Mouvements 2001/4 no17

Couverture de MOUV_017

Article de revue

À propos du genre

Pages 160 à 164

Notes

  • [1]
    C. Delphy, Close to Home, University of Massachusetts Press, London, Hutchinson & Cambridge, 1984.
  • [2]
    Travail, Genre et Société, n°4, octobre 2000, L’Harmattan.
  • [3]
    Ibid.
  • [1]
    Op. cit., p.199.
  • [2]
    J. Butler, Gender trouble, New York, Routledge, 1990.
  • [3]
    J. Butler, Bodies that matter, New York & London, Routledge, 1993.
  • [4]
    M.-H. Bourcier, Q comme Queer, Lille, Cahiers Gai Kitsch Camp, 1998.
  • [5]
    M.-H. Bourcier, Queer Zones…, op. cit., p.21.
  • [6]
    Ibid., p.184.
  • [7]
    Idem, p.187.
  • [8]
    Idem, p.184.
  • [9]
    Idem.
  • [10]
    B. Preciado, Manifeste Contra-sexuel, Balland, 2000.
  • [11]
    M.-H. Bourcier, Queer Zones…, op. cit., p.14.
  • [12]
    Ibid., p.25.

Christine Delphy, L’ennemi principal, Syllepse (Nouvelles questions féministes), tome 1 : Économie politique du patriarcat, 1998, 293 p., 130 FF (19,82 Euros) ; tome 2 : Penser le genre, 2001, 389 p., 150 FF (22,87 Euros).

1 Les études de genre accèderaient-elles enfin à un début de reconnaissance en France ? On peut en tout cas saluer la publication, cette année, de plusieurs textes importants, déjà anciens ou plus récents, traduits de l’anglais (comme La pensée straight de Monique Wittig, publié aux États-Unis en 1992 et rendu accessible en français par les éditions Balland) ou écrits en français, tels les deux ouvrages présentés ici. Au-delà de leur affiliation commune aux études de genre, L’ennemi principal de Christine Delphy et Queer zones de Marie-Hélène Bourcier se situent cependant dans deux perspectives théoriques tout à fait différentes.

2 On ne devrait pas avoir à présenter Christine Delphy, dont les deux tomes de L’ennemi principal rassemblent l’essentiel de la contribution à la théorie féministe depuis 1970, avec des notes actualisées, chacun des recueils s’ouvrant par une préface ou un avant-propos synthétique et consistant. Sociologue au CNRS, Christine Delphy est l’une des plus importantes théoriciennes féministes françaises. Elle a appartenu dès 1968 au groupe Féminin-masculin-avenir (devenu en 1969 Féminisme-marxisme-action), lequel a participé, à l’automne 1970, à la fondation du Mouvement de libération des femmes. Elle a fondé et dirige la revue Nouvelles questions féministes. Ses travaux sont largement reconnus et ont exercé beaucoup d’influence, y compris à travers les controverses qu’ils ont suscitées, dans les milieux académiques et universitaires anglo-saxons – bien plus qu’en France : ainsi, bon nombre des articles contenus dans L’ennemi principal sont parus en anglais dès 1984, dans le recueil Close to Home[1].

3 Pour beaucoup de militantes qui s’efforçaient péniblement, dans les années soixante-dix, de concilier appartenance à une organisation d’extrême gauche (conditionnée par l’observance d’une orthodoxie marxiste sévèrement délimitée) et adhésion au mouvement des femmes, l’apport de Christine Delphy a été salutaire. Elle critiquait sans concession l’impuissance de l’analyse du mode de production capitaliste à rendre compte de l’assujettissement des femmes, considéré comme une « oppression » « secondaire » par rapport à l’« exploitation » « principale » dans le cadre du salariat, donc l’improbabilité de perspectives d’émancipation subordonnées à une révolution telle que la concevait l’extrême gauche héritière de Marx et de Lénine. Elle proposait une approche des relations hommes/femmes en termes de rapports sociaux de production – un féminisme matérialiste. Il faut bien avouer le plaisir pris à la re/lecture de textes à la fois audacieux et rigoureux, d’une écriture limpide, mais aussi dans un style adapté à la rhétorique naïve mais impitoyable des polémiques de ces années-là, opposant un humour dévastateur et jubilatoire aux mises en demeure péremptoires de « Nos amis » (les hommes féministes qui savent mieux que nous où sont nos intérêts). Aujourd’hui que nos perspectives révolutionnaires se sont dramatiquement éloignées et que la référence au marxisme a dû se résoudre à plus de modestie, les objections que lui ont opposées les « marxistes révolutionnaires » ont souvent pris un bon coup de vieux. La lecture des recueils de Delphy illustre en revanche la façon dont le patient travail de déconstruction et d’élaboration de la critique féministe matérialiste du patriarcat a, lui, en quelques dizaines d’années, contribué à une révolution – épistémologique.

