Cet article porte sur le développement d’une écriture au sujet du cinéma portée par une production textuelle proposée durant l’entre-deux-guerres par des écrivains français aussi variés qu’Alexandre Arnoux, Blaise Cendrars, Colette, André Delons, Jean Epstein, ou encore Jean Prévost. À un moment de son histoire où il gagne en popularité et est de plus en plus envisagé comme une forme artistique, les écrivains vont s’intéresser de près au cinéma afin de réfléchir sur son histoire présente, passée et à venir, prendre position quant à ses évolutions et proposer des avenues dans lesquelles ils aimeraient bien le voir s’engouffrer. Les discours développés par les écrivains n’apparaissent pas comme un bloc uniforme, mais on peut repérer en eux des caractéristiques communes, donnant à lire une véritable histoire parallèle du cinéma s’articulant autour d’une recherche de vocabulaire, d’images et de références adaptées. L’étude de ces discours nous permet de proposer l’ébauche d’une possible typologie de ce que nous avons appelé, après Mitry, la cinéologie.