Notes
-
[1]
Les participants autres que les entreprises sont les syndicats, les organisations non gouvernementales et plus globalement, les représentants des sociétés civiles (Amnesty international, Human Rights Watch, le World Life Fund, l’Union internationale pour la conservation de la nature ou encore, en France, les Entreprises pour l’environnement…).
- [2]
- [3]
-
[4]
Voir la correspondance entre les principes du Pacte Mondial et les indicateurs de la performance GRI sur le site : http://www.unglobalcompact.org/languages/french/gc_gri_table_france.pdf.
-
[5]
Voir le site du GRI : http://www.globalreporting.org/Home.
-
[6]
UN Global Compact Bulletin, juin 2010
- [7]
-
[8]
Dahir n° 1-03-59 du 10 rabii I 1424 portant promulgation de la loi n° 11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l’environnement (B.O. du 19 juin 2003). Ces dispositions générales et spécifiques sont relatives à la protection de la nature et des ressources naturelles, aux pollutions et nuisances, aux instruments de gestion et de protection de l’environnement, et à la procédure et la poursuite des infractions.
-
[9]
Voir le site de la CGEM : http://www.cgem.ma/.
-
[10]
www://http.innorpi.tn, consulté le 13 juillet 2010
-
[11]
Selon les textes de loi relatifs à la PME au Maroc comme en Tunisie, celle-ci est officiellement définie comme une entreprise gérée et/ou administrée directement par les personnes physiques qui en sont les propriétaires, copropriétaires ou actionnaires.
- [12]
1Le rapport Brundtland définit le développement durable (DD) comme « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (Brundtland, 1987). « La contribution des entreprises au développement durable » (OCDE, 2001) est restreinte par l’OCDE au concept de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). La Communauté Européenne définit la RSE comme : « Un concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec les parties prenantes sur une base volontaire » (Communauté Européenne, 2002).
2Dans le cadre de la modernisation des échanges, la mise en œuvre d’une stratégie de DD et de RSE est de plus en plus exigée par les parties prenantes de l’entreprise : donneurs d’ordres, utilisateurs finals, bailleurs de fonds. Pour les entreprises maghrébines qui veulent s’intégrer dans la communauté internationale, la RSE apparaît comme une condition nécessaire pour gagner des parts de marchés et participer à la chaîne de valeur dans l’espace économique mondial. Une partie de leurs exportations dépend à présent de la capacité d’engagement des managers en faveur de la RSE. Cet engagement se concrétise par la certification de leur entreprise, par une démarche attentive aux valeurs humaines fondamentales et respectueuse de l’environnement, par un comportement éthique et des investissements citoyens.
3En dépit des discours sur les enjeux du DD et les avantages de la RSE, et malgré les nombreux outils institutionnels proposés aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) marocaines et tunisiennes pour sa mise en œuvre, force est de constater que la RSE est faiblement intégrée dans la stratégie de ces entreprises. Comment expliquer cette situation ? Quels sont les dispositifs institutionnels de promotion du DD et de la RSE au Maghreb ? Comment se comportent les managers marocains et tunisiens à l’égard de ces nouveaux enjeux ?
4L’objet de ce travail est de répondre à ces questions en proposant tout d’abord un état des lieux du cadre institutionnel international (1), puis national (2) d’encouragement des pratiques en matière de DD et de RSE au Maroc et en Tunisie, enfin de repérer les moteurs et les freins de l’engagement des managers de ces deux pays à travers une revue de la littérature (3).
1 – Le cadre institutionnel international de la promotion du développement et de la responsabilité sociale des entreprises au Maroc et en Tunisie
5Les entreprises marocaines et tunisiennes sont encouragées dans leur démarche de DD et de responsabilité sociale, environnementale et économique par des dispositifs internationaux. Ils peuvent adhérer au Global Compact (1.1.), réaliser un compte-rendu (reporting) de DD, en utilisant les indicateurs GRI - Global Reporting Initiative (1.2) ou encore s’engager dans une démarche de certification avec le respect de référentiels et de normes issues, notamment, de l’International Standard Organisation - ISO - (1.3).
