Notes
-
[1]
Catherine Romelaere, Carrosses et carrossiers en Belgique aux XVIIIe et XIXe siècle, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004.
-
[2]
Catherine Romelaere, Carrosses et carrossiers en Belgique aux XVIIIe et XIXe siècle, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004.
-
[3]
Pierre Simons (1767-1847), fils de Jean Simons (1735-1822), célèbre carrossier à Bruxelles.
-
[4]
A.-J.-B. Simonnin,Histoire du voyage du Premier Consul, en l’an XI, dans les départements de la ci-devant Belgique, Paris, Jusseraud, an XII ; voir aussi V.R. Barbet du Bertrand, Voyage du Premier Consul à Bruxelles par Mr Barbet,Bruxelles, Weissenbruch, an XI.
-
[5]
A. Simonnin, op. cit.
-
[6]
Thierry Lentz (dir.), Le sacre de Napoléon, Paris, Nouveau monde éditions, 2003.
-
[7]
Collection de Vinck, département des Estampes et de la photographie, BNF.
-
[8]
Chantal Waltisperger, « La mystérieuse voiture 348 », dans Revue Napoléon, n° 11, décembre 2013, p. 72-73.
-
[9]
Archives nationales, O/2/149, n° 99. Voir aussi le catalogue de l’exposition Roulez carrosse, Paris, 2012, éditions Skira/Flammarion.
-
[10]
Dictionnaire biographique des Belges, 1842 ; www.1789-1815.com/p_simons.htm
-
[11]
C. Romelaere, op. cit.
-
[12]
AN, O/2/83, grand in-folio, berline de ville, Simon de Bruxelles, an IX [1801] et berline de campagne, Simon, an IX [1801].
-
[13]
Michel Jean (30 mai 1762 - 30 janvier 1833), Henry (23 janvier 1764- ?), Charles (18 juillet 1865- ?), Pierre (15 septembre 1767 - 27 mai 1847), Thérèse (26 octobre 1768- ?), Marie (26 octobre 1771- ?), Julie (8 janvier 1874- ?), Caroline (1775 - ?), Anne-Françoise (14 septembre 1776 -décembre 1776).
-
[14]
Portraits de Pierre Simon et Sarah Lane : http://www.patrimoine-frb.be/collection/portrait-du-carrossier-pierre-simons-et-de-son-epouse-sarah-lane
- [15]
-
[16]
Les Archives nationales néerlandaises conservent la lettre.
-
[17]
Il a servi lors des noces des deux futures reines, Juliana et Beatrix en 1937 et 1966 ; il a été restauré en 2015.
- [18]
- [19]
-
[20]
Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l’Empire, 1792-1814, Paris, G. Saffroy, 1971.
-
[21]
Ecartelé : au 1er, d’or à une cuirasse au naturel, colletée, orlée et frangée de gueules ; au 2e, des barons militaires ; au 3e, d’or au sautoir engrelé d’azur ; au 4e, de sable au cheval gai et galopant d’or.
-
[22]
Dictionnaire géographique, historique et biographique d’Indre-et-Loire et de l’ancienne province de Touraine,par Carré de Busserolle et Jacques-Xavier, t. I, Tours, Rouillé-Ladevèze, 1878-1884 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2100400/f180.item.r=BEAULIEU
-
[23]
Emma, mariée à Achille Valentin Triquet, baron de Triqueti, décédée au château de Pertuis à Conflans-sur-Loing. Léontine, mariée à Alphonse, comte de Garempel de Bressieux (1802-1881).
-
[24]
Les papiers professionnels et privés de Michel Simons sont conservés aux Archives générales du Royaume de Belgique.
-
[25]
Louis Bergeron, Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l’Empire, Paris, École des hautes études en sciences sociales, 1978.
-
[26]
AN, lettre au président de la Cour d’appel de Paris, 1er thermidor an XIII. Saisie Simons, XIII-2, Archives de l’État en Belgique.
-
[27]
Le château a été rasé en 1946, sauf deux pavillons d’entrée.
-
[28]
Archives générales du Royaume de Belgique, carton 5.
-
[29]
L. Bergeron, op. cit.
-
[30]
Jean Stern, Un brasseur d’affaires sous la Révolution et l’Empire : le mari de mademoiselle Lange, Michel-Jean Simons, 1762-1833, Paris, Plon, 1933 ; voir aussi https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/mlle-lange#
-
[31]
Edmond et Jules de Goncourt, Histoire de la société française pendant le Directoire, Paris, G. Charpentier, 1892. http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb340287246
-
[32]
J. Stern, op. cit.
-
[33]
Georges Lacour - Gayet, Talleyrand : 1754-1838, vol. 4, Paris, Payot,1928-1934 ; http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9771452v/f68.image.r=michel%20simons%20banquier?rk=107296;4
-
[34]
Relations secrètes des agents de Louis XVIII à Paris sous le Consulat (1802-1803) : Bonaparte et les Bourbons, publiées avec une introduction et des notes par le comte Remacle, Paris, Plon, Nourrit et Cie, 1899 ; http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6263809r/f11.item
-
[35]
Devenue rue de la Victoire, Hortense habitait au n° 6 ; l’hôtel des Simons était situé au n° 16.
-
[36]
Georgette Ducrest, Mémoires sur l’impératrice Joséphine, ses contemporains, la cour de Navarre, Paris, Ladvocat, 1828.
-
[37]
Le tableau se trouve au Museum der blende Kinte, Leipzig.
-
[38]
Le tableau se trouve au Mineapolis Institute of Arts.
