que de négocier sur un ensemble d’enjeux permettant de faire des échanges ; partager l’information avec les négociateurs de l’autre partie plutôt que d’essayer de la contrôler et la manipuler à son avantage ; élargir les canaux de communication et adopter une approche de résolution de problèmes plutôt que de se confiner à la négociation confrontationnelle (Fisher et Ury, 1982).

8Plusieurs chercheurs ont souligné les difficultés de mise en œuvre des approches de résolution de problèmes en négociation collective en raison de la culture de confrontation qui caractérise les relations du travail (Friedman, 1992 ; Heckscher et Hall, 1992 ; Shapiro, 2000 ; Shapiro et Watson, 2000). En premier lieu, certains auteurs soulignent que la négociation conflictuelle fait peu de place à la confiance entre les négociateurs des différentes parties, une condition essentielle à la réussite des approches intégratives en négociation (Bourque 1999 ; Friedman, 1993). Selon Heckscher et Hall (1992), le principal obstacle à surmonter réside dans les tensions engendrées par un changement d’approche de la négociation au sein des organisations tant patronales que syndicales, notamment en ce qui concerne les relations entre les négociateurs et leurs mandants. Friedman (1994) considère pour sa part que les principales difficultés à cet égard tiennent au manque d’engagement, de ressources et de confiance de la part des représentants patronaux et syndicaux impliqués dans la gestion quotidienne des relations du travail. Shapiro et Watson (2000) soutiennent que l’adoption d’une approche de résolution de problèmes en négociation nécessite la modification de trois composantes essentielles des processus de négociation : les valeurs et les normes subjectives des négociateurs, leurs attitudes envers la coopération, et leur perception du contrôle du processus de négociation. Ils considèrent que ces changements substantiels ne peuvent être implantés que sur le long terme en tant que résultante d’une pratique planifiée et systématique des approches de résolution de problèmes en négociation.

9Selon Shapiro (2000), la formation aux approches et aux techniques de résolution de problèmes est essentielle pour que les négociateurs puissent modifier durablement leur vision des objectifs et des processus de la négociation, et les pratiques qui en découlent. Selon cet auteur, la vision conflictuelle prédomine chez la plupart des négociateurs du fait que les normes sociales des spécialistes et des praticiens de la négociation dans la plupart des domaines où elle est institutionnalisée encouragent la compétition. La prédominance des approches conflictuelles de la négociation inhibe selon lui l’expression des sentiments et des émotions, deux compétences relationnelles que les négociateurs traditionnels ont de la difficulté à intégrer dans leurs pratiques. Shapiro (2000) soutient enfin que la formation des négociateurs doit mettre l’accent sur le rôle complémentaire des approches intégratives et des approches traditionnelles à dominante distributive, afin de permettre une meilleure maîtrise des processus complexe des négociations dans différents domaines. Notre programme de formation participe de ce courant de pensée inspiré des travaux théoriques de Walton et Mckersie (1965) qui soulignent la coexistence et la complémentarité des processus distributifs et intégratifs en négociation collective.

10Ce programme s’inscrit dans une démarche pédagogique que Lowenstein et Thompson (2000) qualifient « d’apprentissage expérientiel ». Cette démarche vise trois objectifs : 1) l’apprentissage pratique des principales techniques de négociation ; 2) l’identification des problèmes et des erreurs de gestion du processus de négociation dans le cadre des séances d’analyse critique animées par le formateur ; 3) l’analyse de scénarios alternatifs que les participants auraient pu explorer dans les exercices de simulation. Le premier objectif est réalisé à travers des exercices de simulation encadrés par des formateurs qui ont une expérience pratique de la négociation collective. Son rôle d’observateur-participant lors des séances de négociation directe et des réunions d’équipes où sont élaborées les stratégies et les propositions de négociation permet au formateur d’atteindre les deux autres objectifs d’apprentissage. Chaque exercice de négociation procède en 5 étapes : 1) préparation à la négociation en équipe patronale ou syndicale ; 2) première rencontre de négociation ; 3) exercice de « remue-méninges » ; 4) retour en équipe de négociation patronale ou syndicale pour préparer des propositions ; 5) dernière rencontre de négociation (Bergeron et Bourque, 2000, p. 78). À la fin de chacune des étapes du processus d’apprentissage, le formateur procède à une séance de « débreffage » (Stimec, 2006) avec les participants afin d’analyser les problèmes qu’il a relevé durant les exercices de préparation et de simulation des négociations, et d’identifier les principales corrections à apporter à la gestion du processus dans des négociations réelles.

