Si la migration clandestine désigne d’une manière générale le franchissement illégal des frontières, cette traversée, confrontée au Maghreb à des mesures de contrôle très sévères, est devenue de plus en plus l’œuvre d’un collectif. Dans leurs tentatives, les jeunes candidats se trouvent souvent devant deux choix : soit ils déploient ensemble des efforts en se servant de leurs propres moyens et en mobilisant diverses ressources socio-spatiales, soit ils recourent à des filières professionnelles qui prennent en charge l’organisation de cette traversée. De ce fait, ce type de franchissement, dit illégal, tend de plus en plus à être l’œuvre de divers types de filières. Dans un climat marqué par les risques qui s’aggravent de plus en plus, la migration clandestine n’est plus l’œuvre de braves aventuriers ayant des qualités exceptionnelles, comme c’était le cas des mazighris tout au long des années 1970 ; elle est plutôt une entreprise collective.