Notes
-
[1]
Conférence des évêques de France, Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, et principes d’organisation, Bayard/Cerf/Fleurus-Mame, coll. Documents d’Église, Paris, 2006, n° 3.6.
-
[2]
Congrégation pour l’éducation catholique, « Les personnes consacrées et leur mission dans l’école. Réflexions et orientations », dans La Documentation catholique, 2286, 16 février 2003, p. 179.
-
[3]
Cf. Marc Maesschalck, « Les enjeux politiques de l’apprentissage collectif de l’éthique », dans Philippe Bordeyne et Alain Thomasset (Dir.), Les communautés chrétiennes et la formation morale des sujets, Cerf, coll. RETM n° 251 – Hors-Série n° 5, Paris, 2008, p. 65-84.
-
[4]
Myriam Revault d’Allonnes, L’homme compassionnel, Seuil, Paris, 2008, p. 13-14.
-
[5]
Martha C. Nussbaum, Femmes et développement humain. L’approche des capabilités, Antoinette Fouque, coll. Des femmes, Paris, 2008, p. 165-166 ; 410-411.
-
[6]
Ph. Bordeyne, « La culpabilité comme quête de l’amour désintéressé », dans Réinventer la culpabilité, Collège des Bernardins/Éd. Parole et Silence, Paris, 2009, p. 166, en référence à saint François de Sales, Lettres d’amitié spirituelle, Desclée De Brouwer, Paris, 1980, p. 111-125.
-
[7]
Cf. Thierry Collaud, Le statut de la personne démente. Éléments d’une anthropologie théologique de l’homme malade à partir de la maladie d’Alzheimer. Préface de Marie-Jo Thiel, Academic Press Fribourg, coll. Études d’éthique chrétienne, Fribourg, 2003 ; Id., Démence et résilience. Mobilser la dimension spirituelle, Lumen Vitae, coll. Soins et Spiritualités n° 4, Bruxelles, 2013.
-
[8]
Jean-Philippe Pierron, Le climat familial. Une poétique de la famille, Cerf, coll. La nuit surveillée, Paris, 2009, p 119.
-
[9]
Kenneth R. Melchin, L’art de vivre ensemble. Traduction française par Pierrot Lambert (de Living with Other People. An Introduction to Christian Ethics based on Bernard Lonergan, Saint Paul University/Novalis, Ottawa, 1998), Novalis, Ottawa 2006, p. 184.
-
[10]
Xavier Thévenot, « L’éthique chrétienne : une morale libérante », dans Souffrance, Bonheur, Éthique, Conférences spirituelles, Salvator, Mulhouse, 1990, p. 109.
-
[11]
Geneviève Médevielle, « Initier la jeune génération à la morale », dans Document Épiscopat 7, avril 2000, p. 10.
-
[12]
Cf. Corinne Van Oost, avec Joséphine Bataille, Médecin catholique. Pourquoi je pratique l’euthanasie, Presses de la Renaissance, Paris, 2014.
-
[13]
Thomas d’Aquin, Somme théologique, Ia IIae, q. 94 a. 2.
-
[14]
Cf. Catherine Fino, « Discerner pour parvenir à juger quand la normativité est flottante », dans Tranversalités, 136, janvier-mars 2016, p. 55-68.
-
[15]
En commentant l’épisode de la rencontre entre Pierre et Corneille en Actes 10, Luke Bretherton note que Pierre consent à être accueilli par Corneille alors même que celui-ci est encore païen, et qu’à la suite de cela « leurs vies à tous les deux, Pierre et Corneille, sont transfigurées par l’Esprit de telle manière qu’ils ont tous les deux à réordonner leurs vies et leur vie ensemble pour qu’elles s’accueillent, et ne s’excluent pas l’une l’autre », dans Hospitality as Holiness. Christian Witness Amid Moral Diversity, Farnham England/Burlington US, Asgate, 2006, 2010, p. 137.
-
[16]
Luke Bretherton, Hospitality as Holiness, op. cit., p. 138.
-
[17]
Cf. William C. Spohn, Jésus et l’éthique. « Va et fais de même » (traduction de Go and Do Likewise. Jesus and Ethics, Continuum, New York/Londres, 2000), Lessius, Bruxelles, 2010 ; voir aussi le commentaire qu’en fait A. Thomasset dans Interpréter et agir. Jalons pour une éthique chrétienne, Cerf, Paris, 2011, p. 310-320.
-
[18]
Ou encore : « Comme le Christ est mort au péché et vit pour Dieu, ainsi, de même, vous êtes morts au péché et vivez pour Dieu » (Rm 6), cf. W.C. Spohn, Jésus et l’éthique. « Va et fais de même », op. cit., p. 226-235.
-
[19]
W.C. Spohn, « Spirituality and Ethics : Exploring the Connections », dans Theological Studies, 58, 1997, p. 109-123 ; Id., « Spirituality and Its Discontents. Practices in Jonathan Edwards’s Charity and Its Fruits », dans Journal of Religious Ethics, 31/2, 2003, p. 253-276.
