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Article de revue

L'intégration de la Turquie dans l'économie mondiale : l'impact de la crise sur les spécialisations de l'économie turque

Pages 99 à 117

Notes

  • [1]
    Uzunoz-Bard, 2013, « L’impact des IDE sur la croissance économique : une application sur l’économie turque », thèse de doctorat en économie, Université de Sorbonne Nouvelle, Paris, février 2013.
  • [2]
    Idem.
  • [3]
    Financial Times, 10 septembre 2012.
  • [4]
    France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Irlande, Suède, Danemark, Grèce, Espagne, Portugal, Finlande, Autriche.
  • [5]
    Accord Textile Vêtement, conclu en janvier 1995 à l’OMC afin d’organiser le démantèlement progressif des quotas jusqu’au 1er janvier 2005.

Introduction

1À long terme, la croissance de l’économie turque telle qu’elle se présente de nos jours ne pourra être soutenue. Contrairement aux pays de l’Asie de l’Est qui dès l’étape de décollage ont fait grimper leur revenu par habitant au niveau des pays à économie avancée, la Turquie, en dépit de l’importante transformation de sa structure économique au cours des six dernières décennies, a encore un net retard à rattraper pour atteindre le niveau de vie des économies avancées.

2Aujourd’hui, le modèle économique turc ressemble, sous certains aspects, à celui des pays d’Europe de l’Est, membres ou non de l’Union européenne (UE). L’élément clé dans ce contexte est le modèle de croissance économique fondé sur les entrées importantes de capitaux étrangers avec un ancrage extérieur sous forme d’une future adhésion à l’UE. La récente crise financière mondiale, cependant, a montré les limites de ce modèle. Les pays qui ont des ratios élevés d’épargne intérieure ont été capables de résister à la crise plus efficacement que la Turquie et les nouveaux pays membres de l’UE.

3Cet article tente de vérifier l’hypothèse selon laquelle l’ouverture commerciale, suite à la diversification des exportations, améliore la position du pays concerné dans la division internationale du travail. Pour ce faire, nous allons tenter d’exposer certains changements structurels de l’économie turque, tout en illustrant les échanges commerciaux de la Turquie avec certains pays émergents et de l’UE.

1 – Les avantages comparatifs et la spécialisation de la Turquie

4La nature de la spécialisation joue un rôle important dans le déclenchement d’une dynamique de croissance. L’expansion des exportations suivie par la diversification peut favoriser, d’une part, l’efficacité de la main-d’œuvre dans le pays et, d’autre part, son insertion dans la division internationale du travail. Dans leur étude sur les économies d’Asie de l’Est après la crise, Berthélemy et Chauvin (2000) constatent qu’empiriquement, la croissance économique rapide s’accompagne généralement d’un niveau plus élevé de diversification de la production. Cette constatation est liée au modèle de Romer (1990), selon lequel celle-ci permet d’accroître la productivité du travail et le capital humain. Par ailleurs, la diversité de la production permet une meilleure allocation du capital en encourageant l’investissement dans les secteurs plus risqués. La diversification de la structure de production permet une capacité de résistance plus importante face aux chocs exogènes.

5Baldwin (2000) et Lutz (2001) confirment un doute par rapport aux effets positifs observés empiriquement entre ouverture commerciale et croissance économique. L’absence de robustesse des résultats peut venir à la fois des problèmes techniques d’estimation, mais aussi de la complexité des liens existant entre ouverture commerciale et croissance. Les liens de causalité entre les deux variables sont complexes et probablement bidirectionnels, ce qui rend l’interprétation des résultats particulièrement délicate.

6Après la libéralisation des échanges commerciaux en 1980, le taux d’ouverture de l’économie turque a augmenté de 20% en 1980 à 34% en 1995, et même 42,25% en 2007 [1]. En réalité, ce ratio ne représente pas la performance commerciale réelle du pays car, lorsque la composition des exportations par produits est examinée, on remarque certains changements au fil des années. Entre les années 1960 et 1970 l’économie turque était abondante en travail et en terre et spécialisée dans les industries intensives en matières premières et en main-d’œuvre, où elle avait un avantage comparatif. En d’autres termes, la Turquie était principalement exportatrice de produits agricoles et importatrice de produits industriels. À partir de 1980, la composition des exportations a commencé à changer. Les produits manufacturés ont remplacé les produits agricoles dans la composition des exportations de la Turquie. Avec ce revirement, la part du secteur manufacturier dans les exportations totales a augmenté de 80% à la fin de 1980 à 93,4% en 2009. Parmi ces produits, la part des textiles et de l’habillement est de 18,9%. Cette industrie d’exportation traditionnelle constitue la part la plus élevée. En marge de ce secteur traditionnel, la part des exportations de véhicules à moteurs s’élevait à 12%, celui des machines et des équipements électriques à 6,5% et celui du fer et de l’acier à 7,4% [2]. Par conséquent, ces quatre industries font parties des exportations principales de la Turquie.

