Couverture de NEG_001

Article de revue

Prendre au sérieux les négociations

Pages 5 à 11

English version

1Il fut un temps où la négociation n'était que le thème exotique de quelques études spécialisées. Processus jugé périphérique, la négociation ne méritait guère plus qu'une mention un peu vague dans les manuels de sociologie. Elle ne comblait les vides du social que quand venaient à faillir l'autorité, toujours centrale, la loi, toujours cohérente, les structures, toujours nécessaires, la vérité, toujours une et indivisible. Politiquement suspecte, elle n'était que suspension conjoncturelle des luttes décisives – celle du socialisme, celle du libéralisme et toutes leurs variantes – pour un armistice qui n'était honorable que s'il restait provisoire. Scientifiquement marginale, elle restait l'apanage de quelques chercheurs obstinés qui privilégiaient ses discrètes occurrences dans le monde du travail ou celui des relations internationales. Negociatio ancilla potestatis aut necessitatis : rien, dans ce statut ancillaire, ne prédisposait les chercheurs à considérer la négociation comme une voie d'études royale de l'histoire des sociétés humaines, des institutions qui les structurent et des personnalités qui les habitent. Instrumentale, contingente, secondaire et potentiellement duplice, la négociation ne méritait que quelques lignes fatiguées au grand dictionnaire des sciences de l'Homme qu'écrivaient dans une joyeuse foire d'empoigne le marxisme, le fonctionnalisme, le structuralisme et leurs multiples rejetons.

2Nous n'en sommes plus là. À partir de quelques travaux pionniers, dans les années 1960 et 1970, une place fut faite au « négocié » au cœur des interactions et des luttes sociales. Et l'histoire future des débats épistémologiques des trente dernières années fera, sans nul doute, la place belle aux polémiques suscitées par ce concept qui a agi sur le champ des sciences de l'homme comme un « attracteur » rassemblant des traditions, divisant des paradigmes, ordonnant un espace de débats. Désignée par de multiples noms, incarnée dans bien des avatars, la négociation est désormais sur toutes les lèvres. Elle n'est pas seulement sortie de son domaine réservé – la gestion, la sociologie des relations professionnelles ou les relations internationales – pour gagner le champ entier de la sociologie. Elle a aussi conquis d'autres sciences humaines et sociales – l'économie, la psychologie, le droit, les études littéraires, les sciences politiques et administratives. On en est au point où il n'est plus absurde de se demander si la religion elle-même ne constitue pas un processus « négocié » au même titre que d'autres processus culturels. Si, d'Assise à Ouagadougou, Dieu lui-même rentre dans le champ du négociable, on ne voit vraiment plus ce qui échapperait à son emprise !

3Cette métamorphose, nous la prenons au sérieux et la plaçons au cœur de la revue nouvelle que vous tenez entre les mains. Elle en est l'occasion, car il s'agit aujourd'hui de penser l'actualité d'un champ de recherche renouvelé autour de cette question. Elle en est l'objet, car l'histoire, longue et mystérieuse, de l'importance croissante de la négociation reste à exhumer, détailler, rassembler, critiquer. Elle en est la raison, car il s'agit bien d'explorer tous les aspects des théories de la négociation en train de s'écrire et de tirer toutes les conséquences doctrinales d'une révision de sa place dans les sciences humaines et sociales.

4Mais il ne s'agit pas d'un mot magique qu'il suffirait de brandir comme un talisman pour chasser tout tracas. La négociation n'a pas vocation à occuper aujourd'hui la place occupée hier par la Structure, la Fonction ou la Contradiction. Voilà une bonne raison de l'écrire avec une minuscule, et de préférence au pluriel. Les négociations sont multiples et proliférantes, et rien n'oblige à penser qu'elles pourraient se rassembler dans une théorie unifiée. Elles forment un champ scintillant qui n'a vocation ni à l'unification, ni au fondement. Notre revue se voue donc à l'exubérance et la diversité de ce champ, non à sa réduction ou sa domestication.