-
[20]
X. Thévenot, « L’éthique chrétienne : une morale libérante », dans Souffrance, Bonheur, Éthique, Conférences spirituelles, op. cit., p. 116.
-
[21]
Id., « Penser la morale à partir de la Trinité. L’éthique catholique dans le concert des morales contemporaines », dans Les ailes et le souffle. Éthique et vie spirituelle, Desclée / Cerf, Paris, 2000, p. 96.
-
[22]
Commission biblique pontificale, Bible et Morale. Quels critères pour discerner ?, Nouvelle Cité, coll. Racines, Paris, 2099, p. 161 et 168.
-
[23]
Trois dimensions à ne pas isoler et absolutiser, afin d’éviter l’idéalisme, le légalisme ou le subjectivisme. Sur les trois dimensions de la morale, cf. X. Thévenot, Morale fondamentale. Publication sous la responsabilité de Luc Crépy et Marc Vacher, Éd. Don Bosco, Paris, 2007, p. 87-111 ; ces trois dimensions sont présentées dans la fiche n° 3 de l’ouvrage : Aumônerie de l’enseignement public, Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations, La morale, pédagogie du bonheur, Le Sénevé, Paris, 2011, p. 71-82.
-
[24]
K. R. Melchin, L’art de vivre ensemble, op. cit., p. 167-189.
-
[25]
Cf. C. Fino, Sortir du moralisme. Catéchèse, pédagogie d’initiation et formation du sujet moral, Artège/Desclée, coll. Théologie à l’université, Paris, 2014, p. 53-55, commentant le Youcat français. Catéchisme de l’Église catholique pour les jeunes, traduction de Monique Guisse et Joseph Stricher, Cerf, Paris, 2011.
-
[26]
Voir par exemple les fiches thématiques du programme catéchétique de Lyon, Faire découvrir l’expérience chrétienne en école catholique. Le parcours de Cycle 2 introduit à une « éthique de la vulnérabilité » grâce à des fiches thématiques sur l’identité (s’accueillir), les autres (le Bon Samaritain), les différences (vivre en paix), et aussi sur les animaux et végétaux, le corps : vivre, grandir, mourir. Mieux comprendre le monde, c’est mieux comprendre le sens de la présence de l’homme dans ce monde et sa responsabilité, ce qui est abordé en Cycle 3.
-
[27]
Cf. les cinq modèles proposés par William Spohn dans What are they doing with Scripture and Ethics ? (Fully revised and Expanded Edition), Paulist Press, New York/Mahwah, N.J., 1995 : l’obéissance aux commandements de Dieu, la confiance accordée à l’éthique rationnelle, les appels à la justice et la libération et l’attention privilégiée accordée à l’expérience des plus pauvres, l’appel à être disciples qui invite à la croissance vertueuse, le tout réassumé dans une éthique de la responsabilité qui part de l’Écriture pour « répondre par amour » à l’appel de Dieu.
-
[28]
Les cinq principes définis par la Commission biblique pontificale dans Bible et Morale. Quels critères pour discerner ?, sont : la convergence, p. 178 ; l’opposition, p. 187 ; la progression, p. 198 ; la dimension communautaire, p. 211 ; la finalité, p. 228.
-
[29]
X. Thévenot, Morale fondamentale, op. cit., p. 17-21. Ces quatre attitudes sont aussi données comme « ce qui paraît le plus immédiatement décisif pour la qualité du discernement », en conclusion du cours Le discernement éthique. La méthodologie du moraliste catholique, ICP : Cours polycopié André Robert, 1993-1994, Paris, p. 44.
-
[30]
Familiaris consortio, n° 9.
-
[31]
Familiaris consortio, n° 34, § 4.
-
[32]
Servais Pinckaers, « Le tableau des deux libertés et leur relation à la morale », dans Les sources de la morale chrétienne. Sa méthode, son contenu, son histoire, Fribourg Academic Press/Cerf, Fribourg/Paris, (1985), 1993, p. 381-382.
-
[33]
Exhortation apostolique post-synodale du pape François, Amoris Laetitia. Édition présentée et annotée sous la direction du Service national Famille et Société, Conférence des évêques de France et d la Faculté de théologie du Centre Sèvres. Avec un guide de lecture et des témoignages, Lessius/CEF/Centre Sèvres/Fidélité, Namur, 2016, n° 291 ; cf. C. Fino (Dir.), Pédagogie divine. L’action de Dieu dans la diversité des familles, Cerf, Paris, 2015.
