Couverture de MED_166

Article de revue

L'« informel » ou la petite production marchande revisités quarante ans après

Pages 17 à 30

Notes

  • [1]
    Professeur émérite Paris Ouest Nanterre La Défense, Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). philippehugon@neuf.fr
  • [2]
    Ces travaux résultaient de la convergence de ma thèse (1965) sur l’évolution de l’emploi à long terme et l’hétérogénéité du secteur tertiaire, et des recherches sur les activités urbaines en Afrique que j’appelai alors, comme Philippe Couty, transitionnelles ou intermédiaires et de l’incitation de Michel Gaud, Michel Montfort et Yves Berthelot, du ministère de la Coopération, à décrypter le terme de secteur non structuré ou informel que venait d’inventer le BIT.
  • [3]
    Les travaux de DIAL, notamment Roubaud au Mexique et à Madagascar (Madio), ont combiné les divers types d’enquêtes (Afristat, 2009)
  • [4]
    Résilience : caractéristique de résistance des métaux aux chocs ; en sciences sociales, capacité des acteurs ou des sociétés de réagir à des chocs ou à des catastrophes.
  • [5]
    Le Ghana a ainsi créé en 2010 le National Secretariat of the Informal Sector pour appuyer plus spécialement les femmes par du microcrédit et sensibiliser les travailleurs vis-à-vis de leurs droits.

1 L’utilisation du terme de secteur ou de revenus informels a résulté, au début des années 1970, de la combinaison en Afrique de l’explosion urbaine, de la stagnation des emplois salariés et d’un chômage enregistré apparent ou déguisé qui n’augmentait que faiblement. Les explications dominantes de ces phénomènes s’avéraient insuffisantes, que ce soient le parasitisme (un travailleur fait vivre en ville des non-travailleurs), les transferts de revenus des campagnes vers les villes ou l’absence de création de valeur ajoutée par des activités traditionnelles considérées comme étant parasitaires ou d’attente par rapport à la norme salariale.

2 Au début des années 1970, nous avons participé aux débats initiés par Hart pour le Ghana (1971) et le rapport du Bureau international du travail sur l’« informel » au Kenya (BIT, 1972) ou les petites activités urbaines et réalisé plusieurs enquêtes de terrain en Afrique [2]. Nous rappelons les débats fondateurs concernant l’économie « informelle », avant de voir ce qu’il en est 40 ans plus tard. Nous illustrons notre propos par des exemples africains.

1. LES DÉBATS FONDATEURS SUR L’« INFORMEL » ET LES RÉSULTATS IL Y A 40 ANS

3 Les travaux fondateurs se situaient dans un contexte où les théories dualistes et l’anthropologie rurale dominaient. Fallait-il, dans une conception statistique, comparer, mesurer, intégrer le secteur informel dans les comptes nationaux afin d’agir ou, dans une conception davantage anthropo-économique, comprendre les modes spécifiques de fonctionnement et de reproduction des sociétés urbaines « sous développées » ? Il en résultait plusieurs débats différents.

1.1 Les débats sémantiques

4 Le terme anglo-saxon informal traduit par informel, absent du vocabulaire français, paraissait de plus inapproprié, comme celui de non structuré (Nihan, 1980 ; Sethuraman, 1976), puisqu’il désignait une réalité négative en se référant à une norme, le formel. Il reposait sur une conception anomique des sociétés sous développées. Il fallait, au contraire, voir comment la pluralité des règles, des normes, des institutions, des représentations conduisait à différents modes de structuration de systèmes complexes.

5 Le terme de secteur était une manière d’assimiler les petits métiers et les petites entreprises, les professions, les métiers, les branches, les statuts ou les classes sociales en se plaçant du seul point de vue de l’unité de production et en supposant que les comportements, les pratiques et les organisations sont indépendantes du « système global ».

6 Les termes alternatifs utilisés ont été alors ceux d’économie parallèle, souterraine, non enregistrée, d’économie populaire urbaine (Bugnicourt, 1973), de petites activités marchandes ou de petite production marchande (PPM) (Deblé et Hugon, 1982 ; Hugon et al., 1977), de secteur transitionnel, de développement spontané (Penouil et Lachaud, 1985), d’économies non officielles (Archambault et Greffe, 1984), d’économie d’entreprise et de bazar (Geertz, 1963). Certains chercheurs, tel Lautier (1994), refuseront, par contre, de reconnaitre l’existence du « secteur informel » autrement que comme un projet idéologique.

1.2 Les débats sur la définition et la caractérisation de l’informel

7 Deux principaux critères peuvent être mobilisés pour circonscrire l’« informel », le rapport au marché et le rapport à l’État.

8 Le rapport au marché permet de différencier quatre configurations selon le critère de production de biens et services marchands et d’utilisation de la force de travail ou de la convention de travail correspondant à quatre segments (domestique, PPM, capitaliste, public) (tableau 1). Beaucoup d’activités qui seraient prises en charge dans les pays « développés » par l’économie domestique du fait des biens durables (moyens de transport, gazinière, machine à laver, …), par l’économie publique (transports publics, services publics et systèmes de protection sociale) sont assurées par les petits producteurs marchands. Mais les pratiques des acteurs sont faites de combinaisons ou d’hybridations entre ces différents référents.