1.1 – Le Global Compact
6Le Global Compact (Pacte Mondial en français) fédère les entreprises, les Nations Unies et les acteurs de la société civile autour de valeurs fondamentales inspirées de quatre grands textes :
71. La Déclaration universelle des droits de l’homme (1948); 2. La Déclaration de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) relative aux principes et droits fondamentaux au travail (1998); 3. La Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement (1992) ; 4. La Convention des Nations Unies contre la corruption (2004).
8Ces valeurs sont déclinées en dix principes universels que les entreprises ou les organisations adhérentes au Pacte Mondial, s’engagent à appliquer [1]. En novembre 2009, on enregistrait 5 211 entreprises signataires et 1 955 participants autres que des entreprises dans plus de 130 pays [2]. Les dix principes du Pacte Mondial sont regroupés en quatre domaines : droits de la personne, droit du travail, environnement et lutte contre la corruption (Tableau 1).
Les 10 principes du Pacte Mondial des entreprises [3]
Les 10 principes du Pacte Mondial des entreprises [3]
9Pour favoriser la mise en œuvre de ces principes, le Maroc et la Tunisie ont bénéficié d’une assistance de la part de l’Italie dans le cadre du « Programme de Développement Durable grâce au Pacte Mondial ». Ce programme a été financé par le Ministère des Affaires Etrangères italien. Sa mise en œuvre a été assurée par l’OIT. Il s’est adressé aux PME locales et italiennes qui opèrent dans ces pays.
10L’Italie a apporté son soutien à ces deux pays maghrébins, auxquels il faut ajouter l’Albanie, dans sa coopération en matière de développement. L’Italie, qui est l’un des principaux partenaires commerciaux de ces trois pays, a un intérêt stratégique dans l’émergence d’entreprises sous-traitantes et/ou fournisseurs des firmes italiennes. Lesquelles pourront alors se prévaloir auprès de leurs parties prenantes d’une intégration verticale de ces principes dans leurs filières de production ou d’approvisionnement. Ce programme avait un caractère strictement facultatif. S’il visait à promouvoir le DD, il n’était pas juridiquement contraignant. S’il s’appuyait sur un ensemble de valeurs universelles, il n’était pas un système de contrôle des entreprises. Ce programme s’est achevé fin 2009, après l’organisation d’une série de conférences et de séminaires. Des actions de sensibilisation et de formation à la RSE et au DD ont été aussi engagées.
11En juin 2010, on comptait 24 organisations marocaines adhérentes au pacte Mondial, dont 17 entreprises, 5 organisations patronales, ouvrières ou professionnelles et 2 ONG inscrites au pacte mondial et 34 organisations tunisiennes dont 33 entreprises et 1 ONG.
1.2 – Le Global Reporting Initiative
12En adhérant au Pacte Mondial, les entreprises s’engagent à promouvoir le DD. Elles marquent aussi leur volonté de communiquer sur les progrès qu’elles réalisent en matière de DD et de RSE. Cette démarche, appelée « Communication sur le Progrès » (COP), consiste pour les participants à communiquer avec leurs parties prenantes, chaque année, en décrivant comment elles mettent en œuvre les principes du Pacte Mondial et quels sont les résultats attendus ou atteints. La communication peut se faire sous forme de rapports de DD ou autres rapports publics, d’un site web ou d’autres moyens de communication.
13Le Pacte Mondial n’offre pas d’indicateurs ou d’instruments pour mesurer les progrès accomplis. Il propose, en revanche, pour la préparation et la rédaction des COP par les adhérents, une correspondance entre les dix principes du Pacte et des indicateurs préconisés par le Global Reporting Initiative (GRI) [4].
14Le GRI est une organisation internationale privée dont le but est de promouvoir la publication d’informations relatives au DD [5]. Un référentiel de reporting « développement durable » est proposé. Il est destiné à fournir aux organisations un modèle de référence, accepté d’un commun d’accord, pour l’élaboration de leur rapport de performance économique, environnementale et sociale, dans le cadre de la COP.
15En juin 2010, le Global Compact avait reçu 8 834 COP, dont trois émanaient d’entreprises marocaines et six d’entreprises tunisiennes. En comparaison, on enregistrait dans cette liste 126 firmes espagnoles, 67 suédoises, 40 hollandaises, 39 italiennes, 42 allemandes et 26 françaises [6].
1.3 – La certification ISO, un exemple de normalisation
16L’International Standards Organisation (ISO) est une fédération mondiale d’organismes nationaux de normalisation. Cette organisation internationale de normalisation propose plus de 17 400 normes qui couvrent l’ensemble des activités économiques ou sociales. L’adoption de ces normes se fait sur une base volontaire.