1La formation éthique fait partie à part entière de la catéchèse. Elle est décrite dans le Texte national pour l’orientation de la catéchèse comme une initiation à « une vie de partage en réponse au don de Dieu [1] », à laquelle il faut ajouter l’urgence de la défense de la vie humaine et plus largement du vivant. En effet, la formation du jugement moral est aujourd’hui d’autant plus cruciale que l’on veut armer les jeunes générations contre les manipulations qui portent à la violence ou contre la tentation du repli, sur l’arrière-fond d’une société concurrentielle qui construit de la précarité et où le désir de fraternité est vite contaminé par la peur de l’autre. Dès 2003, la Congrégation pour l’éducation catholique souligne que :
Mais il ne s’agit pas seulement d’enseigner. L’apprentissage collectif de l’éthique, selon Marc Maesschalck, a par lui-même la fonction d’initier à la valeur du vivre en commun, en faisant expérimenter la pertinence de la collaboration et de l’écoute mutuelle pour résoudre les défis éthiques éprouvés par chacun [3]. Plus largement, toutes les pratiques sociales solidaires sont des expériences privilégiées pour former le jugement éthique, redoublant la pertinence de la proposition du Texte national. Tout en partageant l’éclairage de la Parole de Dieu et plus largement d’une tradition de sagesse et de sainteté, il s’agit d’abord de faire faire l’expérience des potentialités inédites ouvertes par la grâce. Le discernement et l’action sont des lieux privilégiés pour s’initier à élaborer des convictions partagées en vue du bien commun et à mettre ainsi sa foi au service de l’humain.« Nous entrons dans un temps où il faut élaborer des réponses aux questions fondamentales des jeunes générations et faire une proposition culturelle claire qui explicite le type de personne et de société qu’on veut éduquer, ainsi que la référence à une vision anthropologique inspirée par les valeurs de l’Évangile, dans un dialogue respectueux et constructif avec les autres conceptions de la vie [2] ».
L’initiation au discernement par la médiation de la pratique du service et du partage
2Myriam Revault d’Allonnes, dans son ouvrage L’homme compassionnel (2008), analyse la manière dont les médias déresponsabilisent les personnes : « Le fait de jouer sur leur vulnérabilité et leur insécurité affective ne favorise pas leur capacité d’agir ; cela l’inhibe en renforçant des modalités d’adhésion enracinées dans l’hypertrophie du sentiment, c’est-à-dire dans la sensibilité [4]. » En effet, pour que la compassion puisse constituer une porte d’entrée dans l’action solidaire, il faut introduire la médiation d’espaces institutionnels qui restaurent la capacité d’agir concrètement. Dans son livre Femmes et développement humain, Martha Nussbaum indique que ce sont des vidéos qui montrent à des femmes indiennes l’action entreprise par d’autres femmes, dans une situation similaire à la leur, qui leur ont permis d’entreprendre à leur tour leur propre projet [5]. L’initiation pratique à l’agir chrétien gagne donc à valoriser des propositions d’actions concrètes qui permettent aux enfants et aux jeunes de s’éprouver capables d’agir avec d’autres, et de découvrir le bienfait de la complémentarité des charismes et des engagements. On peut prendre ici l’exemple des projets solidaires proposés aux enfants par le CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement), qui sont d’autant plus stimulants qu’ils sont accompagnés du récit de l’action déjà menée par d’autres enfants. En amont des actions programmées ponctuellement au fil de l’année, le quotidien est le lieu privilégié de l’éveil de la responsabilité. Il faut « veiller aux petites choses », disait François de Sales, « car c’est ainsi qu’on passe à l’action [6] ». Les petits gestes écologiques (ramasser les papiers ou fermer les robinets, etc.), peuvent être présentés comme la rampe de lancement qui habilite demain à mener une action solidaire de plus grande ampleur, tout en apprenant aux enfants à identifier leur part d’initiative et de responsabilité personnelle au sein d’un processus collectif. De même, la participation aux petits services du quotidien dans une équipe de catéchèse ou d’aumônerie sont des leviers essentiels pour aider les jeunes à affronter ensemble les défis sociaux et à acquérir le sens de la responsabilité citoyenne. Du point de vue de l’initiation chrétienne, l’initiation à la charité chrétienne peut s’inscrire dans cette éducation au respect du bien commun et à la citoyenneté, car l’engagement responsable est le lieu où chacun peut prendre conscience d’être soutenu et guidé par l’intimité qu’il entretient avec le Christ.
3L’intérêt des pratiques solidaires ne se limite pas à l’éveil de la responsabilité des sujets, car la prise de conscience de ses propres capacités, ainsi que de celles des autres, oriente le jugement moral. La transmission d’une expertise pratique déplace l’appréciation d’une situation et des options disponibles. Thierry Collaud témoigne par exemple que le fait d’avoir appris à communiquer avec une personne handicapée ou démente permet de percevoir l’humanité de la relation et par la suite l’humanité de la personne [7]. C’est alors la conviction anthropologique perçue de manière intuitive dans la pratique qui permet de combattre rationnellement la tentation de la violence lorsque l’épuisement se fait sentir, et qui stimule la créativité pour solliciter l’expression du désir de la personne ou pour le stimuler par des propositions adaptées. Dans cette perspective, toute famille est une « école des capacités [8] » dans l’art du « prendre soin », où chacun fait l’apprentissage du décentrement de soi, en prenant sa part de l’entraide auprès d’un plus petit ou d’un aîné, tout en soignant l’art de la reconnaissance réciproque et de la restauration des liens. Le discernement intègre peu à peu la richesse de la diversité des tempéraments et des compétences, et le temps nécessaire pour grandir ensemble en humanité.