Le patriarcat, cadre de l’oppression spécifique des femmes

4 Au départ de la contribution théorique de Delphy, il y a donc l’identification de l’oppression des femmes comme une subordination spécifique, dont il faut rendre compte par un système de rapports sociaux spécifiques, définissant des groupes en fonction de leur place dans un processus de production : ce sera le mode de production domestique, ou patriarcal, et la définition des femmes comme classe sociale. Cela suppose d’historiciser, pour les déconstruire, la définition de la famille comme séparée de la sphère de production, l’équation entre économie et marché, la mise au premier plan des rapports affectifs dans la définition des relations familiales ; et donc la séparation entre public et privé. Delphy démonte les mécanismes de l’extorsion de travail – qui a une valeur, puisqu’on peut acheter son équivalent à une femme de ménage, un traiteur, un teinturier etc. – dans le cadre domestique, extorsion qui ne prend nullement fin lorsque les femmes deviennent salariées à l’extérieur. Tollé chez les marxistes rigides aux yeux desquels ne sauraient coexister plusieurs modes de production et qui classent les femmes dans la même catégorie sociale que leur homme – père ou conjoint. Le patriarcat (système de rapports sociaux hiérarchiques), et non les hommes (groupe social dont la constitution est postérieure à celle de la hiérarchie) est donc « l’ennemi principal » à combattre. Aucun rapport conjugal hétérosexuel ne paraît pouvoir échapper à cette structure sociale dominante.

5 On peut quand même se demander si ce mode de production rend compte de l’oppression de toutes les femmes. Delphy explique que c’est sur leurs revenus que les femmes mariées qui exercent un emploi rémunéré au-dehors doivent payer les services tels que femme de ménage, garde des enfants. Mais comment intégrer les femmes, même minoritaires, qui vivent seules et convenablement d’un emploi rémunéré dans ces rapports de classe ? Par ailleurs, toute l’oppression des femmes ne s’explique pas par l’extorsion de travail, qui ne rend pas compte de la façon dont les représentations dominantes (du corps, de l’amour hétérosexuel, de l’amour maternel…) entretiennent les sentiments de culpabilité et la dévalorisation de soi. Delphy l’admet d’ailleurs dans la préface du tome 2 – nourrie d’une controverse avec Clémentine Autain, Sylvie Chaperon et Étienne Balibar [2].

Une épistémologie antinaturaliste

6 Un autre apport majeur de Delphy à la théorie féministe est de contribuer au démantèlement de tout le discours essentialiste sur le caractère prétendument naturel de la « différence des sexes ». Il n’y a pas de nature – sinon celle construite par les sociétés : division de l’humanité entre « hommes » et « femmes », évidence du rapport hétérosexuel et de sa finalité reproductive ne sont donc pas « données » et ne sauraient dès lors justifier nulle résignation à quelque répartition des rôles, a fortiori à quelque hiérarchie, que ce soit. Mais aucune revendication d’une sphère proprement féminine non plus. Cela veut dire que d’autres formes d’identité, de relations, d’organisation sociale sont possibles.

7 En cherchant à rendre compte de la division entre hommes et femmes sans en référer à la « nature », Delphy a contribué à l’émergence du concept de genre – mais sans renier le caractère social de son analyse de rapports toujours soumis à une hiérarchie : elle s’est défiée du « tournant culturel » et pense que la multiplication indéfinie des genres suggérée par des féministes américaines comme Butler affecterait la visibilité des rapports de domination. Puis elle en est arrivée à un renversement de perspective étourdissant, voire angoissant : c’est le genre qui crée le sexe, et non l’inverse – du concept de classe au concept de genre, la hiérarchie précède la division.