17Pour intégrer une démarche de RSE et de DD à leur stratégie entrepreunariale, les entreprises peuvent s’appuyer sur des outils existants, en particulier les normes de management de la qualité (ISO 9001), de management de l’environnement (ISO 14001, EMAS), de management de la sécurité au travail (OHSAS 18001), d’écoconception (ISO/TR 14062). Ce sont autant d’outils qui favorisent l’amélioration continue de la performance globale des entreprises.
18La norme ISO 26000, en préparation pour 2010, est appelée à devenir un instrument de régulation de la responsabilité sociale des organisations. Elle s’appuiera, notamment, sur les référentiels suivants :
- Principes directeurs de l’OCDE, livre vert de l’UE, Global Compact, Convention tripartite de l’OIT.
- Référentiels de système de management environnemental : ISO 14000
- Référentiel de reporting : GRI
Nombre d’entreprises certifiées ISO 9001 : 2000 [7]
Nombre d’entreprises certifiées ISO 9001 : 2000 [7]
19Concernant la certification ISO 14001 (environnement), on enregistrait en 2008, 54 entreprises marocaines soit près de la moitié du nombre d’entreprises tunisiennes (Tableau 3).
Nombre d’entreprises certifiées ISO 14001 : 2004
Nombre d’entreprises certifiées ISO 14001 : 2004
2 – Le cadre institutionnel de la RSE au Maroc et en Tunisie
20Les dispositions internationales couvrant le DD, et sa déclinaison au niveau de l’entreprise sous l’appellation RSE, sont relayées et renforcées par des dispositifs institutionnels au Maroc (2.1.) et en Tunisie (2.2.).
2.1 – Le dispositif institutionnel marocain
21C’est à l’occasion des « Intégrales de l’investissement » organisées par la Direction des investissements extérieurs, en Octobre 2005, que les autorités marocaines ont clairement exprimé leur adhésion aux valeurs de la RSE (2.1.1). Cet engagement trouve son prolongement concret dans un cadre juridique (2.1.2), un dispositif de normalisation (2.1.3) et de labellisation (2.1.4.) marocain.
2.1.1 – Le message royal
22Le message royal livré aux participants des « Intégrales de l’investissement » en 2005, lors de la 2ème conférence de la mise à niveau environnementale sous le thème « L’Investissement Socialement Responsable », fut hautement symbolique de l’engagement des autorités marocaines en faveur du DD et de la RSE.
2.1.2 – Le cadre juridique
23Le cadre juridique s’est progressivement modifié pour tenir compte de cette adhésion aux valeurs de la RSE (M’Hamdi et Trid, 2009).
- Le code du travail revendique son attachement aux droits humains fondamentaux. Son actualisation a permis une mise en conformité avec les conventions internationales ratifiées par le Maroc.
- Les droits de la personne sont reconnus d’abord sur un plan institutionnel avec la création d’un Conseil consultatif des droits de l’Homme, puis de l’Instance Equité et Réconciliation. Ils sont le garant du respect des valeurs universelles de la personne humaine.
- Le droit de l’environnement vise à assurer la cohérence du cadre de l’environnement tant au niveau national qu’international.
- L’action contre la corruption se concrétise par des mesures législatives portant sur la suppression de la Cour spéciale de justice, l’adaptation de la législation pénale et l’amélioration des contrôles juridictionnels et internes sur les finances publiques. Le Maroc est signataire, en 2003, de la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption. A la suite d’un plan d’actions gouvernementales de lutte contre la corruption en 2006, une Autorité Centrale pour la Prévention de la Corruption a été crée en 2008.
2.1.3 – La normalisation marocaine
24Le Conseil Supérieur Interministériel de la Qualité et de la Productivité (CSIQP), le Comité Technique de Normalisation (CTNs) et les Services de Normalisation Industrielle Marocaine (SNIMA) sont les 3 instituts de normalisation marocaine.