4La communauté chrétienne elle-même est un lieu d’expérience pratique qui forme au discernement de manière originale. Kenneth Melchin soutient que « la joie et la gratitude, le pardon et la réconciliation que suscite l’expérience de l’amour de Dieu orientent la recherche vers des types de solution spécifiques aux problèmes humains. Si le désespoir inspire des mesures désespérées et cyniques, l’espoir invite à l’exploration des possibilités de restauration des relations humaines [9] ». On retrouve ici le cercle herméneutique formulé par Xavier Thévenot : « Selon le christianisme, il faut aimer, il faut agir pour discerner… Il y a un cercle vital entre l’amour pour Dieu et l’amour pour l’homme [10]. »
Le service de l’humain suppose la capacité d’identifier les pratiques qui déshumanisent
5À l’orée du xxie siècle, pour penser à nouveaux frais l’initiation de la « jeune génération à la morale », Geneviève Médevielle proposait d’« introduire au discernement » par la double approche de l’étude de cas, et de l’instauration des sujets par une plongée dans l’« ethos baptismal » constitué par l’Écriture et les pratiques chrétiennes. Elle concluait néanmoins sur la nécessité de s’équiper d’un « discours sain face au mal moral », décrit il y a déjà plus de quinze ans comme « le déchaînement de la violence, la multiplication des conflits ethniques, la mondialisation de la concurrence sauvage », sans compter « le règne des égoïsmes et des infidélités ». Mais la réflexion rebondit sur la confiance à retrouver dans « la délivrance du mal » et sur « la nécessité de suivre la loi pour s’humaniser [11] », ce qui implique une pédagogie de la conversion à la suite du Christ.
6Nos contemporains font toujours la preuve de leur capacité à entreprendre une démarche de conversion morale, tout particulièrement en s’engageant dans des pratiques solidaires, mais encore faut-il ne pas se fourvoyer dans des pratiques déshumanisantes. Si l’on analyse avec des adolescents l’ouvrage où le médecin belge Corinne Van Oost témoigne, comme catholique, de sa pratique de l’euthanasie, et que l’on en reste à l’argumentation, force est de reconnaître avec elle que proposer l’euthanasie a pu réduire l’angoisse de certaines personnes, ou que demeurent des situations de souffrance incontrôlable, physique, psychologique ou spirituelle. Mais on peut aussi repérer combien la pratique de l’euthanasie contribue à la construction d’une autre expérience de l’humain. Au fil du temps, l’épreuve de la violence à laquelle Corinne Van Oost consent à contrecœur, non seulement envers ses malades mais aussi sur elle-même ou ses collègues pour intégrer la pratique de l’euthanasie dans les soins palliatifs, laisse place à une empathie progressive avec le ressenti de violence exprimé par les personnes qui demandent l’euthanasie. Son insistance progressive sur la qualité des relations et sur sa quête de paix intérieure laisse percevoir la nécessité de surmonter la dissociation entre sa pratique de l’euthanasie et son désir de promouvoir la vie et le dialogue, une dissociation qui constitue un indice d’inhumanité [12].
7Comment éviter de s’engager avec d’autres dans des pratiques déshumanisantes ? La communauté ecclésiale peut donner des critères scientifiques, philosophiques et théologiques. Mais même pour celui qui n’est pas médecin, philosophe ou théologien, les pratiques concrètes de soin et de service réciproque auxquelles il a été initié en famille font acquérir une expertise en humanité, donnent du flair pour dépister l’ambiguïté d’une pratique qui impose de consentir à la violence sur le corps d’autrui et de rompre brutalement le lien en humanité.
8Ce bon sens en humanité rejoint la perspective des inclinations que décrit Thomas d’Aquin, inclinations à la défense et à la transmission de la vie, ainsi qu’au partage de relations bienfaisantes avec les autres et avec Dieu [13]. Il participe à l’élaboration du jugement moral, car avant même de pouvoir nous approprier les grands principes anthropologiques au plan intellectuel, ceux-ci peuvent être pressentis de manière inductive dans la pratique [14]. C’est bien l’expérience de l’interdépendance bienfaisante expérimentée en famille ou dans la communauté ecclésiale qui permet de percevoir le caractère destructeur d’un réseau social qui repose sur une pratique partagée de la violence, que ce soit du racket, un harcèlement concerté sur le Net, ou la fréquentation de sites terroristes ou pornographiques. On perçoit réciproquement combien la lutte contre des processus de radicalisation ou d’addiction ne peut pas se suffire de la prise de conscience du mal, qui emprisonne ou fascine le sujet, mais doit permettre de reconstruire un socle d’expériences de convivialité heureuse au sein de projets qui donnent sens à la vie humaine et valeur aux personnes.