Pour une cohérence entre théorie et action politique

8 Delphy conçoit toujours son travail théorique comme contribution à une entreprise de transformation sociale. Elle s’est donc impliquée dans les débats de stratégie politique qui ont traversé le mouvement des femmes.

9 C’est dans ses travaux sur l’économie politique du patriarcat qu’elle a puisé ses arguments majeurs en faveur d’un mouvement de femmes non-mixte – l’un des grands points de divergence avec les féministes trentenaires d’aujourd’hui [3]. Les relations individuelles entre hommes et femmes, dans la société patriarcale, ne peuvent se développer « sur un îlot » qui échapperait aux normes et aux rapports dominants. Si la hiérarchie entre genres précède la construction des genres, l’homme le plus sincèrement féministe, qui arriverait à établir avec sa mère, ses sœurs, sa compagne, ses filles, ses amies les relations les plus égalitaires qui soient, n’échapperait pas, par exemple, au fait de se trouver en position dominante sur le marché du travail. C’est un rapport de forces collectif que le mouvement des femmes doit combattre.

10 De même, c’est conformément à ses positions théoriques que Christine Delphy se refuse à l’alliance à des fins politiques, fussent-elles « justes », entre universalistes et différentialistes. Elle a pointé l’incohérence qui a consisté à revendiquer la parité en prenant pour acquis incontestable que l’humanité est divisée en deux groupes, les hommes et les femmes, et estime qu’avoir obtenu satisfaction à ce prix affaiblira, à long terme, la composante universaliste du mouvement féministe.

11 C’est du reste cette tension, au sein du mouvement des femmes, entre deux courants qui ne veulent en réalité pas la même chose, l’universaliste et le différentialiste, qui lui semble rendre compte de la faiblesse de ses acquis. Constat pessimiste qui évoque les développements de Joan Scott dans La citoyenne paradoxale.

12 Que le nom de Delphy ne soit pas plus connu, que ses travaux n’aient pas eu, du moins en France, la diffusion à laquelle ils doivent prétendre, est un symptôme de l’absence de mémoire dont souffre le mouvement des femmes. Reste à espérer que la publication de L’ennemi principal contribuera à réparer cette injustice. •
Irène Jami

Marie-Hélène Bourcier, Queer Zones : politiques des identités sexuelles, des représentations et des savoirs, Balland, 2001, 247 p., 110 FF (16,77 Euros).

13 Pour traduire « Queer » de l’anglais au français, il faudrait que « les crachats se transforment en fleurs », explique Marie-Hélène Bourcier qui traduit littéralement « Queer » en ces termes : « ordure, taré, anormal, gouine, trou du cul, malsain, vraiment bizarre [1] ». Les militants gays et lesbiens américains se sont en effet réappropriés l’insulte à la fin des années quatre-vingt et l’ont reconnotée positivement pour afficher sur le mode parodique leur identité sexuelle et sexuée en prônant les mouvements transsexuels, transgenres et le transvêtisme, ainsi que la multiplication des genres. Ce mouvement est relayé au début des années quatre-vingt-dix par les études universitaires postmodernes, au point d’occuper aujourd’hui une place théorique majeure dans le champ des études sur les genres aux États-Unis. Se réclamant de Michel Foucault et Jacques Derrida, ainsi que de la théoricienne d’un lesbianisme radical, Monique Wittig, et de l’anthropologue Nicole-Claude Mathieu, les théoricien(ne)s queers remettent en question la notion de sujet, d’hétéronormativité, de stabilité des identités masculines et féminines, et des identités sexuelles. Judith Butler, philosophe de formation, professeur à Berkeley, auteur de Gender trouble[2] et de Bodies that matter[3], encore non traduits en France, constitue la figure de proue du mouvement.

