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Article de revue

Les transferts de valeurs éco-responsables de l’événement aux parties prenantes sont-ils perçus par les touristes ?

Pages 143 à 163

Notes

« London 2012 is proud to have been the catalyst for ISO 20121. This is a piece of legacy with the potential to transform how events around the world consider their economic, environmental and social impacts. »
David Stubbs, Head of Sustainability Olympic Authority.

Introduction

1Une destination touristique se définit comme un territoire commercialisé qui traduit des directions culturelles et territoriales spécifiques. Elle peut être analysée en tant que marque puisqu’elle consiste en une somme d’activités et de processus qui associent consommateurs et producteurs (Frochot et Legoherel, 2007). Pour valoriser et assurer son positionnement concurrentiel, la destination touristique peut ainsi adopter une stratégie de marque. Celle-ci impacte la façon dont les touristes effectuent leur évaluation globale de la destination et jouent sur le choix de celle-ci (e.g. Milman et Pizam, 1995 ; Jenkins, 1999 ; Tasci et Gartner, 2007). Ainsi, la destination se doit d’affirmer ses atouts afin d’assurer le meilleur rayonnement de son offre dans le but de fidéliser ses touristes, d’en attirer de nouveaux et de se différencier des autres destinations concurrentes. Cela implique par conséquent de prendre des décisions au sujet du mix-marketing de la destination [1].

2La prospérité d’une destination touristique est donc dépendante du nombre et de la diversité des produits proposés, ainsi que de l’efficacité de ses efforts marketing et du soutien communautaire (Bornhorst et al., 2010). Les destinations devraient avoir « la capacité d’attirer plus de visiteurs tout en leur offrant des expériences mémorables satisfaisantes, de le faire de façon rentable, tout en améliorant le bien-être des résidents de la destination et de préserver l’environnement naturel, capital de la destination pour les générations futures » (Ritchie et Crouch, 2003, p. 2.). Ainsi, face à ce challenge, plusieurs alternatives s’offrent à elle. Parmi celles-ci, la mise en place d’événements est un moyen pour la destination de parvenir à se différencier (Jago et al., 2003). En effet, il est admis par tous que l’événementiel est un outil de développement. La plupart des destinations favorisent la création puis la reconduite de ceux-ci. Au regard des recherches antérieures sur l’événementiel à caractère sportif, la majorité des travaux se sont intéressés aux retombées économiques en fonction de la taille de l’événement (Gratton et Taylor, 2000) ou de leurs influences sociales (Smith, 2009) mais peu de recherches ont porté sur le volet environnemental. Or, les conséquences de l’organisation d’événements sportifs peuvent être nombreuses sur le milieu naturel et social de la destination touristique et de ce fait en remettre en question sa reconduite. Pourtant, certaines organisations ont pris conscience de ces éléments et sont parvenues à l’établissement de la norme ISO 20 121. Ainsi, l’adoption d’un positionnement éco-responsable durable peut être un moyen de pérenniser dans le temps l’événement au sein de la destination d’un point de vue économique et social tout en préservant l’environnement naturel.

3Parallèlement à ces travaux, de nombreuses études sur le sponsoring ont montré l’influence mutuelle entre l’image de l’événement et l’image de la destination (e.g. Giannelloni, 1993 ; Gwinner, 1997 ; Gwinner et Eaton, 1999 ; Xing et Chalip, 2006). Kaplanidou et al. (2013) évoquent des effets de levier. Ceux-ci correspondent à court terme à une augmentation des profits générés par l’événement et à plus long terme à une amélioration de l’évaluation de l’image de la destination (Chalip, 2004 ; O’Brien et Chalip, 2007). L’image de la destination touristique a fait l’objet d’un intérêt académique intense au cours de la dernière décennie (e.g. Baloglu, 1999 ; Sirakaya et al., 2001 ; Frochot et Kreziak, 2008). Cependant, a priori, aucune étude ne s’est penchée sur les valeurs éco-responsables qui constituent cette image. Par conséquent, l’objectif de cette recherche est de combler ce manque en identifiant les valeurs éco-responsables et leurs transferts entre les différentes parties prenantes lors du déroulement d’événements sportifs. Dans cette recherche, l’évaluation étant inhérentes à la perception des touristes, nous nous intéressons aux valeurs perçues par ces derniers.

4Cette recherche est présentée en trois temps. Tout d’abord, nous reviendrons sur les principaux travaux issus de la littérature afin de montrer la pertinence d’analyser le transfert de valeurs éco-responsables entre une destination et ses partenaires lors de l’organisation d’événements sportifs. Ensuite, deux études qualitatives seront présentées. Enfin, les résultats et discussions seront exposés.

