Notes
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[1]
Éd. originale allemande (Munich, Pattloch, 2010). Trad. française par Monique Guisse et Joseph Stricher révisée avec le concours de Mgr Dubost, Paris/Ottawa, Cerf/Novalis, 2011. Plus de vingt traductions (en cours ou parues).
-
[2]
J. Molinario, “Le catéchisme et la modernité à propos de Youcat”, dans La Croix, 24/25 sept. 2011.
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[3]
Nous avons pu constater de légères variantes dans les traductions européennes. Par exemple, l’introduction de la Vierge de Fatima pour l’édition portugaise, de la Vierge de Czestochowa dans la version polonaise, de la Vierge en procession dans l’édition espagnole. Et aussi des variantes de sensibilité. Par exemple le remplacement de la photo de la religieuse « les quatre fers en l’air » sur un trampoline (France, q. 290 sur le bonheur), par des images plus classiques (Italie : mère et enfant) ; ou des cinq jeunes filles en bikini (Italie, Pologne, Allemagne : q. 290ss sur la liberté, le bien et le mal) par celle, plus candide, d’un enfant lançant son petit voilier sur la mer… (France).
-
[4]
Cette photo noir/blanc (France, Belgique néerl., Allemagne, USA,) a été remplacée par une photo en couleurs, toujours centrée sur l’objet liturgique : calice (Espagne), patène et calice devant une porte ouverte sur un jardin… (Pologne), ciboire d’où on devine à peine une main s’apprêtant à distribuer la communion (Portugal).
-
[5]
Les représentations binaires permettent à chacun de s’y retrouver. Par exemple à propos de l’adoration : les uns planent dans la « consolation », les autres roupillent d’ennui. On n’est pas dans l’angélisme.
- [6]
1 Youcat [1], entendez Youth/catechism, est un catéchisme de l’Église catholique conçu pour les jeunes et – c’est une première ! – réalisé par une équipe de théologiens allemands en dialogue avec une cinquantaine de jeunes. Disponible en livre, sur Internet et sur iPhone, cet outil à la fois classique et original entend lancer une dynamique de recherche, seul ou en groupe, en piochant à la carte ou via la toile et les réseaux sociaux. Il répond à un réel besoin des jeunes d’avoir quelque chose « entre les mains » qui leur permette de discuter et de faire circuler la parole sur des questions profondes, existentielles, spirituelles et sociales, engageantes, enracinées dans le christianisme. On est loin d’une transmission purement verticale.
Un livre, un biotope
2 S’il se présente comme un « catéchisme », Youcat est en fait un « guide de voyage » au cœur de la foi, symboliquement glissé dans tous les sacs à dos des pèlerins lors des JMJ à Madrid (août 2011). Cela montre que l’acte catéchétique est d’abord un événement communautaire, puis un processus interactif, car le défi est aussi d’en faire circuler les contenus, notamment sur Internet, Facebook et Twitter, médias plus utilisés chez les jeunes que le livre.
3 Comme le rappelle Joël Molinario, le catéchisme est né à l’aube de la modernité. Mélanchton et Luther en furent les premiers artisans, suivis trente ans après par le jésuite Canisius [2]. Le Catéchisme romain, fruit du Concile de Trente, rejoint donc cette mutation sociale par laquelle l’individu revendique de pouvoir répondre personnellement de sa foi en ayant accès à l’intelligence de son contenu.
4 Le livre est un chemin de liberté, il ouvre des portes et offre une structure. On peut s’étonner qu’il ait fallu attendre l’aube du IIIe millénaire pour présenter un tel outil adapté à la génération des 16-35 ans. Ce catéchisme répond à une urgence nouvelle : les jeunes, en Occident, vivent en diaspora et leur choix d’être chrétiens s’inscrit dans une démarche souvent solitaire. L’enjeu sera certes de créer une animation autour du livre pour donner accès à son intériorité, dans une culture souvent éclatée et sécularisée. Il sera aussi de permettre à cette génération non seulement d’acquérir des savoirs sur le christianisme, mais surtout de bénéficier d’une « pédagogie de l’initiation » : là, et là seulement, ils pourront inscrire leurs savoirs au milieu des fondamentaux que sont l’apprentissage de la prière, la lecture priée des Écritures, la pratique éclairée de la vie liturgique, la vie communautaire et la charité fraternelle, bref dans une expérience d’Église et une rencontre personnelle avec le Christ. Le livre est donc inséparable de l’écosystème dans lequel il est apparu : un rassemblement ecclésial – riche de rencontres, de témoignages et de partages, de prière et de liturgie –, qui appelle un suivi sous différentes formes. Loin de ce biotope, il sera vite comme un poisson hors de l’eau.