7Par ailleurs, l’indice de commerce intra-industrie du pays met à jour une autre performance de la structure commerciale. Sur la période entre 1980 et 2000, on observe que la part du commerce intra-branche dans le total des échanges de la Turquie a augmenté très rapidement. Doganer (2001) affirme que le commerce intra-branche de la Turquie était seulement de 9% du total de ses échanges commerciaux en 1977. Ce pourcentage s’est accru de façon significative après 1980, 41% en 1988 et 51% en 2000.

8Néanmoins, le taux de croissance annuel de la valeur ajoutée manufacturière ne présente pas une tendance stable. Ce résultat est en adéquation avec l’évolution de la valeur ajoutée manufacturière mondiale, car la croissance annuelle de la valeur ajoutée manufacturière mondiale a ralenti depuis le début des années 2000. En comparaison, la valeur ajoutée manufacturière a progressé plus vite en Turquie et dans les autres pays en développement que celles des pays développés. Par exemple, si en l’an 2000, les pays du Moyen-Orient et Afrique du Nord marquaient un taux de la valeur ajoutée manufacturière mondiale de 1,9%, ce dernier a grimpé à 2,2% en 2005. Lorsqu’on exclut la Turquie de ce groupe de pays, ces pourcentages chutent respectivement à 1,4% et 1,7%. Quand nous regardons la part de certains pays en développement dans la valeur ajoutée manufacturière totale, la Chine est dans une position de leader avec plus de 20%. En 1995, la valeur ajoutée manufacturière de la Chine représentait 23% des pays en développement. En 2000, ce pourcentage a été de 27,4% et de 34,1% en 2005. Contrairement au cas exceptionnel de la Chine, la Turquie a enregistré des performes bien plus basses. La valeur ajoutée manufacturière représentait 2,1% dans des pays en développement, mais ce chiffre a chuté à 1,9% en 2000 et 1,8% en 2005. Cependant, la Turquie est encore considérée comme le pays leader de la production manufacturière dans la région MENA.

9Le tableau 1 représente les exportations totales d’un groupe de produits qui sont des réacteurs nucléaires, des machines, des équipements, des pièces (84). Il en ressort que leur part entre 1990 et 2010 a été multipliée par 44. C’est le résultat de la restructuration d’un écosystème de sous-traitance dans le secteur d’énergie et les ressources renouvelables.

Tableau 1

Les exportations les plus importantes de la Turquie par classification CTCI Rev.3

Tableau 1
Exportations par code CTCI Rev.3 1990 2000 2005 2006 2007 2008 2009 2010 62 Vêtements non tricotés et accessoires 1 187 069 2 506 402 4 862 376 4 710 984 5 445 286 5 326 729 4 294 831 4 636 123 72 Fer et acier 1 312 905 1 624 131 4 973 475 6 273 353 8 372 266 14 946 358 7 641 010 740 067 73 Produits dérivés en fer et acier 280 278 697 292 2 731 357 3 336 371 4 129 749 5 742 363 4 545 275 4 850 216 84 Réacteurs nucléaires, machines, équipements, pièces 211 837 1 423 987 5 246 237 6 516 726 8 781 251 10 258 590 132 787 9 413 411 85 Machines, équipemen ts et ses pièces 418 557 2 003 591 5 525 690 6 327 750 7 422 515 7 971 713 6 630 701 7 530 130 87 Véhicules routiers, motos, vélos, etc. 138 150 1 592 782 9 566 435 11 886 092 15 903 675 18 326 711 12 251 734 13 812 677

Les exportations les plus importantes de la Turquie par classification CTCI Rev.3

Source : Calculs de l’auteur à partir des données de WTO, stat OCDE, Turkstat.

10Aujourd’hui la Turquie est exportatrice de biens industriels, en particulier pour les véhicules à moteurs, les automobiles, les textiles et les vêtements, le fer et l’acier et les machines électriques. Ces avantages comparatifs la placent prêt du niveau des pays émergents de l’Europe grâce au changement structurel de la compétitivité de ces industries après la libéralisation des échanges commerciaux.

