« Ne commençons pas au commencement [...]. » Voilà peut-être, pour commencer, une citation. Car « Ne commençons pas au commencement [...] » peut être une citation. Et la lisant, comme citation donc, je répète et la répète. Mais déjà, ne serait-ce qu’à lire cette phrase — « Ne commençons pas au commencement » —, sans citer, comme on dit un peu naïvement, ou pensant ou croyant ne pas citer, eh bien la répétition a commencé. Le commencement se répète au commencement qui se répète...
J’anticipe sans doute sur ce qu’il faut élaborer, mais, à la vérité, si « Ne commençons pas au commencement » est une citation, alors elle répète déjà la phrase d’un autre, mais encore elle se donne à lire et à entendre comme répétition de la répétition d’un autre, au commencement d’un texte, disant qu’il ne commence pas au commencement. Et de nouveau un texte commence, se servant du commencement d’un autre, pour dire de nouveau que ce texte-ci, comme ce texte-là, commence certes, et comme on ne peut pas ne pas le croire, mais qu’il ne commence pas au commencement. Etant de surcroît une citation, il commence par ce qui a déjà commencé en disant que le commencement n’est pas au commencement. A croire que la langue, dès le déploiement de son premier mot, oui bien sûr encore faut-il y trouver un premier mot, une origine, un commencement, la langue donc commence par une répétition.
Voilà qui demande, ledit commencement dans ses rapports à la répétition, à être déplié. Et « demande » est déjà — « déjà » : commencement avant le commencement et répétition certes, mais déjà différence, altération, mais déjà arrivée du nouveau dans ce qu…