Une pédagogie de la confiance
5 Youcat est né d’un boycott de l’Abrégé (2005) du Catéchisme de l’Église catholique. Au cours d’une conférence de presse animée par le Cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, un journaliste désabusé déclara son refus d’acheter un tel livre, affirmant combien la foi était devenue incompréhensible notamment pour des jeunes. Des voix s’élevèrent pour en appeler à la création d’un outil pour des jeunes. Youcat vit le jour grâce à l’initiative privée d’une équipe de prêtres et de théologien/nes allemands, encouragés par le Cardinal Schönborn. Durant deux ans, ces rédacteurs (des prêtres et des parents) ont travaillé, notamment avec la collaboration de professeurs de religion. Au cours de deux semaines intensives (camps d’été 2006-2007), des jeunes de 15-25 ans, catholiques (et protestants), pratiquants ou non, se sont cassé les dents sur le Compendium. Répartis en quatre équipes thématiques, ils ont vivement critiqué le langage incompréhensible de l’Église et posé leurs questions existentielles, des plus profondes aux plus concrètes. Ce faisant, ils ont pris goût au débat théologique ! Le résultat de ce travail fut soumis à Rome (qui apporta quelques modifications), puis accepté par différentes conférences épiscopales (Autriche, Allemagne, Suisse), puis encouragé par Rome à un niveau mondial.
6 Youcat s’ouvre par une préface de Benoît XVI adressée aux jeunes. Le pape se situe en ami : le ton est confidentiel et vigoureux. Il inscrit sa démarche dans l’Histoire (après Vatican II) et la met en perspective (1980-2011) : montrer en quoi l’Église catholique croit et en quoi la foi n’est pas en contradiction avec la raison. Vu la diversité des langages et des mentalités dans le monde, le premier défi était de donner un témoignage d’unité dans la diversité en créant « un chœur cohérent » sur la base d’« une même partition ». Tel est le rôle musical du Catéchisme de l’Église catholique, toile de fond du Youcat.
7 Le second défi est celui de rencontrer les jeunes dans leur langage et leur désir profond. Le pape se fait complice des jeunes : contrairement à ce qu’on dit, « ils veulent savoir ce qui importe vraiment dans la vie ». Misant sur la confiance, il les appelle à être « encore plus » croyants que la génération de leurs parents ! Le pape leur souhaite un changement de vie et non la voie de la facilité. Pour ce faire, il les invite à chercher « la perle fine » (Mt 13,45-46), à tout donner pour l’acquérir, à étudier cet ouvrage avec passion et persévérance, seul et à plusieurs… Il lance un appel énergique : « Vous devez savoir en quoi vous croyez », connaître votre foi, avec précision, et la comprendre comme un musicien comprend sa partition, être enracinés dans la foi (thème des JMJ 2011) et parler de votre foi. L’enjeu, résolument missionnaire, pointe vers la vocation prophétique de Jérémie (Jr 1) : en temps de crise, Dieu n’a pas fait appel à des puissants, mais à un jeune inexpérimenté, franchement tenté de se débiner… On aura remarqué qu’avant l’évangélisation, l’appropriation précise du contenu de la foi se fera avec une âme de musicien !
Youcat et son message visuel
8 Le visuel est le premier capteur du jeune. Petite visite guidée (numéros de pages indiqués entre parenthèses).
La couverture
9 Jaune et blanc, ambiance soleil et Vatican. Le Y, Youth, joue avec l’ambiguïté de You, clin d’œil au lecteur. Il inclut dans son graphisme une variété de formes orientales et occidentales, douloureuses et glorieuses de croix, symbole chrétien par excellence, ainsi que le sigle IHS (Iesus), l’Agneau, le cierge pascal, le coq, la colombe de l’Esprit Saint et le tétragramme YHWH, qui nous enracine dans le judaïsme. En p. 4 de couverture, l’exhortation tirée de la préface de Benoît XVI est délibérément « hard ».
