Au début des années 2000, le cinéma roumain émerge dans le monde cinéphile. À partir de 2001, des cinéastes comme Cristi Puiu, Corneliu Porumboiu, Radu Muntean et notamment Cristian Mungiu rompent l’invisibilité du cinéma national avec des films qui semblent offrir un nouveau paradigme esthétique. Des ouvrages sur ce nouveau cinéma sont alors publiés dès le milieu des années 2000 en Roumanie. Parmi ces volumes roumanophones, nous notons, par exemple, « Nou val » în cinematografia româneasc (Bucarest, Art, 2006), recueil d’entretiens dirigé par Mihai Fulger ; 4 decenii, 3 ani i 2 luni cu filmul românesc (Bucarest, Polirom, 2010), volume de textes critiques d’Alex Leo erban où les films contemporains sont à l’honneur ; Noul cinema românesc, de la tovarul Ceauescu la domnul Lzrescu (Bucarest, Polirom, 2011), ouvrage dirigé par Cristina Corciovescu et Magda Mihilescu, ou Politicile filmului : contribuii la interpretarea cinemaului românesc contemporan (Cluj, TACT, 2014), dirigé par Andrei Gorzo et Andrei Istrate.
Toutefois, si le monde du cinéma français est la première instance de reconnaissance du nouveau cinéma roumain, sa répercussion médiatique tarde à se transposer dans le milieu académique de l’Hexagone. Malgré les liens historiques entre les cinémas français et roumain et la place privilégiée des jeunes cinéastes du pays dans la presse française, les travaux sur le cinéma roumain sont étonnamment rares en langue française. Exception faite des rares articles scientifiques ou chapitres d’ouvrages (par exemple, Aurelia Vasile, « La création cinématographique des années 1960 au croisement des logiques politiques, bureaucratiques et sociales »…