-
[39]
Henri Lyonnet, Les Comédiennes, De La Vie au dix-huitième siècle, vol. 4, Paris, Éditions Marcel Seheur, 1930. dictionnaire/fr/Anne-Françoise-Élisabeth_Lange/Henri_Lyonnet
Consulter aussi https://www.abbe-raynal.org/images/dossier-enseignant-girodet-raynal.pdf -
[40]
J. Stern, op. cit.
-
[41]
J. Stern, op. cit.
Un carrosse somptueux, cadeau de Bruxelles
1Le 4 messidor an XI (2 juin 1803), Bonaparte, Premier Consul, quitte Paris pour un voyage dans les départements de Belgique rattachés à la France le 1er octobre 1795, après la victoire de Fleurus sur les Autrichiens. Son parcours le mène à Amiens, Abbeville, Boulogne, Calais, Dunkerque, Lille, Ostende, Bruges, Gand et Anvers. Le 3thermidor (22 juillet), il arrive à Bruxelles. Le maire lui présente les clefs de la ville et lui offre, au nom des habitants, une superbe voiture construite dans les ateliers de monsieur Simons, fils [3].
2Dans son ouvrage Histoire du voyage du Premier Consul, en l’an XI, dans les départements de la ci-devant Belgique [4], A.-J.-B. Simonnin donne une description très précise de cette voiture :
3« Rien n’est plus beau que ce carrosse qui réunit l’élégance, la légèreté et la solidité. Les brancards représentent des faisceaux d’armes, d’où départent quatre ressorts d’une forme arabesque [...]. L’extrémité des essieux est couverte d’une étoile filante qui semble diriger les coursiers qui doivent y être attelés. Des feuilles de chêne dorées avec un goût savant garnissent les majeures parties du train. Les couvre-arc-boutants sont formés de branches de laurier et de chêne entrelacées, ce qui désigne la force unie de la gloire. La housse du siège du cocher est en beau velours couleur bleu ciel [...]. Au moyen d’un mécanisme d’une nouvelle invention, la caisse est suspendue d’une manière qui la rend plus commode que les autres voitures. Sur les panneaux, d’un côté, l’on voit la Victoire couronnant Mars en repos, un génie embouche la trompette de la Renommée [...]. Les panneaux, de l’autre côté offrent la réunion de Minerve et de Cérès, emblème de l’abondance et de la paix. Ce carrosse est très artistement fermé par sept grandes glaces, placées de manière que de tous côtés on puisse voir la personne qui l’occupera. Le matelas de derrière est soutenu par des sphinx égyptiens. Deux cornes d’abondance terminent cette riche voiture [...]. Des harnais pour neuf chevaux, avec leurs pompons et tout l’équipement complet, d’une élégance et d’une richesse proportionnées à la beauté de la voiture, furent également faits sous les yeux de M. Simons, fils, inventeur de tout ce beau travail, qu’on peut regarder comme un chef-d’œuvre. Le Premier Consul fut très sensible à cet hommage, témoignage de l’amour et de l’admiration qu’il inspirait aux habitants de Bruxelles. »
4Le 9 thermidor (28 juillet), Bonaparte consacre sa journée à la visite d’un lycée et à des ateliers, manufactures, hôpitaux. Simonnin nous apprend que « le même jour, il se rendit chez M. Simons, le carrossier, pour y témoigner son contentement du travail savant de la superbe voiture qu’on lui avait présentée lors de son entrée à Bruxelles. Il demanda, entre autres choses, à M. Simon, si les platines qu’il avait employées étaient de fabrique anglaise. La réponse négative de M. Simon dut lui être fort agréable ; aussi en témoigna-t-il sa satisfaction. Il ajouta aux éloges mérités qu’il avait donnés au travail de M. Simon, en lui commandant quinze voitures [5] ».
5Par la suite, cette berline de cérémonie aurait été dévolue à Joséphine [6]. À l’occasion du sacre, elle est attribuée au pape Pie VII afin qu’il puisse se rendre à Notre-Dame dans une voiture digne de la magnificence de l’événement. La berline conçue en 1803 par Pierre Simons est alors transformée : certains éléments sont enlevés, d’autres laissés en place et d’autres ajoutés. Louis Brion de la Tour fils le représente dans une gravure à l’eau-forte et à la roulette « voiture de la cérémonie du sacre [7] ». Les cornes d’abondance, les sphinx égyptiens et la caisse est doublée de velours bleu de ciel sont toujours présents. Le génie embouchant la trompette de la Renommée a été doublé par une seconde figurine ; une tiare a été ajoutée au sommet de la berline afin de bien l’identifier comme celle du pape.
Berline dite de Bruxelles transformée comme voiture de Pie VII pour le sacre
Berline dite de Bruxelles transformée comme voiture de Pie VII pour le sacre
6Qu’est devenue cette berline après le sacre ? Une des hypothèses veut qu’elle aurait été réutilisée, comme la voiture de l’Impératrice, lors du mariage de Napoléon et Marie-Louise. Selon la tradition, la voiture de l’Impératrice circulait vide devant celle du couple impérial [8], mais le rapport manuscrit du 8 mars 1810 rédigé par le le Premier écuyer, Inventaire du parc des voitures impériales, en vue de la préparation du cortège du mariage, indique que la voiture de l’Impératrice a été commandée au sellier-carrossier qui dirige la fabrique Cauyette, 9 rue des Martyrs, l’un des fournisseurs réguliers de la cour impériale [9].
