Attirés par la proximité géographique de l’Europe, des dizaines de milliers de migrants africains et asiatiques qui n’ont pu obtenir de visas européens dans leur pays parviennent chaque année aux côtes méditerranéennes de l’Afrique du Nord et du Proche Orient pour y tenter — légalement ou clandestinement selon les cas — le franchissement des frontières de l’Espace Schengen. Pour déjouer la politique de fermeture des frontières de l’Union européenne, les migrants sont en effet contraints d’élaborer de subtiles stratégies d’immigration qui les mènent, parfois après un long voyage, à rechercher un visa ou un passage clandestin à plusieurs milliers de kilomètres de chez eux. Le Maroc est ainsi devenu — en parti culier depuis que l’abolition des frontières internes de l’Union européenne permet à tout migrant entré en Espagne d’atteindre sans difficulté n’importe quelle ville de l’Espace Schengen — un pays de transit privilégié pour l’immigration internationale. On ne s’étonnera donc pas de trouver un nombre considérable de migrants de toutes nationalités, en attente d’une place sur une embarcation clandestine dans des hôtels et pensions à Tanger et dans quelques autres villes du nord du Maroc, ainsi que dans les grandes villes — Fez, Rabat et Casablanca — choisies par ceux qui optent pour des stratégies de passage différentes de celle de la traversée clandestine du détroit de Gibraltar.
Bien que les Marocains soient peu enclins à inquiéter les migrants de passage qui leur amènent une quantité importante de devise…