9Il ne s’agit pas pour autant de se tenir à l’écart du monde dans un cocon ecclésial ou familial, mais de prendre les moyens de s’appuyer sur ces acquis pour s’engager avec d’autres dans les pratiques sociales qui contribuent à former notre jugement et le sens du bien commun, tout en s’enrichissant de l’expérience de l’autre. Dans son ouvrage Hospitality and Holiness, Luke Bretherton soutient que les chrétiens s’approprient ce qui est humanisant dans leur entourage socioculturel en osant partager des pratiques sociales et solidaires avec leurs concitoyens [15]. Au fil des discussions et face aux propositions disparates, il s’agit dès lors de savoir argumenter dans les débats ou justifier un refus si nécessaire. Pour Bertherton, c’est ultimement la référence au Christ, transmise au travers de l’ensemble des traditions ecclésiales, qui permet aux chrétiens de discerner ce qui est bon et juste, de conserver de justes critères anthropologiques et éthiques, et ainsi de ne pas craindre d’être « l’hôte » de leur culture et de partager avec leurs concitoyens les usages du vivre ensemble et la solidarité du quotidien [16]. Il y a bien à penser un apport spécifique de la Parole de Dieu et de la tradition chrétienne pour soutenir le jugement moral.
L’apport de la Parole de Dieu et de la Tradition chrétienne
10La proposition de Bretherton rejoint l’affirmation du caractère central de la Parole de Dieu en catéchèse. Selon William Spohn, le fondement du passage à l’action est une conversion de la perception et de l’affectivité, à la suite du Christ. Dans son ouvrage Jésus et l’éthique. « Va et fais de même », Spohn décrit tout particulièrement la première étape de « transformation de la perception morale », en montrant combien l’écoute de la parabole du Bon Samaritain, ou encore la contemplation de l’accueil du lépreux ou de la femme adultère, suscitent une analyse renouvelée des situations et des comportements nouveaux [17]. Les épîtres pauliniennes donnent à entendre des paradigmes de la vie baptismale, telle que la posture du Christ décrite dans l’hymne aux Philippiens : « Il s’est abaissé […]. C’est pourquoi Dieu l’a exalté […] pour que […]toute langue proclame : Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père [18]. » Le processus pascal qui fonde la vertu d’humilité permet aux chrétiens d’aujourd’hui de conserver une distance critique vis-à-vis de la culture de performance qui caractérise les sociétés libérales, et de porter une attention renouvelée aux plus précaires. D’un point de vue catéchétique, cette approche de la parole convient autant à une pastorale de « première annonce » qu’à l’interpellation éthique que tout croyant a besoin de réentendre au fil de sa vie.
11L’éducation de la perception ne résume pas toute l’initiation au discernement, et la formation de la raison pratique ne doit pas être négligée. Il s’agit là d’un critère que Spohn privilégie dès les années 2000 pour évaluer la qualité éthique des spiritualités et éviter des dérives vers l’instrumentalisation d’autrui et la violence [19]. Xavier Thévenot suggérait dès les années 1980 que la contemplation de l’Écriture forme la raison pratique. Il s’agit non seulement de bénéficier du contenu moral des textes (des normes, des exemples vertueux, ou à l’inverse la dénonciation de l’injustice par les prophètes, etc.), mais aussi de prendre en compte l’articulation entre les différents mystères de la foi : si la Création fonde la dignité inaltérable de l’homme, la Passion ne permet pas d’oublier sa capacité de faire le mal ; si l’Incarnation fonde le respect de la raison pratique parce que « je sais que le Christ est venu pour assumer pleinement la condition humaine », la Pentecôte renvoie à l’écoute des spirituels et critique l’autosuffisance morale qui méconnaît l’agapè [20] ; enfin la contemplation du Dieu trinitaire nous invite à respecter et valoriser les différences tout en soignant la communion [21].
12Le récent ouvrage publié par la Commission biblique pontificale, Bible et Morale. Quels critères pour discerner ? donne l’exemple d’une approche canonique de l’Écriture qui la sollicite dans son ensemble et indique pour chaque livre ses « principaux axes » anthropologiques, théologiques et éthiques. Ce parcours canonique est récapitulé en deux critères fondamentaux qui guide l’interprétation morale des textes scripturaires : la « conformité à la vision biblique de l’être humain » et la « conformité à l’exemple de Jésus [22] ». La diversité des perspectives propres aux différents corpus scripturaires aide la raison pratique à honorer toutes les dimensions de la morale, à savoir les principes universels qui visent l’humanisation des pratiques, tout autant que les normes qui les concrétisent dans un contexte historique et culturel toujours particulier et contingent, enfin les circonstances singulières que doit prendre en compte le jugement prudentiel [23]. Outre l’Écriture, la tradition chrétienne met à disposition des outils d’analyse spécifiques pour la réflexion et la « délibération morale », tels que la justice universelle de Dieu, la dignité de la personne considérée dans son « développement intégral », le bien commun ou encore l’option préférentielle pour les pauvres [24]. La promotion de la Doctrine sociale de l’Église s’est étendue progressivement aux domaines bioéthique et écologique, et a favorisé le décloisonnement de l’éthique sexuelle vers le versant social de l’éthique familiale.
