Notes
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[*]
Maître de Conférences, H.D.R. à l’INSA de Toulouse, chercheur au DiDiST (Didactique des Disciplines Scientifiques et Techniques) – CREFI-T (Centre de Recherche sur l’Éducation, la Formation et l’Insertion de Toulouse) E. A. 799.
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[1]
Pastre P. La conceptualisation dans l’action : bilan et nouvelles perspectives. Éducation Permanente, 1999 (b), n° 139, pp. 13-35.
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[2]
Durey A. & Martinand J.-L. Un analyseur pour la transposition didactique entre pratiques de référence et activités scolaires. In : Arsac G., Chevallard Y., Martinand J.-L. & Tiberghien A. (dir.). La transposition didactique à l’épreuve. Grenoble : La pensée sauvage, 1994, pp. 73-104.
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[3]
Chevallard Y. La transposition didactique. Grenoble : La pensée sauvage, 1985.
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[4]
Pastré P. Le rôle des concepts pragmatiques dans la gestion de situations problèmes : le cas des régleurs en plasturgie. In : Samurçay R. & Pastré P. (dir.). Recherches en didactique professionnelle. Toulouse : Octarès, 2004.
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[5]
Barbier J.-M. & Durand M. L’analyse de l’activité. Approches situées. Recherche et formation, 2003, n° 42, pp. 99-117.
Introduction
1Les dispositifs de formation pour les élèves-ingénieurs sont depuis quelques années en profonde mutation. Les raisons en sont multiples, cela tient aussi bien au milieu professionnel qui modifie le profil des futurs ingénieurs dans l’exercice de leurs fonctions, qu’au recrutement des candidats qui met l’accent sur d’autres aspects que les « classiques » savoirs scientifiques. L’article suivant présente un dispositif de formation technologique qui tente de répondre aux exigences de cette mutation ; il s’agit d’un simulateur de machine-outil à commande numérique.
2Il indique d’abord les raisons pour lesquelles ce dispositif est en place : disparition des problèmes de sécurité, adaptation au rythme de l’étudiant, simulation de l’influence des choix sur la qualité de la pièce,… L’intégration d’un tel outil dans le processus pédagogique vise à améliorer la qualité de la formation tout en réduisant sa durée. Il s’agit ensuite de situer les fondements théoriques, ancrés dans la didactique professionnelle, qui ont permis de mettre en place un tel dispositif et de procéder à une étude d’essai-évaluation des processus d’enseignement-apprentissage. L’effet de la formation sur simulateur est appréhendé notamment en termes d’autonomie des étudiants, d’individualisation de l’enseignement, d’élargissement des compétences, d’aide à la décision. Enfin, nous montrerons comment l’intégration du simulateur dans le processus de formation va permettre d’ouvrir des perspectives qui permettent de dépasser la classique tension entre savoirs académiques et impératifs de professionnalisation.
1 – Pourquoi un dispositif de simulation ?
3Quel que soit le niveau de formation considéré, les enseignements technologiques de fabrication comportent toujours un nombre important de travaux pratiques (T.P.) sur machine. De plus, pour des raisons de sécurité, ces travaux pratiques se font en petits groupes. Ils sont donc très coûteux en termes de volume horaire par formateur. Pour répondre à la demande des industriels en termes d’amélioration de la qualité et de diminution des temps de production, les fabricants mettent sur le marché des machines-outils de plus en plus complexes. Ceci entraîne donc une augmentation du prix d’achat, du coût de fonctionnement mais aussi un allongement de la durée d’apprentissage. En conséquence, ces temps de formation importants associés à des taux horaires très élevés rendent aujourd’hui la formation des opérateurs particulièrement onéreuse. Dans le contexte économique actuel, il devient maintenant indispensable de trouver une réponse à la question suivante : comment conserver une réelle qualité de formation et un budget limité, alors que les taux horaires et les temps d’apprentissage sont en constante augmentation ?
4Pour diminuer le coût de ces formations il est aujourd’hui envisageable de remplacer un certain nombre de Travaux Pratiques (T.P.) machine par des simulations informatiques. Malheureusement, les simulateurs existants ne sont pas adaptés à ce type d’utilisation. Le développement d’un simulateur de machine approprié permettrait de consacrer l’essentiel de la durée du TP à l’usinage proprement dit.
5La simulation informatique, ou l’emploi de logiciels simulant des situations qui permettent de gérer des apprentissages, est donc de plus en plus introduite dans différents milieux d’enseignement. En effet, le simulateur présente des avantages : absence de risque, facilité d’utilisation, autonomie des élèves, adaptation selon le niveau d’apprentissage. Mais dans la plupart des cas, son implantation se fait sans un examen des changements provoqués du point de vue pédagogique et didactique.