25Aux côtés des standards internationaux et européens, le Maroc a déjà publié plus de 3700 normes couvrant divers aspects dans les différents secteurs. Il s’est doté de références techniques pour les systèmes nationaux de certification et de contrôle de la qualité. Des normes nationales relatives aux principaux systèmes de management ont été également établies en matière de RSE. Il s’agit notamment de :
- La norme NM 00.5.600 : Système de Management des aspects sociaux dans l’entreprise ;
- La norme marocaine sur les généralités de l’audit social (NM 00.5.610).
2.1.4 – Le label CGEM pour la RSE marocaine
26Les entreprises marocaines qui bénéficient du label de la Confédération Générale des Entreprises Marocaines - CGEM - sont distinguées pour leur engagement en faveur de la RSE [9]. Elles reconnaissent observer, défendre et promouvoir les principes universels de responsabilité sociale et de DD dans leurs activités économiques, leurs relations sociales et plus généralement, dans leur contribution à la création de valeur.
27Le Label CGEM est attribué pour une durée de trois années aux entreprises basées au Maroc, membres de la Confédération, sans discrimination de taille, de secteurs, de produits ou de services. En juin 2010, on comptait 23 entreprises marocaines labélisées.
28Les entreprises bénéficiaires de ce label obtiennent des avantages et traitements spécifiques de la part de partenaires administratifs (douane, fisc, assurance sociale) ou bancaire (Crédit Agricole du Maroc, le Groupe Banques Populaires, la Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie) comme la tarification préférentielle, la simplification des procédures, l’assouplissement des contrôles, la gestion personnalisée et la célérité dans le traitement des dossiers.
2.2 – Le dispositif institutionnel tunisien
29Le cadre juridique tunisien (2.2.1.), les dispositions en matière de normalisation (2.2.2.) et le programme national de promotion de la qualité (2.2.3.) constituent le cadre institutionnel de la RSE et du DD en Tunisie.
2.2.1 – Le cadre juridique
30Le cadre juridique tunisien s’est progressivement constitué à partir des droits de la personne, de la protection du travailleur, de l’environnement et de lutte contre la corruption, en conformité avec les engagements de la Tunisie signataire de conventions internationales.
- Le code du travail s’inscrit à présent dans le prolongement des textes ratifiés, de la Déclaration tripartie de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail et à son suivi et de la Déclaration de l’Organisation Arabe du Travail (OAT) - la Tunisie y est membre depuis 1973.
- Les droits de l’homme sont garantis par le législateur dans la Constitution tunisienne portant sur le code du statut personnel, promulgué le 13 août 1956. Ce code a été complété par une série de lois en conformité avec les conventions internationales répondant aux principes de l’égalité entre les citoyens d’une part, et entre l’homme et la femme, d’autre part.
- Le droit de l’environnement s’inscrit dans une stratégie environnementale de maîtrise de l’urbanisation, de la gestion de l’espace naturel et des zones sensibles, de la prévention de la pollution marine accidentelle, de la protection des espaces insulaires et de la protection de la biodiversité.
- L’action contre la corruption s’est concrétisée par la loi 33-1998 du 23 mai 1998, complétée par la loi 2005-46 du 6 juin 2005, portant approbation de la réorganisation de quelques dispositions du code pénal et leur rédaction.
2.2.2 – La normalisation tunisienne
31L’activité de la normalisation tunisienne est régie par la loi n° 2009-38 du 30 juin 2009, relative au système national de normalisation. Cette loi actualise le Décret n° 83-724 du 4 août 1983, fixant les catégories de normes et les modalités de leur élaboration et de leur diffusion.
32La normalisation tunisienne répond aux exigences de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) pour l’élaboration des normes. Il existe actuellement, en Tunisie, 128 Commissions Techniques de Normalisation. Selon l’Institut National de la Normalisation et de la propriété Industrielle (INNORPI), au 31 décembre 2008, on comptait 10 430 normes tunisiennes qui concernent tous les secteurs de l’économie nationale [10].
33Le nombre d’entreprises tunisiennes certifiées selon des référentiels Qualité a connu sur la période 1995-2007 une évolution très significative en passant de 10 entreprises certifiées en 1995 à plus de 800 entreprises certifiées à la fin de 2007. Ce nombre permet d’atteindre 60% des objectifs fixés par le Programme présidentiel « La Tunisie de Demain ».