13Pour rendre accessibles ces ressources de la Tradition, la formation de la raison pratique en catéchèse s’appuie sur différentes pédagogies. L’approche pédagogique privilégiée par le Youcat consiste à enseigner les fondements anthropologiques et les principes de discernement qui caractérisent l’éthique chrétienne avant de proposer la résolution des dilemmes moraux, afin que les jeunes lecteurs aient la possibilité de s’approprier les arguments et le raisonnement qui guident le discernement [25]. Le manuel publié par l’Aumônerie du public en 2001, La morale, pédagogie du bonheur, comporte un enseignement similaire pour les animateurs, mais la pédagogie privilégiée pour les adolescents est l’exercice du débat, étant acquis que les animateurs ont des ressources pour les guider. On peut aussi valoriser la relecture de vie afin de faire découvrir aux enfants ou aux adultes les vérités anthropologiques qui sont perceptibles dans leur expérience et construire ainsi avec eux les linéaments d’une éthique de la vulnérabilité [26].
14Pour ne pas s’arrêter au constat de la diversité des valeurs et des pratiques au sein d’une société pluraliste, les chrétiens peuvent faire recours à l’expérience ecclésiale de la gestion du pluralisme interne à sa propre tradition, en commençant par la Parole de Dieu et ses diverses interprétations en théologie morale [27]. La catéchèse reçoit de ces débats une invitation à respecter la diversité des sensibilités personnelles et à diversifier ses propositions pour que chacun puisse trouver l’angle d’approche éthique de l’Écriture qui lui correspond, tout en expérimentant la richesse de la complémentarité au sein de la communauté. La Commission biblique pontificale invite cependant les croyants à faire preuve ensemble d’un esprit critique, préservant ainsi l’exigence de la conversion à laquelle nous sommes invités dans l’espérance [28].
15Si la pratique collective de la réflexion et du débat éthique est un moyen privilégié pour élaborer plus objectivement un jugement éthique, l’apport spécifique de l’initiation chrétienne est de proposer d’en faire l’expérience au sein de la communauté. Une aumônerie offre des conditions différentes du lieu scolaire, une paroisse développe une dynamique différente du milieu professionnel, en ce qu’elle réunit des jeunes – ou des croyants plus largement – pour une pratique conjointe des quatre conditions du discernement : « prier, aimer, développer le sens ecclésial, et réfléchir [29] ». La fonction de l’initiation chrétienne est ici de l’ordre de l’unification de l’expérience du sujet, par la médiation de la communauté, afin de rendre effective la contribution au discernement des ressources de la foi.
16Sur ce point, en proposant de mettre en œuvre le principe de la « loi de gradualité », Jean-Paul II rappelait que « l’intégration progressive des dons de Dieu et des exigences de son amour » oblige à penser un « cheminement progressif de croissance [30] ». Il s’agit de donner à chacun le temps de mettre en place « les conditions nécessaires [31] » à l’observation de la norme morale, de développer les vertus adéquates, et de reconnaître le bien-fondé de ces étapes et des normes transitoires. Le fait d’avoir déjà expérimenté la liberté dans sa dimension positive de capacité au bien et à la justice aide à conserver le cap. Pour les croyants, un juste usage de la loi de gradualité n’est pas dissociable de l’acquisition d’une « liberté de qualité [32] » sous le régime de la grâce, qui seule donne une plus grande assurance de dépister et de vaincre la déshumanisation au fil des étapes. Il faut cependant commencer le chemin, et pour cela faire confiance d’emblée à la grâce prévenante de Dieu et à son action dans les personnes. Il s’agit alors pour chacun – chaque communauté – d’identifier non seulement la valeur humaine qui est bafouée ou du moins à développer, la distance qui reste à parcourir pour aller vers le bien ou construire la justice, mais aussi la présence de la grâce de Dieu, les prémices sur lesquelles s’appuyer pour avancer sur le chemin. On retrouve ici le regard bienveillant qui reconnaît la grâce agissant dans la vie de toute famille, que le pape François prescrit dans l’exhortation Amoris Laetitia [33].
17Dans une telle perspective, la formation du jugement moral contribue à construire une Église qui se sait toujours « déjà » sur la route et « encore » à convertir pour accueillir le Royaume. L’Église peut alors être un laboratoire pour construire ensemble une société où la personne peut résister à la tentation du nihilisme autrement qu’en affichant ses performances, en consentant à sa précarité précisément parce que celle-ci devient le lieu de la solidarité, de l’écoute des plus précaires, de l’ascèse réciproque pour réguler la peur de la différence. C’est en faisant l’expérience d’être soutenus et de prendre soin, d’être pardonnés et de servir la paix, de retrouver et de redonner l’espérance en l’avenir, de reconstruire sans cesse de la communion, que nous pouvons éprouver nos différences comme une richesse et une complémentarité, et les mettre au service d’un discernement au service de l’humain.