La maquette
10 Elle est en 3D : les photos, les marges (croquis, citations, gloses) et le texte. Ce dernier apparaît sur fond lumineux ocre, sous forme de Q/R (plus doctrinale en gras, plus digeste en light). Le genre Q/R est apprécié par les jeunes. Il donne un style dialogué, aère le texte, et permet de zapper au gré des questions qu’on se pose ou que l’on ne s’était jamais posées. La brièveté des réponses fait rester sur sa faim et oblige à chercher davantage (les renvois créent des liens comme sur Internet). La structure théologique du Youcat est tirée du Catéchisme de l’Église catholique (et nous vient des Pères de l’Église) : « Ce que nous croyons », « La célébration des mystères chrétiens », « La vie dans le Christ » et « La prière chrétienne ».
Les photos
11 Youcat est destiné à être publié en plusieurs langues (22 annoncées pour 2012) et cultures : arabe, chinois… Il est prévu que seul le texte central reste le même, les citations, photos et biographies de saints pouvant être adaptées par les éditeurs. Nous nous basons ici sur l’édition française [3].
12 Les photos représentent surtout des visages de jeunes (« génération baskets », 78), provoquant un effet miroir (majorité de filles !). Les gestes de tendresse (garçons-filles, couples, jeunes et enfants, familles, malades, 288) sont nombreux (plans rapprochés) : on est bien dans l’affectif. La multiculturalité apparaît sur quelques visages d’enfants, plus faciles à apprivoiser. Les passages sur la dignité humaine sont illustrés par des photos d’enfants ayant un handicap (44, 163). Les photos de sœurs sont légèrement décalées… (91-164). Benoît XVI accompagne ses lecteurs (6, 88,130). La thématique de la hiérarchie de l’Église renvoie au frontispice du Vatican : là, c’est pétrifiant ! (Le texte aussi, 140-141).
13 L’environnement est sublimé. Les nombreux paysages de la nature (montagne, désert, mer, lever ou coucher de soleil) permettent une interprétation symbolique vague et ouverte. Les images urbaines (aucune cité !) ou évoquant des réalités sociales sont presque absentes (sauf la misère exotique, 244-245, et un mur tagué, 242).
14 De rares représentations bibliques évoquent le Christ de manière hiératique : les œuvres du graphiste contemporain Wieslaw Smetek (62-63) s’inspirent de l’art byzantin, de Ravenne et de Giotto. L’icône (34), le portrait (64), le suaire de Turin nous présentent Jésus face à face. On est dans un style liturgique, de vénération. Aucune allusion à l’AT, ni aux paraboles et aux miracles du Christ. La colombe de l’Esprit est une découpe du retable de L’Agneau mystique (34). Marie figure toujours sans son Fils (grotte de Lourdes 57, visage 265). Un seul visage de témoin apparaît, celui de Wanda Póltawska, une grande amie de Jean-Paul II, internée au camp de Ravensbrück (214).
15 Célébrer et Prier : ici affluent les images de prêtres (104, 108, 141, 144-145 et 249) sans que l’on voie jamais une assemblée au sein de laquelle se célèbrent les sacrements. Une énigme en noir et blanc introduit la partie « Célébrer » : on y devine un calice voilé par un rideau ! Est-ce pour signifier le mystère ? Mais quelle image donne-t-on ici du mystère ? [4] L’adoration eucharistique est mise en valeur (266, 272-273, + maître-autel derrière un autel vide, 113). On aurait aimé voir un baptême d’adulte. Les temps de prière avec les jeunes se présentent tous dans une ambiance nocturne : cierges et lumignons, vénération des reliques de sainte Thérèse (157). Il n’y a aucune mise en valeur de la Parole de Dieu, proclamée ou ruminée (sauf vaguement, 19 ?).
Les dessins
16 Ils sont intéressants par la touche de légèreté et d’humour qu’ils introduisent. Ils constituent une sorte d’accroche jeune, dynamique, au graphisme minimaliste accompagné d’émotions (voir pistes pédagogiques).
Les bas-côtés et la nef
17 Flânons dans les marges de Youcat, comme un visiteur qui entre pour la première fois dans une église et qui en fait le tour par les bas-côtés. C’est souvent après que l’on se tourne vers le chœur, plus solennel, et que l’on se risque dans la nef centrale, plus intimidante, où l’on est invité à prendre place.