14 En France, Marie-Hélène Bourcier est la première à se réclamer des « Queer Studies » américaines et à les diffuser largement sur la scène universitaire : normalienne, docteur en sociologie, elle est l’initiatrice du premier séminaire français sur le Queer en 1997, le « zoo », publié sous le titre de Q comme Queer[4] en 1998. En 2001, elle traduit Straight mind de Monique Wittig, un classique des études de genre aux États-Unis, sous le titre de La Pensée straight aux éditions Balland et publie dans le même temps Queer Zones afin de promouvoir un autre savoir, un « contre-savoir » sous une autre forme.

15 Queer Zones est ainsi conçu comme une « boîte à outil où l’on trouve des analyses, des références, des cartes, des pieds-de-biche, des godes, des ouvre-boîtes [5] ». L’ouvrage semble de prime abord anticonformiste et anti-universitaire, et il l’est à bien des égards. Marie-Hélène Bourcier autorise en effet le lecteur à « zapper » et à lire le texte transversalement. L’audace du texte réside surtout dans le style (à la fois théorique et « cul », pour reprendre l’expression même de Marie-Hélène Bourcier) et les sujets abordés (Baise-moi, le film porno, plus exactement « post porn », le sadomasochisme, la sexualité lesbienne, les butchs, etc.), qui contrastent avec la plupart des textes théoriques français et américains sur les genres et la sexualité. En produisant un texte hybride échappant à toute catégorisation, Marie-Hélène Bourcier applique à la lettre le principe queer d’absence de hiérarchisation entre les genres – littéraires, théoriques, militants, sexués et sexuels – et entre les sujets. La théorie queer ne fait donc pas l’objet d’un exposé généalogique et théorique en bonne et due forme. Elle est disséminée au fil des pages, pour être finalement résumée dans le dernier chapitre. Ce refus de toute explication liminaire s’assortit cependant d’un réel souci d’éclairer le et la néophyte en matière de théorie queer et de culture gaie et lesbienne. Les notes explicatives en bas de page abondent, l’ouvrage se clôt sur une précieuse bibliographie et par un sommaire des noms propres et des concepts usités. Fondamentalement pédagogique, ce texte est extrêmement précieux, en l’absence d’ouvrage consacré aux théories théories queers américaines. L’invisibilité éditoriale des théories queers dans le champ éditorial français n’est pas seulement imputable aux inévitables délais de traduction des textes anglophones en général, et en particulier sur les genres et la sexualité, elle est scientifiquement justifiée par la plupart des théoricien(ne)s féministes françaises qui diffèrent des orientations récentes de leurs homologues américaines. Les inspiratrices françaises du mouvement Queer ne se reconnaissent pas dans celles et ceux qui se réclament d’elles outre-Atlantique. Christine Delphy et Nicole-Claude Mathieu sont matérialistes : elles complètent la théorie marxiste de l’exploitation en précisant que le système capitaliste repose sur l’appropriation par les hommes du travail gratuit des femmes, elles insistent sur le fondement économique des rapports sociaux de domination entre les hommes et les femmes, tandis que Judith Butler, Teresa de Lauretis, David Halperin, ainsi que Marie-Hélène Bourcier préfèrent au concept marxiste d’oppression et de domination le concept foucaldien de relation de pouvoir qui « n’est pas l’apanage des possédants ou des dominants [6] ». Les théoriciennes françaises constituent les femmes en sujets politiques et militent pour la révolution de cet état de domination par une libération, alors que les théoricien(ne)s queers refusent de se rallier à une vison trop unie et hétérocentrée de la lutte pour l’amélioration de la condition féminine, au nom de la pluralité « des » femmes en termes de classe, race, orientations sexuelles et identités sexuées. Monique Wittig, désignée par Teresa de Lauretis et Marie-Hélène Bourcier comme inspiratrice du Queer, défend par exemple dès les années quatre-vingt l’idée que les lesbiennes ne sont pas des femmes. Comment rejoindre dès lors ledit mouvement des femmes ? Les auteurs queers proposent donc un « abandon du modèle émancipationniste [7] », au profit d’une politique de résistance au pouvoir qui passe, entre autres, par un « retournement des discours disciplinaires [8] », « l’appropriation créative et la resignification, l’appropriation et la théâtralisation [9] » selon David Halperin et la monstration du caractère performatif des genres selon Judith Butler. Les féministes matérialistes françaises, mais aussi les féministes américaines déplorent que la critique politique queer se limite à une critique symbolique des représentations, néglige les conditions matérielles de l’oppression, n’obtient pas de résultats concrets et, du même coup, fragmente la lutte des femmes. Les féministes françaises et américaines accusent enfin les adeptes du « drag » (drag queens et drag kings), de la transsexualité, du sadomasochisme lesbien d’inverser les codes et les relations de domination masculine sans pour autant en détruire les fondements. Marie-Hélène Bourcier leur répond dans son ouvrage qu’il n’y a pas de haute et basse politique, qu’elle n’entend pas contribuer à la défense des femmes en tant que femmes, dans la mesure où nous sommes tous potentiellement des « trans » – des transgenres et des travestis –, et que la performativité et le retournement des codes diffusent efficacement l’idée que les genres sont des catégories mobiles et construites.