5Il est vrai qu'il n'est pas facile, en francophonie, de constituer un champ d'investigation autour de ce signifiant. Des résistances culturelles ont longtemps fait obstacle à une prise en compte de la négociation. Elles furent plus puissantes en France que dans d'autres pays de la francophonie (Suisse, Québec, Belgique, Afrique) ou dans le monde anglo-saxon. Mais aujourd'hui, deux dynamiques se conjoignent pour nous convaincre qu'il est temps de se défaire de quelques préjugés qui constituent de véritables obstacles épistémologiques. D'une part, une dynamique scientifique remarquable place la négociation dans une position d'intersection entre des problématiques ordinairement disjointes. D'autre part, une dynamique sociale et politique fait de la négociation à la fois le lieu et l'objet de nouveaux modes de régulation touchant toutes les sphères de la vie sociale – de la famille à l'État, de l'école aux rapports internationaux, de la sphère de la culture à celle du travail.

L'heuristique de la négociation

6Les sciences humaines et sociales se fragmentent, se divisent et prolifèrent autour d'objets toujours nouveaux, hybrides et complexes. Pourquoi ajouter à cette liste la « négociation » ? À cette question légitime, les concepteurs de cette nouvelle revue répondent : à cause de son pouvoir heuristique. La négociation ne constitue pas seulement un objet de plus. Elle occupe une place stratégique car elle est susceptible de faire vaciller quelques-unes des lignes de partage qui aujourd'hui fracturent le champ des sciences de l'Homme et de la société. Cette affirmation relève bien sûr autant du constat que du pari, du résultat que de la promesse. Contentons-nous ici, à titre d'introduction, d'évoquer trois de ces clivages, particulièrement problématiques, insistants, cruciaux.

7Il y a d'abord tout ce qui sépare ordinairement les savoirs de la justice et de la norme d'avec les savoirs de l'efficience et de l'intérêt. Ce clivage familier ne sépare pas seulement, dans leurs versions les plus durcies (voire caricaturales), la philosophie des sciences sociales, le droit de la sociologie, la sociologie de l'économie, les approches compréhensives des approches explicatives, etc. Il divise aussi les champs de recherche eux-mêmes. Qui ne voit qu'il est possible de distinguer, sur cette base, entre deux démarches en relations industrielles ou entre deux voies d'entrée dans la problématique des rapports internationaux ? Comme un fractal, le clivage entre justice et efficacité ne cesse de se répéter au sein des sciences humaines en une désespérante série d'images en miroir. Une authentique traversée de cette galerie des glaces ne peut s'appuyer que sur des concepts médiateurs suffisamment robustes pour résister à la tension qui nous somme tôt ou tard de choisir un camp. La négociation est un tel concept. Au contraire d'une pure procédure discursive visant un consensus idéal, la formation des compromis suppose le maintien de l'intérêt et la visée d'un accord efficace, réalisable dans un temps et un lieu donnés, avec des moyens qui ne sont pas infinis. Mais au contraire du pur rapport de forces, un compromis se fait aussi selon des règles et porte sur des règles. Le consensus visé par la négociation ne trouve pas seulement sa validité au regard de l'équité et de la réciprocité des engagements; il est aussi opérationnalisable dans le monde réel, avec les moyens de contrôle nécessaires. Il est donc susceptible d'une évaluation en justice et aussi en efficacité.

8Ce clivage entre efficacité et équité n'est pas sans lien avec un autre clivage, celui qui sépare le registre du sens de celui des biens, les formations symboliques des objets matériels, le rapport culturel du rapport économique.

9L'articulation du sens a, depuis le linguistic turn, mobilisé de nombreux chercheurs. Ceux-ci ont fait avancer de manière vertigineuse l'analyse des processus sémiotiques et pragmatiques. La question-clef reste celle de l'articulation entre le code et ses usages « négociés » en contexte. Dans cette perspective, la conjonction de la pragmatique et des différentes formes d'interactionnisme a balisé un champ d'investigation nouveau, infiniment complexe et polémique, qui relie les questions classiques de la sémiologie et de la linguistique à des investigations tout à fait nouvelles de la culture et des contextes d'interaction symbolique.

