1Libéralismes, Asie, création monétaire, emprise diabolique, publicité, sociologie électorale, cyberespace, islamophobie, État, gouvernance européenne, Brésil… C’est une livraison bien éclectique que nous vous offrons pour ce numéro. Signe d’une époque déboussolée ?
APPAREIL, n° 12
Walter Benjamin. Politiques de l’image
2La relation à l’image, dans la pensée de Benjamin, est tellement centrale qu’on peut la dire intrinsèque : il n’y a pas, d’un côté, la pensée de Benjamin, qui, à titre d’objets, privilégierait les images, mais il y a la pensée de Benjamin qui, en tant que telle, se déploie au sein d’images – mieux, s’informe comme image. De ce point de vue, la notion d’image dialectique, par exemple, ne réfère pas secondairement à une image effective, mais prend consistance au sein d’une fulguration d’ordre visuel – ce qui conduit les concepts benjaminiens à s’articuler immédiatement selon une irréductible dimension spatiale, nécessitant le recours à une véritable topologie, en vue de cerner une image de sa pensée. Il s’ensuit que des objets aussi centraux dans sa réflexion que le cinéma, la photographie, ne peuvent être considérés comme des objets quelconques pour sa pensée ; l’homogénéité de ces objets vis-à-vis de la forme même de cette pensée appelle bien sûr une réflexion remettant en cause la relation sujet/objet : la pensée de Benjamin nous éclaire peut-être autant sur la nature des images techniques, que ces dernières sur la forme et les ressources de sa pensée.
PARCOURS ANTHROPOLOGIQUES, n° 8
Anthropologie des pratiques musicales
3Les pratiques musicales dont il est question dans ce numéro de Parcours anthropologiques, mettent en relief différents genres musicaux et esthétiques, donnent le ton de la place réservée, avec des collègues anthropologues d’autres institutions universitaires, aux musiques, aux chansons, aux sonorités et ainsi à la place du son dans l’appréhension anthropologique. Certains des genres musicaux abordés sont formés dans l’espace des diasporas africaines sur le continent américain ou européen et de celles qui en découlent en Afrique ou en Israël où se configurent des formes musicales qui ne cessent de se transformer et sont devenues aujourd’hui des phénomènes internationaux et transnationaux.
AGONE, n° 54
Les beaux quartiers de l’extrême droite
4Le Front national en particulier et l’extrême droite en général aiment à se présenter comme les porte-parole de la colère des « sans-grades ». Ce leitmotiv est parfois repris tel quel par les journalistes et sondeurs qui dressent volontiers des classes populaires un portrait réactionnaire. Ce racisme de classe journalistique occulte un point essentiel. Se réclamant d’une légitimité « par en bas », les réactionnaires d’aujourd’hui opèrent un important travail de normalisation qui prend appui sur différentes fractions du champ du pouvoir avec la complicité d’une partie de la grande bourgeoisie et des élites. On connaît mal les alliances que certains leaders et militants tissent dans ces lieux : la haute fonction publique, les fondations culturelles d’utilité publique, la philosophie ou la sociologie académique, le monde des lettres dont les œuvres de quelques auteurs sont inscrites au panthéon de l’édition… Prenant appui sur les codes de la sociabilité mondaine, se diffusant dans les « clubs », les vernissages, les salons académiques, ces entrepreneurs en réaction assurent un mélange souvent imprévisible de références de droite et de gauche qui entretient toutes les confusions sans nuire, hélas, à l’efficacité.
5Ce numéro explore quelques aspects d’une nébuleuse qui, plus ou moins formellement, mais objectivement, constitue le terreau qui permet à l’extrême droite de commencer à jouer un rôle social dont elle a longtemps été privée.
Au sommaire :
6— Alain Bihr, « L’extrême droite à l’université : le cas Julien Freund », avec une introduction de Sylvain Laurens
7— Maïa Drouard, « Le patrimoine pour tous. Étude d’une contribution de l’extrême droite au maintien des classes dominantes »
8— Samuel Bouron, « Un militantisme à deux faces : stratégie de communication et politique de formation des Jeunesses identitaires »
9— Sylvain Laurens, « Le Club de l’Horloge et la haute administration : promouvoir l’hostilité à l’immigration dans l’entre-soi mondain »
10— Stéphanie Chauveau, « Au-delà du cas Soral : corruption de l’esprit public et postérité d’une nouvelle synthèse réactionnaire »
11— Michel Vanoosthuyse, « Ernst Jünger, itinéraire d’un fasciste clean : dernières publications, derniers masques »
12— Évelyne Pieiller, « Céline mis à nu par ses continuateurs, même »
13— Thierry Discepolo, « À l’abri de la religion littéraire française. L’« affaire Millet » comme erreur d’ajustement d’un consensus hégémonique apolitique ».