16 Si Marie-Hélène Bourcier marque clairement ses distances avec une tradition théorique française, elle ne se prononce pas, en revanche, sur son positionnement exact dans le champ des théories queers américaines. Le texte est un palimpseste, couvert de notes, de citations, de références cryptées aux unes et aux autres, sans attaque ou critique frontale des théoriciens queers contemporains. Beatriz Preciado, préfacière de Queer Zones et auteur du Manifeste Contra-sexuel[10], lui-même préfacé par Marie-Hélène Bourcier, tente d’établir la singularité de sa pensée : « La soi-disant queerisation des maîtres de la philosophie française entreprise par les divas et les playgays Américains a eu un prix. Elle s’est traduite par un abandon, entre beaucoup de choses, du côté impur, trash, in your face, de la profération queer [11] ». Marie-Hélène Bourcier s’attaque en effet volontairement à des sujets esthétiquement et universitairement marginaux. Elle analyse ainsi le film Baise-moi qui promeut la figure de la « femme butch (masculine) » active, éminemment « menaçante, parce qu’elle renvoie en miroir à une forme de violence dont les hommes sont habituellement les sujets et non les objets [12] ». Elle dénonce le silence des histoires de l’homosexualité qui font l’économie de la lesbienne butch dans leurs études. Elle démontre que le S/M est une pratique sexuelle contractuelle qui prône l’équation suivante : « pouvoir = confiance ». En tant que sociologue, elle invoque un autre rapport au savoir qui ne sépare pas le corps et l’esprit. Lors d’une enquête sur le VIH dans une station balnéaire grecque, elle a eu des relations sexuelles non planifiées avec certaines de ses interviewées et considère que cela fait « partie du terrain, au même titre que les autres types d’interactions qui ont pu se produire lors de cette recherche ». Selon Beatriz Preciado, Marie-Hélène Bourcier ne tombe pas dans le piège du « tout est langage, y compris le corps » des théoriciens queers. Dans sa volonté de savoir, Marie-Hélène Bourcier est loin d’ignorer le corps – au point de mettre en jeu son propre corps. Quelle relation établit-elle cependant entre corps et langage ? Quelles sont les conditions sociales de production d’un corps queer ? •
Geneviève Pruvost

Notes

  • [1]
    C. Delphy, Close to Home, University of Massachusetts Press, London, Hutchinson & Cambridge, 1984.
  • [2]
    Travail, Genre et Société, n°4, octobre 2000, L’Harmattan.
  • [3]
    Ibid.
  • [1]
    Op. cit., p.199.
  • [2]
    J. Butler, Gender trouble, New York, Routledge, 1990.
  • [3]
    J. Butler, Bodies that matter, New York & London, Routledge, 1993.
  • [4]
    M.-H. Bourcier, Q comme Queer, Lille, Cahiers Gai Kitsch Camp, 1998.
  • [5]
    M.-H. Bourcier, Queer Zones…, op. cit., p.21.
  • [6]
    Ibid., p.184.
  • [7]
    Idem, p.187.
  • [8]
    Idem, p.184.
  • [9]
    Idem.
  • [10]
    B. Preciado, Manifeste Contra-sexuel, Balland, 2000.
  • [11]
    M.-H. Bourcier, Queer Zones…, op. cit., p.14.
  • [12]
    Ibid., p.25.

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