Tableau 1

Typologie selon le rapport au marché des biens et du travail

Biens et services/travail Convention salariale Convention non salariale
Marchand Capitalisme privé Petite production marchand
Non marchand conomie publiqu conomie domestiqu
figure im1

Typologie selon le rapport au marché des biens et du travail

9 Le rapport à l’État et à la loi peut se faire selon le double critère de la légalité et de la légitimité ou de la régularité en différenciant les activités a-légales, irrégulières, illégales, illégitimes (tableau 2). Il y a absence de comptabilité, de fiscalité et d’enregistrement. Les petites activités sont généralement a-légales mais légitimes et elles traduisent les modes de survie des populations, ce qui les différencie des activités illicites ou criminelles. Là encore, les frontières sont floues et des formes d’hybridations ou de combinaisons de plusieurs registres normatifs existent.

Tableau 2

Typologie selon le rapport à l’État et à la loi

Loi/légitimité Régulier légitime Irrégulier illégitime
Légal conomie officiell conomie irrégulière (violence légale)
Non légal conomie a légal conomie illégitime, criminell
figure im2

Typologie selon le rapport à l’État et à la loi

La définition proposée de la petite production marchande

10 La PPM peut se définir comme un ensemble d’unités de production à petite échelle, sans comptabilité, où le salariat est absent (ou limité), où l’activité est vulnérable, où le capital avancé est faible, mais où il y a néanmoins circulation monétaire et production de biens et services onéreux. Les règles, normes sociales et conventions dominantes ne sont pas salariales mais coutumières, hiérarchiques, paternalistes. Elles renvoient à la pluralité des droits et des normes juridiques qui caractérisent notamment les sociétés africaines.

11 L’économie « informelle » regroupe, selon ces deux critères, des activités aussi diverses que : le petit commerce fixe ou ambulant ; l’artisanat de production (meubles, outils, confection, bâtiment...) ; les services personnels (réparation, prêteurs sur gages, soin des vêtements, domesticité qui est la première forme d’emploi féminin non agricole dans le monde...) ; les services collectifs (transport, tontines, microcrédit, mutuelles de santé, coopératives...). Certaines activités résultent de la modernisation des villes (exemple des services de réparation), alors que d’autres sont proches de formes anciennes (services personnels, petit commerce) ; certaines s’expliquent par l’existence de classes sociales à haut revenu (services domestiques, d’entretien, d’artisanat d’art) et d’autres par la misère sociale (petits intermédiaires, créateurs de divisibilité pour des catégories à faible pouvoir d’achat, récupérateurs de produits usagés...).

1.3 Les débats méthodologiques

12 Le troisième type de débat était méthodologique. Comment réaliser un repérage statistique d’activités non enregistrées : producteurs travaillant sans emplacement fixe, ne payant pas de patente ou d’impôts, exclus de la règlementation sociale, n’ayant pas de comptabilité ? Comment décomposer une réalité hétérogène, différencier les questions d’activités, d’emploi et d’entreprises ?

Enquêtes ménages versus unités de production

13 La plupart des travaux privilégiaient l’unité de production ; les critères retenus par le rapport Kenya du BIT (1972) étaient la facilité d’accès aux activités, le recours aux ressources locales, la propriété familiale des entreprises, l’échelle retreinte des opérations, les techniques à forte intensité de main-d’œuvre, les qualifications acquises hors du système scolaire officiel, les marchés échappant à tout règlement et ouverts à la concurrence.

14 D’autres travaux mettaient, au contraire, l’accent sur les revenus et l’emploi (statut et segmentation du travail). L’Organisation internationale du travail (OIT) prenait comme critère des travailleurs pauvres, exerçant un travail pénible, dont les activités économiques ne sont ni reconnues, ni enregistrées, ni protégées, ni réglementées par les pouvoir publics. Hart (1971) distinguait ainsi les sources de revenus formelles (salaires et allocations diverses) et informelles (auto-emploi), légitimes ou non (usure, trafic de drogues, prostitution, corruption, contrebande). Certaines enquêtes privilégiaient les enquêtes ménages pour comprendre la pluriactivité ou les stratégies d’offre diversifiée de travail et les liens entre budget des ménages et des petites unités. D’autres analysaient des filières pour repérer les interdépendances en amont et en aval ou des réseaux informels pour comprendre les relations économiques d’activités encastrées dans le social.

15 Il apparaissait nécessaire de mobiliser plusieurs de ces méthodes en combinant des enquêtes ménages et unités de production, quantitatives et socioéconomiques qualitatives [3].