11En termes généraux, le textile et l’habillement, le fer et l’acier, les machines et appareils électriques, l’industrie automobile, ont un poids significatif dans la structure de la valeur ajoutée soit 40,2% de la valeur ajoutée manufacturière totale de ces industries. Parmi ces industries, la plus grande valeur ajoutée vient du secteur du textile et de l’habillement. Ce secteur emploie environ 30% du total de la main-d’œuvre. Ces deux indicateurs indiquent une faible efficacité du secteur. La deuxième plus grande valeur ajoutée vient du secteur du fer et de l’acier, car cette industrie présente l’avantage d’avoir des ressources abondantes. Le secteur automobile et de machines électriques reste derrière ces deux industries. Ce classement n’a pas changé au cours de la période 1980-2006.

12Donc, nous pouvons avancer que l’industrie manufacturière turque a deux moteurs principaux : d’une part, le secteur textile et des vêtements intensif en travail et, d’autre part, les machines électriques et l’industrie automobile, qui est en pleine expansion.

13Certaines exportations importantes de la Turquie sont indiquées dans le tableau 1. La part du commerce extérieur dans l’économie turque a sans cesse augmenté depuis 2004 en raison de la hausse dans le PIB des exportations et des importations. Les principales raisons sont les réformes structurelles, les PME qui ont accumulé les conditions nécessaires pour se mobiliser afin de devenir les forces exportatrices du pays et l’entrée massive des IDE depuis 2004.

14Depuis quelques années, la part des produits industriels dans les importations baisse. On peut expliquer cela par la baisse des importations des biens d’investissement. Néanmoins, le financement des importations dont la part dans le PIB augmente plus vite que le PIB reste le problème structurel majeur dans l’économie turque. Les IDE par contre sont un élément important dans l’accumulation des revenus. Si la Turquie réussit à structurer sa politique d’industrialisation parallèlement à ses politiques d’IDE, il lui sera possible de mieux gérer le problème chronique de dette extérieure et de sa politique de financement par des mouvements de devises à court terme.

15Le problème du secteur manufacturier des industries d’assemblage basé sur les importations de biens intermédiaires et de matières premières est crucial pour le développement du pays.

16Lorsque nous analysons la structure des exportations, il paraît évident que le principal moteur derrière cette forte augmentation a été les exportations de biens industriels, dont la proportion totale a évolué de 36,6% en 1980 à 95% en 2008. Avec l’augmentation rapide de la part des exportations de biens industriels, la composition a changé de façon spectaculaire en faveur du total des exportations de biens industriels. Cinq éléments majeurs (notamment les machines et équipements de transport, les produits automobiles, le fer et l’acier, l’habillement et les textiles) dominent ses exportations de produits manufacturés.

17Lorsqu’on classifie les exportations par secteur, l’augmentation nette dans la part de l’industrie révèle non seulement les mesures importantes prises en vue de l’industrialisation, mais aussi un changement structurel dans le commerce extérieur. Le changement structurel de cette période a été que la Turquie principalement exportatrice des produits agricoles, est devenue exportatrice de biens industriels. Ainsi, il ressort de l’étude de l’OCDE (2006) que la perte de compétitivité des segments les plus intensifs en travail, tels que le textile et l’habillement, est due en partie à l’appréciation du taux de change, mais aussi à l’ouverture accrue des échanges de l’Union européenne aux concurrents de pays asiatiques (en termes des coûts plus faibles). En outre, les autres secteurs plus modernes et intensifs en capital, comme la fabrication d’automobiles et les produits liés à ce secteur, ont réussi à maintenir leur compétitivité grâce à une forte croissance de la productivité et la limitation de l’inflation des salaires. La participation étrangère dans les secteurs modernes plus intensifs en capital a un impact considérable dans cette performance.

2 – Échanges commerciaux de la Turquie avec la Chine

18La Turquie est déficitaire dans ses échanges commerciaux avec la Chine. Dans une étude (2011) du Ministère de l’Économie, les importations de la Turquie en provenance de 73 pays ont été analysées sur la période 2007-2009. Selon ce document, la Turquie importe plus de 500 de produits provenant de Chine. Le niveau de sophistication des produits importés en provenance de la Chine par rapport à celui des produits exportés vers ce pays reste élevé.

19Le tableau 2 illustre la structure des exportations de la Turquie vers la Chine par rapport à celle de ses importations technologiques. La Turquie a un désavantage par rapport à la Chine dans le commerce des produits de haute technologie.

Tableau 2

Niveau technologique des produits échanges entre la Turquie et la Chine

Tableau 2
Exportations vers la Chine Importations en provenance de la Chine moyenne technologie haute technologie moyenne technologie haute technologie 2009 40% 3% 28% 37% 2004 60% 1% 28% 34%

Niveau technologique des produits échanges entre la Turquie et la Chine

Source : Rapport « Nouvelles Routes dans le commerce extérieur » du Ministère de l’Économie de la République turque, 2011.