Notes
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[1]
Conférence des évêques de France, Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, et principes d’organisation, Bayard/Cerf/Fleurus-Mame, coll. Documents d’Église, Paris, 2006, n° 3.6.
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[2]
Congrégation pour l’éducation catholique, « Les personnes consacrées et leur mission dans l’école. Réflexions et orientations », dans La Documentation catholique, 2286, 16 février 2003, p. 179.
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[3]
Cf. Marc Maesschalck, « Les enjeux politiques de l’apprentissage collectif de l’éthique », dans Philippe Bordeyne et Alain Thomasset (Dir.), Les communautés chrétiennes et la formation morale des sujets, Cerf, coll. RETM n° 251 – Hors-Série n° 5, Paris, 2008, p. 65-84.
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[4]
Myriam Revault d’Allonnes, L’homme compassionnel, Seuil, Paris, 2008, p. 13-14.
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[5]
Martha C. Nussbaum, Femmes et développement humain. L’approche des capabilités, Antoinette Fouque, coll. Des femmes, Paris, 2008, p. 165-166 ; 410-411.
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[6]
Ph. Bordeyne, « La culpabilité comme quête de l’amour désintéressé », dans Réinventer la culpabilité, Collège des Bernardins/Éd. Parole et Silence, Paris, 2009, p. 166, en référence à saint François de Sales, Lettres d’amitié spirituelle, Desclée De Brouwer, Paris, 1980, p. 111-125.
-
[7]
Cf. Thierry Collaud, Le statut de la personne démente. Éléments d’une anthropologie théologique de l’homme malade à partir de la maladie d’Alzheimer. Préface de Marie-Jo Thiel, Academic Press Fribourg, coll. Études d’éthique chrétienne, Fribourg, 2003 ; Id., Démence et résilience. Mobilser la dimension spirituelle, Lumen Vitae, coll. Soins et Spiritualités n° 4, Bruxelles, 2013.
-
[8]
Jean-Philippe Pierron, Le climat familial. Une poétique de la famille, Cerf, coll. La nuit surveillée, Paris, 2009, p 119.
-
[9]
Kenneth R. Melchin, L’art de vivre ensemble. Traduction française par Pierrot Lambert (de Living with Other People. An Introduction to Christian Ethics based on Bernard Lonergan, Saint Paul University/Novalis, Ottawa, 1998), Novalis, Ottawa 2006, p. 184.
-
[10]
Xavier Thévenot, « L’éthique chrétienne : une morale libérante », dans Souffrance, Bonheur, Éthique, Conférences spirituelles, Salvator, Mulhouse, 1990, p. 109.
-
[11]
Geneviève Médevielle, « Initier la jeune génération à la morale », dans Document Épiscopat 7, avril 2000, p. 10.
-
[12]
Cf. Corinne Van Oost, avec Joséphine Bataille, Médecin catholique. Pourquoi je pratique l’euthanasie, Presses de la Renaissance, Paris, 2014.
-
[13]
Thomas d’Aquin, Somme théologique, Ia IIae, q. 94 a. 2.
-
[14]
Cf. Catherine Fino, « Discerner pour parvenir à juger quand la normativité est flottante », dans Tranversalités, 136, janvier-mars 2016, p. 55-68.
-
[15]
En commentant l’épisode de la rencontre entre Pierre et Corneille en Actes 10, Luke Bretherton note que Pierre consent à être accueilli par Corneille alors même que celui-ci est encore païen, et qu’à la suite de cela « leurs vies à tous les deux, Pierre et Corneille, sont transfigurées par l’Esprit de telle manière qu’ils ont tous les deux à réordonner leurs vies et leur vie ensemble pour qu’elles s’accueillent, et ne s’excluent pas l’une l’autre », dans Hospitality as Holiness. Christian Witness Amid Moral Diversity, Farnham England/Burlington US, Asgate, 2006, 2010, p. 137.
-
[16]
Luke Bretherton, Hospitality as Holiness, op. cit., p. 138.
-
[17]
Cf. William C. Spohn, Jésus et l’éthique. « Va et fais de même » (traduction de Go and Do Likewise. Jesus and Ethics, Continuum, New York/Londres, 2000), Lessius, Bruxelles, 2010 ; voir aussi le commentaire qu’en fait A. Thomasset dans Interpréter et agir. Jalons pour une éthique chrétienne, Cerf, Paris, 2011, p. 310-320.
-
[18]
Ou encore : « Comme le Christ est mort au péché et vit pour Dieu, ainsi, de même, vous êtes morts au péché et vivez pour Dieu » (Rm 6), cf. W.C. Spohn, Jésus et l’éthique. « Va et fais de même », op. cit., p. 226-235.