Enquêtes normées internationalement versus enquêtes contextualisées

16 Les comparaisons internationales, ou l’insertion du secteur informel dans la comptabilité, supposent le respect de normes comptables et des codifications permettant la commensurabilité des unités économiques. Les enquêtes qualitatives et anthropologiques évitaient, par contre, les décalcomanies de catégories inadaptées telles le terme d’apprentis. Elles visaient à repérer la pluralité des règles, des normes, des comportements et des espaces de légitimation. La tension entre, d’une part la nécessité du comparatisme et de l’universalisme et, d’autre part, le relativisme et le particularisme, imposait de compléter les enquêtes standardisées réalisées auprès des unités de production par des entretiens qualitatifs en langue nationale, auprès des ménages et des travailleurs.

1.4 Les débats théoriques

17 Dans les années 1970, il y avait opposition nette entre le Nord et de Sud, seul concerné par la question de l’informel. La pensée dominante était keynésienne et était influencée par le structuralisme et par le marxisme. Elle mobilisait les modèles dualistes ou la désarticulation et l’extraversion, les travaux sur le chômage déguisé (Robinson) et le lumpenprolétariat (formes flottantes latentes et stagnantes de Marx), les travaux latino-américains sur la marginalité.

La critique des modèles dualistes : dualisme versus relations asymétriques

18 Le paradigme dominant était celui du dualisme entre secteur capitaliste ou moderne versus secteur traditionnel ou de subsistance (Lewis, 1954). La théorie de la segmentation du marché du travail différenciait les formes de coordination par les règles sur les marchés internes et les prix sur les marchés externes (Doeringer et Piore, 1971). L’apparition de l’économie informelle était une nouvelle manière de penser l’hétérogénéité des marchés du travail. D’inspiration néo-classiques, postkeynésiens ou ricardiens, ces modèles supposent une juxtaposition entre l’économie formelle et l’économie informelle (Lachaud, 1990 ; Charmes, 1990 ; Nihan, 1980) ou dans les modèles trialistes les secteurs traditionnel, intermédiaire et moderne (Steel, Snodgnass, 2009). Ces travaux dualistes ou trialistes juxtaposaient des secteurs au lieu de voir leurs imbrications. L'économiste de terrain ne rencontre, dès lors, que des catégories ambivalentes et des pratiques d’agents, à la fois insérées dans le marché et prises dans des réseaux sociaux.

Les débats sur les activités non capitalistes et la surexploitation des travailleurs

19 La théorie marxiste dominante était celle de sociétés précapitalistes qui n’avaient pas encore été absorbées par le capitalisme. Or le faible développement du salariat remettait en cause ce schéma évolutionniste. Deux thèses s’opposaient à propos du caractère fonctionnel, ou non, de la PPM.

20 Selon la thèse de la marginalité, le capitalisme périphérique est caractérisé par une prolifération d’activités parasitaires, refuge, essentiellement tertiaires, entretenues à partir de la consommation improductive de la plus-value (rentes, profits, impôts). Les catégories étaient proches des formes latentes, stagnantes ou flottantes de la surpopulation relative de Marx, mais considérées comme dysfonctionnelles par rapport au capital (Quijano, 1971 ; Nun, 1969).

21 La thèse fonctionnaliste (Bromley, Gerry, 1979 ; Moser, 1978) suppose, au contraire, une fonctionnalité par rapport à l’accumulation capitaliste : soit il y a transfert de valeur du mode de production précapitaliste vers le mode de production capitaliste (Meillassoux, 1977 ; Amin, 1974) ; soit on considère que le secteur « informel » réduit le coût de la reproduction socialisée de la force de travail en prenant à sa charge les pré, post et non productifs, en évitant les dépenses de protection sociale ou en produisant des biens salariaux à des prix inférieurs aux marchandises capitalistes (Freyssinet, 1976). Ainsi, bien que non juridiquement salariés, les travailleurs de l’économie informelle peuvent être considérés comme des quasi-salariés en situation de surexploitation.

22 Nous avons à l’époque critiqué ces deux approches de l’excédent structurel de la force de travail et ou de la soumission des formes de production au capital. Il s’agissait d’analyser les relations que la PPM entretenait avec l’économie capitaliste, l’économie domestique et l’économie publique et de lier les modes spécifiques de reproduction des agents (démographique, scolaire en liaison avec les cellules domestiques) et les modes particuliers de valorisation du capital. Il s’agissait, également, d’ouvrir la « boîte noire » de l’informel en prenant en compte les représentations, les appartenances et les obligations sociales, les prestations/redistributions, les règles anciennes plus ou moins légitimées dans un contexte urbain où le poids des jeunes ne cessait de croître. Il fallait, dès lors, analyser les formes d’hybridations, les tensions et les métissages entre référents « traditionnels » et « modernes.

1.5 Les débats sur les interprétations des résultats d’enquêtes

Les résultats des enquêtes standards

23 Les enquêtes auprès des unités de production montraient la jeunesse des chefs d’exploitation, le rôle dominant des femmes, les faibles barrières à l’entrée sur le plan financier, les technologies simples, les rapports sociaux non salariaux, les stratégies de minimisation des risques dans un univers aléatoire, des productions à petite échelle pour une demande peu solvable et instable, une grande divisibilité et fragmentation des biens et services vis-à-vis de clientèles personnalisées. Les travailleurs informels avaient des revenus en moyenne quatre fois supérieurs aux revenus ruraux et les revenus des chefs d’unité étaient proches des salaires moyens.

