Pascal Bouchard expose avec empathie les « bonnes raisons » de chacune des parties dans le débat opposant les « pédagogues » et les « antipédagogues » : les premiers se réclamant d’une discipline que contestent les seconds au nom de l’Ecole républicaine, une école, leur objecte-t-on en retour, qu’ils mythifient souvent.La publication de cet article, s’il n’épuise pas du tout la question, en dessine au moins les contours. Il est l’annonce d’un dossier que Les Temps Modernes consacreront aux problèmes capitaux de l’éducation et de l’enseignement.
T.M.
Un beau jour, un rabbin de la communauté juive d’une petite ville de Pologne….
Je suis journaliste, directeur de la rédaction d’une agence spécialisée en éducation, L’AEF (l-aef.com), et je raconte souvent cette histoire aux jeunes journalistes que j’embauche. Je l’emprunte à Marc-Alain Ouaknin, et à sa Bible de l’humour juif. Cette fable, comme toute fable, est beaucoup plus sérieuse qu’il n’y paraît. Elle définit une éthique professionnelle, une forme d’objectivité en même temps qu’une subjectivité.
Voici donc cette histoire. Le rabbin-juge de paix du quartier juif d’une petite ville d’Europe de l’Est reçoit un des habitants, qui se plaint de son voisin, lequel lui a fait le plus grand tort. « Tu as raison de te plaindre », lui dit le rabbin après l’avoir longuement écouté. Libre à vous, si vous voulez à votre tour raconter cette histoire, d’inventer toutes les bonnes raisons qu’a Elie de se plaindre d’Isaac. Le rabbin convoque Isaac qui lui explique les torts, encore plus grands, d’Elie…