20Comme la figure 1 l’indique, la Turquie est déficitaire dans ses échanges commerciaux avec la Chine.

Graphique 1

Les échanges commerciaux de la Turquie avec la Chine

Graphique 1

Les échanges commerciaux de la Turquie avec la Chine

Source : Données issues du l’Institut Statistique Turque, avril 2013.

21La figure 2 montre que la partie dominante des exportations de la Turquie vers la Chine est constituée de biens intermédiaires, qui sont des matières premières. C’est le point essentiel dans l’analyse de leurs échanges commerciaux.

Graphique 2

Les exportations (X) et les importations (Y) de la Turquie avec la Chine

Graphique 2

Les exportations (X) et les importations (Y) de la Turquie avec la Chine

Source : Données issues du l’Institut Statistique Turc, avril 2013.

22Lorsque nous regardons la structure sectorielle des exportations, l’exploitation minière et celle des métaux constituent un élément stable. Les produits chimiques et les produits électriques et électroniques, les fruits secs et les produits de la climatisation, les produits industriels, tels que les noix et ses produits dérivés, et les secteurs des tapis ont enregistré des hausses significatives. Nous observons aussi une diversité continue des produits dans la structure des importations. La figure 3 illustre les trois premières exportations de la Turquie vers la Chine.

23Parmi elles, les produits les plus exportés sont les produits de l’extraction des minerais métalliques et autres industries extractives et la fabrication des produits chimiques.

Graphique 3

Les trois produits plus importants en termes d’exportation (X) de la Turquie avec la Chine

Graphique 3

Les trois produits plus importants en termes d’exportation (X) de la Turquie avec la Chine

Source : Données issues de l’Institut Statistique Turc, avril 2013.

24Cette hausse des importations de matières premières par la Chine en provenance de la Turquie est le résultat de la politique d’infrastructures de l’économie chinoise [3]. Pour la Turquie, cela est dû à son stock important de matières premières industrielles.

3 – Une comparaison des dynamiques d’importations de produits technologiques vers les pays de l’UE à 15 de la Turquie par rapport aux émergents de l’Europe de l’Est et de l’Asie

25La caractéristique principale des modèles d’innovation endogène est que toute la dynamique de l’économie est contenue dans celle du taux de progrès technologiques internes. La question est de savoir si l’importation des biens capitaux va avoir un impact sur la croissance à long terme. Intéressant est aussi de savoir si elle aura un impact positif sur ce taux et si le pays va devenir exportateur des biens capitaux comme objectif ultime de l’industrialisation.

26Il est difficile pour les économies en cours d’industrialisation de maintenir ou de développer une activité technologique interne en complémentarité avec une stratégie de recours aux technologies étrangères.

27Le caractère conditionnel du rattrapage technologique n’est plus simplement fondé sur l’incapacité de certains pays à accéder, de manière effective, aux technologies avancées. Le recours à ces technologies, en particulier le transfert de savoir-faire, devient possible dans le contexte de l’IDE. Finalement, c’est l’impact du recours sur le mode d’industrialisation et de développement technologique interne du pays qui conditionne la réussite ou l’échec du processus de rattrapage technologique.

28La question est alors de savoir pour quelles raisons le progrès technologique externe tend parfois à favoriser, parfois à défavoriser le processus de développement technologique : cela dépend en grande partie de la nature du mécanisme de croissance dans l’économie domestique, mais aussi de celle des technologies importées. Sur le premier point, tout dépend de la façon dont les processus d’apprentissage prennent place dans l’économie. Bellone (1997) émet ces deux hypothèses : l’apprentissage se fait par la construction et les variétés les plus récentes sont celles qui engendrent le plus d’apprentissage. Elle affirme que ces hypothèses ont été choisies pour montrer que certains types d’importations de technologies pouvaient par leur impact indirect sur la dynamique de développement technologique, menacer le potentiel de croissance à long terme d’une économie bien qu’entraînant un accroissement de la productivité totale des facteurs de celle-ci. Cela nous rappelle le cas de l’économie turque qui est étouffée de manière cyclique par le poids de ses importations de biens intermédiaires.

29Les travaux empiriques effectués sur la libéralisation des échanges et la montée en puissance des pays en développement dessinent une composition très limitée du phénomène de rattrapage économique des pays développés par les plus pauvres. Les pays asiatiques ayant réussi un essor économique et atteint des niveaux de revenu proche des pays industrialisés restent tout de même des exceptions.