7Le 1er janvier 1820, la berline dite « de Bruxelles » est mentionnée dans l’État général des voitures sous la cote I. Depuis cette date, sa trace semble perdue ; elle ne figure pas dans les collections du musée des carrosses de Versailles. L’enquête reste ouverte pour la retrouver au hasard des surprises de l’histoire.
Jean Simons et son fils Pierre, fabricants de carrosses réputés dans toute l’Europe
8Jean Simons est né à Bruxelles en 1735 et y est mort en 1822. Il est issu d’une lignée de forgerons et de selliers. Il reprend l’activité de sellerie de son père Charles et, en 1764, à 30 ans, il décide de créer une fabrique de voitures, car il a compris que c’est une période où le transport des personnes évolue vers un transport en commun remplaçant les chevauchées en solitaire. Il faut donc construire des berlines et des calèches pour satisfaire à ce besoin nouveau. Il installe ses ateliers au cœur de sa ville natale [10] et devient une des figures marquantes de la carrosserie de la fin du XVIIIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle. « Il fut le premier, qui de la carrosserie a fait non seulement un art, mais une branche de commerce si intéressante, qu’à peine établi, il occupa un nombre considérable d’artisans, charrons, maréchaux, caissiers, faiseurs de ressorts, mécaniciens, garnisseurs, selliers, peintres, doreurs, fondeurs en cuivre, ciseleurs, etc. [11] ».
9Il s’instaure en chef d’entreprise délaissant les différentes corporations et la rigidité de leur fonctionnement. En avance sur son temps, il crée un modèle d’entreprenariat avec des méthodes de travail performantes. Pour bien gérer la fabrication, il organise ses ateliers en y concentrant tous les métiers de la carrosserie et y rassemblant tous les matériaux. Il héberge ses ouvriers au sein de sa demeure pour une meilleure proximité de travail et s’attache à leur donner une excellente formation. Enfin, il use habilement de requêtes pour obtenir des exemptions de taxes à l’importation afin d’être compétitif pour les prix de ses voitures face à ses concurrents anglais et français. Les souverains européens lui passent commande, parmi lesquels l’impératrice Marie-Thérèse et l’empereur Joseph II, Charles de Lorraine, Gustave III de Suède, l’archiduc Ferdinand, l’archiduchesse Marie-Christine, le grand-duc de Russie, le duc d’Arenberg, le prince de Ligne...
11En 1801, Jean Simons fournit à Napoléon une berline de ville et une berline de campagne mentionnées dans le Registre général des voitures, équipages et harnois et écuries de SM l’Empereur [12]. Les voitures sont décorées avec des sculptures et moulures dorées, quatre glaces peintes en vert et garnies de drap et de coussins doublées en maroquin et les stores à taffetas.
12Les carrosses de Jean Simons sont appréciés par leur grande élégance, leur raffinement et leur confort. Il dote ses voitures de matériaux précieux : cuirs de Russie, soieries et passementeries de Paris, glaces, laques de vide-poches à rabat, petits strapontins, marchepieds dépliables et porte une attention particulière aux suspensions. Son entreprise est prospère : en 1790, Georges Forster indique dans son ouvrage Voyage philosophique et pittoresque sur les rives du Rhin, à Liège, dans les Flandres, le Brabant, la Hollande que l’atelier compte 100 à 125 ouvriers, ce qui faisait de son établissement un des plus importants de tout le pays.
Vue perspective de la fabrique de voitures de Jean Simons Le Jeune à Bruxelles, dessinée par Michel Simons, 1778
Vue perspective de la fabrique de voitures de Jean Simons Le Jeune à Bruxelles, dessinée par Michel Simons, 1778
13Jean Simons épouse, le 30 mars 1761, Anne Pauwels ( ?-1782), fille de négociants bruxellois ; ils ont neuf enfants [13].
14Leur troisième fils Pierre (1767-1847) travaille dans un premier temps avec son père et part se former en Angleterre, autre grand pays réputé pour le savoir-faire de la construction des carrosses. Il épouse le 6 juin 1791, à Londres, Sarah [14], fille de Benjamin Lane, capitaine de vaisseau. À son retour, il crée sa propre société. Il adopte le même dispositif pour l’organisation de ses ateliers que son père et sa réputation égale la sienne. C’est pour cette raison que la ville de Bruxelles lui commande la berline, cadeau pour le Premier Consul. Il réussit à la fabriquer en un mois, ce qui représente un exploit qui étonne Napoléon, les délais étant en général de trois mois.
Pierre Simons (1767-1847)
Pierre Simons (1767-1847)
15Avec le blocus de l’Angleterre, les guerres napoléoniennes, la crise économique de 1810 et la concurrence des carrossiers parisiens, les commandes déclinent. Jean Simons qui, à la mort de sa femme, s’est remarié avec une comédienne française Julie Candeille [15] (1764-1834), fait faillite en 1810.
16De son côté, Pierre réussit à maintenir son activité mais connaît des difficultés financières. En 1821, il écrit au roi Willem Ier des Pays-Bas pour solliciter une aide pour son « usine de voitures [16] ». Le roi lui passe commande d’un « carrosse de gala » pour les cérémonies. Livré en 1825, le « Glazen Koets ou carrosse de verre » doit son nom à son grand nombre de fenêtres et du verre qui protège ses ornements [17]. En 1847, il vend sa société à un fabricant anglais Jones installé en Belgique.