11Friedman (1992) résume ainsi le débat concernant les programmes de formation aux nouvelles approches de la négociation collective. Une formation de courte durée échelonnée sur deux ou trois jours, à l’exemple du programme proposé par Barrett (1992), est-elle suffisante pour permettre aux participants d’assimiler les principes et les techniques de base des approches de résolution de problèmes en négociation collective ? Faut-il privilégier plutôt, à l’instar de Cutcher-Gershenfeld, Power et McCabe-Power (1996), des programmes de formation plus poussés, combinant des sessions de formation conjointe des négociateurs patronaux et syndicaux et un suivi par le formateur des négociations pour que les parties intègrent graduellement les principes de résolution de problèmes dans leurs pratiques de négociation ? Ou encore, comme le proposent Heckscher et Hall (1992), les formateurs devraient-ils étendre leur mission au-delà de la négociation collective afin d’aider les parties à implanter une culture de résolution de problèmes dans la gestion quotidienne des relations du travail ? Quelle que soit la stratégie privilégiée, la recherche montre clairement que la formation est un préalable indispensable à la mise en œuvre des approches de résolution de problèmes en négociation collective (Polzer, 1996) [3].

12Le postulat fondateur de notre démarche pédagogique est qu’une formation de courte durée (deux ou trois jours), axée sur l’application des principes et les techniques de résolution de problèmes en négociation collective, est suffisante pour que les négociateurs patronaux et syndicaux puissent les mettre en pratique sans avoir recours à un encadrement externe. Il faut souligner que ce programme de formation s’adresse à des négociateurs patronaux et syndicaux qui ont une expérience pratique de la négociation collective à dominante conflictuelle, ce qui nous autorise à mettre l’accent sur les approches intégratives de la négociation collective. Un tel programme de formation n’est donc pas comparable, du point de vue de ses objectifs et son contenu, aux enseignements de la négociation dans les écoles ou facultés universitaires de droit ou de gestion, où une place beaucoup plus grande est accordée aux aspects théoriques et aux différents champs d’application de la négociation (Lewicki 1997).

13La stratégie de formation que nous privilégions se rapproche donc davantage du programme de formation de courte durée proposé par Barrett (1992) que des deux autres approches décrites par Friedman (1992). Nous estimons que les principaux avantages d’une telle posture est de rendre la formation plus accessible en limitant les coûts directs et indirects de la formation, un facteur non négligeable pour les petites et moyennes organisations. Cette approche a également le mérite de laisser aux parties le contrôle du processus de négociation collective, les interventions externes ne portant que sur les apprentissages des techniques associés aux différents processus de négociation.

II – Résultats de l’enquête auprès des négociateurs patronaux et syndicaux

14Le guide d’entrevue utilisé pour mener l’enquête auprès des négociateurs patronaux et syndicaux couvrait plusieurs dimensions de la formation et des pratiques ultérieures des négociateurs. Les dimensions suivantes ont été retenues pour les fins de ce bilan :

  • Connaissance par les participants des méthodes de résolution de problèmes ;
  • Utilisation des différentes techniques expérimentées en formation dans les négociations collectives ultérieures ;
  • Évaluations subjectives des négociateurs de l’utilité de la formation dans leur pratique ultérieure de la négociation collective.
Les entrevues ont été enregistrées et le verbatim de chaque entrevue a été analysé par le troisième auteur qui n’a pas été impliqué dans les formations faisant l’objet de l’enquête. Si la plupart des questions ont permis de procéder à une codification dichotomique des réponses, le troisième auteur a dû dans certains cas adopter une codification plus élaborée tout en limitant au minimum possible les catégories afin de faciliter l’interprétation des données. Lorsque les réponses ne pouvaient être classées en catégories dichotomiques, une troisième catégorie regroupant les réponses ambivalentes a été introduite dans la codification.

