Selon Sigmund Freud la suppression d’une tension est le principe du plaisir.
A l’encontre de la pensée impliquée dans cette définition (ne me souciant pas à l’instant de savoir à quel point, si nous envisageons sa totalité développée, la pensée de Freud est liée par là) j’affirmerai que le principe du plaisir est le jeu.
Non seulement cette affirmation se heurte à des difficultés dans l’interprétation des faits : le jeu n’a pas nécessairement pour résultat le plaisir ; surtout, dire du jeu qu’il est le principe du plaisir n’est pas substituer à l’inconnu le connu… Finalement, le principe du jeu pourrait être, au contraire, ce qu’il est le plus difficile de connaître ? Il y a plus : la pensée du jeu ne serait-elle pas, essentiellement, la dissolution de toute pensée ? Si nous introduisons le jeu dans la pensée, ne nous éloignons-nous pas expressément des possibilités du savoir, des possibilités de la connaissance ?
Il y aurait là une difficulté de départ ?…
A moins que j’en puisse faire, inversement, le point de départ de l’affirmation que je propose…
Tout d’abord, ce fait d’avoir été au devant d’une telle difficulté ne doit pas m’empêcher d’opposer à la définition de Freud une critique. Je le crois même : il me sera plus facile de critiquer que de justifier mon point de vue. Il n’est pas difficile de montrer — cela ne va pas de soi, mais je m’apprête à le faire en détail — qu’à mettre en rapport le plaisir et la suppression d’une excitation, d’une tension, à faire du plaisir l’effet d’un mouvement négatif, nous introduisons un malaise…