30Nous allons rechercher ici des éléments d’un éventuel processus de rattrapage économique de la Turquie, en observant les importations de 15 pays de l’Union européenne (UE à 15) [4] en provenance des pays émergents tels que :

31Émergents d’Asie : Hong-Kong, Chine, Inde, Indonésie, Philippines, Thaïlande, Vietnam.

32Émergents d’Europe : Hongrie, République Tchèque, Bulgarie, Estonie, Lituanie, Pologne, Lettonie, Roumanie, République Slovaque, Slovénie. Et la Turquie.

33Émergents d’Europe = E,

34Emergents d’Asie = A

35Haute technologie = H,

36Moyenne haute technologie = MH

37Moyenne faible technologie = MF,

38Faible technologie = F

39Notre analyse des importations de l’UE à 15 avec les pays émergents est fondée sur une base de données construite à partir de la base Stat OECD. Les données des importations en provenance des pays émergents sont classifiées par rapport au degré de la technologie. Cette classification faite dans Hatzichronoglou (1997) est exposé dans le Tableau 3.

Tableau 3

CTCI Rev3.1, Définition de la densité technologique, Classification des industries manufacturières en catégories basées sur l’intensité de R&D

Tableau 3
Industries de haute technologie Rev 3.1 Industries de moyenne faible technologie Rev 3.1 Aéronautique et spatiale 353 Construction et réparation denavires et bateaux 351 Pharmaceutiques 2423 Produits plastiques et caoutchouc 25 Machines bureautiques, ordinateurs 3000 Produits pétroliers raffinés et combustible nucléaire 23 Radio, TV et équipement de communications 32 Autres produits minéraux non métalliques 26 Instruments optiques et de précision médicale 33 Métaux de base et produits métalliques 27, 28, 289, 2899, 3819 Industries de moyenne haute technologie Industries de faible technologie Machines électriques et équipement 31 Autres produits manufacturiers 369 Véhicules à moteurs, remorques, etc. 34 Recyclage 37 Produits chimiques sauf pharmaceutiques 3511, 2411 Bois, pâte, papier, produits en papier, imprimerie 2929, 21,22 Matériel ferroviaire (352) 3520,3592, 3599, 3699 Produits alimentaires, boissons et tabac 2925, 16, 15… Machines et équipement de transport 3829, 3849, 359(3599) Textiles, et produits de textiles 2926, 17 Cuir et chaussures de sports 19

CTCI Rev3.1, Définition de la densité technologique, Classification des industries manufacturières en catégories basées sur l’intensité de R&D

Source : Tableau de l’auteur des données issues de Hatzichronoglou (1997) avec les codes de CTCI Rev 3.1.

40Cette comparaison permettra de se rendre compte des choix de production de ce pays et du changement structurel en termes du tissu industriel de ces pays émergents cités dans notre analyse.

41La composition par niveau de technologie des importations de l’UE15 en provenance des émergents d’Europe, de la Turquie et des émergents d’Asie permet d’apprécier la transformation de leur offre industrielle entre 1988 et 2009. En 2009, cette composition reflète la hiérarchie des niveaux de développement de ces pays et le degré d’intégration des tissus productifs. Les importations en provenance des émergents d’Europe ont une composition où les produits de moyenne et haute technologie ont plus de poids (37,6% des importations manufacturières) que les produits de faible technologie (19,5%). Dans les importations en provenance de la Turquie, les produits de faible technologie ont un poids encore important (que reflète le secteur du textile) : 41,6%, soit autant que celui des branches moyenne-haute technologie 36,4%. Enfin, en provenance des émergents d’Asie, les produits à faible technologie ont une position dominante (41,02%).

42Ces données pour la Turquie résument bien l’évolution de la spécialisation sectorielle de ce pays dans le commerce international. Grâce aux politiques de promotion d’exportations qui ont rendu compétitifs les produits des industries de main-d’œuvre, la spécialisation dans le textile et l’habillement a remplacé au début des années 1980 celle que la Turquie occupait traditionnellement dans l’agroalimentaire. Mais depuis le milieu des années 1990, les exportateurs turcs de produits du textile et de l’habillement souffrent de l’élimination des restrictions quantitatives aux échanges dans le secteur. Avant la mise en place progressive de l’ATV [5], l’accès de la Turquie au marché européen n’était pas restreint par des quotas. Elle disposait, donc, face à des concurrents comme la Chine, soumis à des quotas, d’un avantage relatif qui a progressivement disparu sur la période 1995-2005. Le recul important des produits du textile-habillement dans les exportations turques vers l’UE15 s’explique donc en partie par cette nouvelle donne dans la concurrence mondiale.