1 – Revue de littérature

5Cette revue de littérature est organisée en deux temps. Un premier point présente les parties prenantes, c’est à dire les destinations touristiques, les événements puis les touristes et leurs préoccupations à l’égard de l’environnement. Dans un second temps, le champ de recherche du sponsoring (ou parrainage) est sollicité dans le but de mettre en exergue le concept de transferts de valeurs.

1.1 – De la destination touristique à l’importance de l’événement éco-responsable

1.1.1 – Les destinations touristiques face à l’événementiel

6Au regard de la littérature, les destinations touristiques ont tout intérêt à faciliter et à promouvoir les événements de manière durable. Non seulement ils permettent d’attirer des touristes (surtout dans les périodes creuses) et de servir de catalyseur (pour la rénovation urbaine, et d’augmenter la capacité des infrastructures et du tourisme de la destination), mais aussi, ils contribuent à la promotion du lieu au travers de la couverture médiatique que l’événement permet. Ainsi, ceux-ci contribuent à augmenter la notoriété et la reconnaissance de la ville hôte en tant que destination touristique (Brown et al., 2004 ; Jago et al., 2003 ; Ritchie et Smith, 1991).

7Les événements sportifs sont sources de bénéfices financiers puisque les dépenses effectuées par les participants, en termes d’hébergement, de restauration, et autres biens et services constituent un impact économique non négligeable pour la communauté (Daniels et Norman, 2003 ; Veltri et al., 2009 ; Walo et al., 1996). Toutefois, les événements sportifs n’ont pas tous les mêmes retombées économiques. Si l’on revient sur les nombreuses typologies d’événements qui existent, comme par exemple vis-à-vis de leur emplacement, de leur attrait, de leur thème (Getz, 1991, 2009 ; Gratton et al., 2001 ; Jago et Shaw, 1998 ; Walsh-Heron et Stevens, 1990), il n’existe pas de consensus entre ces sous-divisions et leurs retombées économiques (Parent et Seguin, 2007). Pourtant, les auteurs reconnaissent que les méga-événements (par exemple, les Jeux Olympiques, la Coupe du monde de football) classés comme des « événements spectacles », qui attirent plus de spectateurs que de participants (Gratton et Taylor, 2000), reçoivent l’attention des médias de manière significative et génèrent des retombées économiques sur le court terme très importantes. Les événements de taille moyenne classifiés par Gratton et Taylor (2000) comme des événements « spectateurs-participants » ont tendance à attirer un nombre plus équilibré de participants et de spectateurs. Dans certains cas, les participants peuvent également être plus nombreux que les spectateurs (e.g. le Marathon de New York). Leurs impacts à long terme sur le tourisme peuvent être inférieurs à ceux des méga-événements malgré le fait que cette différence n’ait pas encore été démontrée empiriquement. Enfin, même si une augmentation du nombre de visites de la destination touristique se produit lors de ces événements, les avantages apparaissent comme étant de courte durée si l’impact de l’événement sportif engendré ne peut pas aller au-delà de la période durant laquelle l’événement a lieu (Jago et al., 2003).

1.1.2 – L’événementiel éco-responsable

8La pérennité de l’événement apparaît comme étant un élément essentiel pour l’évolution de la destination ainsi que pour les retombées économiques et médiatiques dont bénéficient les parties prenantes (Taks et al., 2009). Ainsi, comme le souligne Getz (2009), les événements qui perdurent dans le temps sont ceux qui remplissent des rôles sociaux, culturels, économiques et environnementaux importants. Les événements éco-responsables, font partie de ce mouvement. Ils visent à mettre en place des pratiques respectueuses des ressources naturelles et sociales de la destination en faisant bénéficier à l’ensemble des parties prenantes du projet des retombées économiques tout en utilisant le moins de ressources possibles. Comme le souligne certains auteurs, ces événements devraient être de plus en plus développés et s’appuyer sur un « tourisme responsable » (par exemple, Keyser, 2008).

9À notre connaissance, peu de travaux se sont penchés sur ce type d’événement sportif à l’exception des recherches de Misner et Mason (2006), O’Brien et Chalip (2007). Ces auteurs soulignent que l’un des plus grands changements écologiques associé aux événements sportifs est le développement de nouvelles infrastructures et l’affluence des individus lors des événements, ce qui est principalement le cas lors de méga-événements comparativement aux événements de plus petite échelle qui fonctionnent avec leurs propres installations déjà existantes. Dans ce cas, la préoccupation soulevée est la question de l’empreinte carbone. Il semble que les petits événements peuvent avoir une empreinte carbone plus faible étant donné que la majorité des participants ont tendance à être des (non touristes) locaux et visiteurs de la région. Collins et al. (2009) concluent que, bien que la gestion de la durabilité écologique fera de plus en plus partie de l’organisation des événements, il est actuellement difficile de trouver des mesures adéquates de leur succès. Les événements éco-responsables apparaissent comme étant contraignants puisqu’ils nécessitent de réels aménagements et investissements de tous. Face à ces contraintes, tous les acteurs de la destination doivent être mobilisés autour du projet et partager des valeurs liées à l’éco-responsabilité.