2.2.3 – Le programme national de promotion de la qualité
34Au sein du Ministère de l’industrie, de l’énergie et des PME, une unité de gestion par objectif, créée en juillet 2005, est chargée de la réalisation du programme de promotion de la qualité (PNPQ). Ce programme s’étend sur 5 ans (2005-2009) et vise à atteindre 1300 entreprises certifiées fin 2009. Son financement est assuré par l’Etat tunisien à travers le fond de compétitivité (FODEC) et le fond de dépollution (FODEP), avec le soutien technique et financier de la Commission Européenne dans le cadre du Programme de Modernisation Industrielle (PMI) et la contribution des entreprises adhérentes. Dans le cadre de ce programme, des subventions et des incitations fiscales sont accordées par l’Etat pour encourager la mise en place d’une stratégie de RSE, dans les entreprises du secteur industriel et tertiaire.
3 – Facteurs d’engagement des managers marocains et tunisiens en faveur de la RSE et du DD
35En dépit des dispositifs institutionnels internationaux et nationaux que nous venons de présenter, la mise en œuvre de la RSE et du DD dans les stratégies managériales au Maroc et en Tunisie reste modeste. Nous passons en revue les différents facteurs qui déterminent le comportement des managers en faveur d’une démarche responsable et durable (3.1.) puis nous faisons état des principaux résultats obtenus dans des études empiriques, peu nombreuses, qui s’intéressent aux comportements des managers marocains et tunisiens dans ce domaine (3.2.).
3.1 – Les facteurs d’engagement dans une démarche responsable et durable
36Les études qui s’intéressent aux motivations des managers qui s’engagent dans la RSE au Maghreb sont rares. Elles se limitent à des études exploratoires qui ne permettent pas une généralisation des résultats ni un état des lieux précis des pratiques en la matière (Turki, 2003 ; Hamdoun, 2008 ; Ghreib, 2009).
37Nous évoquons ici plusieurs arguments tirés de travaux récents qui tentent d’expliquer le comportement responsable et durable des managers. Ces arguments s’appuient sur trois types de motivation de nature stratégique, institutionnelle ou éthique :
38La motivation stratégique renvoie à plusieurs comportements managériaux possibles :
- La préemption, qui consiste à réaliser des efforts minimums en matière de RSE (notamment dans le domaine de l’environnement) pour réduire les risques d’une réglementation plus contraignante ;
- L’anticipation qui vise à prévoir les nouvelles réglementations et à s’y adapter préventivement (Lutz, Lyon et Maxwell, 1998) ;
- L’instauration de barrières à l’entrée de nouveaux concurrents (à la Stigler) par l’intermédiaire de pouvoirs publics complaisants (Denicolo, 1998) ;
- L’émission des signaux (à la Stiglitz -1988-) dans le but d’attirer du personnel compétent ou d’afficher une certaine culture d’entreprise en matière de RSE (Dupriez et de Poix 2009) ;
- L’amélioration de la compétitivité pour satisfaire les actionnaires à travers des stratégies de réduction des coûts et des risques, d’amélioration de l’image de marque et de différenciation.
- L’enracinement (à la Shleifer et Vishny, 1989) qui conduit les managers à instrumentaliser la RSE pour éviter tout risque d’éviction de leur fonction managériale (Gana-Oueslati et Labaronne, 2011).
- L’imitation consiste pour les managers à opter pour la RSE en suivant l’exemple d’autres managers qui ont agi en ce sens, et ont réussi, servant ainsi de référence. Il s’agit notamment d’une adhésion à un programme national de management de la qualité (Corbett et Culter 2000), ou l’adhésion à des programmes incitatifs (Quairel et Auberger 2005, Berger-Douce 2006).
- La compétition les conduit, dans une perspective de survie, à satisfaire les exigences du marché et les demandes de leurs clients. Il s’agit de motivations économiques de compétitivité (différenciation par rapport aux concurrents, réduction des barrières à l’entrée, amélioration de l’image de marque) (Lally 1998, Hanna et al. 2000, Zutshi et Sohal 2004 Reynaud 2006).
- La coercition et de quête de légitimité les oblige à répondre aux attentes de la société, aux pressions des parties prenantes réglementaires (Etat), organisationnels (fournisseurs, institutions financières) ou de partenaires communautaires (associations écologiques, médias).
- La professionnalisation les invite à suivre les prescriptions de leur corps de métier sous peine d’être exclus des réseaux professionnels.