Les résultats des enquêtes socio-économiques

24 Les enquêtes socio-économiques réalisées auprès des ménages et des travailleurs donnent des résultats différents. Les catégories d’apprentis, de salariés paraissaient mal adaptées. La comptabilité des unités de production n’est pas dissociée de celle du ménage et les rapports de parenté et de dépendance sont déterminants pour comprendre les statuts sociaux. On ne pouvait comprendre l’informel des villes africaines sans différencier la migration temporaire, alternative et définitive et analyser les liens qui se nouaient avec les zones rurales d’origine. Il fallait analyser, également, les relations que les petits producteurs de biens et de services ont avec les clientèles du « monde moderne », les fournisseurs d’intrants ou d’équipements, voire les industries clientes dans le cas de la sous-traitance. Le petit producteur est rationnel et relationnel. Dans un contexte où certaines contraintes sont relâchées (sous-emploi, terres abondantes, éloignement de la frontière d’efficience), dominent des logiques de survie et de recherche du numéraire pour faire face aux besoins quotidiens. Les déterminants des prix sont multiples (marchandage, relations personnalisées).

25 Nos enquêtes à Antananarivo réalisées avec Pourcet (Hugon, 1982) mettaient en relief les complémentarités et les concurrences entre les producteurs d’échelle différentes, les liens entre les petits producteurs et leurs zones rurales d’origine. Dans le cas des transports non mécanisés, on notait une organisation forte hors des règlementations officielles. Les transporteurs sont des fournisseurs de services personnels dans des conditions de servilité vis-à-vis des clients. Logés par les propriétaires des moyens de transports, ils sont insérés dans des relations paternalistes et ne deviennent jamais propriétaires de leurs véhicules. Ils sont aussi originaires de quelques villages des hauts plateaux avec des barrières à l’entrée. Avec leurs faibles gains et leur épargne, ils acquièrent des bœufs et des rizières dans leurs villages d’origine et changent de statut social.

2. LES DÉBATS DOCTRINAUX, THÉORIQUES ET EMPIRIQUES 40 ANS PLUS TARD

26 Le contexte intellectuel a fortement changé et l’économie du développement a connu une profonde transformation (Hugon, 2008). Les débats sémantiques ont disparu ; le terme d’informel a été intégré dans les dictionnaires. Les travaux théoriques ont perdu de leur importance dans les débats sur l’informel au profit de travaux empiriques. Les analyses structuralistes et marxistes ont quasiment disparu, de même que celles se référant à l’anthropologie économique marxiste, voire polanyienne. Les questions nouvelles sont devenues celles de la pauvreté, des inégalités et de la montée en puissance de classes moyennes. Les termes de bottom up of the pyramid, de floating class, lower middle class sont mobilisés.

27 Le contexte socio-économique dans lequel s’insèrent les petites activités urbaines a également changé. De nombreux travaux ont recalculé le PIB africain à partir d’enquêtes ménages et doublé le PIB, comme le faisaient les travaux d’il y a trente ans (Young, 2009). Les économies africaines sont certes restées globalement des économies de rente avec un rôle du capital marchand comparé au capital productif, mais elles ont, au-delà de leurs contrastes, enregistré de profondes transformations. Alors qu’en moyenne l’Afrique subsaharienne connaissait une stagnation de son revenu par tête entre 1980 et 2000, son PIB par tête a augmenté de 40 % durant les années 2000, avec une augmentation de l’indice de Gini. On estime que chaque année environ 20 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail, dont plus des trois quarts ont des emplois « vulnérables ». Les perspectives d’obtenir un emploi stable représentent, ainsi, 9 % dans des pays à faible revenu comme l’Éthiopie, le Mali ou la RDC (Mc Kinsey, 2012).

2.1 L’extension du champ de l’informel

28 Plusieurs avatars peuvent être observés tels que la transposition des débats sur l’informel aux sociétés du Nord, l’intégration dans l’informel des activités illégales ou illicites ou son application à d’autres champs tels la finance.

L’assimilation de l’informel et de l’illicite et illégal.

29 L’informel était déjà très hétérogène. Il l’est devenu davantage avec l’intégration du champ de l’illicite. Certains utilisent aujourd’hui le terme d’économie informelle pour désigner les activités licites non déclarées dans les pays du Sud, le travail au noir et les ateliers clandestins, la corruption, l’économie criminelle dans les pays du Nord (Adair, 1985), l’échange de services, la contrefaçon, le commerce équitable et les trafics de drogues et d’armes (Gourévitch, 2002). Cette extension permet d’appréhender des réalités fondamentales, mais l’hétérogénéité que recouvre l’économie informelle interdit que cette catégorie sémantique puisse fonctionner comme un concept.

