Couverture de MED_168

Article de revue

Éthique et développement durable dans les PME camerounaises

Pages 27 à 41

Notes

  • [1]
    Université de Douala, Cameroun, École supérieure des sciences éconmiques et commerciales (ESSEC). etoundi_eg@yahoo.fr
  • [2]
    La loi n° 2010/001 du 13 avril 2010 portant promotion de la PME au Cameroun, définit en son article 06 celle-ci comme « une entreprise qui emploie entre vingt-et-une et cent personnes et dont le chiffre d'affaires hors taxe est supérieur à cent millions de francs CFA et n'excède pas un milliard de francs CFA » (1 € = 655,957 FCFA).
  • [3]
    Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires.
  • [4]
    Conférence internationale du marché des assurances.

1 Les nombreux scandales qui secouent les milieux d’affaires depuis quelques années, comme l’opacité des rémunérations des dirigeants, la corruption, l’abus de majorité, les mises en examen de chefs d’entreprises pour abus de biens sociaux, des administrateurs peu ou mal formés ne disposant pas toujours des moyens d’apprécier les conséquences des décisions soumises à leur approbation, viennent remettre en perspective la nécessité pour l’entreprise, dans sa quête de compétitivité, de concilier les problèmes du développement durable et d’éthique.

2 L’entreprise, en tant que producteur de richesses, sert l’intérêt général. Toutefois, sa production peut nuire à la société avec laquelle elle interagit. Certains de ses comportements peuvent même avoir des conséquences sociales négatives. Pour réduire, voire éliminer les actions déviantes des entreprises, les pouvoirs publics peuvent intervenir afin d’instaurer une certaine éthique dans la vie des affaires. Dans ce cadre, des mécanismes liés au développement durable peuvent être mis en place pour tenter de concilier impératifs économiques et respect de certaines valeurs morales.

3 En partant de l’hypothèse selon laquelle la montée en puissance des principes de gouvernance tend à renforcer la place ou l’importance de l’éthique dans les petites et moyennes entreprises (PME) [2] camerounaises, on peut admettre que l’intégration des pratiques du développement durable et d’éthique dans l’entreprise devient une nécessité fondamentale de survie. La question peut dès lors se poser de savoir quels rapports se vivent ou se pratiquent entre développement durable et éthique dans les entreprises ? En fait, quelles pratiques en font les PME camerounaises et quel pourrait être leur devenir ?

4 L’objectif spécifique de cette réflexion est de questionner le rapport entre le développement durable et l’éthique dans la PME camerounaise, de montrer les articulations et de dégager les relations et interrelations entre les deux concepts pour, en définitive, projeter une perspective compétitive de la PME camerounaise.

5 Compte tenu de la problématique dégagée, nous présenterons, dans un premier temps, le lien théorique entre éthique et développement durable. En effet, à partir d’une définition des concepts et de leurs caractéristiques, il nous semble possible de justifier ce lien. En second lieu, nous mettrons en évidence les relations et les interrelations entre éthique et développement durable (DD), en montrant que, d’une part, les revendications éthiques émergent et débouchent sur le développement durable et que, par ailleurs, on assiste à une intensification progressive du rôle de l’éthique dans le développement durable.

1. LE LIEN THÉORIQUE ENTRE ÉTHIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

6 Établir le lien entre développement durable et éthique nécessite de définir en premier lieu, et ce de façon opérationnelle, les deux concepts. La caractérisation de ces concepts permettra de ressortir les imbrications entre eux.

1.1 Vers une définition des concepts d’éthique et de développement durable

1.1.1 Définition du développement durable

7 Le concept de DD connaît depuis quelques années un engouement dans les milieux académiques et professionnels de la gestion des entreprises et il nécessite d’être bien maîtrisé afin d’éviter les confusions dans le débat. Il nous paraît utile, d’abord, de revisiter la définition même du concept tel que les théoriciens et les praticiens l’envisagent, ensuite de ressortir la place, ou l’importance du DD pour l’entreprise.

8 La commission Brundtland (1987) présente le DD comme un développement « qui répond aux besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ». Cette définition, à la fois simple et large, a la spécificité d’être globale, universelle et même transdisciplinaire. Elle semble se prêter à des compréhensions diverses dans sa phase opératoire. Une rapide revue des tentatives d’instrumentalisation ou d’opérationnalisation du concept, révèle des approches différentes en fonction des sensibilités des auteurs.

9 À titre d’illustration, Depoers et al., (2003) établissent que le DD est simplement cette dynamique qui concilie rentabilité économique, respect de l’environnement naturel et performance sociale. Pour Pérez (2005), le DD réfère à l’intégration plus ou moins large des externalités dans le comportement des entreprises. Il s’agit d’une responsabilité inter groupes sociaux à une même époque qui s’apparente à la responsabilité sociale de l’entreprise.

10 Dontenwill (2005) présente le DD comme un principe d’équité entre les peuples et les générations, d’une part, un principe de précaution et de participation induisant de nouveaux modes de gouvernance dans la recherche d’équilibre entre l’économique, le social et l’environnement, d’autre part.

