L’obsession de se démarquer de l’occident dans sa coopération envers l’Afrique a toujours caractérisé la Chine. Ainsi l’empire du Milieu a développé une rhétorique particulière qui consiste entre autres à rappeler aux pays africains qu’ils partagent en commun d’avoir subi la colonisation. Lorsqu’elle s’adresse à l’Afrique, la Chine déploie un argumentaire qui allie la solidarité à l’humilité. Beijing se définit volontiers comme un pays sous-développé et aime à se présenter comme le seul membre permanent non blanc du conseil de sécurité. Cette stratégie trouve sa plénitude avec le concept « des frères pauvres » pour reprendre une expression de Mao Zedong. Le discours public chinois met l’accent sur sa volonté à réduire la marginalité de l’Afrique avec à la clé l’avantage de s’y connaître puisque pays aurait vécu une méprise similaire au début des années 70. La Chine affirme ainsi vouloir établir avec l’Afrique une relation mutuellement bénéfique qui soit un véritable partenariat différent du paternalisme qui jusqu’ici avait court dans relations commerciales entre l’Afrique et l’occident. C’est ce qui ressort par exemple des déclarations lors du forum de consultation Chine-Afrique de Beijing en 2000. Le premier ministre de l’époque Wien Jiabao affirmait alors que : « La chine entend travailler de concert avec les pays africains pour renforcer leur partenariat d’un type nouveau, caractérisé par la durabilité, l’égalité des avantages réciproques et la coopération globale et en faire un exemple de la coopération Sud-Sud »…