-
[19]
W.C. Spohn, « Spirituality and Ethics : Exploring the Connections », dans Theological Studies, 58, 1997, p. 109-123 ; Id., « Spirituality and Its Discontents. Practices in Jonathan Edwards’s Charity and Its Fruits », dans Journal of Religious Ethics, 31/2, 2003, p. 253-276.
-
[20]
X. Thévenot, « L’éthique chrétienne : une morale libérante », dans Souffrance, Bonheur, Éthique, Conférences spirituelles, op. cit., p. 116.
-
[21]
Id., « Penser la morale à partir de la Trinité. L’éthique catholique dans le concert des morales contemporaines », dans Les ailes et le souffle. Éthique et vie spirituelle, Desclée / Cerf, Paris, 2000, p. 96.
-
[22]
Commission biblique pontificale, Bible et Morale. Quels critères pour discerner ?, Nouvelle Cité, coll. Racines, Paris, 2099, p. 161 et 168.
-
[23]
Trois dimensions à ne pas isoler et absolutiser, afin d’éviter l’idéalisme, le légalisme ou le subjectivisme. Sur les trois dimensions de la morale, cf. X. Thévenot, Morale fondamentale. Publication sous la responsabilité de Luc Crépy et Marc Vacher, Éd. Don Bosco, Paris, 2007, p. 87-111 ; ces trois dimensions sont présentées dans la fiche n° 3 de l’ouvrage : Aumônerie de l’enseignement public, Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations, La morale, pédagogie du bonheur, Le Sénevé, Paris, 2011, p. 71-82.
-
[24]
K. R. Melchin, L’art de vivre ensemble, op. cit., p. 167-189.
-
[25]
Cf. C. Fino, Sortir du moralisme. Catéchèse, pédagogie d’initiation et formation du sujet moral, Artège/Desclée, coll. Théologie à l’université, Paris, 2014, p. 53-55, commentant le Youcat français. Catéchisme de l’Église catholique pour les jeunes, traduction de Monique Guisse et Joseph Stricher, Cerf, Paris, 2011.
-
[26]
Voir par exemple les fiches thématiques du programme catéchétique de Lyon, Faire découvrir l’expérience chrétienne en école catholique. Le parcours de Cycle 2 introduit à une « éthique de la vulnérabilité » grâce à des fiches thématiques sur l’identité (s’accueillir), les autres (le Bon Samaritain), les différences (vivre en paix), et aussi sur les animaux et végétaux, le corps : vivre, grandir, mourir. Mieux comprendre le monde, c’est mieux comprendre le sens de la présence de l’homme dans ce monde et sa responsabilité, ce qui est abordé en Cycle 3.
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[27]
Cf. les cinq modèles proposés par William Spohn dans What are they doing with Scripture and Ethics ? (Fully revised and Expanded Edition), Paulist Press, New York/Mahwah, N.J., 1995 : l’obéissance aux commandements de Dieu, la confiance accordée à l’éthique rationnelle, les appels à la justice et la libération et l’attention privilégiée accordée à l’expérience des plus pauvres, l’appel à être disciples qui invite à la croissance vertueuse, le tout réassumé dans une éthique de la responsabilité qui part de l’Écriture pour « répondre par amour » à l’appel de Dieu.
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[28]
Les cinq principes définis par la Commission biblique pontificale dans Bible et Morale. Quels critères pour discerner ?, sont : la convergence, p. 178 ; l’opposition, p. 187 ; la progression, p. 198 ; la dimension communautaire, p. 211 ; la finalité, p. 228.
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[29]
X. Thévenot, Morale fondamentale, op. cit., p. 17-21. Ces quatre attitudes sont aussi données comme « ce qui paraît le plus immédiatement décisif pour la qualité du discernement », en conclusion du cours Le discernement éthique. La méthodologie du moraliste catholique, ICP : Cours polycopié André Robert, 1993-1994, Paris, p. 44.
-
[30]
Familiaris consortio, n° 9.
-
[31]
Familiaris consortio, n° 34, § 4.
-
[32]
Servais Pinckaers, « Le tableau des deux libertés et leur relation à la morale », dans Les sources de la morale chrétienne. Sa méthode, son contenu, son histoire, Fribourg Academic Press/Cerf, Fribourg/Paris, (1985), 1993, p. 381-382.
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[33]
Exhortation apostolique post-synodale du pape François, Amoris Laetitia. Édition présentée et annotée sous la direction du Service national Famille et Société, Conférence des évêques de France et d la Faculté de théologie du Centre Sèvres. Avec un guide de lecture et des témoignages, Lessius/CEF/Centre Sèvres/Fidélité, Namur, 2016, n° 291 ; cf. C. Fino (Dir.), Pédagogie divine. L’action de Dieu dans la diversité des familles, Cerf, Paris, 2015.