17Son fils prénommé de même Pierre (1797-1843), ingénieur, prolongera sous une autre forme l’activité familiale dans le domaine du transport. Il est en effet le créateur du réseau de chemin de fer belge entre 1831 et 1840. Sa mission a été d’établir des plans des grandes voies de communication qui devaient mettre les différentes parties de la Belgique en rapport entre elles et avec les pays voisins, notamment vers Paris, Ostende, Francfort et Berlin. En 1843, il est nommé directeur de la communauté de l’Union dans les États du Guatemala, dans le cadre de la Compagnie belge de colonisation, société anonyme fondée en 1841 en vue de doter la Belgique d’une première colonie [18]. Il s’embarque sur la goélette Louise-Marie de l’État belge, mais décède le 14 mai 1843. Le navire était alors à la hauteur de Ténériffe ; son corps fut confié à la mer. [19]
18En 1864, Pierre Simons père est honoré par le gouvernement belge, qui fait placer son buste en marbre dans la salle d’attente de la gare du Nord de Bruxelles (aujourd’hui au musée des Beaux-Arts).
Caroline Simons, épouse de Pierre Margaron, général et baron d’Empire
19Née le 31 mars 1775, Caroline est le huitième des neuf enfants de Jean Simons. En 1797, elle épouse Pierre Margaron (1765-1824), qui deviendra lieutenant-général et baron d’Empire.
Portrait de Pierre Margaron par Charles-Aimé Forestier, vers 1823
Portrait de Pierre Margaron par Charles-Aimé Forestier, vers 1823
20Sa carrière débute en 1792 ; il s’engage ans la Légion ardennaise, devient capitaine puis chef de bataillon et passe chef de brigade en 1793 [20]. En 1795, il est adjudant-général, chef de brigade, dans l’armée du Nord, puis passe à l’armée de Sambre-et-Meuse. En 1798, il fait partie de l’armée d’Italie puis est nommé colonel du 1er régiment de Cuirassiers. Blessé par balle à la bataille de Novi, il a la jambe droite cassée à la bataille de Fossano. En 1801, il effectue devant Vérone une charge malgré les forces plus importantes de la cavalerie autrichienne et reprend le village San Massino. En 1803, il devient général de brigade au camp de Saint-Omer et reçoit le grade de commandant de la Légion d’honneur en 1804. Il est blessé à Austerlitz puis en 1806, il suit la campagne de Prusse dans le 4e corps de la Grande Armée. En 1807, il fait partie de l’Armée du Portugal, met en déroute à Leira 20 000 insurgés et leur prend tous leurs drapeaux. En 1808, il rentre en France et prend le commandement du dépôt de cavalerie des Charentes et Deux-Sèvres à Niort. En 1809, il est affecté au 2e corps de l’armée d’Espagne qu’il quitte pour l’armée d’Allemagne ; en route, attaqué à Dunegnalo, il a la jambe gauche cassée et reçoit dix-huit blessures. En 1812, il est muté à l’état-major de la Grande Armée. Pendant la retraite de Russie, il perd tous ses équipements et chevaux à la Bérézina. En 1813, il participe à la campagne de Saxe, devient général de division et gouverneur de Leipzig. En 1814, il est mis en disponibilité et devient inspecteur général de la gendarmerie. Il accepte pendant les Cent-jours une inspection générale puis il fut mis en disponibilité à nouveau en 1815 ; enfin, il redevient inspecteur général de la gendarmerie en 1816. En 1821, il est mis en disponibilité définitivement.
21Commandant de la Légion d’honneur en 1804 et chevalier de Saint-Louis Pierre en 1814, Pierre Margaron est fait baron d’Empire par lettres patentes du 28 janvier 1809. En tant que général d’Empire, son nom inscrit sur le pilier côté est de l’arc de triomphe à Paris.
22Pierre Margaron et Caroline Simons ont fait l’acquisition du château de Beaulieu sur la commune de Joué-Lès-Tours, en Indre-et-Loire [22]. Ils ont eu deux filles, Marie Emma (1803-1883) [23] et Léontine (1811-1864). Le nom de Margaron s’est éteint à sa mort en 1824. Sa tombe est située au cimetière du Père-Lachaise dans la 39e division, 1re ligne, chemin Suchet.
Michel Simons, fournisseur des armées et banquier, mari de Mademoiselle Lange, actrice célèbre
23Michel Simons (1762-1833), l’aîné des fils de Jean Simons, a commencé par travailler dansl’entreprise de carrosses de son père mais il le quitte rapidement et entre dans les affaires pour devenir fournisseur des armées puis banquier [24].
Michel Simons d’après le tableau de Robert Lefebvre
Michel Simons d’après le tableau de Robert Lefebvre
24Il est, selon Louis Bergeron, spécialiste de l’histoire de la banque au XIXe siècle [25], « la figure dominante, dans le groupe des nouveaux capitalistes issus des pays belges et liés à Paris, une incarnation d’un capitalisme […] qui a su épouser la conjoncture de crise et de guerre et faire son profit de toutes les faiblesses de l’État ».