30 Le terme d’informel a été aussi utilisé pour traiter de la finance. Face au dysfonctionnement du système financier officiel, la finance informelle joue un rôle important par le biais d’institutions communautaires reposant sur des communautés d’appartenance (clans, lignages, religieux…) et d’organisations tontinières ou associatives de crédit rotatif reposant sur des communautés d’adhésion (prêteurs et banques privées non officielles). Il se pose également les questions de la délimitation entre la finance informelle endogène (exemple des tontines) et la microfinance combinant des dynamiques endogènes et des appuis extérieurs. Le dualisme financier formel et informel interdit d’analyser les liens asymétriques entre les segments financiers.

2.2 Les nouveaux paradigmes dominants

31 Alors que les travaux des années 1970 mettaient en avant les défaillances de l’État et l’absence de système de protection sociale, les libéraux font du secteur informel la résultante des interventions de l’État et une revanche du marché contre l’État (De Soto, 1994). À l’opposé, l’économie alternative a vu dans l’informel un modèle de développement endogène et l’illustration de logiques altruistes (Castel, 2008 ; Favreau, 2004).

Les débats institutionnalistes ont occupé le devant de la scène dans les travaux hétérodoxes.

32 La plupart retiennent le dualisme entre règles formelles et informelles et poursuivent les travaux de Doeringer et Piore (1971). L’institutionnalisme rationnel a mis l’accent sur les modes de coordination pluriels permettant de réduite les coûts de transaction. Les travaux conventionnalistes ont souligné la pluralité des espaces de justification et de règles. L’institutionnalisme historique et holiste a assimilé l’informel à des régimes préindustriels ou rentiers (théories de la régulation) ou analysé les liens entre les profils institutionnels, l’informalisation et la personnalisation des règles. Selon North et al. (2010), l’informel est le reflet de l’ordre social fermé caractérisé par la faible croissance, la forte vulnérabilité, la faiblesse de l’État, la personnalisation des rapports de pouvoir, la faible légitimité de pouvoirs imbriqués dans des chefferies, ordres religieux et militaires, les relations sociales clientélistes, la violence endémique et un jeu économique à somme nulle où l’ascension est liée à une insertion au sein des élites. Ces diverses approches prennent mal en compte les hybridations institutionnelles liées à la mise en contact asymétrique d’institutions et la manière dont les acteurs jouent sur, ou rusent avec, des règles plurielles.

2.3 Rien n’a-t-il changé en 40 ans ?

33 On ne peut qu’être frappé par la proximité des résultats des enquêtes, alors que le contexte a profondément changé. (Charmes, 2012 ; De Vreyer, Roubaud, 2012 ; Leroux et Gourmelen, 2011). La contribution de l’informel à l’emploi total non agricole est estimée en Afrique entre 70 et 90 %, avec un taux d’auto-emploi de l’ordre de 80 à 90 %. Le secteur informel représente 29 % du PIB total dans les années 2000 contre 22 % dans les années 1980 et 49 % du PIB non agricole contre 32 % dans les années 1980 (Charmes, 2012).

La proximité des résultats des enquêtes normalisées

34 Nous prendrons, à titre d’illustration, l’étude de Benjamin et Mbaye (2012) réalisée à Dakar, Cotonou et Ouagadougou. Elle retient six critères pour caractériser l’informel et différencier le gros informel, en termes de réseaux ayant une dimension ethnique et religieuse, du petit informel. Bien que les trois villes aient connu une explosion conduisant à un décuplement de la population, on ne peut qu’être frappés par la proximité des résultats avec les enquêtes menées il y a trente ans. Le contexte demeure celui de la défaillance de l’État avec faible application des règles de droit, corruption et faible recouvrement fiscal. Le petit informel demeure caractérisé par les mêmes traits structurels : entreprise de petite taille, auto-emploi, faible enregistrement, faible niveau de scolarisation et féminisation, absence d’accès au crédit bancaire et de protection sociale, marché du travail dérégulé (tableau 3).

Tableau 3

Comparaison des entreprises formelles, gros informel et petit informel selon six critères

Formel Gros informel Petit informel
Enregistrement oui oui non
Sincérité des comptes oui non non
Fixité du lieu de travail oui non non
ccès au crédit bancaire oui oui non
Chiffre d’affaires > à 50 millions FCFA oui oui non
Paiement impôt oui non non
figure im3

Comparaison des entreprises formelles, gros informel et petit informel selon six critères

Benjamin, Mbaye (2012). (Un euro = 655,957 FCFA)

35 On retrouve, également, les mêmes liens d’il y a quarante ans entre la formalité et la productivité. L’intensité capitalistique ne peut à elle seule expliquer les variations de la productivité du travail. L’explication peut se trouver du côté des entrepreneurs, les meilleurs témoignant de meilleures capacités managériales en se formalisant. Elle peut aussi se trouver du côté du moindre accès de l’informel aux services publics. Les travaux de Nihan (1980) montraient que la productivité du travail ne croît pas avec l’investissement dans des proportions suffisantes pour compenser la baisse de la productivité du capital. Les hypothèses avancées étaient l’existence de rendements décroissants d’échelle, l’incompétence gestionnaire, la faible qualification de la main-d’œuvre en liaison avec des technologies plus avancées.