39Les freins à la mise en œuvre d’une démarche RSE ou DD, dans les économies émergentes, sont nombreux, notamment quand cette démarche s’applique au cas des PME. Dans ce type d’entreprise, le dirigeant assume très souvent les fonctions de propriété et de direction [11]. L’activité des PME est souvent artisanale et peu ou pas branchée sur le commerce international. Ces facteurs contribuent à freiner la perméabilité du tissu économique à une démarche RSE ou DD au sein des PME. Il s’agit notamment :
- d’une centralisation forte du pouvoir décisionnel (Spence et al., 2007.a ; Gherib, 2009) ;
- d’une surface financière limitée (Berger-Douce, 2006 ; Tilley 1999) ;
- d’une vulnérabilité économique et sociale élevée (Zutshi et Sohal, 2004 ; Tilley 1999) ;
- d’un manque d’information et de ressources humaines pour instaurer la RSE (Shrivastava, 1995 ; Gherib, 2009);
- d’une intégration faible dans la chaîne de production internationale ;
- des standards professionnels inexistants ou faiblement imposés (Berger-Douce, 2006).
40Les PME au Maghreb sont confrontées à la culture orale des affaires, à une absence de preuves écrites des engagements et de comptabilité rigoureuse. Ces facteurs entravent la productivité, entament la compétitivité et interrogent la pérennité des organisations. Dans ces conditions, les managers semblent moins préoccupés par des considérations sociales ou environnementales et davantage par la survie de leur entreprise.
3.2 – Les facteurs d’engagement des managers marocains et tunisiens
41Dans une étude empirique portant sur une quarantaine d’entreprises de la région de Fès-Boulemane, M’Hamdi et Trid (2009) montrent que 62,9% des dirigeants des entreprises enquêtées déclarent connaître la RSE. Mais ces managers sont confrontés à un problème d’information. 70,4% d’entre eux déclarent ne pas connaître les institutions qui aident à mettre en place des démarches RSE et 77% ignorent les référentiels qui permettent d’implanter des démarches RSE.
42Ces dirigeants reconnaissent les atouts (Tableau 4 a) et les difficultés (Tableau 4 b) de la mise en œuvre de la RSE. Les atouts sont d’ordre économique, la RSE est perçue comme un facteur de fidélisation de la clientèle et des donneurs d’ordre et d’amélioration avec les parties prenantes conduisant à une plus grande performance économique. Les difficultés de mise en œuvre résident dans l’insuffisance des moyens financiers, humains et par le manque de temps à consacrer à la RSE.
Atouts et difficultés de mise en œuvre de la RSE dans les PME de Fès-Boulemane
Atouts et difficultés de mise en œuvre de la RSE dans les PME de Fès-Boulemane
43Ces résultats d’enquêtes sont confirmés par une étude de Boutti (2009) sur l’entreprise marocaine face à ses responsabilités sociales et sociétales. L’auteur note que les dirigeants d’entreprises marocaines ne perçoivent pas la RSE comme une priorité ou comme un facteur décisif de performances économiques. Ils semblent avoir du mal à intégrer à leurs préoccupations les nouvelles exigences de la société en regard de la responsabilité sociale ou de la préservation de l’environnement. Pour l’auteur, c’est par le biais de la sensibilisation des managers et des décideurs que s’instaure la RSE. Mais cette sensibilisation est encore à ses débuts et ne touchent que les entreprises ayant une dimension suffisante pour intégrer ces données. Une grande partie d’entre elles préfère développer des stratégies communicationnelles afin de se prémunir des effets néfastes d’une publicité négative.
44Les difficultés de perméabilité de la RSE résident également dans le vide juridique et le laxisme de la réglementation en matière de prévention des risques liés à la santé, à la sécurité et à la formation des salariés. L’appui institutionnel est essentiel pour la mise en application des pratiques de responsabilité sociale.
45Pour palier cette carence, la Commission “Prévention des Risques” de la CGEM s’est fixée comme objectif global de faire adopter par les entreprises les mesures et les bonnes pratiques afin de prévenir ou atténuer les risques inhérents à leurs activités.
46Sur le plan environnemental, des difficultés persistent, malgré une législation instituée mais loin d’être respectée. Selon les études M’Hamdi et Trid (2009) et de Boutti (2009), les managers marocains accordent encore peu d’attention aux impératifs de la réduction des déchets et du recyclage des matériaux, et encore moins à l’utilisation souvent irrationnelle des ressources hydriques et énergétiques.
