Ces dernières années, les propos sur l’autorité, la discipline dans les établissements scolaires ont refait leur apparition. Dans les ouvrages de psychologues, de pédiatres, dans des articles parus dans des revues destinées aux familles, ces termes évités et décriés durant les décennies précédentes ont été à nouveau employés mais avec, cette fois-ci, des connotations positives. Depuis 1990, chez les journalistes et les responsables de l’Éducation nationale, on peut observer un intérêt croissant pour les problèmes de discipline à l’école alors que, durant les années 1980, la discipline était devenue en quelque sorte un sujet « tabou » pour les enseignants et leur hiérarchie.
Dans la langue française, le mot discipline est polysémique. Souvent, son sens varie en fonction du contexte et des conditions dans lesquelles il est utilisé. Le terme discipline peut désigner un objet d’étude, une matière d’enseignement. Pendant des siècles, la notion de châtiment a doublé celle d’éducation. Ce terme peut être aussi employé au sens de système disciplinaire et punitif. Il concerne alors les règlements scolaires et leurs interdits et les méthodes pour les faire respecter, les punitions. Ce sens a généralement une connotation de rigidité, de soumission à une autorité supérieure incontestable qui inspire la crainte ou la peur de châtiments. La discipline est alors comprise comme une acceptation externe des règles et des usages et est associée à une conception traditionnelle et autoritaire de l’enseignement…