2.4 Un même entrelacs entre les réseaux interpersonnels et le marché

36 Lieu d’innovation ou d’adaptation, d’ingéniosité et de créativité les économies populaires urbaines continuent de constituer des modes de vie et de survie de la majeure partie de la population. Elles permettent de satisfaire des besoins fondamentaux non couverts par les systèmes officiels : se nourrir, se loger, se vêtir, se former, se soigner, se déplacer ou se distraire. L'informel concerne toujours prioritairement les activités « féminines », alimentaires (distribution, préparation, restauration), de services personnels et matériels, et les activités « masculines » de réparation, de récupération et de recyclage des produits industriels, de transport, de transformation et de fabrication.

37 Mais il importe également de voir comment les petits producteurs urbains construisent une modernité en réinterprétant les règles, normes (hiérarchies sociales, prestations/redistribution, contrôle social) tout en les modifiant par des pratiques plus individualistes dans leurs relations avec les aînés ou avec de nouvelles communautés d’adhésion (tontines, associations islamiques, églises évangéliques). D’un côté, les petits producteurs urbains demeurent encastrés dans des réseaux de relations interpersonnelles de confiance et de coopération et liés aux unités domestiques (non-dissociation des budgets domestiques et productifs, utilisation de la main-d’œuvre familiale). Mais, de l’autre, ils sont insérés au marché et subissent la concurrence, avec des taux de natalité et de mortalité très élevés. Les conditions de travail sont généralement très précaires. L'économie informelle traduit les capacités de résilience [4] de sociétés à faible productivité face aux chocs extérieurs.

38 Les petites activités marchandes combinent ainsi des logiques marchandes (soif de l’argent, concurrence) et des réseaux sociaux permettant beaucoup de flexibilité quant à l’emploi ou à la rémunération. Les rapports de violence et d’exploitation les éloignent de la soi-disant économie solidaire fondée sur le don et la réciprocité, même s’il existe évidemment des solidarités familiales ou sociales. Les communautés d’adhésion et d’appartenance jouent un rôle essentiel de réducteurs d’incertitude. La contrainte de la quotidienneté combinée à une sécurité de long terme conduit à privilégier à la fois le très court terme et le très long terme aux dépens des détours productifs du moyen terme de l’épargne et de l’investissement.

39 Dans un contexte instable et incertain, les producteurs privilégient la flexibilité, l’extensif et la polyactivité aux dépens d’économies de spécialisation et de la productivité.

2.5 La permanence des principaux questionnements

Les relations entre les petites unités et le secteur « moderne » ou capitaliste

40 On peut noter une faiblesse des liens avec l’économie moderne quant aux financements, aux débouchés, à la sous-traitance, ce qui différencie fortement l’informel africain et asiatique. L’essentiel des capitaux provient de l’épargne personnelle ou familiale. Les relations d’amont sont, par contre, fortes en termes de fournitures d’intrants. Certaines activités entretiennent des rapports de subordination (commercialisation de produits de l’économie formelle, sous-traitance), ou de concurrence (ateliers de production) avec l’économie capitaliste, alors que d’autres se situent dans des « niches », là où l’économie capitaliste ne peut répondre aux besoins non satisfaits des populations.

Le caractère procyclique de l’« informel »

41 L’informel est-il un régulateur de la crise ou, au contraire, joue-t-il un rôle procyclique en subissant les effets de récession des activités à plus grande échelle ou capitalistique ? Les réponses diffèrent selon les segments évolutifs de complémentarité et involutifs de substitution.

L’informel est-il une pépinière de très petites et petites et moyennes entreprises (TPE et PME) ?

42 Les travaux dynamiques mettent l’accent sur un secteur transitionnel selon plusieurs critères, tels le mode d’insertion dans le salariat, le cycle de vie des travailleurs, les liens avec l’âge. Le plus souvent, les entreprenants dans un univers incertain cherchent à minimiser les risques, à ne pas avoir de visibilité et préfèrent diversifier leurs activités plutôt que de transformer les petites unités en PME avec salariat, comptabilité, et fiscalité. Nos enquêtes montraient déjà que les petits producteurs pouvaient dégager un surplus mais qu’il y avait alors accumulation extensive et diversité des activités davantage qu’intensification, mécanisation et changement de l’organisation du travail aboutissant à une visibilité de la part des entreprenants. La stratégie dominante était celle de la différenciation des risques par polyactivité. De nombreux travaux (Grimm et al., 2012) reprennent une typologie en trois segments, celui de la survie, celui de la TPME et intermédiaire des « gazelles restreintes », caractérisées par une maîtrise gestionnaire, une technologie adaptée et un taux de retour élevé sur investissement, mais des entraves externes à leur développement et très peu de capital.