15Le tableau 1 présente la répartition des équipes patronales et syndicales de négociation enquêtées par secteurs d’activités de l’organisation ou de l’entreprise de rattachement.

Tableau 1

Répartition des équipes de négociation par secteurs d’activité

Secteurs d’activité% des équipes
(Total : 40 équipes)
Manufacturier30 %
Services privés20 %
Services publics20 %
Secteur public (santé, éducation)30 %

Répartition des équipes de négociation par secteurs d’activité

16Les équipes de négociation qui ont fait l’objet de cette enquête proviennent principalement d’entreprises privées du secteur manufacturier et des services commerciaux (50 %), d’institutions publiques des secteurs de la santé et de l’éducation dont le personnel est rémunéré par l’État (30 %), et d’organisations à statut parapublic (municipalités) ou privé (gaz) prestataires de services publics (20 %). Les organisations enquêtées étaient pour la plupart syndiquées depuis plus de vingt-cinq ans et avaient mené en moyenne 8,5 rondes de négociation de conventions collectives au moment de la formation [4].

1 – Connaissance et expérience antérieures de la négociation basée sur les intérêts

17Le Tableau 2 rend compte de l’évaluation faite par le négociateur principal du degré de connaissance que lui-même et les membres de son équipe avaient des approches de résolution de problèmes en négociation collective avant la formation. Un total de 40 % des négociateurs patronaux et syndicaux interrogés déclarent qu’ils possédaient, avant la formation, une connaissance théorique plus que minimale des approches de résolution de problèmes en négociation collective (modérée : 22,5 % et substantielle : 17,5 %). Les mêmes répondants situent à un niveau moindre le degré de connaissance de ces approches par l’ensemble des membres de leur équipe (12,5 % : modérée et 2,5 % : substantielle). Dix répondants (25 %) disent avoir expérimenté à au moins une occasion les approches de résolution de problèmes en négociation collective avant la formation. La grande majorité des répondants, soit 33 sur 40 (77,5 %) n’avait jamais suivi une formation sur les approches de résolution de problèmes en négociation avant de participer à notre programme de formation.

Tableau 2

Connaissance et expérience de la négociation basée sur les intérêts avant la formation

En % des répondants
(N= 40)
Connaissance antérieure (répondant) – Nulle12,5 %
Connaissance antérieure (répondant) – Minimale (a entendu parler du sujet)47,5 %
Connaissance antérieure (répondant) - Modérée (a lu des ouvrages ou articles à ce sujet, ou a eu une expérience non reliée au travail avec cette méthode de négociation)22,5 %
Connaissance antérieure (répondant) – Substantielle (a utilisé cette méthode de négociation dans le cadre de ses fonctions)17,5 %
Connaissance antérieure (équipe) – Nulle30,0 %
Connaissance antérieure (équipe) – Minimale55,0 %
Connaissance antérieure (équipe) – Modérée12,5 %
Connaissance antérieure (équipe) – Substantielle2,5 %
Expérience antérieure de négociation basée sur les intérêts (Répondant)25,0 %

Connaissance et expérience de la négociation basée sur les intérêts avant la formation