10Mais dans cette avancée considérable de l'analyse de la culture, le rapport économique a été perdu de vue. Celui-ci s'est bien vengé d'ailleurs, en se recroquevillant orgueilleusement dans une science économique constituée en forteresse. Dans ce domaine non plus, la négociation n'est pourtant pas restée inexplorée.

11Les deux voies sont restées séparées. Mais peut-on véritablement penser le lien social sous l'angle de la seule négociation symbolique, sans y inclure la négociation sur les biens et les services ? Peut-on décrire la négociation mercantile aujourd'hui sans entrer dans une théorie approfondie de l'usage des signes culturels ? Peut-on penser l'échange sans le sens, l'objet sans le symbole, la transaction sans la communication ?

12La force heuristique de la négociation tient à son irréductible complexité : l'économie n'y subsume pas la culture, ni l'inverse au demeurant. Une négociation, c'est un échange de paroles qui se cristallise dans un échange de biens, et vice versa. Elle se joue dans le registre de l'identité et de la culture autant que dans celui du gain et de la perte calculables. La grande (re)découverte de Marcel Mauss s'est indexée à cette intuition centrale : ni l'échange culturel ni l'échange économique ne sont simples; il faut les penser ensemble pour les penser tout court. À sa manière, la négociation touche aussi à ce nœud anthropologique.

13Enfin, les sciences de l'Homme et de la société ont désormais du mal à ajuster leurs lentilles. Les échelles d'investigation divergent sans s'intégrer dans une seule gradation harmonieuse. On a du mal à inclure le plus petit dans le plus grand, la séquence courte dans la longue durée, l'interaction dans le système. Beaucoup de bonnes et de mauvaises raisons séparent désormais les chercheurs voués aux minutieuses enquêtes portant sur les « situations » et ceux qui cherchent à dégager des « structures », ceux qui travaillent au microscope et ceux qui manient la longue-vue. Plus ou moins avoué, un clivage micro/macro divise l'économie comme la sociologie, la linguistique comme l'histoire.

14Le réel de la négociation ne peut être saisi par cette division. Il nous force à articuler, empiriquement et conceptuellement, micro- et macro-processus. Certes, les avancées remarquables de l'ethnométhodologie, de l'interactionnisme symbolique, de la pragmatique linguistique, de l'économie des contrats, de l'économie des conventions ont posé d'une manière nouvelle une série de questions-clefs portant sur l'interaction sociale. Et il a fallu cette révolution du « micro » pour que la négociation trouve une place de choix qui lui avait été déniée par les macro-théories qui ont dominé la première moitié (au moins) du XXe siècle. Cependant, il ne faut pas mal comprendre ce lien entre négociation et situation. La négociation comme interaction n'est intelligible qu'en intégrant à un certain stade de sa théorie des contraintes qui ne sont pas produites par la situation d'interaction elle-même. Comme dimension spécifique de l'interaction ou comme forme spécifique d'interaction, elle témoigne de la présence d'une extériorité structurante dans les situations de coprésence. Cette extériorité prend de multiples figures, qui mériteraient un inventaire détaillé. Il conviendrait ainsi de distinguer la distribution des capacités d'agir, la position de la loi, les savoirs d'arrière-plan, les solidarités latérales, les voies de recours, toutes dimensions qui, entre autres, influent sur les processus de négociation. C'est dire qu'une analyse des négociations ne part ni de l'hypothèse de l'égalité des parties, ni de celle d'une absence de rapports de pouvoir. Mais elle se défie aussi de toute causalité qui surdéterminerait la dynamique des situations sans leur reconnaître une puissance de création irréductible à tout donné antérieur.