47Les auteurs s’accorent à dire que les PME marocaines sont sans doute marginalisées pour la mise en place de la RSE par les institutions publiques qui privilégient le partenariat avec les grandes entreprises. Les PME semblent, à ce titre, rencontrer trois difficultés majeures :
- Un problème de communication, la PME doit faire elle-même la chasse aux informations. Les sources d’informations sont parfois peu fiables.
- Un manque de transparence des PME.
- La réticence des banques face à cette opacité financière à octroyer des crédits. Les assurances quand à elles sont confrontées au problème d’insolvabilité et exigent des entreprises le paiement cash des cotisations.
48A notre connaissance, les campagnes de sensibilisation à l’intégration des valeurs de la RSE sont restées modestes au Maroc malgré la signature en faveur du Pacte mondial en 2006. Le déficit chronique d’informations associé à une expertise technique limitée, est souvent mis en évidence dans les travaux sur la RSE des PME maghrébines (Allenby, 1999 ; Clark, 2004 ; OSEO, 2003).
49Consciente de cette réalité la CGEM [12], a mis à la disposition des entrepreneurs en mai 2009, un guide de 96 pages permettant d’accompagner les entrepreneurs dans la mise en œuvre de la RSE. Cependant, outre le problème de la quantité et de la qualité des informations disponibles dans ce document, le bilan de l’efficacité de ce dispositif apparaît très modeste.
50Concernant la Tunisie, dans une étude empirique portant sur cent trente cinq entreprises tunisiennes (Gherib, 2009) a recherché les moteurs (Tableau 5 a) et les freins (Tableau 5 b) à l’engagement des managers dans une démarche de DD. L’auteure souligne les motivations d’ordre économique (respecter la législation, veiller à l’image de marque) et éthique (valeurs du dirigeant) (Hanna et al., 2000 ; Boiral et Jolly, 1992 ; Bansal et Roth, 2000 ; Spence et al., 2007. b) qui poussent principalement les managers à s’engager dans le DD. D’autres facteurs de second plan apparaissent comme la réduction des coûts, la différenciation ou l’incitation des programmes gouvernementaux (Roberts et al. 2006, Spence 2007). Les pressions externes jouent un faible rôle pour intégrer la RSE. Les freins tiennent au souci de pérenniser l’activité économique de l’entreprise, ce qui n’est pas toujours compatible avec une préoccupation en termes de DD. Les managers évoquent également l’absence d’obligations légales et réelles à mettre en œuvre une démarche RSE ainsi que le faible engagement des concurrents dans cette démarche. Par ailleurs, la faible sensibilisation des clients ainsi qu’un manque de moyens, d’assistance et d’accompagnement de la part des pouvoirs publics sont soulignés comme obstacles à l’intégration de la DD dans la stratégie des PME tunisiennes.
Moteurs et freins à l’engagement dans une démarche de DD en Tunisie
Moteurs et freins à l’engagement dans une démarche de DD en Tunisie
51Dans une étude comparative sur l’engagement environnemental des managers de PME, en France et en Tunisie, Gherib et Berger-Douce (2009) distinguent trois catégories de comportement de la part des managers tunisiens :
- Ceux qui captent l’information diffusée lors des campagnes de sensibilisation aux questions de DD. Une fois convaincus, ils entraînent leurs proches aux principes auxquels ils croient. Cette attitude exprime un volontarisme en faveur de la DD. Elle concerne 37,5% des managers tunisiens enquêtés ;
- Ceux qui se contentent de respecter de façon stricte les formalités légales et conventionnelles et adoptent une attitude simplement formaliste (32,5%).
- Ceux qui adoptent les principes de DD dans la stratégie globale de l’entreprise et révèlent une attitude d’intégration de ces principes (30,3%). Une forte intégration signifie que les actions ne sont pas isolées et opportunes, mais reliées par un principe directeur qui prend en compte l’impact des actions environnementales sur la stratégie de l’entreprise.
52Les auteurs distinguent deux démarches dans la pratique de la RSE : une démarche volontariste et une démarche adaptative. La première dicte la conduite proactive du manager tunisien. Elle s’expliquerait par la culture, les convictions et les valeurs partagées du dirigent, avec une vision de pérennisation des affaires. Une conscience responsable véhiculant les valeurs éthiques, écologiques et sociales se dégagerait en vue d’une amélioration de l’image de l’entreprise. Ces valeurs sont défendues par la culture familiale de l’entreprise tunisienne et léguées de générations en générations.