Figure 4a, 4b, 4c

Les importations de l’UE à 15 en provenance des émergents d’Europe, de la Turquie et des émergents d’Asie respectivement

Figure 4a, 4b, 4c
Figure 4a, 4b, 4c
Figure 4a, 4b, 4c

Les importations de l’UE à 15 en provenance des émergents d’Europe, de la Turquie et des émergents d’Asie respectivement

Source : Calculs de l’auteur à partir des données Stat OCDE, 2011

43Les importations de l’UE 15 en faible technologie en provenance des émergents de l’Europe et de la Turquie sont plus importantes que celles venant des pays émergents d’Asie. Cela est principalement lié au choix de principes d’industrialisation plus intensive en travail dans les émergents d’Asie.

44Par contre, les importations en haute technologie de l’UE à 15 en provenance des émergents d’Asie sont plus importantes que celles des émergents d’Europe et la Turquie. Cela s’explique par un deuxième principe de base d’une industrialisation par des secteurs à forte intensité en haute technologie dans les émergents de l’Asie. Leur croissance soutenable est due aux taux de productivité élevés issus de ces productions.

45Les importations de produits de moyenne et faible technologie de l’UE à 15 en provenance des émergents de l’Europe et de la Turquie sont plus élevées que celles venant des émergents de l’Asie. Cela suggère une certaine restructuration des tissus productifs, les investissements et de l’outsourcing des entreprises des émergents proches de l’Europe. Tout de même, nous observons un certain rapprochement de l’évolution des importations en moyenne faible technologie dans les dernières années dans les figures 4a, 4b, 4c, révélant une volonté de la production des biens intermédiaires des émergents en général.

46Le désengagement des produits à faible technologie de la Turquie (textiles, etc.) est aussi la conséquence du changement de sa politique économique au début des années 2000. Ce pays a en effet renoncé à son instrument de compétitivité-prix en raison de la dépréciation continuelle de sa monnaie et réalisé des réformes institutionnelles massives pour sortir de la crise macroéconomique de 2001. La Turquie a aussi été contrainte d’adapter sa spécialisation internationale à une nouvelle donne domestique en s’engageant dans l’exportation de biens avec une plus forte valeur ajoutée. C’est la raison pour laquelle l’industrie de l’automobile en Turquie, qui était surtout orientée vers le marché intérieur, a connu une large ouverture au commerce international. Alors que les ventes en équipements de transports constituaient une part minime des exportations turques vers l’Europe au milieu des années 1990, elles avaient plus que quadruplé en 2007, pour se rapprocher de celles du secteur du textile et de l’habillement, qui était quant à lui en net recul (30% en 2007 contre 52% en 1995) (Lemoine et Ünal, 2009).

47L’ouverture accrue du secteur automobile turc a modifié la nature de ses échanges. Avec l’Europe, ceux-ci sont désormais effectués pour plus de la moitié en intra-branche, avec une spécialisation fine selon la variété et/ou la qualité des produits. Ces évolutions peuvent être observées avec les pays européens à la fois en ce qui concerne les voitures particulières et les composants. La concurrence a en effet entraîné une plus grande diversité des modèles de voitures produits, mais aussi des modèles vendus en Turquie. Cette diversité dans les ventes a affecté la production des composants et conduit à davantage d’échanges croisés dans ce domaine. La Turquie reste toutefois largement déficitaire sur ces biens intermédiaires, notamment vis-à-vis de l’UE à 15, alors qu’elle est légèrement excédentaire sur les produits finis, automobiles particulières ou véhicules utilitaires (Lemoine et Ünal, 2009).

48La spécialisation turque dans le textile-habillement comme dans les véhicules ne s’est pas construite uniquement sur l’avantage de coûts salariaux sensiblement inférieurs aux coûts européens, mais s’est développée sur la base industrielle constituée durant les années de substitution aux importations. Son ouverture commerciale et les étapes de son intégration régionale ont transformé la spécialisation turque d’une façon originale, et différente de ce qui peut être observé dans d’autres pays émergents.

49Les émergents d’Asie et la Turquie vendent d’abord des biens de faible technologie à l’UE à 15. En 2009, 41,6% sont des importations en provenance de Turquie et 41,02% environ des émergents d’Asie. La part relative de ce stade de production est toutefois fortement en déclin dans les ventes de la Turquie comme des émergents d’Asie et un peu plus modérément dans celles des émergents d’Europe. La chute provient essentiellement des produits de textile-habillement.

50Dans le cas des émergents d’Europe, on note un essor spectaculaire des importations de haute technologie vers l’UE à 15. Celui-ci traduit l’intensification de la division internationale du travail au sein de l’Union européenne, en particulier dans le secteur de l’équipement de transports. À première vue, les importations en provenance de la Turquie et des pays émergents de l’Asie ne traduisent pas une évolution de l’offre industrielle aussi importante, voire comparable.