ANNALES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, n° 374
14Entre autres : Le comportement des députés de Vendée à la Convention (1792-1795).
15À partir de la correspondance des neuf députés vendéens à la Convention, ainsi que de l’analyse de leurs interventions politiques à la tribune, il s’agit de comprendre la difficulté éprouvée par ces hommes pour déterminer leur conduite politique en tant que représentants d’un département marqué par l’insurrection de mars 1793. Cet article pose la question de la conduite collective et cherche à définir si les députés de la Vendée ont formé une députation notamment à partir de l’insurrection. Il s’agit enfin de montrer l’intervention directe des députés dans le département et le rôle d’intercesseur joué entre la Convention et la Vendée.
CAHIERS D’ÉTUDES DU RELIGIEUX, n° 13
Le corps témoin du religieux : corps féminins entre mysticisme et emprise diabolique
16Poursuivant l’exploration de la thématique « Le corps témoin du religieux », les articles publiés dans ce numéro des Cahiers se penchent sur la question du corps féminin dans le christianisme occidental au Moyen Âge et à l’époque moderne. Les angles d’approche relèvent non seulement de l’histoire, mais aussi de la psychanalyse. Les discours et les pratiques de la mystique chrétienne sont au cœur des deux premiers articles, où sont examinés tour à tour l’émergence, vers la fin du xiie siècle, du stéréotype de la piété affective féminine et le regard porté sur la mystique féminine des xvie-xviie siècles par deux grands penseurs du xxe siècle, Jacques Lacan et Michel de Certeau. Dans le troisième texte, le corps des femmes est interrogé dans son rapport avec le diable dans le discours inquisitorial des xve et xvie siècles, où le corps du démon devient un enjeu central de l’argumentaire visant à prouver la réalité du sabbat de manière à combattre la sorcellerie.
CAHIERS D’HISTOIRE. REVUE D’HISTOIRE CRITIQUE, n° 123
Les libéralismes en question (xviiie-xxie siècles)
17Après nous être confrontés dans le précédent dossier des Cahiers aux enjeux de l’histoire enseignée aujourd’hui, nous poursuivons avec les urgences du présent, cette fois en prenant du champ du côté des enracinements idéologiques de l’offensive néolibérale.
18Le néolibéralisme est en effet aujourd’hui dans une situation paradoxale, qui mérite l’analyse. Surplombant, il sature de ses évidences l’espace médiatique, l’espace de l’enseignement, en histoire notamment ! Mais par bien des aspects, ce néolibéralisme triomphant, mondialisé, qui nous vaut l’extraordinaire fiction que, dans une société de salariat omniprésent, nous soyons sommés de nous vivre en entrepreneurs, est aussi de tous côtés en difficulté. D’où l’introduction du dossier de ce numéro 123 des Cahiers, titrant sur « la double défaite du libéralisme ».
19En effet, il est temps de mesurer à quel point le libéralisme, tout en imposant ses politiques à grand renfort de ces « coups d’autorité » que dénonçaient les libéraux du xviiie siècle, suscite partout de puissants mouvements d’opposition. Face à la destruction massive des outils de production provoquée par la mise en concurrence mondialisée, les résistances des peuples se multiplient, associant grèves, occupations, manifestations, en même temps que des formes nouvelles de mobilisation, mettant en cause les fonctionnements de la démocratie libérale. Au fur et à mesure que le libéralisme met à jour l’incapacité du capitalisme à produire le bonheur promis, mais au contraire sa propension à dévaster les liens sociaux aussi bien que les milieux naturels, il met en cause sa forme politique en même temps que sa faculté à produire de la richesse pour l’ensemble social. L’expression de l’égalité politique par le vote, par l’accès à la représentation, à l’information, au savoir, est mise à mal par l’immense inégalité de puissance sociale, légitimée par le libéralisme lui-même. D’où un développement massif de l’abstention, d’où le discrédit des élus/es, soupçonnés/es au mieux d’impuissance, au pire de compromission ou de soumission aux pouvoirs non élus. D’où, face au développement des technostructures d’« experts » non élus, la recherche de formes nouvelles de la délibération et de la prise de décision. La défaite du libéralisme politique est signée par le fait même que ses tenants idéologiques sont amenés constamment à le nier pour pouvoir gouverner, en refusant informations, débats et choix à leurs concitoyens. Le danger est très vivement ressenti de cette débâcle qui pourrait porter des remises en cause radicales, d’où la mobilisation au chevet du malade des grands médecins de la planète, puissance morale comme le pape François, ou puissance de l’expertise comme celle de l’économiste français Thomas Piketty, devenu conseiller des gouvernants inquiets.