43 Les débats sur le que faire restent enfin les mêmes. Faut-il agir prioritairement au niveau national ou des collectivités locales ? Faut-il formaliser l’informel, s’appuyer sur le segment le plus dynamique en capitalisant les pratiques innovantes ou avoir des politiques de redistribution et d’appui vis-à-vis des segments les plus vulnérables ? Faut-il simplifier les règlementations pour favoriser la protection sociale ? Faut-il agir sur l’offre par le crédit, la formation professionnelle, l’appui technique ou sur la demande par la solvabilité des acheteurs de biens et services ou la sous-traitance avec les grandes entreprises ? (Bodson, 1995) [5].

CONCLUSION

44 Le « secteur informel » demeure un objet construit à partir d’une réalité très hétérogène et de cadres d’interprétation pluriels.

45 La question des limites de l’emploi salarié a aujourd’hui une dimension mondiale avec la combinaison d’une croissance démographique et urbaine et des effets des technologies économes en main-d’œuvre. Trois questions concernent l’informel dans un monde où la différenciation cardinale Nord/Sud a perdu de sa pertinence ; d’une part, celle des inégalités créatrices de différenciations croissantes entre les biens et services de luxe et les biens et services de nécessité ; d’autre part, celle de la manière dont les progrès de productivité permettent des augmentations de revenus qui élargissent les marchés et par là-même les emplois ; enfin, celle de la rapidité des évolutions techniques rendant obsolètes des qualifications et conduisant à une perte de compétences et de savoir professionnel sur des marchés ouverts où la priorité est donnée aux consommateurs sur les travailleurs.

46 Mais, en même temps, il importe d’historiciser et de contextualiser les sociétés. Les formes de travail sont multiples. La permanence des structures des petits producteurs traduit les formes spécifiques de l’explosion urbaine, phénomène démographique largement indépendant de la croissance économique ou des interventions de l’État. Les petites activités n’ont pas la même signification selon qu’il existe, ou non, des systèmes de protection sociale, des règlementations du travail et des organisations syndicales. On note ainsi en Afrique une permanence de pratiques et de structures des petits producteurs, alors qu’à l’opposé les modes de croissance des pays émergents, comme la Chine ou l’Inde, répondent davantage aux hypothèses des analyses dualistes ou marxistes en termes d’absorption de l’armée industrielle dans le secteur capitaliste avec un secteur transitionne