25Michel, bientôt rejoint par son frère cadet Henri, né en 1764, et soutenu par 100 000 livres de fonds de son père Jean Simons, entre en 1780 dans la maison de commerce Simons, Catrice et Cie, à Dunkerque. En 1805, il écrit : « En 1789, j’étais le chef d’une des premières maisons de commerce de Dunkerque, propriétaire et armateur de plusieurs vaisseaux, faisant le commerce des colonies pour mon compte dans sa plus grande étendue, faisant la commission et la banque. J’étais propriétaire de trois habitations à sucre dans les Antilles, où j’avais fait des affaires importantes et un voyage pour mon commerce [26]. »
26En 1791, la maison de Dunkerque est éprouvée par la révolte de Saint-Domingue. Michel abandonne alors sa part dans la société à Henri et s’installe à Paris, où il entre en associé commanditaire dans la société Greffulhe-Montz pour un capital de 200 000 francs. Mais l’entrée des troupes françaises en Belgique à l’automne de 1792 est la véritable origine d’une grande carrière d’affaires. Barthélemy Tort de La Sonde, ancien secrétaire du comte de Guines dans son ambassade à Londres, lié avec Dumouriez, propose à Michel de gérer l’entreprise de la fourniture générale des vivres. Les profits sont énormes et permettent à Michel d’asseoir sa position sociale. Il devient ami avec Camille Desmoulins et Fabre d’Églantine et se rapproche de Talleyrand.
27Ses bénéfices conséquents lui permettent d’acheter le domaine de la Chauvennerie près Ozoir-la-Ferté, en Seine-et-Marne ; il confie l’aménagement du château à François-Joseph Belanger. [27]
Château de la Chauvennerie
Château de la Chauvennerie
28Sous le Directoire, tout en continuant à être fournisseur des armées, Michel Simons monte une opération de spéculation sur les fluctuations du change. Il conçoit d’extraire de guinées d’Angleterre pour alimenter la fabrication de la monnaie française. Il crée le 22 novembre 1796 la société Simons- Werbrouck (son associé banquier belge) et obtient le 14 janvier 1797 un accord avec l’appui discret de Talleyrand et du gouvernement sur les bases suivantes : le ministre des Finances met à disposition de la société pour six mois une somme de 4 millions de francs en numéraire, pour l’extraction de guinées d’Angleterre et achat d’or au Portugal. L’avance de 4 millions devra être remboursée en espèces d’or et d’argent. La société s’engage à extraire d’Angleterre 15 à 20 000 guinées par mois qui lui permettront de faire fabriquer pour son compte, dans les Monnaies de Lille et Bordeaux, des pièces d’or représentant une valeur de 6 millions de francs et il lui sera alloué une prime de 2,5 % sur le montant de toutes les pièces d’or fabriquées. Il lui est accordé aussi la libre exportation de produits alimentaires (froment, seigle, blé, orge…) des neuf départements de la Belgique. Le gouvernement y voit une double raison : nuire à l’Angleterre en lui retirant sa monnaie et un encouragement pour relever l’agriculture dans les départements réunis de Belgique [28]. La fortune de Michel Simons, de par ce genre d’opérations extrêmement risquées aux marges de la légalité – et il y en eut beaucoup d’autres à la suite – s’accroît très rapidement [29].
29En 1797, il rencontre Anne Françoise Élisabeth Lange (1772-1825), une actrice de théâtre très célèbre [30]. Elle est née en 1772. Ses parents sont des artistes désargentés ; elle est très belle et ambitieuse ; elle se fait embaucher à la Comédie française, puis au Théâtre Feydeau ; elle devient la reine du théâtre parisien ; elle lance des modes, mène une vie dissolue avec des amants très riches ; elle s’achète un hôtel particulier au 14 rue Saint Georges. Elle y tient salon ; Talleyrand est un habitué. Elle a une fille, Anne Élisabeth Palmyre, avec un banquier hollandais, Hope ; leur séparation et la garde de l’enfant font les unes de la presse de l’époque. Dans le Miroir du 29 frimaire an V (19 décembre 1796), on peut lire : « Cette affaire si parisienne occupa et divisa les partis tout autant et peut-être davantage qu’une victoire ou défaite de Buonaparte. »
30Talleyrand introduit Michel Simons chez Mademoiselle Lange. Elle le séduit et la liaison affichée alimente la chronique en épigrammes : « Le sieur Simons devant la foule/Veut jouir du luxe étalé/Je conviens que sur l’or il roule/Mais n’est-il pas aussi roulé. »
31Jules et Edmond Goncourt, dans leur ouvrage publié en 1892, Histoire de la société française pendant le Directoire [31], la décriveront ainsi avec leur mordant habituel : « Talma domine l’attention publique ; il est la grande popularité du Directoire, et qui lui dispute les cent bouches de la renommée ? Une femme, une femme maintenant oubliée […], la toute jolie, la toute séduisante, la toute aimable la toute aimée Mlle Lange ! […] Le charmant visage, la bouche plus fraîche qu’une rose et l’adorable taille ! N’est-elle pas la mode même ? Son goût n’est-il pas dictateur ? [...] C’est une dépensière, fondant les millions au creuset de ses caprices […]. Son cœur est une hôtellerie d’où les grandes fortunes de l’époque sont chassées, une fois maigres. Cette vie d’aventures et d’intrigues et de folles dépenses de corps, de cœur et d’argent […] a le dénouement le moins invraisemblable et le plus prosaïque ; Mlle Lange finit comme un vaudeville : elle épouse le carrossier Simons. »
