« Ce qu’il y a de nouveau dans le clonage, ce ne sont pas seulement des prouesses de laboratoire, mais la perspective de construire ensemble, au fil des pratiques, un universalisme pluraliste. » Ainsi Henri Atlan et Mireille Delmas-Marty concluaient-ils un article récent dans lequel ils faisaient état d’une recherche ayant constaté un développement cellulaire après substitution d’un noyau de cellule humaine dans un ovule de lapine : « Le transfert nucléaire peut réussir à produire des cellules-souches embryonnaires sans pour autant être capable de pousser le développement plus avant jusqu’à produire des bébés. » Les auteurs plaident ainsi pour une science capable de clarifier les dimensions éthiques auxquelles elle se confronte en doublant les possibilités expérimentales par des règles juridiques strictes. La production d’un pseudo-embryon, d’un type que l’on pensait impossible, confirme la plausibilité du clonage reproductif humain, accroît la nécessité de statuer pour l’interdire, mais, en dispensant les chercheurs de recourir à des ovules de femmes pour mener leurs travaux, éloigne peut-être aussi le risque de clonage à but reproductif et celui de la confusion entre les recherches fondamentales et les tentations mercantiles : les expérimentations qui peuvent conduire à produire les tissus biologiques spécifiques au traitement de maladies héréditaires, sans recourir à la procréation de « bébés-médicaments », sont évidemment utiles. Dans un ouvrage récent, Bertrand Jordan va dans le même sens e…