51La structure des importations par gamme de l’UE à 15 en provenance des émergents d’Europe dénote un mouvement significatif de montée en gamme (baisse relative des produits de faible technologie ; essor des produits de haute technologie) qui traduit les restructurations industrielles qui ont eu lieu sous l’effet des IDE et des stratégies de soustraitance des entreprises d’Europe de l’Ouest.

52Dans le cas des importations en provenance des émergents d’Asie, il y a une évolution dans le même sens, c’est-à-dire un déplacement vers les produits de haute technologie.

53Dans le cas des importations en provenance de Turquie, malgré une inertie dans les produits de haute et de moyenne faible technologie pendant toute la période, on observe une chute des importations de produits de faible technologie. C’est le résultat de la restructuration depuis les années 2000. En même temps, les importations des produits de moyenne haute technologie sont en hausse permanente. Cela montre que la position de la Turquie dans la division internationale du travail en tant que producteur des véhicules à moteur, qui appartenant à la moyenne-haute technologie, est le résultat des IDE et des stratégies de sous-traitance des entreprises.

54La crise économique frappe durement les économies qui ont constitué les marchés les plus porteurs pour l’UE à 15 ces dernières années. Pour ce qui concerne la Turquie, ses échanges avec l’UE à 15 ont modifié le profil de sa spécialisation. Sous l’effet des stratégies d’investissement et de sous-traitance internationale des firmes ouest-européennes, le commerce international de la Turquie et des émergents est-européens ont été structurés autour du secteur automobile – son intégration régionale ayant amorcé de nouvelles dynamiques dans son processus productif. Cette évolution a favorisé son rattrapage économique, tandis que le niveau technologique de ses échanges s’est nettement amélioré.

Conclusion

55Notre étude a proposé quelques éléments de réponse au sujet des caractéristiques de la croissance économique en Turquie. Nous avons tenté d’exposer les changements structurels de son économie. Ses stratégies d’industrialisation peuvent s’analyser sur deux périodes. La première, avant 1980, est celle du développement par la substitution des importations ou de la demande de marché intérieur, avec un approvisionnement réalisé par la production domestique intérieure en application de mesures préventives. Quant à la seconde, après 1980, elle est liée à la promotion des exportations. Toutefois, celle-ci, contrairement à la stratégie de substitution aux importations, n’est pas une stratégie générale d’encouragement et de soutien à l’exportation, mais seulement aux secteurs qui ont le potentiel de développement permettant de résister à la concurrence (Seyidoglu, 2003).

56Jusqu’à ces dernières années, l’industrialisation de la Turquie s’est caractérisée par une croissance économique erratique, donc non soutenable par le secteur privé, et par une forte dépendance aux importations des biens intermédiaires.

57Au cours des dix dernières années, on a pu observer des changements significatifs dans les relations commerciales extérieures de la Turquie avec le reste du monde. Ces dernières sont marquées par une intégration accrue aux marchés mondiaux. La libéralisation du commerce extérieur a affecté les importations et les exportations de manière similaire. Bien que les unes et les autres aient augmenté de façon constante en termes absolus comme par rapport au PIB, le ratio exportations/importations est resté presque stable. Aussi tous les efforts visant à accroître les exportations ont-ils échoué. Ou, plus exactement, l’analyse de la performance à long terme des exportations et des importations turques révèle que les efforts pour augmenter les exportations n’ont réussi qu’à un certain degré. N’étant pas riche en ressources naturelles, en capital physique ou en ressources de capital humain, le pays a tendance à enregistrer un déficit commercial considérable avec le reste du monde. Ce déficit commercial s’accumule au fil du temps et conduit souvent par une crise. Il ne peut être diminué qu’en réduisant les importations. Cependant, dès l’activité économique reprend, les importations recommencent à monter.

58Depuis les années 1980, il y a eu une transformation des exportations. Celles-ci ont glissé des produits agricoles vers des produits manufacturiers. Bien que ce processus se soit plus ou moins achevé dans les années 1990, un autre processus de transformation est en cours depuis 2001. À présent, la Turquie tend à exporter, plutôt que des produits manufacturiers de basse gamme, donc à faible technologie, des produits de haute et moyenne technologie. Ce qui est évidemment souhaitable pour l’économie turque. Il est vrai que cette transformation a contribué à réduire le déficit commercial avec l’UE, mais elle a également contribué à l’aggravation du déficit commercial vis-à-vis des pays asiatiques et des pays exportateurs de pétrole.