32Simons a hésité à l’épouser à cause de son passé, ses amants, son métier d’actrice. De son côté, Élisabeth décide d’abandonner sa carrière ; les critiques sur son jeu et son âge se font plus de plus fréquentes. Grimod de la Reynière, le directeur du Censeur dramatique, écrit en octobre 1797 : « Dans l’École des pères, Mlle Lange est trop fanée pour jouer le rôle de Rosalie […]. Mlle Lange qui n’a pas encore vingt-sept ans les paraît tout entiers […]. Blâmer son embonpoint, c’est nous faire de nombreux ennemis [32]. » Comme elle est très célèbre ; une campagne de presse s’organise contre son mariage ; dans le journal La petite Poste du 17 janvier 1797, un journaliste accuse Michel Simons de « vouloir s’aliéner cette propriété nationale ». Le mariage a lieu le 24 décembre 1797, à la mairie du 2e arrondissement. Les témoins sont Talleyrand, ministre des Relations extérieures, François de Neufchâteau, l’un des cinq membres du Directoire, Doly, ancien ministre de la Justice, Jean Johannot, citoyen français, et le sculpteur Jean-Denis Antoine. [33]
33Le couple vend l’hôtel particulier de la rue Saint-Georges et achète en 1802 un hôtel situé 16 rue des Victoires, dessiné par l’architecte de la Bourse, Alexandre Brogniart en 1774 pour Mademoiselle Victoire Dervieux, comédienne et danseuse à l’Opéra, et décoré par son mari, le célèbre architecte François-Joseph Bélanger. Néanmoins, en 1802 le couple doit s’enséparer à la demande du Premier Consul, dans des conditions particulières décrites dans une des lettres adressées par les agents secrets de Louis XVIII, publiées avec une introduction et des notes du comte Remacle dans l’ouvrageRelations secrètes des agents de Louis XVIII à Paris sous le Consulat (1802-1803) : Bonaparte et les Bourbons [34].Le comte Remacle cite le chiffre de 157 lettres envoyées entre le 31 mai 1802 et le 7 décembre 1803 par ses correspondants secrets à Louis XVIII en exil en Angleterre. Le but de la correspondance est de renseigner le roi sur les agissements du gouvernement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, sur l’état de l’opinion, sur les possibles changements de régime, en un mot sur la situation politique de la France.
34Voici le texte qui concerne l’affaire de l’hôtel particulier de Michel et Élisabeth Simons, texte sur lequel il faut exercer une certaine vigilance quant à la teneur du récit :
35« Paris, le 28 juillet 1802.
36Le luxe et le despotisme de la famille Bonaparte vont toujours croissant […]. Voilà le plus grand trait de despotisme consulaire. Madame Simons, ci-devant Mademoiselle Lange, actrice du théâtre français, acheta il y a environ quatre ans […] une charmante habitation de la rue Chantereine [35], qui fut autrefois bâtie par Mademoiselle Dervieux. L’élégance, la commodité, les recherches de cette maison étaient assez connues. Monsieur et madame Simons y ont fait encore des embellissements et des dépenses nouvelles. Or, il est advenu qu’un beau matin, le Premier Consul en personne s’est transporté chez Madame Simon et, après les compliments et les apologies d’usage, lui a proposé de céder sa maison telle qu’elle est avec tous ses meubles et sans ôter un clou, à Madame Louis Bonaparte qui mourait de l’avoir. Madame Simons, un peu étonnée, répondit qu’elle n’avait rien à refuser au Premier Consul ; elle a cependant ajouté que le sacrifice de sa maison lui serait extrêmement pénible […]. Le Premier Consul n’a pas pu nier la vérité de ces observations, mais n’en a pas moins insisté sur sa demande sans donner d’autres raisons […] que le vif désir de sa belle-sœur qui était grosse. Il a fallu que Madame Simons cédât [...]. On ajoute que Monsieur Simons ne s’est pas soumis avec autant de promptitude et a voulu consulter Talleyrand, mais l’habile ministre ne lui a donné d’autre conseil que de céder comme sa femme à l’impérieuse nécessité. »
37Le couple acquiert alors un hôtel particulier situé 17 rue de la place Vendôme et emménage ensuite dans l’hôtel d’Argenson, à l’angle de l’avenue de Marigny et du faubourg saint-Honoré, où il mène grand train. Le 8 avril 1806, ils se rendent à un bal aux Tuileries à l’occasion du mariage de la princesse Stéphanie de Beauharnais avec le prince électoral de Bâle, Charles Louis Frédéric. Dans son ouvrage Mémoires sur l’impératrice Joséphine, ses contemporains, la cour de Navarre, paru en 1828, Georgette Ducrest, nièce de Madame de Genlis et proche de Joséphine, avec qui elle partage, après le divorce, la vie quotidienne à la Malmaison et au château de Navarre en Normandie, décrit la rencontre d’Élisabeth Simons et de l’Empereur, alors que Napoléon salue les dames présentes au bal [36] :
38« Il salue madame Charpentier, … la femme qui suivait était éclatante, tant par sa beauté que la quantité de ses diamants dont elle était surchargée. L’Empereur en parut frappé et s’adressant à elle avec un sourire :
- Qui êtes-vous madame ?
- Sire, répondit-elle en minaudant, je suis Madame Simons.
- Ah oui, je sais…, dit l’Empereur et il la quitta en éclatant de rire.