6Nous présentons donc un simulateur de machine-outil à commande numérique utilisé en formation auprès d’élèves-ingénieurs. Nous souhaitons comprendre quelles sont les compétences requises pour utiliser ce type de simulateur et comment nous pouvons évaluer celles-ci. Il est donc important de repérer les compétences, notion souvent utilisée, tant en contexte professionnel qu’en formation technologique pour les élèves-ingénieurs.
7Il s’agit ensuite de s’interroger sur l’apprentissage des situations, en référence à la didactique professionnelle, afin de voir comment par le cadrage des activités, nous pouvons mieux cerner les compétences développées face au simulateur et ainsi peut-être, ouvrir des pistes qui permettent de dépasser la classique tension entre savoirs académiques et impératifs de professionnalisation.
1. 1 – Sur quels fondements théoriques ?
8Selon Samurçay et Pastré (1995), l’un des apports possibles des approches didactiques réside dans la conceptualisation de la compétence comme une dynamique évolutive. L’idée est qu’on ne peut pas comprendre ce qu’est une compétence en termes binaires (on sait faire ou on ne sait pas faire), mais qu’il s’agit plus d’un processus par lequel une compétence se construit et se développe, qui la fait passer successivement par un certain nombre d’états qu’on doit identifier, que ce processus ne peut pas s’arrêter et qu’il a du « mouvement pour aller plus loin ». Les études actuelles sur le vieillissement au travail fournissent de beaux exemples de ce processus de développement, par exemple en montrant comment les opérateurs âgés gèrent au mieux leurs ressources cognitives dans la réalisation de leurs activités pour compenser certains processus qui sont en régression au cours du même développement.
9L’ergonomie cognitive a certes construit des outils d’analyse fine et précise des compétences, mais sans perspective diachronique. L’analyse comparative des compétences, par différences entre tâche prescrite et activité réelle, ne permet de les appréhender que partiellement d’une façon synchronique et sans leur dynamique d’évolution. Il est donc nécessaire de développer des outils d’analyse de travail qui soient orientés vers les compétences et qui prennent en compte, par exemple, les situations dans lesquelles se produisent des ruptures ou des continuités. Il s’agit donc de construire une théorie de la mobilisation des compétences en commençant par repérer des indicateurs d’évolution.
10La dimension développementale est à la fois nécessaire et insuffisante pour construire ces outils d’analyses du travail orientées sur les compétences car il n’y a pas de situations de travail qui ne s’appuient pas sur des conceptualisations. Des études menées sur des tâches dites de bas niveaux de qualification montrent que même dans ces situations, l’efficacité des opérateurs est en relation avec la mobilisation d’un réseau de concepts fortement dépendant du domaine d’actions (Vergnaud, 1992). La perspective épistémologique constitue donc une deuxième dimension à prendre en compte dans les analyses de travail orientées sur les compétences.
11La didactique professionnelle (Pastré, Mayen & Vergnaud, 2006) a pour but d’analyser le travail en vue de la formation des compétences professionnelles. Elle se situe au carrefour d’un champ de pratiques, la formation des adultes, et de trois courants théoriques, la psychologie du développement, l’ergonomie cognitive et la didactique ; elle s’appuie sur la théorie de la conceptualisation dans l’action d’inspiration piagétienne. Elle fait l’hypothèse que l’activité humaine est organisée sous forme de schèmes, dont le noyau central est constitué de concepts pragmatiques. La didactique professionnelle cherche un équilibre entre deux perspectives : une réflexion théorique et épistémologique sur les fondements des apprentissages humains ; un souci d’opérationnaliser ses méthodes d’analyse pour les faire servir à une ingénierie de la formation. L’analyse du travail qu’elle a développée a débuté avec le travail industriel pour se développer ensuite aux activités de service, d’enseignement et de formation. L’analyse du travail qu’elle propose est à la fois un préalable à la construction d’une formation et un instrument d’apprentissage.
12Par exemple, comme l’a montré Pastré (1999a), la conduite d’une centrale nucléaire fait appel à des champs conceptuels de neutronique, de thermodynamique et d’automatique, mais évidemment dans leurs rapports pragmatiques (et non pas épistémiques) aux situations de travail. Ainsi, l’efficacité de la conduite n’est pas liée à la mise en œuvre des connaissances sur les échanges thermiques, mais à la conceptualisation des équilibres du système qui rendent possibles des organisateurs de l’activité du type « création de déséquilibre et compensation » (Pastré, Samurçay & Plénacoste, 1998). En cela, ces concepts techniques deviennent en quelque sorte des « concepts pragmatiques » (Samurçay & Pastré, 1995) qui ne retiennent que des propriétés et des relations utiles pour l’action. Très schématiquement on peut dire que l’analyse ergonomique dissocie très peu dans une analyse du travail ce qui relève de l’ensemble tâche/activité, de ce qui relève de la structure conceptuelle des situations ; alors que les approches didactiques mettent l’accent davantage sur cette dernière. Ainsi pour les auteurs en didactique professionnelle, situations, concepts et organisateurs de l’action forment une unité.