18Le profil des répondants qui émerge de ces données est celui de négociateurs patronaux et syndicaux ayant acquis avant la formation une connaissance théorique et une bonne expérience des négociations conflictuelles, mais peu d’expérience pratique des approches de résolution de problèmes, tout en estimant que leur connaissance et leur expérience en ce domaine sont supérieures à celles des membres de leur équipe de négociation. Dans un tel contexte, on peut s’attendre à ce que les changements observés dans la conduite des négociations ultérieures soient tributaires des apprentissages réalisés dans le cadre de la formation. À cet effet, une étude de Polzer (1996) montre que les négociateurs qui ont suivi une formation aux approches de résolution de problèmes sont moins compétitifs et plus confiants en leur capacité de maîtrise des processus de négociation que ceux qui n’ont jamais suivi de formation en cette matière.

2 – Utilisation des techniques de résolution de problèmes en négociation collective

19Parmi les quarante équipes de négociation qui ont fait l’objet de notre enquête, trente-deux d’entre elles ont utilisé à des degrés variables les techniques de résolution de problèmes expérimentées en formation lors des négociations collectives qui ont suivi. Les quatre cas où les négociateurs patronaux et syndicaux s’entendent pour dire que ces approches n’ont pas été utilisées renvoient à différents scénarios. Dans un premier cas, la prise de contrôle de l’entreprise par un concurrent a précipité les négociations et un accord a été rapidement conclu pour reconduire la convention collective existante. Dans le deuxième cas, les conflits internes ont incité le syndicat à abandonner toute velléité de modifier les approches de la négociation collective. Dans un autre cas, les négociations ont été rompues dès la première rencontre, après l’annonce par l’employeur de licenciements collectifs, et les pourparlers ont repris un mois plus tard sur un mode très conflictuel. Le constat d’échec dès la première tentative d’utilisation des techniques de résolution de problèmes a amené les parties à renoncer à cette approche de la négociation collective dans le dernier cas.

20Le prochain tableau présente donc les résultats colligés pour les 32 équipes qui ont utilisé les techniques de résolution de problèmes dans les négociations qui ont suivi la formation. Selon les évaluations des négociateurs patronaux et syndicaux interrogés, huit paires d’équipes patronales et syndicales ont fait une utilisation extensive de ces techniques, alors qu’un même nombre d’équipes patronales et syndicales auraient fait une utilisation plus limitée de ces approches.

Tableau 3

Application des techniques de résolution de problèmes

Utilisation des techniques de résolution de problèmes durant les négociations qui ont suivi la formation% des équipes
(N = 32)
Mandats larges de négociation100,0 % [5]
Les parties ont exprimé clairement leurs intérêts100,0 %
Séance conjointe de remue-méninges durant les négociations directes96,9 %
Recours à des comités conjoints de travail durant les négociations34,4 %
Participation plus grande des membres des équipes de négociation lors des discussions à la table de négociation84,4 %
Meilleur échange d’informations que dans les négociations antérieures93,8 %
Plus d’information disponible que dans les négociations antérieures90,6 %
Utilisation de critères objectifs59,4 %

Application des techniques de résolution de problèmes

21Ce tableau révèle des changements importants dans la conduite des négociations qui ont suivi la formation par rapport aux négociations antérieures. Les chefs négociateurs des 32 équipes patronales et syndicales de négociation disent avoir obtenu des mandats de négociation plus larges que dans les rondes antérieures de négociation, et ils confirment également que les négociations ont débuté par une analyse conjointe des problèmes et des intérêts des parties plutôt que par le dépôt de cahiers de revendications comme ils avaient l’habitude de faire.