40Cette Madame Simons avait été fort connue sous le nom de Mademoiselle Lange, étant actrice à la Comédie française. Sa délicieuse figure avait séduit Monsieur Simons, riche carrossier, devenu banquier, qui l’épousa. Napoléon n’oubliait rien ; il se souvint probablement de l’histoire du fameux portrait peint par Girodet qui causa la gaîté qu’il avait témoignée en apprenant son nom. »
41En effet, pour faire une surprise à son mari, Élisabeth Lange commande son portrait à Louis Girodet, qui l’a déjà représentée en Vénus [37]. Girodet expose l’œuvre au Salon de l’an VII (1799). Mécontente du tableau, Élisabeth manifeste sa mauvaise humeur. Girodet, irrité, retire au bout de deux jours sa toile et la découpe en lanières. Il fait parvenir les morceaux à Michel Simons. Deux jours avant la clôture du Salon, Girodet remplace sa première œuvre par un tableau satirique, intitulé Danaé fille d’Acrise [38]. Le tableau fait scandale : Mademoiselle Lange, très reconnaissable, est représentée complètement nue et assise ; un Amour soutient devant elle une draperie sur laquelle tombent des flots d’or. Danaé tient un miroir, celui de la Vérité, dans lequel elle évite de se regarder. Un autre Amour la regarde ayant pour lorgnette un louis d’or. Au bas du lit, une souricière de laquelle s’efforce en vain de sortir un bouc chargé d’énormes cornes, l’œil fermé par une pièce d’or. À droite, l’aigle de l’amant de la fille d’Acrise, parodié sous la forme d’un dindon, presse la foudre céleste d’une griffe sur laquelle on voit briller l’anneau nuptial.
42La foule se presse devant le tableau et les commentaires ne manquent pas. Le tableau est rempli de symboles. Élisabeth y est dépeinte en femme légère recueillant des pièces d’or, tandis que le dindon figure son mari, Michel Simons. L’un de ses anciens amants, Leuthraud de Beauregard, est portraituré en masque grotesque, une pièce d’or enfoncée dans l’œil (allusion à son nom). L’affaire fait grand bruit, largement repris par la presse. Le Journal de Paris se montre très sévère pour Girodet [39] qui s’excuse, mais le mal est fait.
Portrait de Mademoiselle Lange, la nouvelle Danaé, Anne-Louis Girodet, 1797
Portrait de Mademoiselle Lange, la nouvelle Danaé, Anne-Louis Girodet, 1797
43Avec l’avènement de l’Empire, les fournisseurs des armées sont mis en difficulté par le gouvernement et le blocus avec l’Angleterre entraîne de nombreuses faillites ; les affaires deviennent difficiles pour Michel Simons. En juillet 1806, le gouvernement lui demande une justification sur ses comptes de fournitures, que le Conseil de liquidation n’a pas approuvés. Une supplique à l’Empereur reste sans réponse. En vain propose-t-il de verser 500 000 francs « pour demeurer quitte de toute recherche ultérieure. ». Sur rapport de Defermon, directeur de la Dette publique, un décret du 21 septembre 1808 contraint Michel et son frère Henri à verser un million en 5 % avant le 1er janvier 1809. Michel met en vente tous ses biens immobiliers, qui se montent en théorie à plus de 3 millions de francs, mais il ne les obtient pas et fait faillite en novembre 1810. Ruiné, il part s’installer dans la maison familiale à Bruxelles [40].
44Élisabeth Lange récupère de son côté ses avoirs en faisant une séparation de biens d’avec son mari. En 1817, elle achète la propriété de Bossey, dans le canton de Vaud, près du Lac Léman.
45Elle mourra en 1825 et Michel Simons, en 1833.
Le château de Bossey, dans le canton de Vaud
Le château de Bossey, dans le canton de Vaud
Épilogue
46En 1872, Humbert, le directeur des Folies-Parisiennes de Bruxelles, suggère à Charles Lecocq (1832-1918) de situer sous le Directoire l’intrigue de l’ouvrage qu’ils préparent. Cette époque n’a jamais été traitée en opéra-comique. Deux personnages historiques, Mademoiselle Lange et Ange Pitou, entourent les héros imaginaires, Madame Angot et sa fille Clairelle. À l’époque de la Régence, le patronyme de Madame Angot avait été attribué au personnage de la femme du peuple subitement enrichie et évoluant dans le beau monde avec ses manières, une société où régnaient les spéculateurs comme Michel Simons. La Fille de Madame Angot reçoit un accueil triomphal à Bruxelles et à Paris, à sa création en 1873. L’œuvre sera reprise des années durant et reste un incontournable de l’opéra-comique. En 1935, Jean Bernard-Derosne réalisera le film avec Arletty. En mai 1936, Élisabeth est à nouveau à l’honneur dans un feuilleton, Mademoiselle Lange comédienne et merveilleuse, par Pierre Colière, qui raconte sa vie et évoque Michel et Jean Simons. Il paraît chaque jour pendant trois mois jusqu’en juillet 1936 dans le journal L’Homme libre, créé par Clemenceau en 1913. Ainsi le souvenir d’Élisabeth à travers l’opérette, le feuilleton, l’ouvrage de Jean Stern [41] restera vivant jusqu’en les années 1930.
47Mademoiselle Lange, si célèbre à son époque et totalement ignorée aujourd’hui, est rejointe dans cet oubli par les membres de sa famille Jean, Pierre, Michel Simons et Pierre Margaron qui eurent eux aussi des destins singuliers.
48Ainsi resurgit pour un temps l’histoire d’une famille dans l’oubli du temps.
Notes
-
[1]
Catherine Romelaere, Carrosses et carrossiers en Belgique aux XVIIIe et XIXe siècle, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004.
-
[2]
Catherine Romelaere, Carrosses et carrossiers en Belgique aux XVIIIe et XIXe siècle, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004.
-
[3]
Pierre Simons (1767-1847), fils de Jean Simons (1735-1822), célèbre carrossier à Bruxelles.