13On postule alors que les compétences articulent deux catégories d’invariants organisateurs des conduites (Rabardel & Samurçay, 1995) : d’une part, des invariants relatifs aux concepts opérationnels du domaine construits par des activités de conceptualisation et de représentation ; d’autre part des invariants relatifs à l’organisation de l’activité qui s’actualisent en procédures ou schèmes et qui sont associés à des classes de situations.
14Selon Vergnaud (1996), la compétence ne peut se définir par la liste exhaustive de toutes les compétences élémentaires qui sont nécessaires pour chaque classe de situations. Dans nos travaux de recherche, nous essayons d’identifier les compétences de type technique et de type méthodologique. Nous distinguerons deux catégories de compétences, dans un premier temps, les compétences techniques nécessaires pour développer le travail face à une machine-outil à commande numérique. Ce sont les compétences initiales acquises pendant la formation et les compétences secondaires acquises de façon continue pendant la vie professionnelle du salarié. Ensuite, les connaissances sur l’interface homme – machine, ainsi que l’influence du choix de la stratégie mise en œuvre, seront pointées. Enfin, les défauts d’usinage et de montage seront pris en compte. Du point de vue de l’acquisition des compétences techniques, on peut dire que la machine-outil à contrôle numérique permet d’établir des relations entre les savoirs théoriques de disciplines diverses acquises durant les cours : thermique, automatique, asservissement, électrotechnique, mécanique, conception, RDM (résistance de matériaux), vibrations, mathématiques. Dans un second temps, les compétences méthodologiques renvoient au savoir être : travailler en équipe, prendre des initiatives, expliciter des problèmes, prendre confiance en soi, développer la capacité d’anticipation. Ces compétences méthodologiques renvoient enfin à l’autonomie : travailler seul, aider les autres dans le cadre des relations humaines et prendre en charge une procédure du début à la fin, changer de machine.
1.2 – Lier connaissances et activités pour professionnaliser les élèves-ingénieurs : place de la simulation
15Le rôle de l’analyse de l’activité dans la formation sur simulateur est devenu un domaine de recherche à part entière. Pastré (1999a) propose, dans la mesure où le simulateur permet de conserver des traces objectives de l’activité des opérateurs, une formation combinant apprentissage par l’exercice de l’activité et par l’analyse de l’activité. Le simulateur offre une situation, c’est-à-dire des acteurs, des enjeux, un lieu. Les acteurs ont besoin de connaissances et sont engagés dans des situations, pour cela ils sont confrontés à la complexité, l’incertitude et l’interactivité. Complexité car la situation est une totalité insécable et dynamique, incertitude de par la dimension événementielle de la situation, interactivité car l’acteur transforme la situation mais en retour la situation transforme l’acteur.
16La simulation permet une progression dans l’entrée dans la difficulté en jouant sur le temps par reproductibilité, rejouer une situation, réguler la difficulté, neutraliser l’environnement, il s’agit donc « d’appauvrir la situation pour la rendre plus accessible à l’apprentissage [1] ».
17Les didacticiens des mathématiques ont construit un cadre théorique autour de la notion de situation (Brousseau, 1986). Pour la didactique des disciplines, la situation a valeur d’exemple et donne sens au problème posé. En didactique professionnelle, la situation est toujours en voie de déborder le problème qu’elle permet de poser. La situation fait référence au réel, le problème fait référence au conceptuel ; en didactique disciplinaire l’objectif est d’assimiler des domaines conceptuels et les situations servent d’adjuvants nécessaires. En didactique professionnelle l’objectif est de maîtriser des situations en les constituant en problèmes à résoudre.
18L’apprentissage des situations présente un caractère historique et singulier ; chaque séance se déroule en un certain nombre d’épisodes. Tout d’abord la disposition initiale du système liée à l’état d’équilibre. Vient ensuite, ce que Pastré (1999b), reprenant Ricœur (1986), nomme l’intrigue. Le temps et l’histoire présentent une dimension épisodique par laquelle les événements se succèdent, et une dimension d’intelligibilité qui est une récapitulation signifiante opérée à partir de la fin de l’histoire ; on passe ainsi d’une relation de succession à une relation d’enchaînement. Une séance sur simulateur peut s’interpréter avec cette grille d’analyse. Les actions signifiantes des opérateurs reposent sur un diagnostic d’état et un pronostic d’évolution. Il s’agira donc de prévoir justement l’évolution du système pour produire au bon moment le bon geste. Deux scénarios peuvent se dessiner : chez les novices la dimension épisodique prend le dessus, l’acteur est le jouet des circonstances ; chez les experts la dimension configuration domine, l’acteur s’insère efficacement dans le jeu, il connaît les enchaînements de causalité et est capable de distinguer les déséquilibres provisoires de ceux qui sont lourds de circonstances, il est donc capable de faire un diagnostic de fonctionnement d’ensemble.