BIBLIOGRAPHIE

  • ADAIR P. (1985) L'économie informelle : figures et discours, Paris, Éditions Anthropos.
  • AFRISTAT (2009) Actes du séminaire international sur le secteur informel en Afrique (SISIA), Bamako.
  • AMIN S. (1974) L’accumulation à l’échelle mondiale, Paris, Anthropos.
  • ARCHAMBAULT E., GREFFE X. (eds) (1984) Les économies non officielles, Paris, La Découverte.
  • BENJAMIN N., MBAYE A.A. (eds) (2012) Les entreprises informelles de l’Afrique de l’Ouest francophone. Taille, productivité et institutions, AFD/Banque mondiale, Montreuil, Pearson France.
  • BIT (1972) Employment, Incomes and Equality. A Strategy for increasing productive Employment in Kenya, Genève, OIT.
  • BODSON P. (1995) Politiques d'appui au secteur informel dans les pays en voie de développement, Paris, Économica.
  • BROMLEY R. J., GERRY C. (eds) (1979) Casual works and poverty in third world cities, New York, John Wiley & Sons.
  • BUGNICOURT J. (1973) Économie infra-urbaine et marginaux : quelques éléments pour une controverse, Dakar, IDEP.
  • CASTEL O. (2008) De l’économie informelle à l’économie populaire solidaire : concepts et pratiques, Université de Rennes, 14 p.
  • CHARMES J. (2012) The Informal Economy Worldwide : Trends and Characteristics, Margin-The Journal of Applied Economic Research, 6 (2), 103-113.
  • CHARMES J. (1990) Une revue critique des concepts, définitions et recherches sur le secteur informel, in D. Turnham, B. Salomé, A. Schwarz (eds) Nouvelles approches du secteur informel, Paris, OCDE, 11-52.
  • DEBLÉ I., HUGON P. (eds) (1982) Vivre et survivre dans les villes africaines, Paris, PUF.
  • DE SOTO H. (1994) L'autre sentier : la révolution informelle dans le Tiers-Monde, Paris, La Découverte.
  • DE VREYER P., ROUBAUD F. (2012) Urban labour Markets in sub-Saharan Africa, Paris/Washington, Banque mondiale/AFD.
  • DOERINGER P. B., PIORE M. J. (1971) Markets and Manpower Analysis, Lexington Massachussets, Heath Lexington Books.
  • FAVREAU L. (2004) Qu’est-ce que l’économie informelle, l’économie populaire et l’économie sociale et solidaire ?, Observatoire en économie sociale de l’Outaouais, Québec, Canada, www.uqo.ca.
  • FREYSSINET J. (1976) Méthodes d’analyse des structures de l’emploi des pays sous développés, Working paper, IREP.
  • GEERTZ C. (1963) Peddlers and Princes : Social change and economic marginalization in two Indonesian towns, Chicago, University of Chicago Press.
  • GOURÉVITCH J.-P. (2002) L'économie informelle : de la faillite de l'État à l'explosion des trafics, Paris, Le Pré aux Clercs.
  • GRIMM M., KNORRINGA P., LAY J. (2012) Constrained gazelles. High potential in West Africa’s informal economy, Working paper 537, IISS, La Haye.
  • HART K. (1971) Informal income opportunities and urban unemployment in Ghana, Journal of Modern African Studies, 2, 61-89.
  • HUGON P. (2008) L’économie du développement et la pensée francophone, Paris, AUF.
  • HUGON P. (1982) Le développement des petites activités à Antananarivo. L’exemple d’un processus involutif, Revue canadienne des études africaines, 16 (2), 293-312.
  • HUGON P., ABADIE N. L., MORICE A. (1977) La petite production marchande et l’emploi dans le secteur informel : le cas africain, Paris, IEDES Université Paris I.
  • LACHAUD J.-P. (1990) Le secteur informel urbain et le marché du travail en Afrique du Sud, in D. Turnham, B. Salomé et A. Schwarz (eds), Nouvelles approches du secteur informel, Paris, OCDE, 131-154.
  • LAUTIER B. (1994) L’économie informelle dans le Tiers Monde, Paris, La Découverte, Repères.
  • LEROUX J.-M., GOURMELEN B. (2011) Petits métiers pour grands services dans la ville africaine, Paris, L’Harmattan.
  • LEWIS A (1954) Economic Development with Unlimited Supplies of Labour, Manchester School of Economic and Social Studies, May 22,139-191
  • MC KINSEY (2012) Africa at Work. Job Creations and Inclusive Growth, Mac Kinsey Global Institute.
  • MEILLASSOUX C. (1977) Terrains et théorie, Paris, Anthropos.
  • MOSER C. (1978) Informal Sector or Petty Commodity production : Dualism or Dependence in Urban Development, Word development, 6 (9-10), 1041-1064.
  • NIHAN G. (1980) Le secteur non structuré : signification, aire d'extension du concept et application expérimentale, Revue Tiers-Monde, n° 82, 261-284.
  • NORTH D, WALLIS J. J., WEINGAST B. R. (2010) Violence et ordres sociaux. Un cadre conceptuel pour interpréter l’histoire de l’humanité, Paris, Gallimard, NRF.
  • NUN J. (1969) Surpopulation relative, armée industrielle de réserve et masse marginale, Revue latino-américaine de sociologie, n° 5, 18-35.
  • PENOUIL M., LACHAUD J.-P. (1985) Le développement spontané. Les activités informelles en Afrique, Paris, Pedone.
  • QUIJANO A. (1974) The marginal pole of the Economy and Marginalised Labor force, Economy and Society, 3, 4, 393-428.
  • SETHURAMAN S. V. (1976) Survey instrument for a Study of the Urban Informal sector. The case of Jakarta, Genève, BIT.
  • STEEL W., SNODGNASS D. (2009) Raising Productivity and Reducing Risk of Household Enterprises, Washington DC, World Bank.
  • YOUNG A. (2009) The African growth Miracle, London, LSE.

Mots-clés éditeurs : petite production marchande, accumulation, dualisme, institutionnalisme, informel

Date de mise en ligne : 19/06/2014

https://doi.org/10.3917/med.166.0017

Notes

  • [1]
    Professeur émérite Paris Ouest Nanterre La Défense, Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). philippehugon@neuf.fr
  • [2]
    Ces travaux résultaient de la convergence de ma thèse (1965) sur l’évolution de l’emploi à long terme et l’hétérogénéité du secteur tertiaire, et des recherches sur les activités urbaines en Afrique que j’appelai alors, comme Philippe Couty, transitionnelles ou intermédiaires et de l’incitation de Michel Gaud, Michel Montfort et Yves Berthelot, du ministère de la Coopération, à décrypter le terme de secteur non structuré ou informel que venait d’inventer le BIT.
  • [3]
    Les travaux de DIAL, notamment Roubaud au Mexique et à Madagascar (Madio), ont combiné les divers types d’enquêtes (Afristat, 2009)
  • [4]
    Résilience : caractéristique de résistance des métaux aux chocs ; en sciences sociales, capacité des acteurs ou des sociétés de réagir à des chocs ou à des catastrophes.
  • [5]
    Le Ghana a ainsi créé en 2010 le National Secretariat of the Informal Sector pour appuyer plus spécialement les femmes par du microcrédit et sensibiliser les travailleurs vis-à-vis de leurs droits.

Domaines

Sciences Humaines et Sociales

Sciences, techniques et médecine

Droit et Administration

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Retrouvez Cairn.info sur

Avec le soutien de

18.97.9.168

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions