Parler du corps semble une évidence, comme si d’abord il n’y en avait qu’un et qu’ensuite il s’agissait nécessairement du même pour tous. Le corps humain n’est pas qu’un ensemble physique de systèmes juxtaposés et relayés les uns aux autres, comme l’envisage une appréhension mécaniste quelque peu simpliste qui oriente et détermine dans les suites immédiates une pratique bien particulière de la médecine, de sorte que certains praticiens sont devenus exclusivement des techniciens, ce qui veut encore dire qu’ils ne sont définitivement pas engagés dans ce qui s’appelle modestement, bien que décisif, une relation.
Il nous incombera de montrer en quoi le corps est avant tout une entité culturelle qui se construit, s’élabore individuellement pour chacun et aussi socialement, selon des modalités propres à une époque historique donnée. Mais dire que le corps relève essentiellement chez le sujet civilisé d’un processus de culture qui nécessite explicitation signifie, en dernier recours, qu’il est bien plus dépendant des fonctions du langage et de la parole que de la biologie. En effet, les appréhensions du corps ont toujours relevé d’une lecture dépendant étroitement des conceptions philosophiques, religieuses, voire morales, non pour en entraver un accès plus ou moins gardé, mais au contraire pour qu’il soit le siège de leurs stricts prolongements comme conceptions du monde.
Pour ceux qui sont devenus médecins, il n’y a pas à négliger l’effet, sans doute majeur dans leur vocation, du célèbre tableau de Rembrandt …
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