19Après l’exercice de l’activité, vient l’analyse de l’activité ; en effet, le moyen le plus efficace dans le développement des compétences est non pas la reproduction d’exercice mais l’analyse de l’action par reconstruction. Pastré propose un déroulement sous forme d’une séance collective, conduite par un formateur, qui analyse chacun des épisodes critiques ; cela permet de reprendre certaines connaissances sur le système, en situation. Par ailleurs des entretiens individuels sont organisés, entre les séances sur simulateur et le débriefing. Ces entretiens se déroulent en deux séries. Il s’agit tout d’abord de faire le récit de la séance, de repérer les moments critiques, de proposer une explication en termes d’action et de prise d’informations, de causes et de conséquences, de s’appuyer sur des souvenirs, de passer du vécu au récit. Ensuite vient le moment du commentaire, à l’aide d’un ensemble de données objectives, présentées par exemple sous forme de courbes, représentant l’évolution temporelle des principales variables fonctionnelles durant la séance sur simulateur. Ainsi, l’acteur va pouvoir s’appuyer sur des traces objectives du déroulement mais il en aura une vision éclatée, à lui de vérifier les hypothèses énoncées. Vient enfin le moment du débriefing où l’instructeur conduit la séance, valide ou invalide les explications fournies pour chaque épisode critique ; c’est un temps « d’institutionnalisation » (Brousseau, 1986) des interprétations avancées, moment où les connaissances élaborées à titre privé vont recevoir un statut public, notamment par la validation de l’instructeur. L’analyse de l’activité s’avère être un moment très important dans la transformation de la stratégie des sujets. Avant l’analyse, ils ont du mal à coordonner prévision et production ; après l’analyse, ils prévoient plus loin et agissent dans le rythme du processus, passant ainsi d’une dimension épisodique de la séance à une reconstruction des épisodes en un enchaînement intelligible. Pastré fait ainsi un parallèle avec la démarche de l’historiographe : il s’agit de comprendre le singulier, de rechercher des causes multiples portant sur un événement unique et enfin c’est une recherche portant sur le passé, une démarche d’après coup, les sujets étant à ce moment-là, délivrés de la préoccupation d’agir. Comme pour l’histoire, le fait de connaître la fin permet de reconstruire les épisodes sous la forme d’une intrigue intelligible. Comme l’historien, le sujet va avoir connaissance du passé à l’aide de traces objectives ; la compréhension du comportement humain se fait dans et par la distance : expliquer plus pour comprendre mieux. Ce moment d’objectivation et de mise à distance est nécessaire pour que les spéculations d’un acteur sur ce qu’il a vécu aient la chance, un jour, d’accéder au statut de connaissances publiques, vérifiables et vérifiées.
20La conceptualisation et l’interprétation sont donc distinctes même si elles s’appuient l’une sur l’autre. L’interprétation de situations singulières est un art qui n’est jamais réductible à l’application de connaissances, à un donné. De son côté, la conceptualisation est dans un mouvement inverse : par l’abstraction, la désincorporation, la décontextualisation, elle vise à repérer des relations stables qui deviendront des savoirs. Dans l’analyse de l’activité, l’interprétation s’appuie sur la conceptualisation : par le repérage des relations de détermination, les sujets transforment une suite d’épisodes en histoire intelligible ; grâce à la compréhension d’un certain nombre d’intrigues, les opérateurs vont pouvoir, par abstraction, conduire des relations de signification.
21Nous partirons donc de la didactique professionnelle qui d’une part pose l’analyse de l’activité « réelle » comme voie de construction ou de repérage des compétences et d’autre part de l’analyse des compétences comme voie d’accès et de construction des savoirs professionnels. Il s’agit donc de travailler sur l’activité « réelle », afin d’y repérer les compétences, pour accéder aux savoirs ; c’est le rapport entre les savoirs professionnels et les pratiques « réelles » via les représentations, que nous souhaitons saisir. En effet, dans tous les métiers, les plus grands experts, ne savent pas dire spontanément ce qu’ils font, ni comment ils le font.
2 – Notre posture théorique
22Notre posture scientifique se place à la croisée de deux démarches, d’une part une démarche fonctionnelle liée à la didactique des disciplines et à la didactique professionnelle, et d’autre part une démarche socio-cognitive prenant en compte les représentations des acteurs dans une dynamique de transformation. Au croisement de ces deux démarches se situe la question de l’engagement en formation qui va se nourrir aussi bien sur l’axe didactique que sur l’axe représentationnel. Notre approche est donc centrée sur l’activité prise dans sa globalité afin de saisir les modalités d’engagement des compétences. Nous nous rapprochons ici du point de vue de Durey et Martinand [2] qui à travers la notion de pratique de référence posent la question du lien entre l’empirie et les modèles théoriques, l’activité scolaire, pour nous de formation, avec les savoirs théoriques sous jacents.
23Durey et Martinand (1994) utilisent l’idée de transposition dans un sens élargi par rapport à la théorie de Chevallard [3]. La transposition a été conçue comme le passage entre les pratiques de référence et les activités scolaires. La notion de pratique de référence insiste sur le fait qu’il s’agit d’activités qui ne se réduisent pas à un rapport individuel au savoir. De notre point de vue, le modèle proposé par Martinand/Durey présente l’avantage de dépasser, d’une certaine façon, le cadre scolaire en mettant en avant la notion de pratique de référence ancrée dans le champ socio-technique. Dans le cadre du contexte de formation technologique des élèves-ingénieurs qui nous intéresse, ces questions permettant la systématisation des comparaisons entre pratiques et savoirs, nous aident à mettre en place le dispositif d’essai et d’évaluation du simulateur de machine-outil. Ce modèle nous renseigne sur le lien entre savoir et activité ; mais en contexte scolaire l’activité n’est pas donnée à voir, l’élève doit chercher les objets et leurs descriptions, leurs représentations. En contexte de formation technologique simulée se pose également la question du lien, mais l’activité est ici donnée à voir soit de façon simulée ou soit dans le cadre de travaux pratiques sur machines réelles, la question du lien et de l’écart entre savoir et activité se double de la question de la vraisemblance de l’activité. Est-ce que c’est la vraisemblance qui va faciliter le lien, et d’une certaine façon la réduction d’écart, pour se resituer dans la perspective de Martinand/Durey ou bien cette notion doit-elle être dépassée, au profit de la résolution de problèmes ?
24Notre posture scientifique se construira donc à partir d’un premier axe que nous qualifions de fonctionnel. Cet axe passe par les situations et pose la problématique de l’acquisition des savoirs à partir des situations ; on se situe ici dans une dynamique entre d’une part l’analyse de situations de travail, via une machine réelle, pour accéder aux savoirs et d’autre part l’analyse de situations de simulation, prenant en compte, dans cette dynamique, l’ordre de passage entre simulation et machine. Mais l’analyse de situation de simulation mérite d’être précisée, en effet, selon nous, le point de départ est la situation de travail. En ce sens nous rejoignons le point de vue de Pastré (2004) [4] qui propose un renversement dans la manière habituelle de concevoir et d’analyser les simulations en partant des simulateurs de résolution de problème. La démarche de Pastré est la suivante : une analyse du travail, préalable à toute conception du simulateur, permet d’identifier les situations-problèmes présentes dans l’activité de travail. Ces situations-problèmes sont mises en scène dans une situation de simulation, dont le but est explicitement d’apprentissage, qui ne cherche pas une fidélité technique par rapport à la réalité, mais une équivalence entre le problème identifié dans le travail et le problème mis en scène dans la situation didactique. La simulation en formation va donc remplir selon nous, une double fonction, de conception de formation et de construction de problème provoquant ainsi l’apprentissage.
25Même si simuler c’est faire paraître comme réel ce qui ne l’est point, l’important est que ce réel puisse, dis-simuler un problème à identifier puis à résoudre, générant ainsi de l’apprentissage.
26La prise en compte d’un deuxième axe, que nous qualifierons de socio-cognitif, nous semble indispensable pour rendre compte des manières selon lesquelles les acteurs intègrent les processus de formation. Ce second axe va croiser le premier et l’articulation des deux va produire dans un espace orthonormé les éléments du système d’engagement. Cet axe s’appuie sur une conception située de l’activité. Nous partageons l’idée de Barbier/Durand (2003) [5] qui proposent de spécifier les connaissances et les raisonnements selon les contextes dans lesquels ils se déploient. Il s’agit d’inscrire l’activité dans le temps en la définissant comme fondamentalement sociale de par son caractère négocié, elle est co-construction de sens dans les interactions langagières. On s’attachera donc à penser les discours comme des traces de l’activité discursive, et on considérera les représentations comme une activité représentationnelle. Il faut donc conceptualiser le lien entre l’expression située, singulière de l’activité (celle qui est observée et décrite) et les processus de dépassement de cette expression singulière. C’est une articulation théorique du singulier avec le générique qu’il faut mettre en œuvre.
27Nous proposons d’articuler, à l’axe fonctionnel précédemment décrit, cet axe socio-cognitif qui s’inscrit dans une dynamique de dépassement en contexte de formation technologique. Un premier processus de dépassement, vient s’appuyer sur des connaissances, et va permettre à l’acteur d’entrer dans une logique d’expression de singularité de l’activité située. Un second processus de dépassement, s’appuie lui sur des raisonnements et des problèmes à résoudre, il va permettre à l’acteur d’entrer dans une logique de professionnalisation ; revenant par là même à une expression générique, le sujet va accéder ainsi au monde professionnel par transfert et capacité d’adaptation à des situations, réelles cette fois, et souvent inédites.
28Nous résumerons notre posture scientifique par la figure suivante
29La figure ci-dessus positionne la zone d’engagement des acteurs en formation qui se construit à partir des deux axes. L’axe socio-cognitif est un axe à tempo dynamique, celui des représentations. Le pôle RS renvoie à la représentation sociale de la situation d’action, sociale car encore extérieure au sujet ; c’est-à-dire à toute pratique selon notre modèle des RSP, représentations socio-professionnelles, présenté dans nos travaux précédents (Fraysse, 1998). En se rapprochant de l’axe fonctionnel didactique, le sujet va entrer dans la zone d’engagement en formation, se représentant comme sujet agissant, en tension entre les savoirs et les pratiques comme nous l’avons montré (Fraysse, 2000(a)) dans le modèle des RSP. Confronté à la situation de formation l’acteur doit trouver son équilibre entre d’une part le problème à résoudre via la mise en œuvre d’un raisonnement, lui permettant ainsi de développer des compétences ; par ailleurs il devra décider d’une orientation d’exécution de l’activité en s’appuyant sur des connaissances et des savoirs scolaires enfouis. C’est donc l’articulation de ces deux axes qui va produire l’engagement dans l’action en formation technologique. La sortie de cette zone le conduit vers l’environnement professionnel ; là l’expression redevient générique et capable de s’adapter aux divers contextes induits par l’exercice de la profession, la représentation est représentation professionnelle (RP) de l’action.
30La figure fait apparaître quatre cadrans. Le cadran du novice est celui qui fonctionne sur des savoirs scolaires en dehors de toute formation pratique. Le novice passe par l’épreuve, aborde les choses sans habitude, il débute et n’a pas d’expérience. Ce terme fait à la fois référence au manque d’habileté, d’exercice et d’expérience. L’expression représentationnelle reste très générique en référence à des savoirs académiques. Le cadran de l’élève-ingénieur/ingénieur-maître fonctionne également sur une expression générique mais en référence à des activités et non plus à des savoirs académiques. On est plus dans une logique de résolution de problème et de raisonnement que dans une logique de connaissances. C’est le cadre d’une formation par apprentissage qui est privilégié, le milieu de l’entreprise est donc très prégnant. Le cadran de l’expert est celui du professionnel en situation de résolution de problèmes complexes, mettant en œuvre des raisonnements qui ont trouvé la bonne distance par rapport aux savoirs scolaires ; ils savent s’exprimer de façon située, adaptée. L’expression est généralisable pour pouvoir être réinvestie dans de nouvelles situations professionnelles auquel l’acteur va être confronté. L’expert acquiert par l’expérience, une grande habileté dans un métier. Le cadran de l’ingénieur concepteur est fortement ancré dans des savoirs académiques, distant des activités et cependant confronté au contexte professionnel. L’expression est générique et abstraite. Le terme conception, dans le registre philosophique indique la faculté de comprendre les choses. Un ingénieur mécanique crée, conçoit, dimensionne, construit et gère la réalisation de systèmes mécaniques. Il doit donc maîtriser les outils de simulation numérique, ainsi que les outils de prototypage et d’outillage rapide. Il va intégrer des nouvelles technologies en recommandant des choix techniques qui répondent aux besoins produits.
3 – La simulation pour mieux professionnaliser les élèves-ingénieurs
31Il convient de souligner les similitudes des changements liés à l’usage de la notion de compétence dans la sphère éducative et dans la sphère du travail. D’un côté, on souhaite passer d’un système d’enseignement centré sur les savoirs au sein des filières scolaires à un système d’apprentissage centré sur l’élève, « acteur » de son parcours au moment où, de l’autre, on passe d’une organisation productive, centrée sur le poste de travail, à une organisation supposée valorisante et créatrice de compétences pour l’individu salarié. Compte tenu de ce qu’est devenu le marché de l’emploi, les diplômes, bien que constituant toujours une référence incontournable, ne suffisent plus à différencier et à départager les candidats. Ceux-ci sont alors invités à démontrer et à valoriser leurs connaissances en situation.
32L’évaluation individuelle des expériences et du savoir-être des élèves-ingénieurs, permet, d’observer et d’évaluer l’individu sur le long terme dans l’objectif de faire des apprenants de véritables agents de changement. Par le biais des modalités de recrutement, d’évaluation, les entreprises cherchent à produire de nouvelles pratiques professionnelles, de nouveaux comportements. Le glissement opéré entre savoir disciplinaire d’une part et savoir-être ou citoyenneté d’autre part montre que, plus que le travail ou les savoirs, c’est tout un système social de régulation qui se modifie.
33Cela nous renvoie à une évolution des fonctions de l’enseignement supérieur et plus particulièrement de la formation des élèves-ingénieurs. Il ne suffit plus de mettre à disposition des savoirs mais il faut permettre la production de capacités et de compétences ; cela signifie que plutôt que de créer des disciplines, c’est intégrer les disciplines dans des projets d’ensemble qui semble plus pertinent. On va donc passer d’une organisation des savoirs disciplinaires, à une organisation des savoirs pluridisciplinaires, qui oblige à faire des combinaisons entre les disciplines pour articuler cela avec des champs de pratiques. C’est au sujet apprenant, élève-ingénieur ou salarié en formation, de faire le lien et de procéder à ces combinaisons. Les découpages de l’activité humaine sont faits par le sujet lui-même. Une action, y compris une action de formation est une organisation d’activités présentant une unité de sens pour le sujet qui s’y engage. De son côté, une activité industrielle est un ensemble d’actions, souvent complexes, mais ayant une unité de sens, les découpages étant faits par les acteurs. Il faut donc s’interroger sur les rapprochements possibles, et sur les possibilités offertes par les dispositifs de formation simulés.
34Les pédagogies par projet et par problème, de plus en plus mises en œuvre dans les écoles d’ingénieurs fournissent des éléments de réponses. En effet, apprendre en gérant des problèmes oblige l’apprenant à structurer sa démarche en plusieurs temps. Tout d’abord comprendre la tâche, c’est-à-dire affiner sa représentation du problème par la confrontation des points de vue des autres, s’approprier le problème en triant les informations, relever les questions du problème pour les reformuler dans ses propres mots. Il s’agit ensuite de faire le point sur les connaissances, mobiliser des savoirs déjà existants pour faciliter l’ancrage de nouveaux savoirs, faire des liens entre les différentes idées émises, transmettre ses connaissances aux autres participants, s’impliquer dans le choix des pistes à travailler, identifier la formation manquante, se mettre en mouvement vers de nouveaux savoirs. Enfin vient le moment d’organiser la mise en commun du travail individuel, il faut donc obtenir de l’information de sources variées, communiquer l’information travaillée, vérifier sa compréhension pour favoriser les apprentissages. L’aboutissement de la démarche étant de remplir la mission. On voit bien la similitude entre cette démarche en formation et une pratique professionnelle de projet souvent mise en œuvre dans l’activité de l’ingénieur.
35L’analyse de pratiques professionnelles va donc permettre de professionnaliser, c’est-à-dire de rendre compétent dans l’action. De ce point de vue la simulation de l’action professionnelle est un outil précieux de professionnalisation.
36La simulation permet de mettre en scène des problèmes afin d’orienter l’apprentissage. Pour les mettre en scène, il faut d’abord les identifier à partir du champ professionnel, c’est-à-dire ceux qui apparaissent dans la situation de travail. À partir de là, on doit identifier dans les problèmes du champ professionnel la structure conceptuelle, c’est-à-dire un ordonnancement des problèmes en fonction de leurs difficultés, alors que le champ professionnel, lui, se caractérise par une diversité de causes et leurs interactions. Le passage à la structure conceptuelle se justifie au regard de l’apprenant : en effet, il s’agit de faciliter l’entrée progressive de l’apprenant dans la complexité de la situation. En effet, dans une approche opérative, la mise en scène ne peut pas être définie d’emblée sur la base des compétences requises, identifiées à partir des caractéristiques du champ professionnel. Elle doit également se faire à partir des savoirs du ou des sujets, de ses constructions, de ses ressources, des compétences dont il dispose déjà et qui préexistent à la simulation. D’où la nécessité d’ordonner les problèmes par niveau de difficultés, grâce à la structure conceptuelle. Simuler c’est donc réaliser une mise en scène intégrant d’une part les caractéristiques des situations, et d’autre part les ressources disponibles chez les sujets. La notion de structure conceptuelle, est également intéressante d’un point de vue sociologique, en effet, de nombreuses constructions cognitives s’élaborent en formation et certaines vont participer au développement de l’identité professionnelle. La structure conceptuelle fournit un élément descriptif de la culture commune d’un groupe professionnel, celui des ingénieurs, dont la construction individuelle permet la collaboration et l’entrée dans un processus de socialisation. Cette notion désigne donc la logique de la situation de travail et définit le « noyau central » d’un métier, dont la formalisation permet d’objectiver les connaissances tacites de professionnels novices ou experts. La structure conceptuelle de la situation propose d’inscrire l’action de formation dans une logique stratégique. Elle permet d’atteindre des résultats en situation de travail identifiables au niveau qualitatif : intégration de l’innovation technologique, impact sur le climat social, coopération des acteurs ; mais également au niveau quantitatif : baisse des taux d’arrêt machine, rebuts… Le dispositif de formation sert un objectif d’identification des blocages à l’accès aux informations nécessaires pour la conceptualisation des situations professionnelles. Ici, la situation de formation est un espace et un temps privilégié pour que s’expérimentent de nouvelles relations entre les apprenants basées sur l’action et les situations professionnelles de référence.
37La didactique professionnelle développe une ingénierie de formation centrée sur une intelligibilité de l’activité des opérateurs, moins sur la prescription du travail, et sur les processus de transformation des activités humaines et situées. Dans un contexte, où l’activité professionnelle est une capitalisation d’expériences élaborées par les opérateurs, ce dispositif interroge les rapports entre savoirs académiques et action en se centrant sur l’étape de création et de mise en commun d’expériences pour que l’activité soit génératrice de savoirs et de développement de compétences. Les premiers résultats de nos recherches (Fraysse 2005, 2006) montrent combien le simulateur offre des perspectives intéressantes. En effet, il permet de s’intégrer dans une situation de formation identifiant et mettant en lien les acteurs de la communauté professionnelle. En ce sens, l’apprentissage va permettre plus que d’acquérir des savoirs académiques, de construire une véritable identité professionnelle de l’ingénieur.
Conclusion
38Les situations de travail simulé qui se développent dans les milieux de l’entreprise mais également dans les milieux de la formation offrent de nouvelles voies pour l’évaluation des compétences.
39La mise en place d’un simulateur de machine-outil à commande numérique est un élément, parmi d’autres, qui témoigne de la mutation des dispositifs de formation dans les écoles d’ingénieurs. Ce système de simulation présente l’intérêt de s’appuyer sur le monde professionnel également en profonde mutation. Une fois intégré dans le dispositif de formation des ingénieurs, dans son ensemble, c’est-à-dire articulé avec des pédagogies innovantes telles par exemple, la pédagogie par projet et par problème, il devrait permettre de dépasser le modèle en cadrans présenté ici, en faisant le lien entre savoirs et activités et donc amener une progression « douce » qui aidera les élèves-ingénieurs à passer d’un cadran à l’autre.
40Par là même, il permet également de revisiter l’opposition traditionnelle savoir/pratique et de la dépasser en nous projetant dans un contexte professionnel technologique fonctionnant autour de trois points : les sciences, la technologie, la société. La formation technologique doit donc repenser les relations entre sciences et techniques. On n’est plus dans un modèle linéaire où la technique serait le prolongement de la science. Il s’agit de comprendre le problème qui est posé et en expliquer la méthode possible pour aller vers des solutions. La technique précède parfois la science. L’utilisation de connaissances scientifiques n’est jamais une simple application, ces savoirs sont une ressource parmi beaucoup d’autres. De plus pour les utiliser, l’ingénieur doit les remettre en cause, les traduire, les reconstruire. On retrouve ici, la démarche de l’acteur en formation qui, par le biais de la simulation, peut revenir sur son apprentissage pour le mettre à distance et le déconstruire pour le comprendre. C’est un véritable travail de re-création des connaissances fondamentales, portant sur la compréhension des phénomènes, en fonction des besoins des utilisateurs, industriels ou autres. Dans cette perspective, le simulateur de machine-outil à commande numérique, nous semble être un instrument particulièrement utile pour la professionnalisation de nos élèves-ingénieurs.
Bibliographie
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Mots-clés éditeurs : élèves-ingénieurs, formation, professionnalisation, compétences, simulation, activité
Mise en ligne 17/01/2013
https://doi.org/10.3917/lsdle.403.0079Notes
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[*]
Maître de Conférences, H.D.R. à l’INSA de Toulouse, chercheur au DiDiST (Didactique des Disciplines Scientifiques et Techniques) – CREFI-T (Centre de Recherche sur l’Éducation, la Formation et l’Insertion de Toulouse) E. A. 799.
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