22L’utilisation de la technique de « remue-méninges » (brainstorming) est confirmée par la quasi-totalité des répondants (31sur 32), mais une certaine confusion apparaît lorsque l’on compare les réponses de certaines paires de répondants ayant participé aux mêmes négociations. Ainsi, deux répondants (un syndical et l’autre patronal) font état de séances conjointes de remue-méninges lors des séances de négociation directe, alors que leurs vis-à-vis considèrent que cette technique n’a été utilisée qu’au sein de leur équipe de négociation. La même confusion caractérise les réponses concernant l’animation de ces séances de « remue-méninges », puisque neuf paires de répondants patronaux et syndicaux estiment qu’elle a été assumée conjointement, les sept autres cas étant caractérisés par une réponse divergente des négociateurs patronal et syndical d’une même paire. Quoiqu’il en soit, ces résultats sont remarquables car la technique du « remue-méninges » est incompatible avec les approches de négociation conflictuelle, car elles impliquent une exploration des pistes de solution sans engagement de la part des négociateurs. Enfin, 27 des 32 répondants (13 négociateurs patronaux et 14 négociateurs syndicaux) considèrent avoir modifié leur rôle à titre de négociateur principal en laissant une plus grande liberté aux membres de leur équipe de participer aux discussions à la table de négociation.

23Il faut également noter que les répondants estiment, dans une forte majorité des cas, que les communications et la circulation des informations entre les parties ont été nettement plus ouvertes que dans la ronde de négociation précédente. La nouveauté à cet égard ressort clairement des commentaires de deux négociateurs patronaux qui estiment avoir communiqué trop d’informations aux représentants syndicaux lors des négociations qui ont suivi la formation. Une autre innovation importante est soulignée par 19 répondants (10 négociateurs patronaux et 9 négociateurs syndicaux) qui considèrent avoir utilisé avec succès des critères ou indicateurs objectifs pour élaborer des solutions mutuellement acceptables. Cependant, le recours aux comités conjoints de travail lors de ces négociations, une pratique souvent associée aux expériences de négociation basée sur les intérêts (Friedman, 1994 ; Heckscher et Hall, 1992), est rapporté par seulement 6 répondants patronaux et 5 répondants syndicaux. On peut conclure de ces résultats que la formation semble avoir modifié à des degrés variables certaines pratiques des négociateurs patronaux et syndicaux interrogés.

3 – Évaluations des nouvelles approches de la négociation et utilisation future

24Comme le montre le tableau 4, les 32 répondants qui rapportent l’utilisation de ces nouvelles approches de la négociation estiment qu’elles ont contribué à améliorer les relations entre les représentants des parties à la table de négociation, et 31 des 32 répondants (96,9 %) évaluent que la formation a été utile pour la conduite de leurs négociations.

25Le climat à la table de négociation, suite à la formation, a été qualifié de « bon » (43,7 %) ou « très bon » (56,3 %), et quatre paires de répondants patronaux et syndicaux confirment qu’ils ont eu recours à un facilitateur externe pour accompagner les parties dans leur nouvelle démarche de négociation. De plus, 29 des 32 répondants (90,6 %) estiment que la confiance mutuelle entre les représentants des parties s’est accrue au cours de ces négociations. Ce résultat est éclairant au regard des évaluations faites du climat relationnel caractérisant la ronde antérieure de négociations, car 11 des 12 répondants (91,7 %) qui le jugeaient « mauvais », et 18 des 20 répondants (90 %) qui le qualifiaient de « satisfaisant » considèrent qu’il s’est amélioré avec l’utilisation des approches de résolution de problèmes lors de la récente ronde de négociations. Ces évaluations sont congruentes avec les perspectives d’utilisation future des approches de résolution de problèmes lors des négociations à venir, puisque 26 répondants sur 32 (81,3 %) confirment leur intention d’y recourir de nouveau tandis que les 6 autres indiquent que cela dépendra du contexte de ces négociations.