1.1.3 – Qu’en est-il des touristes et de leur perception des démarches environnementales ?

10Au regard de la littérature, un individu éco-responsable se définit comme ayant une préoccupation pour l’environnement élevée. Il agit selon l’idée d’un bien-être sociétal ou environnemental (Stone et al., 1995). Ce consommateur tend à minimiser son impact négatif sur l’environnement à tous les niveaux du processus de consommation, de l’acquisition à l’élimination des produits en passant par l’utilisation (Kréziak, 1998).

11Dans le domaine du tourisme et de l’éco-responsabilité deux types de travaux académiques apparaissent. Les premiers ont tenté d’identifier les caractéristiques sociodémographiques des touristes éco-responsables. Ainsi, Dolicar, Crouch et Long (2008), au travers de leur méta-analyse, mettent en évidence que ces derniers appartiennent aux catégories socio-professionnelles supérieures avec des revenus élevés. Toutefois, ces auteurs soulignent qu’aucune recherche n’a été entreprise au sein de toutes les populations de touristes confondues (e.g. Chiu, Lee et Chen, 2014). Elles ont en effet été conduites principalement sur des marchés de niche comme celui de l’éco-tourisme. Par conséquent ceci pose un problème de validité externe des résultats. Les seconds travaux ont cherché à combler cette difficulté en se focalisant sur les liens potentiels entre la préoccupation éco-responsable des touristes en général et leurs comportements lors de séjour touristique (e.g. Lee et Moscardo, 2005 ; Robinot, 2007). Dans cette perspective, les travaux de François-Lecomte et Prim-Allaz (2009) montrent que les touristes sensibles à l’environnement sont des consommateurs responsables au quotidien. Les auteurs concluent que le tourisme responsable « est le reflet d’attentes profondes de la part d’individus qui manifestent leurs préoccupations sociales et environnementales dans leur consommation quotidienne » (François-Lecomte et Prim-Allaz, 2009, p. 32). Dans le prolongement de ces études, les travaux de Robinot (2007) et Robinot et Giannelloni (2010) ont mis en évidence que l’absence de démarches respectueuses de l’environnement de la part des prestataires de services touristiques avait un impact négatif sur la satisfaction des touristes.

12Dans la lignée de ces travaux et pour répondre à l’intérêt croissant des chercheurs et praticiens sur ces questions, cette étude s’intéresse au profil des touristes sensibles au partage de valeurs éco-responsables entre les parties prenantes réunies autour de l’organisation d’un événement.

1.2 – Le sponsoring et les valeurs au sein du capital marque

1.2.1 – Le sponsoring et transferts de valeurs

13La destination touristique participe à l’événement sportif au travers de la mobilisation d’organismes institutionnels. La contribution de ces organismes revêt plusieurs natures – matérielles (lieu, bâtiment, lots…) et immatérielles (financière, humaine, notoriété…). En contrepartie, la destination touristique obtient une amélioration de son capital marque. Celle-ci est composée de la saillance (notoriété), de la performance, d’attributs, d’une force (le jugement), des sentiments qu’elle suscite, de la résonnance (fidélité) et d’une image (Aaker, 1992 ; Kapferer, 2012). Par rapport à cette dernière facette, Viot (2002) considère que l’image de marque est composée d’un ensemble de valeurs. Cette image peut également être définie pour les touristes comme « une construction d’attitudes constituées de représentation mentale, de connaissances (croyances), de sentiments et d’impressions globales à l’égard de la destination » (Baloglu et McCleary, 1999, p. 870).

14Les précédentes recherches sur le sponsoring ont montré que l’ensemble des facettes du capital marque identifié pouvait être transféré de l’événement ou de la célébrité aux entreprises partenaires. Ces transferts ont largement été étudiés dans le cadre du sponsoring. Sur ce fondement, un aspect important de la planification stratégique pour une destination touristique est d’utiliser l’image de l’événement sportif pour améliorer l’image de la destination d’accueil (Brown et al., 2004 ; Chalip et al., 2003). Comme l’ont souligné Xing et Chalip (2006) et Kaplanidou et al., (2013), les études sur le sponsoring montrent les interrelations positives et mutuelles entre l’image des événements et l’image des parties prenantes (Trespeuch, 2014). Cependant, a priori, aucune recherche ne s’est encore intéressée aux transferts de valeurs respectueuses de l’environnement. Pour Zentes et Deimel, (1991) les valeurs de l’entreprise sont plus facilement transmises par l’association à un événement à caractère sportif, artistique ou social, plutôt que par un message publicitaire dûment repéré comme tel et, donc, moins crédible. Trespeuch (2014) montre ainsi que le sponsoring permet une transmission de valeurs, d’identité et de culture à double sens entre l’événement et les partenaires (Figure 1).