15La négociation se présente donc comme une promesse de déplacement et de redéfinition de quelques clivages figés dont se nourrissent trop souvent les seigneuries qui se partagent le royaume des sciences de l'Homme et de la société. Cette promesse ne sera honorée que par une dynamique d'investigation risquée. L'existence de la revue Négociations ne trouve de justification que comme support et ressource d'une telle dynamique.

Les mutations des sociétés contemporaines

16Il n'est pas innocent de publier, en 2004, une revue intitulée Négociations pour une autre raison encore. Celle-ci trouve sa racine non dans le champ de la recherche en sciences humaines et sociales, mais dans l'étonnante évolution des modes de régulation des sociétés contemporaines.

17Les transformations des sociétés contemporaines ont été, au cours des vingt dernières années, difficilement vécues par les acteurs sociaux. En France surtout, la notion de « désinstitutionnalisation » ou, plus catastrophique encore, celle de « dissolution du lien social » ont mobilisé les consciences. Elles eurent l'immense avantage d'attirer l'attention sur des transformations profondes de notre société. Mais elles eurent aussi des inconvénients qui, à se répéter, constitueraient des obstacles épistémologiques majeurs à la compréhension du temps présent. Ces notions purement négatives ont en particulier recouvert ce qui était en voie d'émergence : une reformulation de la grammaire du lien social. Celle-ci trouve précisément un de ses ressorts dans une extension des procédures de négociation.

18L'ordre négocié est souvent opposé à l'ordre imposé. Des recherches célèbres, générées par la sociologie des organisations, ont tordu le cou à cette trop facile opposition. Mais on n'imaginait point encore à l'époque combien la reformulation complexe du concept de régulation anticipait une mutation en acte des régimes pratiques de gouvernance et de légitimation. À bien des égards, les dispositifs de régulation intègrent désormais réflexivement la négociation comme une condition de leur fonctionnement. Sans entrer dans les détails d'une trop longue recension, on se contentera de noter ici quelques points d'impact de cette mutation.

19La négociation apparaît d'abord comme une condition de légitimation de l'autorité. Dans la famille comme dans l'entreprise, au sommet de l'État comme dans les plus humbles écoles, les autorités ne peuvent plus échapper au dialogue continu avec les parties concernées par leurs décisions – les subordonnés, leur entourage et les autres autorités. S'ils l'ignorent encore, les professeurs et les magistrats, les hommes politiques et les pères de famille l'apprennent à leurs dépens. Il ne s'agit pas seulement de la justification des décisions qui, certes, constitue un versant de la négociation du sens. Il s'agit aussi de cessions et de concessions, d'échanges, de pertes et de gains. Toute autorité n'est finalement que la résultante précaire d'une composition négociée de multiples autorités : voilà le savoir paradoxal qui aujourd'hui, permet aux autorités d'encore faire autorité ! L'autorité traditionnelle a certes du mal à concevoir sa dépendance à de tels processus. Il y a quelque paradoxe à penser qu'un pouvoir légitime est concrètement dépendant des concessions qu'il consent, des zones d'altérité qu'il tolère en son sein plus que de l'affirmation naïve et dogmatique de sa souveraineté. Faute d'une conscience réflexive suffisante de sa propre pratique, l'autorité a donc tendance à se déclarer interminablement en crise plutôt qu'à thématiser, avec les outils conceptuels appropriés, les nouvelles conditions de son exercice.