Tableau 4

Impacts de la formation sur les négociations ultérieures

en % des répondants
(N = 32)
Amélioration des relations entre les négociateurs patronaux et syndicaux à la table de négociation100,0 % [6]
La confiance mutuelle entre les parties s’est accrue au cours des dernières négociations90,6 %
La formation a été utile pour la conduite des négociations96,9 % [7]
Recours à un facilitateur externe25,0 %
Intention d’utiliser les techniques de résolution de problèmes dans négociations futures81,3 [8]

Impacts de la formation sur les négociations ultérieures

III – Discussion des résultats et conclusions

26Dans l’ensemble, ces résultats mettent en évidence plusieurs impacts significatifs de la formation offerte sur les pratiques ultérieures des négociateurs patronaux et syndicaux, de même qu’un niveau élevé de satisfaction parmi quarante négociateurs interrogés quant à l’utilité de cette formation. Seize paires d’équipes patronales et syndicales de négociation ayant une connaissance et une expérience limitées des approches de résolution de problèmes en négociation ont donc pu assimiler dans le cadre d’une session de formation de deux jours les techniques de base leur permettant de mettre en pratique ces approches dans les négociations collectives qui ont suivi la formation. Ces équipes de négociation patronales et syndicales ont mené avec succès leurs négociations en utilisant à des degrés variables les différentes techniques apprises en formation, sans recourir à des facilitateurs externes dans la grande majorité des cas.

27Les principales pratiques de négociation qui semblent avoir été modifiées à la suite des exercices de simulation et des techniques expérimentées en formation concernent l’élargissement des mandats de négociation, la participation plus ouverte des membres des équipes patronales et syndicales aux discussions à la table de négociation, les séances conjointes de « remue-méninges » dans le cours des négociations, et l’utilisation de critères ou d’indicateurs objectifs dans le règlement des mésententes. De plus, la plupart des négociateurs qui ont mis en œuvre ces nouvelles approches font état d’une amélioration du climat relationnel à la table de négociation, particulièrement ceux qui jugent que les relations entre représentants patronaux et syndicaux étaient difficiles au cours de la ronde de négociation précédente. Enfin, une grande majorité de ces négociateurs ont l’intention d’utiliser de nouveau ces approches au cours des négociations futures.

28Afin d’éviter les conclusions hâtives, il faut souligner certains facteurs qui pourraient contribuer à une surestimation des impacts de la formation. Ainsi, la plupart de ces négociations collectives ont combiné l’utilisation des techniques de résolutions de problèmes pour traiter certains sujets tout en privilégiant une approche distributive pour d’autres enjeux où les intérêts des parties étaient divergents. Dans la plupart de ces organisations, les discussions à la dernière étape des négociations ont nécessité une gestion plus serrée des échanges d’informations et de propositions qu’aux étapes précédentes, notamment sur les aspects financiers et salariaux, et les négociateurs en chef ont repris leur rôle de porte-parole unique de l’équipe à la table de négociation. Ces constats établis lors des entrevues avec les négociateurs patronaux et syndicaux confirment la pertinence du modèle de négociation mixte – distributive et intégrative – de Walton et McKersie (1965) qui sert d’assise à notre programme de formation.

29Pour éviter les conclusions abusives, il faut souligner les limites de l’enquête et identifier les facteurs qui ont pu inciter les répondants à donner une image peut-être embellie de la réalité. D’abord, il importe de noter un biais sélectif de la population enquêtée envers nos formations qui ont été dispensées à la demande conjointe des parties patronales et syndicales concernées, les deux parties ayant partagé dans la plupart des cas les coûts de la formation. Il faut donc tenir compte d’un possible effet de halo, car les participants à ces formations avaient à la fois un préjugé favorable aux approches de résolution de problèmes en négociation collective, et une volonté de les mettre en pratique. Un autre facteur non négligeable qui a pu inciter les négociateurs interrogés à bonifier leurs évaluations du programme et des retombées de la formation est l’appartenance des étudiants qui ont mené les entrevues à la même institution universitaire que les formateurs, malgré les garanties écrites de confidentialité transmises aux participants à l’enquête. La méthodologie de l’enquête peut être également questionnée, puisque nous ne disposons pas d’un groupe témoin pour comparer les pratiques des négociateurs qui ont participé à nos formations avec celles de négociateurs n’ayant suivi aucune formation (Coleman et Lim, 2001). De plus, le nombre très limité de cas couverts par l’enquête ne nous autorise aucunement à procéder à une généralisation de ces résultats. Enfin, nous estimons tout comme Stimec (2006) que les impacts d’une formation doivent être évalués dans la durée, ce qui imposerait de suivre sur de plus longues périodes les équipes de négociateurs patronaux et syndicaux qui ont participé à des formations pour évaluer leurs impacts à plus long terme.

