Dans la foulée des bouleversements que connaît le monde arabe, l’avènement d’un nouvel ordre politique dans la région relance toutes les interrogations. Les récentes révolutions arabes s’accompagnent d’un bouillonnement culturel, idéologique et politique sans précédent dans une région historiquement marquée par l’immobilisme. Une question surgit. Les récentes révolutions annoncent-elles une rupture avec les héritages autoritaires ? Deux ans après les premières vagues de contestation, quel bilan peut-on dresser aujourd’hui ? Où en est le monde arabe dans le processus de transition ? Dans certains milieux académiques et politiques, l’arrivée au pouvoir d’acteurs politiques s’inspirant de références identitaires fait craindre le pire. L’explication culturaliste est souvent avancée pour qualifier les sociétés arabes d’immobilisme et d’immaturité. Au-delà de toute spéculation sur l’évolution des processus de transition en cours, les nouvelles élites ont-elles un projet de société à proposer aux peuples après des années d’autoritarisme ? Dans les nouvelles reconfigurations en gestation, quelle place occupera l’armée à l’avenir ? Assisterons-nous à un reflux de l’institution militaire dans les pays en transition ? Dans un contexte de crise économique, l’ampleur des revendications et les déficits sociaux accumulés depuis des décennies mettraient à l’épreuve les nouvelles équipes dirigeantes. Cette donne socio-économique ne risque-t-elle pas de conduire ces pays tout droit à l’anarchie post-révolutionnaire …