La démarche amenant à s’interroger sur les « universaux » de l’Asie, et plus spécifiquement de la Chine, et les nôtres peut paraître vaine et, souvent tentée, elle peut produire des résultats aussi décevants que les ambitions premières pourraient être démesurées. Parfois les chemins de traverse sont alors les meilleurs itinéraires. La réflexion qui suit est née d’une ambition, et s’est orientée très vite, à la manière du « sous-préfet aux champs », vers un chemin de traverse qui n’était pas au programme, à la faveur d’une rencontre. Mais nous espérons que ce chemin, qu’il soit un raccourci ou une modeste percée vers une clairière, puisse se poursuivre car les détours n’en sont pas tous explorés ici. Ce qui est rassemblé ici n’a pas prétention à être plus qu’une humble collection d’intuitions nées de l’observation et qui mériteront d’être validées et approfondies.
L’ambition initiale à laquelle il est fait référence plus haut venait de la suggestion de réunir, autour du « Cercle des Deux harmonies », constitué avec deux auteurs déjà illustrés dans cette revue, un cénacle informel qui se pencherait sur ce qui peut rapprocher (plus qu’éloigner, ou distinguer, comme on le fait souvent) quelques traditions culturelles asiatiques et européennes et leurs manifestations dans la pensée politique, l’évolution des corps sociaux et les comportements chinois et européens au XXIe siècle. Il importait de se poser la question de savoir si, pour reprendre la métaphore du Président Xi Jinping à l’UNESC…