30Ces résultats confortent néanmoins notre conviction quant à l’utilité d’une formation de courte durée pour modifier les pratiques et les comportements des négociateurs au cours des négociations qui suivent immédiatement la formation. Nous ne doutons aucunement que les retombées positives s’accroissent avec la durée et l’intensité des programmes de formation, mais il nous apparaît évident que l’effectivité d’un programme de formation doit être évaluée à la lumière de son accessibilité. Les stratégies de formation intensive préconisées par certains auteurs (Heckscher et Hall, 1992 ; Cutcher-Gershenfeld, Power et McCabe-Power, 1996) et les programmes de formation intensive d’une ou plusieurs semaines proposés par certains instituts ou écoles universitaires s’adressent à une clientèle ciblée mais limitée, en raison de leur durée et de leurs coûts. Ces programmes ne sont aucunement adaptés, à des organisations qui doivent gérer parcimonieusement les budgets et les heures de formation. Il faut donc prioriser, selon nous, la formation de courte durée afin d’élargir la diffusion des nouvelles approches de la négociation auprès des diverses organisations de la société civile qui sont jusqu’ici peu touchées par la formation universitaire en négociation (Lewicki, 1997).

Références

  • Barrett, Jerome T. 1992. “The PAST Model of Win-Win Collective Bargaining” Industrial Relations Research Association 44TH Proceedings. Madison : IRRA, 179-185.
  • Bergeron, Jean-Guy et Reynald Bourque. 2000. “La formation et la pratique de la négociation collective raisonnée au Québec. Esquisse d’un bilan”, in Pierre Deschênes, Jean-Guy Bergeron, Reynald Bourque et André Briand (dir.), Négociation en relations du travail. Nouvelles approches. Québec : Presses de l’Université du Québec, 69-99.
  • Bourque, Reynald. 1999. “Confiance et négociation”, in Christian Thuderoz, Vincent Mangematin et Denis Harrisson. La confiance. Approches économiques et sociologiques. Gaétan Morin Éditeur Europe, 261-287.
  • Coleman, Peter T. et Ying Ying Joanne Lim. 2001. “A Systematic Approach to Evaluating the Effects of Collaborative Negotiation Training on Individuals and Groups.” Negotiation Journal, Vol 14, no 4, 363-392.
  • Cutcher-Gershenfeld, Joel, Donald Power et Maureen McCabe-Power. 1996. “Global Implications of Recent Innovations in U.S. Collective Bargaining” Relations Industrielles, Vol. 51, no 2, 281-301.
  • Fisher, Roger et William Ury. 1982. Comment réussir une négociation. Paris, Seuil (1981, New York).
  • Friedman, Raymond A. 1994. Front Stage, Backstage. The Dramatic Structure of Labour Negotiations. Cambridge, The MIT Press.
  • Friedman, Raymond A. 1993. “Negotiations : The Role of Trust, Understanding and Control.” Human Resource Management, Vol. 32, no 4, 435-459.
  • Friedman, Raymond A. 1992. “From Theory to Practice : Critical Choices for ‘Mutual Gains’ Training.” Negotiation Journal, Vol. 8, April, 91-98.
  • Heckscher, Charles et Lavinia Hall. 1992. “Improving Negotiations : Two Levels of Mutual Gains Intervention.” Industrial Relations Research Association 44TH Proceedings. Madison, IRRA, 160-168.
  • Le Flanchec, Alice, Jacques Rojot et Catherine Voynet-Fourboul, 2006. « Rétablir la confiance dans l’entreprise par le recours à la médiation », Relations Industrielles / Industrial Relations, volume 61, 2006/2, 271-295.
  • Lewicki, Roy. 1997. “Teaching Negotiation and Dispute Resolution in Colleges of Business : The State of the Practice.” Negotiation Journal, Vol. 13, July, 252-269.
  • Lowenstein, Jeffrey et Leigh Thompson. 2000. “The Challenge of Learning.” Negotiation Journal, Vol. 16, October, 399-408.
  • Polzer, Jeffrey T. 1996. “Intergroup Negotiation. The Effects of Negotiating Teams.” Journal of Conflict Resolution, Vol. 40, No. 4, 678-698.
  • Shapiro, Daniel L. (2000). “Supplemental Joint Brainstorming : Navigating Past the Perils of Traditional Bargaining.” Negotiation Journal, Vol. 16, October, 409-418.
  • Shapiro, Daniel L. et Andrew Watson. 2000. “Using the Theory of Planned Behaviour to Induce Problem Solving in Schools”, Negotiation Journal, Vol. 16, April, 183-190.
  • Stimec, Arnaud. 2006. “Critiques et biais de décision en négociation”, Négociations, 2006/2, 129-144.
  • Walton, Richard E. et Robert B. McKersie. 1965. A Behavioural Theory of Labor Negotiations. New York, McGraw Hill Inc.