18 Les citations offrent de vrais trésors. Nous en avons fait une petite radioscopie. Plus de deux cents citations bibliques émanent, comme un crépitement d’étincelles, entourant les Q/R théologiques et pastorales qui ont leur foyer dans les Écritures. À ces étincelles, s’ajoutent plus de 350 citations d’un autre ordre (autre pictogramme) qui apportent la rosée du terreau culturel. Parmi les sages et philosophes les plus cités, nous trouvons Pascal (7x) et Kierkegaard (6x) ; parmi les écrivains et poètes, C.S. Lewis (7x) ; parmi les conciles : Vatican II (7x) ; parmi les Pères de l’Église et théologiens, St Augustin (25x) et St Thomas d’Aquin (9x) ; parmi les saints, le curé d’Ars (13x) et François de Sales (9x) ; parmi les saintes, Mère Teresa (27x) et Thérèse d’Avila (8x); parmi les témoins, le frère Roger de Taizé (9x) ; parmi les papes, Benoît XVI (61x) et Jean-Paul II (26x). On remarque beaucoup de philosophes et d’écrivains allemands ainsi que des figures de la résistance au Nazisme : le médecin L. Alexander et W. Póltawska, les pasteurs D. Bonhoeffer et Fr. von Bodelschwingh, le Prince R. Armberg et le Comte C. von Stauffenberg, etc. Hors de l’orbite européenne, on retrouve le philosophe chinois Lu Bu We, Gandhi, Yunus et un proverbe arabe ; pour l’Amérique latine : Rose de Lima et H. Câmara ; pour l’Amérique du Nord : M.L. King. Quant à l’Afrique, la pendule s’est arrêtée aux Pères de l’Église. On ne trouvera pas non plus de pensée d’un orthodoxe.
19 Entrons dans la nef. Nous y retrouvons l’architecture du Catéchisme de l’Église catholique (CEC). Le langage est à deux niveaux : en gras, pour les fortiches, avec des renvois aux numéros du CEC ; en light, avec des exemples dans la vie. Mais l’originalité, c’est que pour entrer dans ce corpus théologique, on aura eu un éclairage par les marges, un peu comme les rayons de soleil multicolores, traversant les vitraux, font danser les pierres multiséculaires d’une vénérable cathédrale. L’apprivoisement d’un tel édifice nécessite évidemment beaucoup de visites : il éveille la contemplation là où les passages sont vraiment inspirants ; il suscite des découvertes, des interpellations profondes ; il provoquera sans doute des résistances, voire des irritations ou des frustrations. Si la patience est nécessaire pour ne pas escamoter les renvois (jeux de piste éclairants), l’accompagnement et l’échange en groupe sont encore plus importants. Il faut que ce « guide de voyage », sous forme d’écriture, laisse place au témoin, comme sur le chemin d’Emmaüs.
20 À titre d’exemples : à cette importante question (98) « Dieu voulait-il la mort de son fils ? », le condensé théologique de la réponse inextricable est franchement peu compréhensible. Par contre, à la question sensible (270) sur « la position de l’Église à l’égard des divorcés remariés », la réponse canonique s’accompagne d’un commentaire nuancé. Les nombreuses citations de papes, dans le texte et en marge, apportent souvent une belle clarté existentielle. La christologie (Trinité, passion, résurrection) reste un chantier catéchétique. Le sacerdoce commun des fidèles n’apparaît pas à la lumière du baptême, mais seulement à l’ombre du sacrement de l’ordre. Il y a un bel effort d’enracinement existentiel, le langage est tantôt suggestif, parfois moralisant. On notera les accentuations nouvelles sur l’écologie, les médias, l’économie, le trafic des êtres humains et la dénonciation insistante de la pédophilie (386, 410, 413). Quant à l’œcuménisme, on se verra rappeler que la notion d’« Église » ne s’applique qu’aux catholiques, aux orthodoxes et aux Églises orientales. « Dans les “communautés ecclésiales” issues de la Réforme, les sacrements n’ont pas été maintenus intégralement » (82). Et quand il s’agit d’expliquer ce qu’est une église « chrétienne », on décrit un lieu typiquement catholique (190-191), etc. Si la structure Q/R offre de la clarté, la limite d’un tel enfilement est d’atténuer le relief entre l’essentiel et l’application concrète (la « hiérarchie de vérités »). Tout n’est évidemment pas sur le même pied.
Sentiers pédagogiques
21 Le mode d’appropriation du Youcat par les jeunes variera bien entendu selon leur âge, leur niveau de culture, leur familiarité avec la vie chrétienne, leur degré d’avancement dans la foi et leur appétit spirituel. Entre un adolescent et un jeune universitaire, l’approche ne sera pas la même. Et selon les caractères, les uns aborderont la lecture de manière plus continue, d’autres de façon plus éclatée.
