Cet article interroge les différentes pratiques cycliques de Vincent d’Indy et détaille les diverses modalités de leur mise en œuvre. D’une part, la dimension cyclique de certaines partitions demeure implicite ou cachée lorsque les pièces ne comportent aucune indication et que leur titre lui-même reste muet à ce sujet. D’autre part, on trouve diverses formes de paratexte, allant jusqu’à une indication thématique ou un véritable texte analytique précédant la partition. On interrogera spécifiquement les raisons d’indiquer des formes cycliques, que ces raisons soient positives et destinées à orienter favorablement l’audition, voire le jugement esthétique, ou qu’elles soient négatives. Dans ce dernier cas, on se demandera si leur but est de détourner l’analyse de certains paramètres et, en particulier, de permettre au compositeur de voiler sa réelle liberté compositionnelle. Ce faisant, la place particulière des trois quatuors à cordes de d’Indy apparaîtra.
Cyclical Praxis and Compositional Freedom in the Work of Vincent d’Indy
This article examines the various cyclical practices of Vincent d’Indy, and illuminates the diverse ways in which these practices are used. In some instances, the cyclical nature of certain works is implicit or hidden without any indication in the title or score, yet in other instances various forms of paratext exist that range from a thematic reference to a specific analytical text that precedes the score. There are a number of positive and negative reasons for the use of cyclical forms. For instance, cyclical forms could be intended to positively impact our perceptions and aesthetic judgements of the music in a favourable way. Contrary to this, however, the question arises of whether cyclical forms are used to divert the analysis from certain parameters and to enable the composer to disguise his true compositional freedom. With this consideration in mind, this article asserts that d’Indy’s three string quartets hold particular significance.