Notes

  • [1]
    Professeurs et ex-professeur, ERI, Université de Montréal. Courriels : reynald. bourque@ umontreal. ca ; jean-guy. bergeron@ umontreal. ca. Cette recherche a bénéficié de subventions du CRSH (Conseil de la Recherche en Sciences Humaines, Canada) et du FCAR (Fonds des Chercheurs et d’Aide à la Recherche, Québec).
  • [2]
    Les spécialistes américains utilisent plutôt l’expression «négociation basée sur les intérêts» (Interest Based Bargaining, IBB) pour désigner cette nouvelle approche de la négociation.
  • [3]
    On rapprochera ce point de vue de celui d’Alice Le Flanchec et al. dans leur article « Rétablir la confiance dans l’entreprise par le recours à la médiation », où ils rendent compte des expériences d’intervention en entreprises de l’agence française paritaire ANACT dans le cadre des dispositifs dits « d’appui au dialogue social ». Il ne s’agit là ni de formation au sens usuel du terme (mais les auteurs montrent cependant des effets d’apprentissage, notamment quand à la confiance perçue), ni d’une intervention « à chaud ». Alice Le Flanchec, Jacques Rojot et Catherine Voynet-Fourboul, Relations Industrielles / Industrial Relations, volume 61, 2006/2.
  • [4]
    Les lois du travail nord-américaines confèrent des droits exclusifs de représentation et de négociation collectives au syndicat qui détient une majorité d’adhérents parmi les salariés de l’unité de négociation reconnue par l’instance administrative compétente, d’où l’expression « établissement syndiqué ». Au Québec, jusqu’en 1996, la loi fixait à trois ans la durée maximale d’une convention collective, d’où l’obligation des parties de procéder régulièrement à des négociations pour son renouvellement.
  • [5]
    Les mandats « larges » et « très larges » se répartissent de façon similaire entre les répondants patronaux et syndicaux.
  • [6]
    56.3% des répondants estiment que le climat des négociations a été «très bon» et 43,7 % le qualifient de «bon», une proportion plus importante des répondants patronaux se retrouvant dans la première catégorie.
  • [7]
    Un répondant déclare ne pas être certain que la formation lui a été utile dans la conduite des négociations ultérieures.
  • [8]
    Les 6 répondants (2 patronaux et 4 syndicaux) qui n’ont pas donné une réponse positive à cette question ont répondu «peut-être» ou «cela dépend du contexte futur», mais aucun n’a donné une réponse négative.

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