59Nous avons examiné dans ce contexte la façon dont l’industrie turque a évolué, d’une part, dans le temps et, d’autre part, sous l’effet de l’augmentation des pressions concurrentielles auxquelles le pays a été confronté au cours de la dernière décennie. Ces dernières se sont produites à la fois par rapport à la concurrence commerciale croissante des pays à bas coûts, qui ont les mêmes schémas de spécialisation des échanges que la Turquie, et par rapport à l’appréciation tendancielle de la monnaie que ce pays a connu durant cette période. En réponse, les fabricants turcs ont augmenté leur productivité et diversifié leurs produits. De plus, ils ont modérément augmenté les salaires et ont su remédier à la baisse du capital et à la hausse des coûts des intrants importés. Tandis que les secteurs phares de l’économie ont su convertir ces améliorations en avantage, les secteurs moins sophistiqués intensifs en travail peu qualifié et en intrants locaux à bas prix n’ont pas été à la hauteur et donc perdu du terrain. Cependant, le poids de ces derniers secteurs reste important dans la production manufacturière totale et dans l’emploi. Ainsi, leur adaptation reste un défi persistant pour l’économie turque.

60Aujourd’hui, les exportations turques sont fortement compétitives dans le secteur manufacturier et plus spécifiquement dans le secteur du textile, des véhicules à moteur, du fer et de l’acier et des machines électriques.

61Pour déplacer la structure de ses exportations de façon significative vers les activités de moyenne et haute technologie, la Turquie a besoin des stratégies comme celles utilisées par la Corée ou Taiwan. Il lui faut améliorer les capacités de l’industrie locale, en particulier pour les petites et moyennes entreprises. Ses grandes entreprises sont en contact étroit avec les marchés internationaux. Elles ont de plus en plus de capacités technologiques dans les activités manufacturières de pointe par rapport à la période de la libéralisation des années 1980. Les PME ont de plus en plus d’acquis technologiques et de facilité à accéder des informations sur les marchés étrangers.

62Des écarts importants existent au niveau de la productivité du travail entre les parties traditionnelle et moderne de l’économie. Ils sont une réalité fondamentale des pays en développement. Le déclin de la croissance des pays d’Amérique latine par rapport à l’Asie est largement dû à une très faible performance du changement structurel en termes de productivité de travail.

63Il est encourageant de constater que le changement structurel en Turquie a transformé non seulement son tissu industriel, mais aussi les performances de son secteur manufacturier qui représente une importante valeur ajoutée pour son économie. Lorsqu’on analyse ses exportations, les évolutions dans ses avantages comparatifs donnent les signes d’une éventuelle étape d’industrialisation où la contribution de l’apport technologique va s’avérer crucial en termes de retombées microéconomiques comme macroéconomiques.

64Les projections de différentes institutions internationales qualifient la Turquie comme l’un des pays dont l’apport dans l’économie mondiale en termes de croissance économique sera important au cours des prochaines années, avec des performances en amélioration.

65Il serait important dans ce contexte de viser un changement structurel en vue d’augmenter encore la productivité afin que son taux élevé de croissance économique reste soutenable. Cela pourrait devenir plus difficile au cours des années à venir, car, compte tenu de la vitesse à laquelle le secteur manufacturier se développe, l’emploi se ralentit et la plupart des services ne sont plus aussi productifs qu’auparavant. Le défi pour le gouvernement est d’augmenter les capacités en R&D dans l’industrie, de développer les meilleurs outils de la politique industrielle et de favoriser la création des conditions d’apprentissage par une dynamique accélérée des activités intensives en technologie qui cible les firmes multinationales de haute technologie. L’approche par les capacités technologiques et les connaissances suggère l’élaboration d’une stratégie plus claire, et non une dépendance passive sur les marchés libres, afin d’améliorer la position concurrentielle de l’économie turque.

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Mots-clés éditeurs : ouverture commerciale, pays émergent, croissance économique, investissement direct étranger

Mise en ligne 05/05/2014

https://doi.org/10.3917/maorg.020.0099

Notes

  • [1]
    Uzunoz-Bard, 2013, « L’impact des IDE sur la croissance économique : une application sur l’économie turque », thèse de doctorat en économie, Université de Sorbonne Nouvelle, Paris, février 2013.
  • [2]
    Idem.
  • [3]
    Financial Times, 10 septembre 2012.
  • [4]
    France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Irlande, Suède, Danemark, Grèce, Espagne, Portugal, Finlande, Autriche.
  • [5]
    Accord Textile Vêtement, conclu en janvier 1995 à l’OMC afin d’organiser le démantèlement progressif des quotas jusqu’au 1er janvier 2005.
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