20La négociation n'est plus réservée au seul moment, quelque peu dramatisé, de la décision sur la norme ou sur le comportement. Certes, en ce début du XXIe siècle, on ne compte plus les négociations formelles qui préludent à des décisions de tous ordres – chartes de droit international, choix d'un dirigeant, adoption d'un plan de réforme des retraites, réglementation de la concurrence, etc. Mais la négociation traverse aussi les interactions en amont de la décision, quand il s'agit de définir les paramètres pertinents d'une décision et l'ensemble des arguments recevables dans le processus de délibération. Une innovation récente comme la « méthode ouverte de coordination » au sein de l'Union européenne témoigne de cette dynamique. Et une fois la décision prise, son application sera encore négociée, pas uniquement par les parties législatrices au demeurant. Même la loi républicaine s'est progressivement « contractualisée » au point d'intégrer réflexivement, au stade de son application, l'exigence d'une négociation continue avec ses destinataires. Loin d'être réservée à une procédure de décision, la négociation touche donc les moments de l'élaboration et de l'application de la norme. Elle s'étend pour ainsi dire sur toute la longueur de l'action sociale au lieu d'être réservée à quelques instants privilégiés plus ou moins ritualisés.

21Enfin, la négociation s'impose aux régulations contemporaines comme une des conditions incontournables de leur rationalité. Après bien d'autres, Jean-Daniel Reynaud soulignait à juste titre que l'implication des subordonnés s'obtenait rarement par la seule sanction. Une zone de compromis, au moins implicite, est nécessaire pour qu'une coopération soit possible. On pourrait en dire autant de la rationalité des décisions. Pour obtenir les bonnes informations, pour produire des normes intelligentes, pour évaluer leurs effets, il devient essentiel, dans un monde complexe, de créer les incitations à la révélation et la communication des informations. Il faut impliquer tous les acteurs dans la construction du savoir commun. Il faut accepter de réviser, étendre ou restreindre des contenus cognitifs en parlant avec les parties concernées. Cette « forgerie » du savoir rationnel des sociétés complexes suppose évidemment un long et difficile engagement dans des procédures d'échange risqué et créateur, où le pouvoir doit avouer son ignorance pour gagner un peu de puissance. Du coup, nous sommes bien forcés de réviser quelque peu les ressorts de la rationalisation du monde qui, comme l'avait bien vu Max Weber, reste au cœur de la dynamique des sociétés modernes. Nous avons cessé de penser que la raison puisse être monologique et centralisatrice. On ne peut plus penser, aujourd'hui, la raison moderne sans intégrer, en son cœur, une négociation constitutive.

22Mais il ne suffit pas de noter cette extension de la régulation négociée pour en éclairer tous les méandres et surtout en dégager tous les enjeux politiques. Si la négociation s'étend, de nouveaux problèmes surgissent. Qui est partie prenante d'une négociation ? Comment se constituent son cadre, son lieu, sa temporalité ? Comment se détermine le champ du négociable et comment se distingue-t-il de celui du non-négociable ? Comment l'implicite et l'explicite d'une négociation s'articulent-ils pour constituer un procédure qui a un terme, même provisoire ? Qui détient le savoir pertinent, comment se constitue ce dernier ? Qu'est-ce qu'une compétence dans le processus de négociation ? Y a-t-il des « incompétents » en matière de négociation ? Existe-t-il une forme d'inégalité spécifique à la négociation ? Les femmes négocient-elles de la même façon que les hommes ? Qu'est-ce qu'une négociation « authentique » par opposition à une représentation « tronquée » ou « inauthentique » de la négociation ?

23Répondre à ces questions qui émergent des dispositifs contemporains de régulation, c'est commencer à porter un diagnostic politique et critique sur notre temps. La revue Négociations ne renonce pas à cette vieille ambition des sciences de l'Homme : un exercice d'élucidation des pratiques de la société au sein de laquelle elles se développent. L'abandon d'une posture critique dogmatique par la sociologie au cours des vingt dernières années ne conduit pas nécessairement à une nouvelle naïveté descriptiviste. Elle n'oblige pas à l'abandon de toute interrogation réflexive sur l'impact social d'un thème scientifique. Nous le savons bien : on n'introduit pas innocemment une revue Négociations dans une société qui ne cesse de négocier ! Ce sera pour nous une forme de rigueur que de maintenir ouverte une interrogation normative à l'horizon de laquelle nous n'hésiterons pas à placer les valeurs de la démocratie.

24 Pour le comité de rédaction de Négociations,

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