-
[4]
A.-J.-B. Simonnin,Histoire du voyage du Premier Consul, en l’an XI, dans les départements de la ci-devant Belgique, Paris, Jusseraud, an XII ; voir aussi V.R. Barbet du Bertrand, Voyage du Premier Consul à Bruxelles par Mr Barbet,Bruxelles, Weissenbruch, an XI.
-
[5]
A. Simonnin, op. cit.
-
[6]
Thierry Lentz (dir.), Le sacre de Napoléon, Paris, Nouveau monde éditions, 2003.
-
[7]
Collection de Vinck, département des Estampes et de la photographie, BNF.
-
[8]
Chantal Waltisperger, « La mystérieuse voiture 348 », dans Revue Napoléon, n° 11, décembre 2013, p. 72-73.
-
[9]
Archives nationales, O/2/149, n° 99. Voir aussi le catalogue de l’exposition Roulez carrosse, Paris, 2012, éditions Skira/Flammarion.
-
[10]
Dictionnaire biographique des Belges, 1842 ; www.1789-1815.com/p_simons.htm
-
[11]
C. Romelaere, op. cit.
-
[12]
AN, O/2/83, grand in-folio, berline de ville, Simon de Bruxelles, an IX [1801] et berline de campagne, Simon, an IX [1801].
-
[13]
Michel Jean (30 mai 1762 - 30 janvier 1833), Henry (23 janvier 1764- ?), Charles (18 juillet 1865- ?), Pierre (15 septembre 1767 - 27 mai 1847), Thérèse (26 octobre 1768- ?), Marie (26 octobre 1771- ?), Julie (8 janvier 1874- ?), Caroline (1775 - ?), Anne-Françoise (14 septembre 1776 -décembre 1776).
-
[14]
Portraits de Pierre Simon et Sarah Lane : http://www.patrimoine-frb.be/collection/portrait-du-carrossier-pierre-simons-et-de-son-epouse-sarah-lane
- [15]
-
[16]
Les Archives nationales néerlandaises conservent la lettre.
-
[17]
Il a servi lors des noces des deux futures reines, Juliana et Beatrix en 1937 et 1966 ; il a été restauré en 2015.
- [18]
- [19]
-
[20]
Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l’Empire, 1792-1814, Paris, G. Saffroy, 1971.
-
[21]
Ecartelé : au 1er, d’or à une cuirasse au naturel, colletée, orlée et frangée de gueules ; au 2e, des barons militaires ; au 3e, d’or au sautoir engrelé d’azur ; au 4e, de sable au cheval gai et galopant d’or.
-
[22]
Dictionnaire géographique, historique et biographique d’Indre-et-Loire et de l’ancienne province de Touraine,par Carré de Busserolle et Jacques-Xavier, t. I, Tours, Rouillé-Ladevèze, 1878-1884 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2100400/f180.item.r=BEAULIEU
-
[23]
Emma, mariée à Achille Valentin Triquet, baron de Triqueti, décédée au château de Pertuis à Conflans-sur-Loing. Léontine, mariée à Alphonse, comte de Garempel de Bressieux (1802-1881).
-
[24]
Les papiers professionnels et privés de Michel Simons sont conservés aux Archives générales du Royaume de Belgique.
-
[25]
Louis Bergeron, Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l’Empire, Paris, École des hautes études en sciences sociales, 1978.
-
[26]
AN, lettre au président de la Cour d’appel de Paris, 1er thermidor an XIII. Saisie Simons, XIII-2, Archives de l’État en Belgique.
-
[27]
Le château a été rasé en 1946, sauf deux pavillons d’entrée.
-
[28]
Archives générales du Royaume de Belgique, carton 5.
-
[29]
L. Bergeron, op. cit.
-
[30]
Jean Stern, Un brasseur d’affaires sous la Révolution et l’Empire : le mari de mademoiselle Lange, Michel-Jean Simons, 1762-1833, Paris, Plon, 1933 ; voir aussi https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/mlle-lange#
-
[31]
Edmond et Jules de Goncourt, Histoire de la société française pendant le Directoire, Paris, G. Charpentier, 1892. http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb340287246
-
[32]
J. Stern, op. cit.
-
[33]
Georges Lacour - Gayet, Talleyrand : 1754-1838, vol. 4, Paris, Payot,1928-1934 ; http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9771452v/f68.image.r=michel%20simons%20banquier?rk=107296;4
-
[34]
Relations secrètes des agents de Louis XVIII à Paris sous le Consulat (1802-1803) : Bonaparte et les Bourbons, publiées avec une introduction et des notes par le comte Remacle, Paris, Plon, Nourrit et Cie, 1899 ; http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6263809r/f11.item
-
[35]
Devenue rue de la Victoire, Hortense habitait au n° 6 ; l’hôtel des Simons était situé au n° 16.
-
[36]
Georgette Ducrest, Mémoires sur l’impératrice Joséphine, ses contemporains, la cour de Navarre, Paris, Ladvocat, 1828.
-
[37]
Le tableau se trouve au Museum der blende Kinte, Leipzig.
-
[38]
Le tableau se trouve au Mineapolis Institute of Arts.
-
[39]
Henri Lyonnet, Les Comédiennes, De La Vie au dix-huitième siècle, vol. 4, Paris, Éditions Marcel Seheur, 1930. dictionnaire/fr/Anne-Françoise-Élisabeth_Lange/Henri_Lyonnet
Consulter aussi https://www.abbe-raynal.org/images/dossier-enseignant-girodet-raynal.pdf -
[40]
J. Stern, op. cit.
-
[41]
J. Stern, op. cit.