53La démarche adaptative relève d’une forme de déterminisme à travers l’obligation de respecter les dispositions réglementaires internationales (issues notamment de l’OIT et de l’OMC), ou européennes qui portent sur les aspects sociétaux ou techniques de l’activité des firmes. Si ces contraintes jouent dans la mise en œuvre d’une pratique de RSE, les auteurs soulignent qu’elles sont en interaction avec la vision, les convictions et l’éthique du dirigeant et des managers qui peuvent être les éléments déclencheurs de la RSE.
Conclusion
54Dans ce travail nous nous sommes interrogés sur les dispositifs institutionnels de promotion du DD et de la RSE au Maghreb et sur les comportements des managers marocains et tunisiens à l’égard de ces nouveaux enjeux.
55Nous avons proposé un travail inédit consistant à mettre en parallèle le cadre institutionnel international puis national d’encouragement des pratiques en matière de DD et de RSE au Maroc et en Tunisie. Cette approche nous permet d’observer que, si les dispositifs internationaux sont similaires pour les deux pays, le Maroc a un cadre institutionnel davantage centré sur la RSE alors que celui de la Tunisie est plutôt orienté vers le DD. Cela exprime l’emprunte, ou encore la contextualisation, nationale de ces dispositifs déjà mise en évidence dans des travaux portant sur d’autres espaces géographiques (Capron et Quairel-Lanoizelle, 2007).
56Concernant les moteurs et les freins à l’engagement des managers de ces deux pays, des similitudes se dégagent avec des facteurs favorables de mise en œuvre de la RSE de nature économique (fidélisation des parties prenantes, image de marque, performance économique), juridique (respect de la législation en vigueur), éthique (valeur des dirigeants) mais aussi des freins (manque de moyens informationnels, humains, financiers et temporels, impératif de survie et doute sur l’opportunité économique de cette démarche).
57Ce travail devrait être étendu au cas de l’Algérie pour avoir un panorama complet du cadre institutionnel de la RSE et du DD au Maghreb. Une étude empirique portant sur les motivations des managers adoptant un comportant responsable et durable dans chacun des trois pays maghrébins, étude qui manque à l’heure actuelle dans la littérature, livrerait sans doute des éléments analytiques d’un grand intérêt académique. Si notre étude a permis d’entamer cette approche comparative pour deux pays Maghrébins, et peut constituer l’apport de ce travail, il nous faut l’élargir pour tenter d’appréhender dans sa diversité les réalités de la RSE et du DD dans l’espace économique, social et environnemental maghrébin.
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Notes
-
[1]
Les participants autres que les entreprises sont les syndicats, les organisations non gouvernementales et plus globalement, les représentants des sociétés civiles (Amnesty international, Human Rights Watch, le World Life Fund, l’Union internationale pour la conservation de la nature ou encore, en France, les Entreprises pour l’environnement…).
- [2]
- [3]
-
[4]
Voir la correspondance entre les principes du Pacte Mondial et les indicateurs de la performance GRI sur le site : http://www.unglobalcompact.org/languages/french/gc_gri_table_france.pdf.
-
[5]
Voir le site du GRI : http://www.globalreporting.org/Home.
-
[6]
UN Global Compact Bulletin, juin 2010
- [7]
-
[8]
Dahir n° 1-03-59 du 10 rabii I 1424 portant promulgation de la loi n° 11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l’environnement (B.O. du 19 juin 2003). Ces dispositions générales et spécifiques sont relatives à la protection de la nature et des ressources naturelles, aux pollutions et nuisances, aux instruments de gestion et de protection de l’environnement, et à la procédure et la poursuite des infractions.
-
[9]
Voir le site de la CGEM : http://www.cgem.ma/.
-
[10]
www://http.innorpi.tn, consulté le 13 juillet 2010
-
[11]
Selon les textes de loi relatifs à la PME au Maroc comme en Tunisie, celle-ci est officiellement définie comme une entreprise gérée et/ou administrée directement par les personnes physiques qui en sont les propriétaires, copropriétaires ou actionnaires.
- [12]