22 Mais l’expérience montre qu’un livre ne parle pas tout seul. Le risque est qu’il prenne la poussière comme bien d’autres ouvrages religieux. Le but est de le faire parler. Voici, à titre d’exemples, des pistes de recherches et d’échanges, pour une première découverte en groupe. Mise en appétit. Zappons !
Dans les marges : mes coups de cœur
- En silence : choisis dans les marges 3 citations de saints ou d’auteurs. Écris pourquoi elles te parlent. Partage avec ton voisin (ta voisine).
- Idem. Choisis dans les marges 3 citations bibliques. Idem.
- Idem. Choisis dans les marges 1 mot que tu ne comprends pas. Idem.
- Mise en commun de ce qui nous a paru important à partager avec notre voisin(e).
Parmi les enluminures en miniatures
-
Observe l’humour :
- les bas de page à droite (faire tourner les pages « rapidissimo »).
- les pp. 75, 103, 153, 200, 264, 276… [5]
- Lis les citations d’auteurs dans les marges (134-137) (sacrement de réconciliation) :
-
Regarde les dessins (158-159) (chemin de croix) :
- Que vois-tu d’insolite à la station (14) ? Les codes de représentation n’évoquent-ils pas plusieurs idées ? Pourquoi ?
- Que t’inspire la citation de Benoît XVI ? Et sa question ?
Parmi les photos
- En silence, prends la double p. 278-279. Que t’évoque ce diptyque ? (verdoiement-sécheresse).
- Éclaire-le à l’aide des citations dans les marges.
- Creuse en lisant les textes centraux.
- Échangeons sur ce que cette double page éveille en nous.
Pour les fortiches : dans les textes centraux
-
Lecture silencieuse sur fond de musique méditative.
- Choisis une double page qui t’intéresse et arrête-toi !
- Commence par les marges puis va aux Q/R. Qu’est-ce que ces pages suscitent en toi ?
- Une découverte, une ouverture, un blocage, une envie d’en savoir plus ?
-
Cartes sur table :
- Tour à tour, chacun dit quelles pages il a choisies et de quoi elles traitent, sans plus.
- Observons la variété de nos intérêts et de nos interrogations.
- Chacun essaye d’exprimer quelque chose de ces pages qui l’a fait avancer (ou bloqué). Sans plus.
- On détermine ensemble 1 (ou 2) point(s) à creuser ou débattre.
- On creuse avec un animateur de la foi.
Prenons du recul
- Découvrons le plan de l’ouvrage (5).
- Imaginons un tabouret à 3 pieds : Croire, Célébrer et Vivre.
- Jusqu’à quel point … est-il possible de se baser sur 1 pilier sans les 2 autres ?
- La 4e partie, est-elle un 4e pilier ? ou plutôt la sève qui irrigue et nourrit ces 3 « racines » ?
- Choisissez un témoin qui illustre cette vie en « 3D », nourrie de l’intérieur. Montrez comment !
- Quelle est la 2e ou 3e D que vous aimeriez développer chez vous ? Tour de table et partage. Comment avancer ?
Parcours thématiques
- « Y a plus de secret »
29 Le buzz, le brouillard, l’amalgame et la responsabilité éthique, et le 8e commandement. Nous vivons dans un monde où « elle court, elle court, la rumeur ». Sur la toile… (d’araignée), que vous inspire la réflexion de Pascal (247) ? Explorez en silence tout le chapitre (247-251). Que vous inspire-t-il ?
30 Comment faire son chemin entre la vérité et le mensonge ? Entre la discrétion et le camouflage ? Entre le déballage et le débat, le bruit (pour ne pas réfléchir) et la réflexion (pour aspirer à la vérité) ?
- « Y a plus de justice »
31 La justice est une vaste question. Parce que le problème nous dépasse tellement, nous sommes tentés de nous en désintéresser. C’est l’affaire des politiciens et non la nôtre.
32 Les crises sociales sont de tous les temps. Commençons par notre voisinage. Quels problèmes y repérons-nous ? Cela nous touche vivement quand cela nous atteint. Mais quand il s’agit des autres… sans-papiers, sans-abri, sans-dignité, sans ceci et sans cela, et que cela n’en finit pas… Osons-nous regarder une seule de ces personnes en face ? Voir la suite avec les yeux de Breughel.