Figure 1

Cadre conceptuel du sponsoring

Figure 1

Cadre conceptuel du sponsoring

15Ainsi, l’enjeu de ce travail est d’identifier les transferts de valeurs éco-responsables entre l’événement sportif, les entreprises partenaires et la destination touristique au travers de la perception des consommateurs.

1.2.2 – Quelles valeurs partagées ?

16La théorie de la congruence cognitive montre que le consommateur préfère généralement les marques, les événements et les destinations touristiques dont les valeurs culturelles et personnelles sont en adéquation avec les siennes (Kotler et al., 2017 ; Trespeuch, 2017) ou plus exactement avec son concept de soi, autrement dit avec la représentation qu’il se fait de lui-même (Festinger, 1962 ; Onkvisit et Shaw, 1987 ; Elberse et Verleun, 2012). Au vu du nombre croissant de personnes sensibilisées au développement durable, il semble pertinent pour la destination touristique de communiquer et porter des valeurs éco-responsables.

17Sur le plan théorique, les précédentes recherches sur la marque montre une progression du capital client de la marque pour les consommateurs qui partagent les valeurs et idéaux véhiculés par la marque (Lacœuilhe, 2000 ; Lacœuilhe et Belaïd, 2007). Pour l’individu, la consommation d’une destination touristique ayant des valeurs éco-responsables peut générer un bénéfice d’expression de soi. En effet, au travers de la consommation d’une destination touristique ou d’un événement engagé sur le plan sociétal et environnemental, le consommateur peut exprimer ses propres valeurs auprès de son entourage (Hoeffler et Keller, 2002 ; Parguel et al., 2012). Or, comme l’a souligné Getz (2009), la place des valeurs dans les festivals et autres événements a été obscurcie par une surenchère sur les retombées économiques et sociales que ces activités génèrent. Les valeurs environnementales ont par conséquent reçues une attention très insuffisante, de sorte qu’elles ont été très peu identifiées, et subséquemment analysées et mesurées. Or, il semble que les conséquences qu’elles pourraient avoir sur la stratégie de communication globale de la destination touristique pourraient être très importantes et cela à de multiples niveaux.

2 – Étude 1

2.1 – Méthodologie et terrain de recherche

18Dans le cadre de cette étude et afin de démontrer l’existence ou l’absence de transferts de valeurs écologiques entre la marque « Événement » et la marque « Destination Touristique » et les marques des entreprises partenaires, 3 événements ont été retenus :

  • 1 méga-événement d’envergure internationale avec des retransmissions télévisuelles dans le monde entier (Jeux Olympique de Sotchi 2014) ;
  • 1 événement d’envergure moyenne (Rolland Garros 2015) ;
  • 1 événement d’envergure nationale (les Jeux de Sherbrooke 2013).

19La diversité des tailles d’événements retenues par rapport à la typologie de Gratton et Taylor (2000) permet une meilleure représentativité des transferts de valeurs entre événement et destination touristique indépendamment de la taille de l’événement. Aussi, les événements ont été sélectionnés en fonction de la communication réalisée sur leurs démarches environnementales.

20Sur le plan méthodologique, des entretiens semi-directifs ont été menés en face à face auprès de spectateurs ayant assisté aux Jeux de Sherbrooke, à Roland Garros ou aux Jeux Olympiques de Sotchi jusqu’à l’obtention de la saturation sémantique. Cette méthode à l’avantage de pousser l’individu à réfléchir profondément et à sonder ses connaissances tacites (Koners et Goffin, 2007). À l’exception des spectateurs des jeux de Sherbrooke, les entretiens ont été réalisés sur place à la suite de l’événement. Le profil de cet échantillon de convenance était le suivant : 14 femmes et 16 hommes ; âge moyen de 37,5 ans, la durée moyenne des entretiens a été de 24 minutes. Enfin, une question spécifique portant sur le degré de préoccupation à l’environnement (évalué sur une échelle allant de 1 pas du tout sensible à l’environnement à 5 - très sensible à l’environnement) était posée aux répondants.

21Par la suite, une analyse de contenu a été réalisée. Nous avons procédé dans un premier temps à une analyse thématique (définition d’un événement éco-responsable, démarches environnementales constatées, valeurs attribuées aux différentes parties prenantes, attitude personnelle à l’égard de l’environnement). Ensuite, une analyse lexicale a été menée pour analyser la congruence de valeurs comme suggérée par Gavard-Perret et Moscarola (1998). L’objectif de cette étude est de définir les caractéristiques d’un événement éco-responsable et la perception des consommateurs vis-à-vis des valeurs de l’événement, de la destination et des parties prenantes pour mettre en exergue les éventuels transferts. Le traitement a été́ réalisé́ avec l’aide du logiciel Sphinx IQ par analyse de contenu.

2.2 – Résultats et discussions

2.2.1 – Définition d’un événement éco-responsable

22L’ensemble des répondants de cette étude ont été capables de donner une définition pour le concept d’« événement éco-responsable ». Le premier critère qui ressort des différentes définitions proposées est la protection de l’environnement. Ainsi, ces premiers résultats rejoignent des travaux antérieurs (Robinot, 2007 ; François-Lecompte et Prim-Allaz, 2009) en mettant en évidence une progression de la conscience environnementale des répondants dans le domaine du tourisme :

  • Sarah (répondant JO Sotchi) : « Maîtrise de l’empreinte de l’événement sur l’environnement. Aussi bien en amont lors de la construction des infrastructures nécessaires à l’événement et dans la gestion même de l’événement et de l’afflux humain. Permettre une réutilisation des infrastructures dans le temps ».
  • Franck (répondant Roland Garros) : « Le dernier événement éco-responsable auquel je suis allé est une compétition de surf… le spot est sur une plage, un milieu donc naturel où il faut préserver les dunes, il y avait aussi des toilettes écologiques, mais aussi des poubelles avec tri sélectif simple… ».
  • Christopher (répondant Jeux du Canada) : « Les organisateurs essaient de réduire l’empreinte écologique, d’avoir le plus de recyclage et le plus de récupération possible ».

23Toutefois à ce niveau de l’étude le concept de développement durable apparaît pour les répondants uniquement sous sa dimension écologique au détriment de la dimension sociale. Par contre l’illustration de ces définitions par des exemples a posé problème, en effet seul deux répondants fortement impliqués vis-à-vis de la préoccupation pour l’environnement (score de 4,5 sur l’échelle de 5) ont été capables de citer des noms d’événements éco-responsables en dehors des événements étudiés.

24Enfin, aucun répondant n’a été en mesure de donner le nom d’un label lié aux événements éco-responsables. Par contre, sur le plan opérationnel, la globalité des spectateurs interrogés ont identifié des actions menées par les organisateurs dans les différentes catégories de la norme ISO 20121 lors du déroulement des trois événements étudiés. Le Tableau 1 résume les mesures de développement durable constatées lors des événements éco-responsables étudiés. Ces résultats vont dans le sens de travaux antérieurs portant sur préoccupation pour l’environnement et la compréhension de la notion de développement durable (Lapeyre et Bonnefont, 2012). En effet, les individus ont acquis une connaissance globale de ces questions et sont capables de citer différentes démarches.

Tableau 1
Actions entreprises d’un événement éco-responsable (critères normes Iso 20121)Verbatim
Transports en communFrançois (répondant JO Sotchi) : « Oui mise en place d’un système de transport en commun limitant les déplacements personnels. Et beaucoup par train donc électrique »
Gestion des déchetsCynthia (répondant Roland Garros) : « Tri sélectif puisque toutes les poubelles avaient deux compartiments (jaune et autres déchets), mais pas assez nombreuses au sein du stade (souvent elles débordaient ! !) ; Eco cup dispo lorsque tu achetais une boisson ».
Maud (répondante JO Sotchi) : « Pas de souvenir de poubelles de tri… »
Dominique (répondant Roland Garros) : « un peu de tri sélectif »
AlimentationSarah (répondante JO Sotchi) : « Sur place très mauvaise gestion de l’alimentation favorisant l’achat de nourriture importée plutôt qu’une consommation locale »
CommunicationChloé (répondante JO Sotchi) : « non »
Dominique (répondant Roland Garros) : « je sais qu’il y a des brigades vertes, mais je n’en ai pas vues ».
Intégration de l’événement dans les infrastructures existantes et le milieu naturelMaud (répondante JO Sotchi) : « Absolument pas : ils ont rasé et fait du neuf en expulsant les habitants… »
Fleur (répondante JO Sotchi) : « Pas du tout. Ils ont saccagé des marais et expulsé des personnes qui vivaient là… Ça a été un vrai scandale… Et on ne sait même pas ce que tout cela va devenir… »

2.2.2 – Les transferts de valeurs entre l’événement et la destination

25Si de nombreuses études sur le sponsoring se sont intéressées au transfert entre entité parrainée et parrain (McCracken, 1989 ; Ganassali et Didellon, 1996 ; Mukherjee, 2009), cette étude complète les précédents travaux en mettant en lumière de manière empirique le transfert de valeurs. En effet, les consommateurs interrogés ont identifié un réel transfert de valeurs entre la destination touristique et l’événement. Il a été observé une congruence de valeurs entre les valeurs associées à la destination touristique et les valeurs associée à l’événement par les répondants. Les répondants expliquent cette congruence au travers de la solidarité qui unit gouvernance de l’événement et gouvernance de la destination touristique dans la protection du site d’accueil. De leur point de vue, événement et destination partagent une image et des valeurs communes.

26Dominic (répondant Jeux du Canada) : « De voir qu’une ville exige des éléments écologiques, je suis fier ».

27Aussi, de façon réciproque, les événements dont l’organisation détériore l’environnement ont un impact négatif sur l’image de la destination hôte : « Non, on en est loin surtout les Russes… les Jo c’était vraiment catastrophique […] et la ville ne doit certainement pas se soucier des questions environnementales […] J’en mettrais ma main à couper ». (Fleur, répondant JO Sotchi).

28Selon Gnoth (2007) puis Wheelers et al. (2011), le capital d’une destination et l’attrait de cette dernière sont en partie liés aux partages de valeurs entre les parties prenantes de la destination. Dans le prolongement de ces travaux, les résultats de notre étude montrent que l’organisation d’un événement éco-responsable a un impact sur le partage de valeurs des gouvernances de l’événement éco-responsable et de la destination. Par conséquent les événements éco-responsables apparaissent comme étant un outil approprié pour répondre aux besoins de valeurs communes au sein de la destination touristique.

2.2.3 – Les transferts de valeurs entre l’événement et les entreprises partenaires

29Les résultats de cette étude nuancent cependant les précédentes recherches sur le sponsoring et les transferts d’image de McCracken (1989), Giannelloni (1993) et Ganassali et Didellon (1996). En effet, peu de concordance de valeurs éco-responsables entre événement et entreprises partenaires ont été observées dans les réponses des consommateurs interrogés. Par exemple, l’ensemble des répondants de Roland Garros ou des Jeux du Canada interrogés s’accorde sur le positionnement éco-responsable de ces événements mais n’associe pas de valeurs éco-responsables aux entreprises partenaires : « Quand je vois les commanditaires sponsors d’un événement, je les remarque. C’est bien mais pas plus que ça » (Christopher, répondant Jeux du Canada).

30À l’inverse, les répondants qui ont perçu les Jeux Olympiques de Sotchi comme un événement sans valeurs éco-responsables ont eu de la difficulté à associer des valeurs éco-responsables aux entreprises partenaires malgré leurs efforts dans ce domaine : « Le Lieu de Procter et Gamble était plutôt responsable… en bois… Avec poubelles de tri avec des verres jetables… Mais en fait à côte de ça, ben… ils ont distribué beaucoup d’échantillons avec plein d’emballages… (Mais super cool les échantillons…) alors est-ce que ce sponsor peut aller avec respect de l’environnement ?… On est loin finalement je pense… » (Sarah, répondante JO Sotchi).

31Pour synthétiser cette étude, on observe pour l’individu, la perception d’un partage de valeurs éco-responsables entre la destination touristique et l’événement. Les destinations touristiques semblent solidaires et co-responsables des événements qu’elles accueillent. Cette responsabilité est à double sens, les consommateurs associent des valeurs éco-responsables à l’image des destinations touristiques qui accueillent des événements verts et à l’opposé, les touristes attribuent une image négative aux destinations touristiques qui accueillent des événements qui ne se préoccupent pas de l’environnement. Côté entreprise, les consommateurs ne perçoivent pas ou peu de valeurs éco-responsables partagées entre l’événement et les entreprises partenaires.

3 – Étude 2 : netnographie des communautés virtuelles réunies autour de l’événement

3.1 – Méthodologie

32Une netnographie correspond à l’étude ethnographique de communautés virtuelles (Kozinets, 2002). Dans le cas présent, cette étude porte sur l’analyse de 6 communautés virtuelles réunies autour de différents événements qui valorisent dans leur communication des démarches éco-responsables. Pour éviter de contaminer le terrain de recherche, une position non participante a été retenue pour cette étude.

33Concernant la méthodologie, l’ensemble des communications (posts et commentaires) au sein des communautés virtuelles Facebook ont été téléchargées (Tableau 2). Dans un deuxième temps, une analyse lexicale à l’aide du logiciel SphinxIQ a permis de faire ressortir les termes les plus mobilisés par les membres de la communauté. Puis, comme préconisé par Kozinets (2002), seuls les termes et verbatim en lien avec l’objet d’étude ont été conservés afin de réduire le corpus de 27 166 communications (posts et commentaires).

Tableau 2

Événements étudiés au travers de la netnographie

ÉvénementsPaysNombre de FansNombre de PostsNombre de Commentaires
Roland Garros 2015France1 618 37020014 129
Trophée AndrosFrance13 4881 0422 962
Internationaux de StrasbourgFrance9 7711 6432 601
Jeux du CanadaCanada5 9271 3611 635
Iron Man de TremblantCanada5 9102941 094
16e Rallye Monte Carlo des énergies nouvellesMonaco49713669

Événements étudiés au travers de la netnographie

3.2 – Résultats

34Les résultats de la netnographie montrent que la majorité des communications des membres de ces communautés portent sur la satisfaction. Les internautes spectateurs remercient la gouvernance des événements éco-responsables. En effet, les termes associés aux remerciements et à la satisfaction liés à l’expérience sont particulièrement présents dans le discours des internautes (par exemple : le terme « Merci » est le deuxième terme le plus employé par les internautes, il apparaît 958 fois ; puis, « Bien » : 888 fois ; et « Bravo » : 789 fois). Ensuite, viennent les termes qui qualifient l’événement tels que « Best » : 598 fois et « Super » 586 fois. La Figure 2 illustre cette hiérarchie.

Figure 2

Nuage de mots des termes utilisés sur les réseaux sociaux des événements

Figure 2

Nuage de mots des termes utilisés sur les réseaux sociaux des événements

35La partie éco-responsable de l’événement semble jouer un rôle important dans la satisfaction des spectateurs : « Wow ! je suis fière de votre initiative pour le développement durable, continuez votre beau travail ! ! » « #WTA #Tennis/1er événement sportif éco-responsable de France » ou « Internationaux de Strasbourg récompensés pour leur engagement éco-responsable ».

36Par contre, par rapport aux différentes facettes du développement durable, l’aspect humain, social semble être le plus important pour les membres de la communauté virtuelle. En effet, le terme « Bénévoles » ressort 205 fois, le plaçant 27e mot le plus utilisé sur les réseaux sociaux des événements retenus (cf. Figure 2). La contribution des bénévoles au succès des événements est soulignée à de nombreuses reprises. Ces résultats viennent nuancer les conclusions de l’étude 1 : en effet, au sein de la communauté l’aspect social demeure important. « Bravo à tous les bénévoles, merci à toute l’équipe […] de loin le plus bel événement auquel j’ai participé et ce, année après année, vous ne cessez jamais de remonter la barre ! »

37Aussi, l’adoption de démarches éco-responsables par la gouvernance de l’événement semble avoir un impact sur la communication. En effet, les démarches éco-responsables sont une source d’intérêt pour les médias. De plus, les internautes relaient cette information au sein de la communauté virtuelle.

38

« Notre équipe de service de Développement durable met en avant plusieurs actions novatrices dont la mise sur pied de l’équipe verte Cascades qui deviendra un legs aux retombées les plus positives. »

39Par rapport aux travaux de Wheelers et al. (2011), les résultats de cette étude montrent l’existence de consommateurs unis sous forme de communauté virtuelle. Les échanges au sein de ces communautés virtuelles portent principalement sur la satisfaction et le remerciement des consommateurs pour la bonne gouvernance de l’événement. Sur le plan de l’éco-responsabilité, le volet social est a priori le plus important pour ces internautes (Étude 2) tandis que pour les touristes (spectateurs de l’Étude 1), l’aspect environnemental était le plus important. Par conséquent, notre étude met en évidence que le rôle de l’individu vis-à-vis de l’événement (spectateur ou membre de la communauté de l’événement) modifie la nature des valeurs recherchées. Il apparaît donc comme important de segmenter les individus en fonction de leurs liens à l’événement pour adapter la communication. Enfin, par rapport aux avantages attribués au sponsoring (Giannelloni, 1993 ; Chalip et al., 2003), cette étude a mis en exergue un gain de communication pour les événements qui adoptent des démarches environnementales.

Conclusion

40Cette recherche a permis de montrer une évolution nette dans la compréhension du concept de développement durable. En effet, même si le volet social est uniquement évoqué par les membres des communautés virtuelles, il n’en demeure pas moins, que les répondants ont une conscience environnementale qui s’est améliorée. Ils savent définir cette notion en général, l’appliquer aux événements sportifs et identifier des actions entreprises par les acteurs.

41En ce qui concerne les valeurs perçues par les consommateurs, il apparaît que l’organisation d’un événement éco-responsable permet un partage de valeurs éco-responsables entre l’événement et la destination touristique. Ce travail amène donc une réponse opérationnelle aux travaux de Gnoth (2007) puis Wheelers et al. (2011) sur le nécessaire partage de valeurs communes au sein de la destination touristique. Pour les consommateurs, les valeurs associées à l’événement et à la destination hôte sont indissociables. À l’inverse, une minorité des répondants perçoivent un transfert de valeurs éco-responsables entre l’événement éco-responsable et les entreprises partenaires. Si l’on se réfère au cadre théorique du sponsoring, cette étude a également montré que l’adoption de démarches environnementales avait un impact positif sur le capital marque au travers d’un gain de communication.

42Cette recherche, basée sur la demande, a permis de mettre en évidence de nombreuses pistes d’actions pour les entreprises du secteur touristique. Ainsi, cette étude recommande aux organisateurs d’événements d’adopter des démarches ayant un impact positif sur l’environnement naturel ainsi que sur la sphère économique et sociale. En effet, ces démarches permettent un gain de communication dans les médias classiques, sur Internet et sont sources d’un « bouche-à-oreille » positif. Aussi, il est recommandé d’utiliser les leaders d’opinion sur les réseaux sociaux comme relais de l’information éco-responsable. De plus comme le souligne Lapyere et Bonnefont (2012), l’engagement en développement durable doit aussi être concret, important et mesurable pour accréditer une communication auprès de son public. Notre étude met en évidence que les communautés de consommateurs utilisent les médias sociaux pour exprimer leur satisfaction à l’égard de l’expérience. Dans le prolongement des travaux sur le « nudge marketing » de Thaler et Sunstein (2009), on aurait tendance à recommander l’adoption d’une communication positive aux travers de termes optimistes pour mettre en avant les actions entreprises au sein de l’événement sportif. Cela permettrait de sortir du discours moralisateur trop souvent utiliser lors des campagnes de sensibilisation à la protection de l’environnement, d’autant que ces expériences de consommation sont sources de joies et d’amusement.

43Pour la destination touristique, cette recherche recommande d’imposer un cahier des charges avec des contraintes environnementales pour les événements reçus. En effet, pour les consommateurs, la destination touristique est en charge de préserver des lieux par le consommateur. Ainsi, dans l’esprit de celui-ci, la prise en compte de l’environnement lors des événements est de la responsabilité de la destination. Ainsi, c’est de la responsabilité des destinations touristiques de jouer un rôle stratégique majeur en favorisant l’adhésion de nombreux professionnels du tourisme aux principes du développement durable et en les aidant à les mettre en pratique.

44Enfin, cette étude fait ressortir l’absence ou le faible transfert de valeurs éco-responsables entre les entreprises partenaires et l’événement du point de vue du consommateur. Subséquemment, il est suggéré aux entreprises de communiquer de façons plus visibles sur les démarches respectueuses de l’environnement lors de l’événement. Ceci avait d’ailleurs été souligné par Leroux (2012, p. 3) : « les priorités du développement durable concernent autant les domaines d’intérêt public que privé ».

45Cette recherche souffre naturellement de plusieurs limites. D’un point de vue méthodologique et en lien avec l’échantillon, certaines perceptions peuvent ne pas avoir été retranscrites par les consommateurs sur les réseaux sociaux ou lors des entretiens qualitatifs. Cette étude ne permet également pas de mesurer l’influence inconsciente du sponsoring et des transferts de valeurs associées. Une autre limite est liée au fait que les consommateurs se montrent généralement sous leur meilleur jour sur les réseaux sociaux et en face à face, il peut ainsi exister un biais de désirabilité sociale dans les commentaires postés (Trespeuch, 2017). Aussi, à cause de la restriction volontaire de cette étude à certains événements exclusivement de nature sportive, certaines pratiques et transferts de valeurs ont pu être omis.

46En lien avec les limites, il serait intéressant de reproduire cette étude avec des événements de nature différente (culturels par exemple). Aussi, une étude confirmatoire des transferts de valeurs avec une méthodologie quantitative serait intéressante. Il serait aussi, a priori, pertinent de suivre l’évolution dans le temps de la perception des consommateurs à l’égard de ce type d’événement. Enfin, si les spectateurs des événements retenus sont particulièrement satisfaits, il serait intéressant d’identifier le lien entre les démarches environnementales et la satisfaction client dans le prolongement des travaux de Robinot et Giannelloni (2010).

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Notes

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