11 Les approches de définition présentées par les théoriciens se fondent toutes sur la définition du rapport Brundtland et peuvent être fédérées dans ce sens qu’elles suggèrent que la PME intègre dans son management les dimensions non plus seulement économiques, mais aussi des dimensions sociales et environnementales. En filigrane, des valeurs d’intégration et d’ouverture, de protection ou de conservation des acquis sont recherchées. Dans ce sens, Brunelle (2012) assimile le DD à une simple interprétation de l’intérêt général qui viserait « à assurer pour tous, en tous lieux et à tous moments, aujourd’hui comme demain, un cadre de vie qui garantisse à chacun le plein exercice de ses droits ».

12 Partant de ces idées-forces, nous retiendrons, de façon large dans cette contribution, que le DD dans la PME est sa capacité à réguler et à se préoccuper de rendre compatible ses activités économiques avec les exigences sociales et environnementales pour assurer le bien-être de ses partenaires dans tous les temps. Cette vision du DD est celle du signe de reconnaissance du lien social et environnemental qui se conçoit dans un cadre éthique spécifique.

1.1.2 L’éthique : un concept pluriel

13 Le concept d’éthique suscite de nombreux débats. Mercier (2003) suggère d’opérer une distinction entre éthique, morale et déontologie. L’éthique ferait référence à un ensemble de règles de conduite partagées et typiques d’une société donnée, ces règles étant fondées sur la distinction entre le bon et le mauvais.

14 La morale, quant à elle, désignerait un ensemble de principes à dimension universelle, normative, voire dogmatique, fondée sur la discrimination entre le bien et le mal.

15 La déontologie s’entendrait comme un ensemble de règles dont se dote une profession, au travers d’une organisation professionnelle, qui devient l’instance d’élaboration, de mise en œuvre, de surveillance et d’application de ces règles. Ces dernières concernent les relations entre les tiers ou avec les confrères et sont souvent formalisées dans un code de déontologie.

16 Rojot (1992) admet que les trois termes sont des éléments qui découlent l’un de l’autre : « La morale, science du bien et du mal, permet de dégager une éthique qui est un art de diriger sa conduite, son comportement, qui s’exprime dans les principes guidant les aspects professionnels de ce comportement : la déontologie ». Kamdem (2007) suggère de considérer l’éthique comme un état d’esprit pour désigner l’ensemble des qualités intellectuelles et morales permettant à l’individu d’agir dans le sens de la vertu, c’est-à-dire en se conformant aux règles morales et aux devoirs en vigueur.

17 Réalisant une recension des diverses visions de l’éthique, Bergmann (2003) retient deux courants relevant du domaine des sciences de gestion. Le courant développé par l’école allemande, qui envisage l’éthique comme une plate-forme de dialogue, une charte d’entreprise devant créer un environnement propice à une entente entre des parties intéressées. Il s’agit d’une « éthique communicative » ou une « éthique de discours ». L’accent est mis sur les structures et les processus de la communication qui permettent de définir les normes éthiques.

18 A contrario, le courant américain, ou « business ethics », envisage d’aider les managers dans leurs décisions concrètes. C’est une éthique pratique en tant qu’elle inventorie toutes les situations où les dilemmes éthiques se posent. Par la suite, elle développe des méthodes permettant aux cadres de gérer ces cas.

19 Une idée reçue de ces différentes approches est de considérer l’éthique comme facteur d’orientation du comportement de l’entrepreneur (Obrecht, 2001). De ce point de vue, la distinction de Max Weber entre éthique de conviction et éthique de responsabilité est défendue, puis enrichie, par l’intégration d’une relation à autrui.

20 En fait, l’éthique de conviction religieuse, ou laïque, agit selon un système personnel de valeurs, sans référence aux conséquences de ses actes ; tandis que l’éthique de la responsabilité sait que ce système est comptable envers les autres de la réalisation de ses objectifs et des conséquences qui peuvent en résulter, tout en acceptant la responsabilité personnelle du choix des moyens utilisés (Obrecht, 2001). Une lecture en profondeur de ces deux approches suggère une orientation de la question éthique vers le questionnement du soi par rapport à autrui. L’éthique en termes de relation à autrui conduit à s’interroger sur les voies permettant de construire et de vivre le bien commun, fondement du DD. Tout le débat revient à se demander comment déterminer les fondements d’un bien commun ? Comment élaborer les procédures permettant de déterminer les règles d’action protégeant les intérêts individuels et collectifs ? Nillès (2001, 1998) suggère de considérer l’éthique comme explicitation d’un système de vertu valorisé par une entreprise et qui servirait de référence aux individus au moment de la prise de décision.

21 Comme on peut le constater, la définition du concept d’éthique est plurielle et peu aisée. Nous considérerons l’éthique comme la recherche des fondements rationnels du bien agir, dans le sens où elle permet de s’interroger sur les principes qui guident l’action humaine en mettant en valeur un certain nombre de vertus dans le management de l’entreprise. C’est cette posture qui semble établir, ou du moins être à la base, de toute relation entre éthique et DD.

1.2 Lien théorique entre éthique et développement durable

22 Le rapport entre éthique et développement durable peut se justifier à travers la nécessité, d’une part, de développer une gouvernance entrepreneuriale par une régulation entrepreneuriale et, d’autre part, la reconnaissance à la fois de l’existence des parties prenantes et la dépendance envers les ressources.

1.2.1 La gouvernance entrepreneuriale par le biais de la régulation

23 La gouvernance entrepreneuriale, prise au sens profond d’une gouverne, c’est-à-dire ce qui peut servir de règle de conduite, aboutit à l’éthique de responsabilité. En effet, cette gouvernance est celle qui met l’accent sur la responsabilité de l’entrepreneur par rapport à la collectivité. La question s’avère être d’une actualité poignante et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise (Harvey, Van Luijk & Corbetta, 1991).

24 Les changements de cadre institutionnel, législatif et juridique dans un contexte de délitement des frontières ne peuvent trouver un champ fécond d’application que lorsque la réalisation du bien commun est pressentie, ou alors que dans le mécanisme de fonctionnement de l’entreprise est visé et intégré un dispositif de comportement qui ne peut être qu’éthique.

25 Les vertus prises comme dispositions hétérogènes de la volonté de l’individu représentent une dimension pratique de l’éthique professionnelle induite par la politique du développement durable. Certains aspects référant à l’altruisme, à la justice, à la prudence et sur lesquels les dirigeants d’entreprises veillent, peuvent être considérés comme une modalité de gouvernance entrepreneuriale dans la mesure où ils ne sont pas simplement une formalité destinée à éviter des comportements déviants des entreprises, mais, davantage, l’expression d’une authentique prise de conscience de la part des dirigeants du rôle interactif de leurs entreprises dans le processus de structuration de la société.

26 Cette dynamique est celle d’un comportement respectueux de l’éthique de responsabilité, dont le rôle devient celui de donner un sens immédiat à toute action, et aussi une éthique de conviction par laquelle toute action reçoit une signification définitive (Obrecht, 2001) régulant toutes les activités de l’entreprise.

27 La régulation entrepreneuriale qui en découle suppose l’adaptation de l’entreprise sous contrôle de l’entrepreneur à la variété et aux changements de son environnement global. L’entreprise est amenée à discerner dans l’environnement toute évolution significative, et à trouver les réponses appropriées pour un meilleur ajustement du processus d’adaptation. C’est par la capacité d’évitement des excès dans le champ d’activité de l’entreprise que l’entrepreneur dans son système de gouvernance, et sous contrôle de l’éthique de responsabilité, parvient à remplir une fonction de régulateur par rapport à la société. En prenant en compte l’approche de Pérez (2005), qui montre que tout système de gouvernance s’appuie sur trois éléments constitutifs que sont les structures, les procédures et les comportements (SPC), on peut faire le constat suivant lequel le DD dans les PME camerounaises peut se décliner en trois axes : l’existence de systèmes de gouvernance, l’organisation professionnelle, la prise en compte des parties prenantes. Les interactions entre les trois composants du paradigme SPC définissent les systèmes de gouvernance, leurs modes de fonctionnement et de régulation.

28 Les structures observées dans les PME camerounaises sont variées. On distingue, entre autres, les assemblées générales, les conseils d’administration, les comités ad hoc en charge d’un aspect quelconque. Les procédures peuvent être répertoriées ou explicitées dans des codes ou des recueils s’imposant aux acteurs concernés (plan comptable OHADA [3] , Code de Commerce, Code CIMA [4], club éthique, pôle de développement durable…). Elles peuvent aussi tenir à la collecte et à la diffusion de l’information.

29 Lorsque l’on effectue un rapprochement entre structure et procédure, on définit implicitement le contenu institutionnel du dispositif de gouvernance. Les comportements viennent compléter le couple structure-procédure dans le contexte de la formalisation. Ces comportements sont le fait des agents, personnes physiques concernées par le dispositif institutionnel et ayant en charge sa mise en œuvre et son animation.

30 Les PME camerounaises sont rattachées à des organisations professionnelles. Ces organisations ont un statut et des missions différents d’une profession à l’autre. Dans certains cas, elles peuvent être de simples amicales pour créer un espace de convivialité et d’échanges informels. Cette forme joue un rôle de régulation très faible au niveau de la profession. Dans d’autres cas, l’organisation semble être plus structurée et véritablement représentative de la profession concernée. Dans ce cas de figure, ses responsables sont investis d’un rôle de représentant de la profession auprès des autorités de tutelle et participent au dispositif de régulation.

31 La prise en compte des parties prenantes est également pratiquée dans la PME camerounaise et participe du débat majeur qui domine toute la théorie de la gouvernance. Qui détient la légitimité du pouvoir dans une organisation et qui, à ce titre, peut donner mandat à tel ou tel agent, contrôler ses actions en lui demandant de rendre compte, en tirer toutes les conséquences sur le destin de l’entreprise et, en premier lieu, pour celui des agents mandatés ? Quelle place est réservée aux riverains, aux autochtones et aux minorités ?

32 Ces quelques illustrations permettent de comprendre combien les questions relatives à l’éthique et au DD sont contingentes aux sociétés humaines au sein desquelles elles s’expriment. Il devient dès lors impératif de prendre en compte dans tout système de management de l’entreprise les valeurs culturelles, politiques et morales qui concourent à la construction de la validité du système dans un ordre éthique.

1.2.2 Parties prenantes et dépendance envers les ressources : vecteur de construction du rapport éthique et DD

33 La théorie des parties prenantes (stakeholders) (Freeman, 1984) envisage la satisfaction des partenaires d’une entreprise donnée à l’opposé de l’approche néo-classique qui posait le postulat de la recherche du profit de l’actionnaire. La théorie des parties prenantes propose une approche systémique de l’étude de la relation de l’entreprise avec son environnement. L’entreprise évolue au sein d’un environnement composé de parties prenantes que Freeman (1984, 90) désigne comme « tout groupe ou individu qui peut influencer ou être influencé par la réalisation des objectifs de l’entreprise ». Les dirigeants de l’entreprise ne devraient plus uniquement rechercher la compétitivité de l’entreprise en vue d’enrichir les seuls actionnaires, mais devraient désormais prendre en compte les intérêts de toutes les parties prenantes. De ce point de vue, l’entreprise doit faire face à des responsabilités très étendues, au-delà de la protection de ses intérêts propres, elle doit être capable d’anticiper les conséquences de ses actes sur le plan social et environnemental afin de garantir le bien-être de tous. Carroll (1979) propose, à ce titre, une classification des différentes catégories de responsabilités des entreprises, mettant parfaitement en valeur le dépassement des simples responsabilités financières vis-à-vis des actionnaires : il cite les responsabilités discrétionnaires, c’est-à-dire celles concernant les actions dont la société ne fait pas explicitement la demande, les responsabilités éthiques, les responsabilités légales et les responsabilités économiques.

34 La recherche de valeurs va permettre à l’entreprise de satisfaire les parties prenantes, tout en intégrant les dimensions économiques, sociales et environnementales du DD. Tout d’abord, le choix des options issues du DD peut représenter un intérêt économique de l’entreprise, dans la mesure où ce choix peut rassurer ses clients et induire leur consommation. Par ailleurs, ce choix peut constituer le gage de la différenciation au détriment d’une domination par les coûts.

35 Bensédrine (2001) relève que l’action environnementale de l’entreprise permet d’accroître la mobilisation du personnel en ce sens que la recherche de valeur dans le cadre du DD prend la forme d’un projet fédérateur qui impulse une vision partagée au sein de l’entreprise. En effet, le DD représente en enjeu majeur de construction d’un capital social qui permet aux salariés et aux parties prenantes de manière globale, de se définir par rapport à un certain nombre de valeurs et de normes. De ce point de vue, les dirigeants peuvent être amenés à utiliser le DD comme une technique de mobilisation du personnel, afin d’améliorer l’implication dans le travail et de créer de la valeur pour tous. Cette dynamique est celle d’un DD qui incite les entreprises à défendre les vertus prônées par une démarche d’éthique de responsabilité et de conviction.

36 Dans le processus managérial des entreprises, la relation entre l’entreprise et les parties prenantes devrait s’analyser aussi en termes de dépendances à l’égard des ressources. La vulnérabilité d’une entreprise vient de son besoin en ressources, ces dernières étant contrôlées par son environnement. La théorie de la dépendance à l’égard des ressources contraint toute entreprise à un management qui reconnaisse et identifie les groupes sociaux dont l’organisation en dépend, ajuste leurs actions et leurs demandes, gère les contre-pouvoirs et tente de les influencer afin de réduire les incertitudes.

37 La théorie de la dépendance à l’égard des ressources, en subordonnant l’entreprise aux acteurs de son environnement, établit que la pérennité de l’entreprise dépend de son aptitude à gérer les demandes des groupes différents, en particulier ceux dont l’apport de ressources et le soutien sont déterminants pour sa survie (Pfeffer & Salancik, 1978). Ces préoccupations rejoignent celles du DD par le fait que les actions et les résultats de l’entreprise sont jugés acceptables et ses performances sont appréciées à l’aune des critères posés par les acteurs externes. Le DD, en valorisant la dépendance à l’égard des ressources, contribue à valoriser l’attractivité des parties prenantes et à limiter des risques de boycott par certains groupes de pression.

38 Le constat que l’on peut faire sur l’importance du DD dans l’entreprise est qu’il développe, ou induit, un renouvellement des pratiques en entreprise fondées sur des valeurs éthiques spécifiques. On peut, dès lors, se poser la question de savoir quels rapports se vivent au quotidien entre DD et éthique dans les PME et quelles mutations induites de ces rapports peut-on observer dans la perspective compétitive de ces PME ?

2. LES RELATIONS ET INTERRELATIONS ENTRE DD ET ÉTHIQUE DANS TROIS PME CAMEROUNAISES

39 Les relations et interrelations peuvent se lire, d’abord, à travers les revendications éthiques qui émergent et débouchent sur la gouvernance du DD, ensuite, se justifier par l’intensification progressive du rôle de l’éthique dans l’intégration du DD. Au préalable, nous présentons l’approche méthodologique de l’étude.

2.1 Présentation de la méthodologie

40 La problématique de notre réflexion s’est construite sur la base de diverses sources. Nous avons mené des discussions informelles et formelles avec des praticiens, des experts, afin d’avoir une compréhension profonde de notre thème. Cette logique a été inspirée de Wacheux (1996, 50) qui, en défendant l’approche inductive de recherche, la présente comme « un processus de production de connaissances qui part des réalités empiriques pour formuler des représentations ».

41 Partant du fait que notre ambition était de donner du sens et de comprendre un phénomène du monde social, nous avons choisi une démarche qualitative inductive par la stratégie de l’étude de cas pour, à partir des données de terrain, mieux comprendre le rapport éthique et DD, plutôt que de le mesurer. Notre réflexion portant sur les relations et interrelations entre éthique et DD au sein des entreprises camerounaises s’est fixé pour objectif de donner du sens au discours des professionnels praticiens pour mieux comprendre un processus d’adaptation, d’internalisation des compétences de l’entreprise en ressortant les réalisations et les difficultés éventuelles. Nous avons effectué des observations de terrain, des entretiens exploratoires et des entretiens qualitatifs formalisés. L’entretien exploratoire avait pour but de favoriser un approfondissement de la réflexion et il a permis d’orienter les premières réflexions théoriques.

42 Cet entretien a été complété par l’entretien qualitatif aidant à mieux maîtriser le sujet et à ajuster nos questionnements. La conduite de l’étude exploratoire s’est voulu volontairement multisites afin de mieux comprendre la démarche, la logique et les approches des entreprises exerçant dans les secteurs d’activités différents. De ce point de vue, trois PME camerounaises ont été sélectionnées, la première dans la restauration, la deuxième dans le ramassage des ordures et la troisième dans la production des huiles de palme. La sélection de cet échantillon théorique s’est fondée sur le critère de saturation théorique.

43 Le recueil de données s’est fait sur la base d’un guide d’entretien sous-tendu par un protocole d’entretien. Les entretiens ont été réalisés avec les dirigeants d’entreprises, les responsables RSE (responsabilité sociale des entreprises) ou DD, les responsables sécurité et qualité. Ils ont été complétés par ceux réalisés auprès d’experts en DD et en éthique, afin d’enrichir l’information et la triangulation des données. L’analyse de contenu a été réalisée par thèmes.

2.2 Analyse des résultats

44 Une des premières préoccupations de notre travail a consisté à nous assurer que le DD et l’éthique étaient une préoccupation ou avaient une importance au sein des entreprises. De ce point de vue, nos interlocuteurs ont été amenés à définir d’abord les concepts clefs de façon opérationnelle. Le tableau 1 donne une synthèse des différentes définitions opérationnelles des deux concepts clefs de notre réflexion, telle que définie par les praticiens.

2.2.1 Des revendications éthiques au développement durable

45 Les enjeux du développement durable puisent leur fondement sur les principes éthiques, qui eux-mêmes trouvent leur application dans le management au quotidien.

Tableau 1

Définition des concepts de développement durable et d’éthique du point de vue des praticiens

Définition de l’éthique Définition du DD
Disposition d’une entreprise à agir selon les vertus. Engagement de l’entreprise à prendre en compte l’intérêt général.
Recherche de la bonne décision face à une situation donnée. Lecture en profondeur de son environnement et de son marché.
Outil pour renforcer l’appropriation des valeurs professionnelles de l’entreprise. Construire les bases du développement économique et social des parties prenantes.
Ce qui doit être le bien, le juste, l’équitable dans le cadre des activités professionnelles et le comportement des individus au travail. Maîtriser les impacts des activités de l’entreprise sur les plans environnementaux, de la sécurité et de la qualité.
Démarche pour animer les équipes de façon innovante. Nouveau mode de gouvernance de l’entreprise.
Dynamique d’innovation pour les activités futures.
figure im1

Définition des concepts de développement durable et d’éthique du point de vue des praticiens

a) Les principes éthiques des entreprises

46 Les principes du développement durable énoncent les tendances vers lesquelles s’acheminent les rapports entre institutions et règles vertueuses de comportement. Quelques principes généraux semblent caractériser le développement durable : d’abord les droits des parties prenantes pris individuellement et un traitement équitable entre partenaires. Tout partenaire bénéficie du droit d’être informé sur le mode de gouvernance et de fonctionnement de l’entreprise, de l’évolution qu’elle connaît, et sur les mécanismes contractuels qui induiraient, ou influenceraient, le comportement organisationnel.

47 Par l’influence du rôle des différentes parties prenantes, il s’agit, de manière générale, de mettre en place une information adaptée sur la situation de l’entreprise et de développer un mode de coopération et un espace de dialogue et d’échange pouvant aller jusqu’à la représentation de certains intérêts des parties prenantes dans les organes de contrôle de gestion de l’entreprise.

48 Cela correspond à deux préoccupations prises en considération par les dirigeants d’entreprises et relevant des vertus observées par les mouvements éthiques. En effet, cela peut se rapporter à la justice en termes d’attribution à chaque partie prenante de ce qui, d’après le droit positif ou naturel, lui revient : le respect des engagements.

49 Cela peut aussi relever de l’altruisme, ou même de la tempérance. L’altruisme traduisant la considération que l’on accorderait à toute partie prenante en tant que personne comme fin en soi et non plus comme moyen. La tempérance se percevant comme la modération dans les désirs et, en particulier, dans la recherche du gain et la maîtrise des impulsions.

50 On peut observer que les actionnaires, tout comme les partenaires, trouvent chacun en fonction de son rôle dans l’entreprise une valeur construite par l’action de l’entreprise. L’éthique de responsabilité se révèle ici prégnante parce que désormais l’entreprise, dans sa prise de décision, est contrainte d’observer une prudence dans le respect des exigences de son environnement, dans l’action fondée essentiellement sur la connaissance et dans le respect de la loi en vigueur. Il s’agit là d’une recherche d’un équilibre, à une détermination à ce qui est juste par rapport à la norme.

b) La nécessité de l’éthique dans le développement durable

51 On peut faire le constat que dans les entreprises, depuis la dénonciation de nombreux scandales enregistrés ça et là, il y a comme une montée des préoccupations éthiques de la part de l’ensemble des parties prenantes des entreprises.

52 Les consommateurs exigent désormais transparence et véracité de l’information, sécurité dans les offres des entreprises. Les partenaires des entreprises mettent un accent particulier sur des aspects liés à l’équité, à la disparition des clauses léonines dans les contrats… La concurrence, bien que rude et dynamique, combat celle qui est réputée déloyale. Les pouvoirs publics exigent le respect de la législation et de la réglementation. Même si les demandes sont diverses, elles exigent toutes le respect de certaines valeurs et règles de conduite.

53 L’entreprise revendique aussi une éthique des affaires car cela la protège notamment :

54

  • contre les pratiques agressives (ventes à perte, dénigrement par la concurrence…) ;
  • contre les pratiques ne respectant pas la concurrence pure et parfaite (entente, abus et position dominante…). Cela lui permet de rentabiliser ses efforts, surtout en recherche et développement, par l’interdiction de la contrefaçon, la protection des secrets de fabrication…).

55 Les nouvelles perspectives libérales amènent les entreprises à prendre en charge volontairement la formulation, puis la mise en œuvre d’une certaine éthique s’assimilant parfois à un transfert de responsabilité. L’entreprise, de par ses activités, développe et assume les plans sociaux, contribuant à la lutte contre le chômage.

56 L’entreprise citoyenne recourt à des responsabilités économiques, financières, fiscales, sociales et sociétales contribuant à soutenir les fonctions de l’État. Ces activités relèvent de ce qu’on peut qualifier de « bon comportement » de l’entreprise, dans ce sens que, pour répondre positivement aux diverses attentes des parties prenantes, les entreprises recherchent sans cesse, par exemple, le maintien de l’intégrité du produit sans altération de quelques qualités dans la chaîne de production, la sincérité de la publicité, la poursuite volontaire d’objectifs sociaux avec des engagements pris dans la dynamique de protection de l’environnement, de la santé, le refus de toute discrimination raciale, sociale, ethnique, religieuse ou sexuelle en matière d’emploi.

57 La montée de l’éthique dans les entreprises camerounaises semble être une tendance profonde que l’entreprise ne peut négliger au risque d’être fortement pénalisée. Elle va essayer par ses actions de satisfaire cette exigence nouvelle par l’introduction des préoccupations éthiques dans son système de gouvernance.

2.2.2 L’intensification progressive du rôle de l’éthique dans le développement durable

a) La vocation éthique de l’entreprise

58 L’intensification du rôle de l’éthique dans le développement durable peut se justifier par certains faits majeurs : l’explosion de la consommation, de l’investissement et des firmes multinationales à la recherche de gisements nouveaux de productivité font naître des formes nouvelles de questionnements et de contestations. Ce nouvel environnement suscite une mutation des valeurs acquises et s’accompagne, parfois, de menaces pour la paix civile et les contestations sociales se font plus vives. Le pressentiment d’un risque élevé d’explosions sociales amène les entreprises à des tentatives de légitimation morales ou éthiques.

59 Un des premiers enseignements issus de cette nouvelle donne est que l’entreprise aujourd’hui ne peut plus se contenter de faire des bénéfices pour ses seuls actionnaires, mais devrait désormais œuvrer à satisfaire l’intérêt général. Cette logique est celle qui a justement permis le développement des approches nouvelles, à l’instar de la culture d’entreprise, de la responsabilité sociale, de l’entreprise citoyenne…

60 Les entreprises sont contraintes à mettre en pratique les préoccupations d’ordre éthique que Galavielle (2003) dessine en trois classes :

61

  • Le « business ethics », qui se veut une approche moraliste dans laquelle l’entreprise doit agir de manière socialement responsable, parce que c’est son devoir moral. L’entreprise est considérée comme agent moral.
  • Le « business and society », qui établit qu’il n’y pas de division étanche entre entreprise et société, les deux sont liées et constituent des systèmes qui se structurent mutuellement. La responsabilité morale de l’entreprise est une fois encore établie dans ce sens qu’elle doit nécessairement servir les intérêts de la société, quelle que soit sa rationalité propre.
  • Le « social issue management », qui vise à améliorer la performance de l’entreprise en tenant compte des revendications sociales de son milieu, ou du contexte de ses activités.

62 Ces trois distinctions de la vocation éthique de l’entreprise confortent la nécessité impérieuse de la prise en charge formelle de l’intérêt commun par celle-ci. On peut se rendre compte de ce que les codes éthiques constituent une sorte de garde-fou pour sa survie.

63 On assiste, en effet, comme à un déferlement du « business ethics » qui pourrait donner naissance à une industrie de l’éthique. L’éthique, de ce fait, devient un moyen économique et d’aucuns avancent la devise « ethics is good business » pour légitimer le monde des affaires, même si l’autorégulation libérale reste de mise. L’éthique en entreprise ne rompt pas avec sa dynamique de recherche de profit, mais, elle remet au goût du jour la nécessité d’une gestion du temps long qui implique la recherche d’une éthique de compromis. Cette éthique de compromis est pratiquée justement dans des PME camerounaises en divers points.

b) La pratique de l’éthique dans les PME camerounaises

64 La matérialisation de l’éthique dans les PME camerounaises porte sur plusieurs champs : nous retenons, dans le cadre de cette réflexion, les deux dimensions que sont l’entreprise citoyenne et la responsabilité sociale de l’entreprise, sans occulter les autres aspects, tels la culture d’entreprise, le développement durable.

65 L’intensification du rôle de l’éthique dans la gouvernance est matérialisée par deux faits : la réalité de la citoyenneté de l’entreprise et la responsabilité sociale. La PME camerounaise ne peut ignorer les difficultés de son environnement : chômage, précarité, exclusion, pollution… et agit pour essayer de les atténuer. Le système de gouvernance porte son action dans trois directions majeures : le social, l’environnement et le culturel. Mais se comporter en citoyen c’est aussi, pour l’entreprise, développer des relations économiques fondées sur la confiance, respectueuses d’autrui, soit pratiquer une éthique :

66

  • au niveau interne : informer et respecter ses salariés, adopter une certaine déontologie au niveau de la gestion des ressources humaines. Le responsable de la PME spécialisée dans la restauration affirme que « ce n’est pas parce qu’on est moins nanti que les autres qu’on n’a pas droit au service et à la qualité à des conditions acceptables. Mais ce n’est pas parce qu’on est plus nanti qu’on doit payer cher pour avoir droit au service et à la qualité. »
  • au niveau externe : moraliser les rapports avec les fournisseurs, les sous-traitants, respecter un code de bonne conduite, bannir les pratiques frauduleuses, et ne plus abuser de sa puissance. La PME de restauration dans ce sens, pour assurer son approvisionnement en matières premières, et maîtriser son impact sur les prix et la rentabilité, a mis en place ses propres plantations de maïs, avec pour conséquence directe sa propre production de maïs garantissant une traçabilité comme élément principal de la provende (maïs 60 %) utilisée dans le poulailler de l’entreprise. Cette dynamique a induit le contrôle de la qualité et des coûts de production pour servir un poulet de qualité à sa clientèle. Cette politique, non seulement a permis de satisfaire les clients, à garantir l’activité de l’entreprise et lui a permis de protéger ses marges bénéficiaires et sa rentabilité, de verser régulièrement les salaires et de financer son développement. La même PME a considéré sa politique de ressource humaine d’abord comme une aventure humaine. Toutes les ressources sont égales devant l’emploi, la personnalité primant sur le diplôme ; conclusion des contrats de travail après trois mois d’essai ; association rapide au succès de l’entreprise, évolution et promotion interne à des postes de responsabilité. On assiste à l’émergence dans les PME camerounaises à un mode de management fondé sur des valeurs éthiques, mais qui n’oublient pas les contraintes de rentabilité. Se comporter en entreprise citoyenne améliore son image de marque, lui permet de se différencier par rapport à la concurrence, de mobiliser le personnel, … Le système du développement durable dans les PME camerounaises fait mettre en exergue la maîtrise de leur responsabilité sociale. Les politiques de responsabilité sociale mises en œuvre dans ces PME se déclinent sous forme de processus, se résumant autour d’une philosophie : l’engagement en faveur de la communauté. Le développement de la responsabilité sociale se manifeste par des actions en direction des parties prenantes d’abord, par un investissement social, car les entreprises construisent par cet investissement pour le long terme, une relation solide, honnête et bénéfique pour toutes les parties. On observe, à cet effet, des activités dans des domaines aussi cruciaux que l’environnement, l’éducation, la sécurité ou la santé. Par exemple, l’entreprise spécialisée dans la production des huiles de palme, pour assurer son approvisionnement en matières premières, a cru devoir organiser les producteurs isolés en coopératives, en leur apportant des idées et de l’accompagnement sur des techniques culturales et d’entretien et sur des techniques de ventes. Des formations sur la qualité de la production facilitent des cautionnements bancaires pour un emprunt éventuel. L’entreprise chargée du ramassage des ordures a mis en place des mécanismes de récompenses des personnels méritants, des unités de compostages des ordures ménagères, a réalisé des infrastructures en vue de renforcer le développement des communautés locales. Par ailleurs, elle sensibilise les populations aux techniques d’assainissement de leur environnement quotidien, en même temps qu’elle procède à l’assainissement de certains cours d’eau pollués. Au total, les programmes de responsabilité sociale mis en œuvre par les entreprises se résument en une série d’actions et d’efforts menés en direction des parties prenantes et s’articulent autour de deux règles majeures, ou « business principles » :
  • Le principe de bénéfice mutuel, avec pour conviction fondamentale de croire à la création des valeurs à long terme pour les parties prenantes, au dialogue constructif avec ces dernières, et à la création d’un environnement de travail stimulant pour le personnel ; de croire, également, qu’il faut être une valeur ajoutée pour les communautés au sein desquelles les activités sont exercées et, enfin, que les relations avec l’entreprise devraient être bénéfiques à tous les partenaires.
  • Le principe d’éthique d’entreprise et de bonne gouvernance, dans lequel l’entreprise s’attelle au respect des normes exigeantes de conduite et d’intégrité dans l’exercice des activités. À cet égard, un haut niveau de responsabilité sociale de l’entreprise doit être entretenu.

CONCLUSION

67 L’observation de la réalité de la PME camerounaise montre que la conciliation des impératifs du développement durable et de l’éthique est une réalité vécue, mais pas toujours évidente. Pour certains, l’éthique constituerait une nouvelle mode managériale, un concept de circonstance. Pour d’autres, le développement durable est le fondement même de cette éthique, un creuset de la promotion de l’entreprise et, par conséquent, un gage de construction de la compétitivité.

Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE

  • BENSÉDRINE J. (2001) Comment devenir une entreprise verte, Revue Française de Gestion, numéro spécial, n° 136, novembre-décembre, 128-145.
  • BERGMANN A. (2003) Éthique et gestion, in P. Joffre (dir.) Encyclopédie de Gestion, Paris, Economica, 2ème édition, tome II, 1239-1253.
  • BRUNDTLAND (1987) Rapport de la commission mondiale sur l’environnement et le développement, Our Common Futur, ONU.
  • BRUNELLE E. (2012) Virtuality in Work Arrangement and Affective Organization Commitment, International Journal of Business and Social Science, vol. 3, n° 2, Special issue, 56-62.
  • CARROLL A. B. (1979) A Three Dimensional Conceptual Model of Corporate Social Performance, Academy of Management Review, vol. 4, n° 4, 497-505.
  • DEPOERS F., REYNAUD E., MAUNCURY G.S. (2003) Comment mesurer la performance durable des entreprises ? Proposition d’une grille d’indicateurs, Revue Gestion 2000, mars-avril, février-mars n° 2, 13-29.
  • DONTENWILL E. (2005) Comment la théorie des parties prenantes peut-elle permettre d’opérationnaliser le concept de développement durable pour les entreprises ? La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion, n°211-212, 85- 96
  • FREEMAN R. E. (1984) Strategic management : a stakeholder approach, Massachussetts, Pitman.
  • GALAVIELLE J.-P. (2003) De l’éthique économique à l’éthique des affaires, Problèmes économiques, n° 2811, 6-14.
  • HARVEY B., VAN LUIJK H., CORBETTA G. (1991) Market morality and company size issues in business ethics, London, Klower Academic Publishers.
  • KAMDEM E. (2007) Éthique, mondialisation et pratique des affaires : enjeux et perspectives pour l’Afrique, Management International, hiver, vol. 11, n°2, 65-79.
  • MERCIER S. (2003) L’éthique dans les entreprises, Paris, La Découverte & Syros.
  • NILLÈS J.-J. (2001) Pour une approche pragmatique de l’éthique dans la vente, Décisions Marketing, 22, 65-72.
  • NILLÈS J.-J. (1998) L’éthique comme outil de management des forces de vente, Thèse pour le doctorat ès sciences de gestion, Université de Savoie.
  • OBRECHT J.-J. (2001) Plaidoyer pour une conception humaniste de l’entrepreneuriat du 21ème siècle, Conférence présentée à l’École Supérieure de Commerce de Vienne, 30 mars.
  • PÉREZ R. (2005) Quelques réflexions sur le management responsable, le développement durable et la responsabilité sociale de l’entreprise, La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion, n° 211-212, 29-46.
  • PFEFFER J., SALANCIK G. R. (1978) The External Control of the Organizations, New York, Harpers and Row.
  • ROJOT J. (1992) Déontologie et gestion des ressources humaines, in H. de la Bruslerie (dir.) Éthique, déontologie et gestion de l’entreprise, Paris, Economica, 31- 43.
  • WACHEUX F. (1996) Méthodes qualitatives de recherche en gestion, Paris, Economica.

Notes

  • [1]
    Université de Douala, Cameroun, École supérieure des sciences éconmiques et commerciales (ESSEC). etoundi_eg@yahoo.fr
  • [2]
    La loi n° 2010/001 du 13 avril 2010 portant promotion de la PME au Cameroun, définit en son article 06 celle-ci comme « une entreprise qui emploie entre vingt-et-une et cent personnes et dont le chiffre d'affaires hors taxe est supérieur à cent millions de francs CFA et n'excède pas un milliard de francs CFA » (1 € = 655,957 FCFA).
  • [3]
    Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires.
  • [4]
    Conférence internationale du marché des assurances.
bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Avec le soutien de

Retrouvez Cairn.info sur

18.97.9.170

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions