Les symptômes contemporains de notre malaise dans la civilisation nous donnent à entendre une mutation du rapport du sujet au langage, qui semble subvertir celui du sujet au corps et qui vient interroger les modalités de nomination avec lesquelles se débrouillent les parlêtres aujourd’hui.
En effet, à l’heure où le genre vient se substituer à l’identité sexuelle, en faisant fi de toute considération du corps dans sa dimension réelle, anatomique, le sexuel semble paradoxalement envahir nombre de discours : des sujets transgenres qui soutiennent pouvoir se passer du réel anatomique à l’écriture inclusive qui viendrait rétablir une « invisibilité » de la femme dans une guerre des sexes grammaticale, en passant par le déferlement d’accusations de harcèlement sexuel sur la scène publique, le sexuel n’a jamais été aussi présent dans les discours en même temps qu’il semble comme dénoué du corps.
En parallèle, l’actualité et les rapports du ministère de l’Intérieur ces dernières années rendent compte d’une recrudescence de violences sexuelles, d’actes de violence, et très récemment de la multiplication de lynchages collectifs inouïs au regard de l’extrême violence qui les caractérise – en particulier chez les adolescents –, nous interrogeant quant à la banalisation d’une jouissance sans limites au prix de la destruction, voire de la mort de l’autre.
Par ailleurs, l’émergence et la place prise sur la scène sociale de nombre de revendications frappent par le nivellement de ces dernières…
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