Avec l’impact des changements climatiques et la fonte de la banquise, la région de l’Arctique est devenue un sujet d’actualité internationale. Cet intérêt grandissant est reflété par les discours des médias sur l’abondance présumée de ses ressources naturelles, sur les enjeux de souveraineté et sur l’ouverture possible de nouvelles routes maritimes, présentée comme le moteur principal de l’intérêt des pays d’Asie orientale pour l’Arctique (Grupta 2009 ; Holmes 2008 ; Lasserre 2010 ; Cima et Sticklor 2014 ; Sun 2014). L’intérêt pour la région ne se limite pas aux pays directement concernés. D’autres pays y voient également un enjeu géostratégique et sont parfois décrits comme nourrissant des convoitises à l’endroit de l’Arctique. Par exemple, le Japon, qui n’est pas une État riverain de l’Arctique, a récemment déclaré être concerné par les problèmes et les mutations de cette région du monde, surtout en ce qui concerne le développement du transport maritime et des activités de pêche dans les eaux arctiques.
La Chine, qui n’a pas non plus d’accès géographique direct sur l’Arctique, a adopté une attitude très prudente et en apparence passive par rapport à cette région du monde (Ministry of Foreign Affairs of the People’s Republic of China 2010). Toutefois, sa présence en Arctique semble de plus en plus affirmée. En quelques années, Pékin a réussi à mettre en place et à conduire avec succès un vaste programme de recherches scientifiques indépendantes tout en ayant très peu d’expérience préalable de recherches en cette zone géographique…