- Quelles sont, dans cette gravure, intitulée Caritas, les sept œuvres de miséricorde corporelles ?
33 Repérez-les à l’aide de Youcat, q. 450. Observez l’atmosphère représentée.
34 Tous ces gestes de miséricorde sont ordonnés autour de la figure centrale du dessin : une femme (allégorie de la Charité) surmontée d’un oiseau (le pélican s’ouvrant la poitrine pour nourrir ses petits, figure de celui qui se donne jusqu’au sang, emblème du Christ).
35 D’où vient cette tradition des « Sept œuvres de miséricorde » ?
36 Comparez cette liste avec les gestes cités dans Mt 25 : « J’étais malade et vous… ». Quel est le geste ajouté à celui de l’Évangile, pour passer de 6 à 7 ? Quel en est le sens ? Voir Youcat, q. 394
37 Que pensez-vous de ces trois éclairages : l’artiste, l’Évangile, Youcat ?
38 Quelle est, dans Mt 25, l’interpellation de foi par rapport à l’engagement humanitaire ?
39 Quelles sont « Les sept œuvres de miséricorde spirituelles ? »
40 Voir Youcat, q. 451. En quoi cette seconde série vous fait-elle réfléchir? Y reconnaissez-vous un vécu sur un point précis, un appel ?
- Comment situez-vous cette pratique de la miséricorde par rapport au 7e commandement ?
41 Voir Youcat, q. 426. Grand angle : approche plus vaste de la justice et de la pratique sociale de l’Évangile. Explorez les n° 428-439. Que découvrez-vous d’interpellant dans ce vaste horizon ?
Pour conclure
42 Youcat a le grand mérite d’exister. Son succès de librairie le confirme. L’outil est perfectible, cela va de soi. Aucun catéchisme ne se présente comme le dernier, chacun porte la marque de son temps. Mais celui-ci, du fait d’être né d’en bas et d’en haut, à l’originalité d’intégrer beaucoup d’objections de jeunes et d’attirer, par ses entrées multiples et ses jeux de piste, une génération « zapping ». Il a ses trouvailles de langage, notamment par l’apport de la « théologie vécue » des saints (et ses limites de langage sur les points épineux ou délicats.) Un tel ouvrage est évidemment livré à ses lecteurs : il peut faire l’objet d’une lecture hypercritique ou à l’inverse, rigide et presqu’intégriste. Mais prenons le tel qu’il s’est offert : comme « une porte d’entrée » (www.youcat.org) et comme une invitation à l’étude (Benoît XVI). Il reste à conjuguer avec la vie des jeunes et avec toutes les dimensions de « l’initiation » que nous avons évoquées plus haut. L’aventure ne fait que commencer…
Notes
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[1]
Éd. originale allemande (Munich, Pattloch, 2010). Trad. française par Monique Guisse et Joseph Stricher révisée avec le concours de Mgr Dubost, Paris/Ottawa, Cerf/Novalis, 2011. Plus de vingt traductions (en cours ou parues).
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[2]
J. Molinario, “Le catéchisme et la modernité à propos de Youcat”, dans La Croix, 24/25 sept. 2011.
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[3]
Nous avons pu constater de légères variantes dans les traductions européennes. Par exemple, l’introduction de la Vierge de Fatima pour l’édition portugaise, de la Vierge de Czestochowa dans la version polonaise, de la Vierge en procession dans l’édition espagnole. Et aussi des variantes de sensibilité. Par exemple le remplacement de la photo de la religieuse « les quatre fers en l’air » sur un trampoline (France, q. 290 sur le bonheur), par des images plus classiques (Italie : mère et enfant) ; ou des cinq jeunes filles en bikini (Italie, Pologne, Allemagne : q. 290ss sur la liberté, le bien et le mal) par celle, plus candide, d’un enfant lançant son petit voilier sur la mer… (France).
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Cette photo noir/blanc (France, Belgique néerl., Allemagne, USA,) a été remplacée par une photo en couleurs, toujours centrée sur l’objet liturgique : calice (Espagne), patène et calice devant une porte ouverte sur un jardin… (Pologne), ciboire d’où on devine à peine une main s’apprêtant à distribuer la communion (Portugal).
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[5]
Les représentations binaires permettent à chacun de s’y retrouver. Par exemple à propos de l’adoration : les uns planent dans la « consolation », les autres roupillent d’ennui. On n’est pas dans l’angélisme.
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