20Ainsi la défaite du libéralisme se mesure-t-elle tous les jours davantage en termes d’échec idéologique…
CIVILISATIONS, n° 62
Identité, culture et intimité
21Malgré le long travail de critique des essentialismes à caractère ethnique, racial ou national mené par les sciences sociales, ceux-ci continuent à nourrir de multiples formes de discrimination et de violence. Sur la base de ce constat, ce numéro invite à dépasser les approches qui soulignent le caractère historique et/ou situationnel des identités culturelles pour en faire, de façon plus fondamentale, une forme de typification sociale ordinaire, susceptible de prendre une « épaisseur culturelle » différente en fonction des contextes d’interaction. Prenant appui sur des recherches menées en Amérique centrale, en Europe et en Asie, les articles de ce numéro montrent que les stéréotypes jouent, pour construire de l’intimité à l’intérieur d’une catégorie d’appartenance, sur des registres culturels privilégiés tels que la langue, la virilité, l’usage de l’argent ou encore l’esthétique du corps. Loin de relever de l’arbitraire, cette articulation entre identité et culture renvoie à des contextes d’apprentissage et d’expression spécifiques. Un tel angle d’analyse, qui s’inscrit dans une ambition plus large de décloisonnement disciplinaire et théorique, offre des pistes intéressantes pour comprendre la résilience des identifications culturelles.
COMMUNICATION, n° 32
L’usage de l’argumentation en publicité
22Les professionnels de la publicité désignent par les locutions « argument publicitaire » ou « argument de vente » tout aspect du message ayant pour fonction de le livrer avec efficacité. L’a priori des auteurs est que cette conception très large est inadéquate en ce qu’elle ne permet pas de rendre compte de la spécificité de l’argumentation en publicité. Leur objectif est de cerner techniquement ce qu’est un argument publicitaire et, plus largement, l’usage de l’argumentation en publicité.
CULTURES ET CONFLITS, n° 93
Résistance, existence, autorité
23Les contributions rassemblées dans ce numéro de Cultures et Conflits partagent une perspective commune, que le titre « Résistance, existence, autorité » illustre. À travers des études de cas aussi variées que les banlieues françaises, les camps en Haïti, les sans-papiers à Barcelone, l’intervention militaire de l’OTAN en Libye ou la surveillance des communications en Tunisie, toutes explorent les relations existant entre des formes de domination et d’autorité ; les résistances qu’elles suscitent ; et la création d’identités et de subjectivités. Un triptyque dont des auteurs aussi différents que Max Weber, Michel Foucault, Edward P. Thompson, Pierre Bourdieu ou James C. Scott ont montré l’importance pour comprendre le monde social.
L’ESPACE POLITIQUE, n° 23
Géographie et sociologie électorales : duel ou duo ?
24Il semble important de rappeler l’arrière-plan scientifique dans lequel sont pensées les études électorales françaises. En effet, celles-ci sont affectées par un usage routinier – largement lié aux cloisonnements disciplinaires – de certains types de données. Une césure historique sépare d’une part les données dites agrégées ou « écologiques » issues des dépouillements effectifs des scrutins et, d’autre part, les données dites « individuelles » le plus souvent issues de sondages pré/postélectoraux (Gombin, Rivière, 2012). On peut présenter les choses sur un mode idéal typique.
25D’un côté (celui des géographes), la démarche la plus fréquente consiste à réaliser des cartes à partir des résultats électoraux agrégés à différentes échelles (département, canton, commune, etc.), puis à tenter de les faire parler, au risque parfois de la surinterprétation qui homogénéise et essentialise les types d’espaces résidentiels (qualifiés de « centres-villes », « banlieues », « périurbain » ou « rural »). Certains – non sans arrière-pensées stratégiques dans le champ – ont dénoncé ceux qu’ils présentent alors comme des « démiurges de l’introspection cartographique » (Hastings, 1989). De l’autre côté (celui de la science politique et de la sociologie électorale), l’approche dominante s’appuie sur des sondages d’intention de vote ou « d’opinion » depuis qu’ils existent dans les années 1950, alors même que ces techniques présentent des limites pourtant bien connues depuis la critique inaugurale de Pierre Bourdieu (1973).
26Alors que ces frontières méthodologiques et disciplinaires stériles sont en train de tomber – c’est du moins l’hypothèse qui guide cette introduction. Ce vingt-troisième numéro de L’espace politique propose un espace de confrontation et de discussion entre électoralistes autour des questions, qui mettent tantôt l’accent sur les lectures historiques des rapports entre disciplines, tantôt sur des dispositifs méthodologiques innovants traçant des ponts interdisciplinaires pour l’avenir.
ESPACE, POPULATIONS, SOCIéTéS, n° 3/2013
L’activité en Europe
27Les crises successives qu’a connues l’Europe comme le reste du monde ces dernières années, en exacerbant la concurrence, ont mis l’accent sur l’hétérogénéité des régimes sociaux, des conditions de travail et de rémunérations dans les pays de l’Union européenne. L’Union, dont l’un des buts est « d’encourager la coopération des États membres, la coordination et la mise en convergence des politiques nationales », au travers de textes récents a énoncé plusieurs objectifs pour rapprocher les politiques d’emploi. La décision 2010/707/UE du Conseil du 21 octobre 2010 relative aux lignes directrices pour les politiques de l’emploi des États membres s’est fixé « pour objectif de relever à 75 % le taux d’emploi des femmes et des hommes âgés de 20 à 64 ans d’ici à 2020 » et affirme que « pour satisfaire à cet objectif, les États membres doivent encourager la participation au marché du travail des jeunes, des travailleurs âgés, des travailleurs faiblement qualifiés et des migrants en situation régulière ».
28Mais le chemin à parcourir pour y parvenir est plus ou moins long pour les États membres, l’âge moyen de la cessation d’activité étant pratiquement toujours inférieur à celui fixé pour la retraite. En 2012, le taux d’emploi des 55-64 ans atteignait 73 % en Suède, mais n’était que de 32,9 en Slovénie. Celui des 15-24 ans était de 63,3 % aux Pays-Bas, mais de 13,1 % en Grèce et si l’on peut penser que la faiblesse de ce taux est très liée à la situation économique actuelle par ce pays, le taux d’activité n’en était pas moins seulement de 29,2 %.
29La Commission européenne a publié le 16 février 2012 un livre blanc intitulé « Une stratégie pour des retraites adéquates, sûres et viables » qui renouvelait cette demande d’« encourager les actifs à travailler plus longtemps » et l’assortissait d’une recommandation à « épargner davantage pour leur retraite ».
GENRE, SEXUALITÉ ET SOCIÉTÉ, n° 11
Parias sexuels
30– L’homosexualité, une « question difficile ». Distinction et hiérarchisation des sexualités dans l’éducation sexuelle en milieu scolaire
31– De la libération des enfants à la violence des pédophiles. La sexualité des mineurs dans les discours politiques des années 1970
32– Une vocation à aimer l’invalide. La mobilisation ratée de Jean Adnet
33– De parias à victimes. Mobilisations féministes sur la prostitution en France et au Canada (1880-1920)
34– Les trans comme parias. Le traitement médiatique de la sexualité des personnes trans en France
35– « No guys with attitude ». Sociabilité et hiérarchie sexuelle dans une sex party gaie de New York.
HOMMES ET MIGRATIONS, n° 1305
L’exil chilien en France
36À partir de 1973, des milliers d’exilés chiliens fuient la dictature de Pinochet et sont accueillis en France où ils suscitent un ample mouvement de sympathie.
37Ce dossier retrace les étapes et les caractéristiques de cette migration chilienne en France en analysant les profils sociologiques des exilés et les conditions d’accueil qui leur ont été proposées à leur arrivée par les pouvoirs publics et les associations.
38Des articles explorent différentes facettes de leur installation dans une situation d’exil qui se prolonge, se transmet à leurs enfants et incite certains à un retour au Chili à la fin des années 1980. La région grenobloise est retenue comme territoire d’observation.
39Cet exil chilien donne lieu également à un formidable développement culturel et artistique, dans lequel la littérature occupe une place essentielle.
MISE AU POINT, n° 6
Quoi de neuf sur les stars ?
Sommaire :
40– Sociologie de la star et plaisir cinématographique
41– Enquête sur les films de Sarah Bernhardt
42– « Encore une admiratrice ! » À quoi sert une star de cinéma : réflexion à l’aune de lettres de spectateurs et de spectatrices (début des années 1920, début des années 1930)
43– Les lettres d’admirateurs-trices de Gérard Philipe
44– Nouvelles sources pour approcher la relation des spectateurs aux stars de cinéma
45– Marlene Dietrich de l’icône à la guest star : âge, voix et circulation entre les médias
46– La dangereuse gloire transatlantique : Alain Delon dans le cinéma hollywoodien
47– Sônia Braga : la beauté latine de la « vraie femme brésilienne » des années de la dictature
48– Déclinaisons de la masculinité dans les comédies françaises : le cas Jean Dujardin
49– Les stars et le cinéma d’animation
50– Genèse, carrière et disparition des superstars cinématographiques (1932-2012).
MOTS LES LANGAGES DU POLITIQUE, n° 104
Les livres de journalistes politiques
51Quiconque s’aventure au rayon « politique » d’une librairie est confronté à un curieux mélange des genres : les ouvrages publiés par les politiques eux-mêmes côtoient et concurrencent ceux signés par des observateurs de la vie politique. Parmi ces observateurs, on notera une présence particulièrement forte des journalistes politiques. Quelques noms viennent immédiatement à l’esprit, dont les publications ont accompagné l’histoire politique des dernières décennies : Catherine Nay, Alain Duhamel, Philippe Alexandre… Parmi les auteurs les plus prolixes des dernières années, on trouve notamment Raphaëlle Bacqué, journaliste politique au Monde, auteur de plusieurs livres sur Jacques Chirac ou sur François Mitterrand, auxquels il faut ajouter ceux écrits avec Ariane Chemin, elle-même journaliste au Monde. Autre nom très connu : Franz-Olivier Giesbert, journaliste au Nouvel Observateur puis directeur du Point, par ailleurs auteur de romans et animateur d’émissions télévisées…
REVUE DE LA RÉGULATION – CAPITALISME, INSTITUTIONS, POUVOIRS, n° 15
Économie politique de l’Asie (2)
52Ce numéro de la Revue de la régulation poursuit l’important travail mené à propos des capitalismes asiatiques. Après une première partie (n° 13, printemps 2013) plutôt centrée sur l’Asie du Sud-Est, la seconde partie de ce dossier thématique est dominée par l’analyse de l’Asie orientale et accorde une attention particulière à la Chine. Sur ce pays, sont abordées en particulier les questions relatives au travail et au rapport salarial, mais aussi à propos de l’innovation (approche comparée de quatre grands systèmes d’innovation), et enfin des relations avec un pays voisin dominé (la « précieuse relation » Chine-Malaisie). Il ressort de ces contributions que le développement du salariat joue un rôle clé dans les dynamiques en cours. L’introduction au dossier propose dans ce sens une mise en perspective des lectures institutionnalistes et régulationnistes qui y sont développées pour ausculter la variété des capitalismes à l’œuvre, en insistant sur les formes de la mise au travail. La variété des modèles nationaux est au final conjointement illustrée par la situation du Japon confronté à la désindustrialisation. [… ] On le voit à nouveau, la domination chinoise est d’un coût très élevé pour les populations locales, et c’est dans ce sens qu’il est difficile de considérer que la croissance est synonyme de développement.
ÉCONOMIE & POLITIQUE, n° 718-719
Création monétaire
53Ce dossier s’attache à montrer l’enjeu d’une autre création monétaire ainsi qu’un autre crédit visant à s’émanciper de la domination des marchés financiers.
SCIENCES DE LA SOCIÉTÉ, n° 90
L’État et ses territoires
54Comment s’organisent les relations entre pouvoir central et pouvoirs locaux ? Cette question classique des sciences sociales, qui a longtemps été centrale dans la sociologie politique de l’action publique française, a été progressivement délaissée par les chercheurs. Elle connaît un regain d’actualité, dans un contexte d’approfondissement de la décentralisation et d’accumulation des réformes de l’État d’inspiration néomanagériales.
55Ce numéro de Sciences de la Société cherche à comprendre les conséquences territoriales des réformes de l’État de ces dernières années, qui ont profondément recomposé son organisation et ses modalités d’intervention locale. Sans renouer avec une perspective statocentrée qui était celle qui prévalait dans les années 1970, il s’agit ici de réintroduire l’État dans l’analyse des politiques locales et, réciproquement, de saisir par l’action publique locale les transformations de l’État.
SOCIOLOGIE, n° 1, vol. 5/2014
Sociologie de l’islamophobie
56Alors qu’elle n’en est qu’à ses balbutiements en France, la sociologie de l’islamophobie se développe rapidement, depuis environ une décennie, dans de nombreuses universités européennes et nord‑américaines. Phénomène à l’ampleur croissante dont la mesure quantitative se diversifie et se développe, l’islamophobie – comme concept et comme phénomène – est en France l’objet de puissantes résistances dans les champs académique et politique. Des résistances qui résultent d’une part de campagnes de bannissement d’ordre idéologique, mais dont la force provient également de traditions politiques, philosophiques et théoriques qui rendent inintelligible l’affirmation publique, notamment vestimentaire, d’une religiosité visible.
ACTES DE LA RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES, n° 203
De l’eau ! Pratiques, modèles, légitimités
57Au cours des années 1990, le secteur de l’eau a vécu une profonde révolution institutionnelle, économique et politique. Considérant que les infrastructures représentaient des facteurs essentiels du développement et que les villes étaient des lieux stratégiques de la transformation des pays émergents, les institutions internationales ont voulu accélérer les politiques d’équipement en mobilisant le secteur privé
PARTICIPATIONS, n° 8
La participation politique en ligne : politics as usual ?
58La recherche académique sur la participation en ligne a longtemps souffert d’un tropisme techniciste, qu’il soit utopiste ou critique : il s’agissait alors de saisir ce que la technologie « fait » au politique. Or les pratiques potentiellement qualifiées de « politiques » en ligne se sont diversifiées et multipliées, alors même que d’autres champs disciplinaires se saisissant de ces objets contribuaient à en opacifier les contours. Les tentatives récentes de clarifier les controverses sur les frontières de la participation en ligne illustrent la nécessité d’une production conceptuelle nouvelle, susceptible d’appréhender la spécificité des pratiques qui inventent leurs publics comme de nouvelles formes d’expression et de collaboration. Tel est l’objet de ce dossier.
Autres articles du dossier :
59– « La mise en technologie des projets politiques. Une approche “orientée design” de la participation en ligne »
60– « Twitter, un nouveau “baromètre de l’opinion publique” ? »
61– « L’activisme numérique au regard du consumérisme politique : Pirates et Tea Partiers sous la loupe »,
62– « La rénovation par le web ? Dispositifs numériques et évolution du militantisme au PS ».
REVUE FRANÇAISE DE SOCIO-ÉCONOMIE, n° 12, 2013/2
Monnaie, monnaies : pluralité des sphères d’échanges dans les sociétés contemporaines
63L’économique et le politique sont parmi les forces qui concourent à faire la société. Ils peuvent aussi la défaire. La monnaie, objet de ce dossier de la Revue française de socio-économie, possède ici un statut analytique particulier. C’est un « fait social total » tel que défini par Marcel Mauss : un fait qui met « en branle dans certains cas la totalité de la société et de ses institutions ».
CITÉS, n° 58
La philosophie en France aujourd’hui (2)
64On jugera peut-être ce titre ambigu et on aura raison. Mais cette ambiguïté même exprime sans doute quelque chose de la situation de la philosophie aujourd’hui par rapport à l’œuvre immense de Derrida, dont nous sommes encore loin d’avoir mesuré toutes les ressources.
ACTUEL MARX, n° 55
Frantz Fanon
65Philosophe et penseur politique majeur, auteur francophone, Fanon reste peu discuté dans notre langue. Si ce dossier de la revue Actuel Marx qui lui est consacré pouvait contribuer à ce qu’il en aille autrement, il aurait plus que rempli sa fonction.
COMMENTAIRE, n° 146
La faillite du système international
66La recherche des causes de la Première Guerre mondiale a été un temps un des sujets favoris des historiens. Il s’agissait, en effet, d’expliquer l’inexplicable, l’effondrement soudain d’une civilisation dans un conflit dont les conséquences immédiates ou lointaines ont orienté l’histoire du xxe siècle. Les uns s’engageaient dans l’entreprise pour innocenter ou accuser, pour défendre leur propre pays…
LE DÉBAT, n° 180
Définir l’homme
67Il n’est plus guère question de « nature humaine ». La recherche de l’« essence de l’homme » n’est plus au programme, disqualifiée qu’elle a été par d’innombrables critiques. La question de l’homme n’en resurgit pas moins en d’autres termes, d’une autre façon. Paradoxalement, elle est ramenée à l’ordre du jour par la résurgence du point de vue naturaliste.
HERMÈS, n° 68
L’Autre n’est pas une donnée. Altérités, corps et artefacts
68Ce numéro ouvre de nouvelles perspectives pour les sciences de la communication. Il aborde les questions relatives à la communication humaine au moment où les frontières traditionnelles entre l’homme et la technique deviennent poreuses. L’histoire bascule, un mélange s’opère entre le vivant et l’artificiel et une confusion s’établit entre le vivant et la pensée.
POLITIX, n° 104
Ni guerre, ni paix
69L’actualité nous donne régulièrement à voir des situations caractérisées par des conflits collectifs et des violences armées dont il est malaisé de définir la nature et qui rendent délicate la formulation d’un diagnostic sur l’état du collectif politique. De très récents exemples en fournissent de parfaites incarnations : que l’on songe aux affrontements meurtriers à Benghazi en Libye.
POUVOIRS, n° 149
L’impact de la crise sur la gouvernance européenne
70Depuis de nombreuses années, une dynamique intergouvernementale est à l’œuvre, reléguant au second plan la logique de délégation de pouvoir qui a marqué les débuts de la construction européenne. Le mouvement s’est accentué sous la pression de la crise. Toutefois, une analyse approfondie de la réponse européenne laisse entrevoir une réalité plus complexe. Quelles que puissent être leurs préférences profondes, les gouvernements ont été amenés à redécouvrir les vertus de la supranationalité, ce qui réduira leur marge de manœuvre à l’avenir.
RECHERCHES INTERNATIONALES, n° 98
L’Asie du Sud-Est
Au menu :
71– ASEAN : objet international à identifier
72– L’Asie du Sud-Est : pré carré chinois, ou limites de la stratégie expansionniste de Pékin ?
73– Le modèle de développement de l’Asie de l’Est
74– Le Vietnam et les aménagements hydroélectriques dans le bassin versant du Mékong.
LES TEMPS MODERNES, n° 678
Brésil 2013
75Ce n’était pas en mai, c’était en juin. Ce n’était pas en 1968, mais en 2013. Ce n’était pas la France, mais le Brésil. Pourtant, dans ces deux cas, une revendication portée par la jeunesse, survenant dans un contexte économique plutôt favorable, donne lieu à un mouvement social d’une ampleur considérable, qui surprend non seulement les commentateurs, mais aussi les acteurs.
HÉRODOTE, n° 152-153
Cyberespace : enjeux géopolitiques
76Le développement exponentiel de l’Internet a engendré autant de défis que de promesses : une prolifération des conflits géopolitiques liés à son contrôle et sa régulation, avec une offensive majeure des États non démocratiques ; des inquiétudes quant à l’usage potentiel des réseaux dans les conflits politiques ou militaires, la guérilla économique, le renseignement ou la diplomatie d’influence, avec la montée de nouvelles menaces et les débuts d’une escalade des tensions et des cybercapacités dans une ambiance qui rappelle les heures de la guerre froide ; des conflits à propos de la protection de la vie privée, des données personnelles, de la liberté d’expression et autres libertés civiles.
77L’affaire Snowden a révélé au grand jour nombre de ces enjeux, leurs dimensions multiples (techniques, politiques, sociales), leur enchevêtrement et leurs ramifications à différents niveaux d’analyse qui nécessitent une approche pluridisciplinaire et multi scalaire pour en mesurer toute l’importance et la complexité.