Notes
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[*]
Ethnologue, il travaille entre autres sur les questions patrimoniales au Maroc et à Marseille et plus généralement sur l’urbain.
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Mère ! Pardon, pardon, pardon… Les contrariétés, les contrariétés de la vie… Mère ! Pardon… Réfractaire est la vie. (Toutes les notes sont de l’auteur.)
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[2]
Le dictionnaire des synonymes signale pour fonds les sens de bas et de jouissance. Je prends.
Samhi yemma, samhi samhi... lhemmenou lhemmenou...
Samhi yemma... Al waqt kan ‘nidan [1].
1Tanger, une ligne brisée, vertige du pas suspendu vers l’au-delà de l’horizon des passants cheminant jusqu’à sa porte ou renouant le fil de la rencontre avec soi et les siens ; embarquement/débarquement, par ici la porte d’entrée/de sortie.
2Ligne brisée du désir de l’ailleurs, de l’arrachement à soi et à la crotte collée aux semelles du vivre ici.
3“J’irai en Espagne au cours de l’année, dit le marbrier.
4Saadatak ! (Tu as de la chance !), lui répond la grand-mère” (propos entendu dans un compartiment de train en partance de Tanger).
5Tanger, ligne d’octroi à laquelle s’accrochent les lucioles de toutes les couleurs de la misère du monde et sucent en prédatrices professionnelles le suc nécessaire à la survie d’une nuit, de mille et une nuits. Le récit habite les rencontres du plaisir, de la décrépitude et du suicide ordinaire au vu et au su de tout le monde. Une complicité ordinaire où le change/l’échange se fait en fausse monnaie de nos rêves nocturnes et de nos cauchemars diurnes. Le malheur et la violence du survivre se nichent dans les strophes du récit et dans le degré zéro de sa rhétorique.
6Je te suce, tu me suces… la sève asséchée de nos vies sans qualités. Chacun dans cet échange inégal joue de sa propre misère. Nul sauveur, nul espoir si ce n’est le franchissement de la ligne brisée qui borde la cité. Shahrazade et le khalife n’enchanteront le récit que pour pouvoir supporter leur misère commune et pour affronter la clarté du jour. Leur écart, de conditions, les rapproche dans leur petitesse partagée.
7Le silence a déserté la ville qui se noie dans le flot assourdissant des histoires et de la fiction que chacun se raconte pour dormir debout.
8La ruse du pauvre le grandit face au puissant. Elle parle toutes les langues, et de ce bout de chair rose, sans os, élastique, joue de toute sa souplesse pour laper les poches rebondies de frustrations et de chimères.
9Un monde de prédation consentie, donnant donnant, sans pitié, sans hypocrisie, une entente cordiale passagère à renouveler jusqu’à la fin du séjour.
10Tanger, ville-seuil, échappée vers l’ailleurs, brûlure de soi, de ses papiers d’identité, de ses attaches avant de s’accrocher à la remorque salvatrice.
11La ville est peuplée de voyageurs, de femmes et d’hommes en déplacements, en exil. Chacun a une raison d’être là puisée dans son propre cheminement pavé de malheurs, petits ou grands. Des étrangers dans la ville qui tendent une main quémandeuse non pas de charité, mais d’un tribut prédateur, un dû à la vie. Si vous ouvrez les guillemets du dialogue et de l’échange vous ne recueillerez que les raisins de la misère. Donnez et passez votre chemin sinon “carapacez-vous” si vous ne voulez pas vous émouvoir et entrer dans le cercle des pleureuses. Car chaque ligne de ces mains tendues vous mènera vers les recoins obscurs des récits de vie, de la saleté qui les entache et de la laideur des temps qui les recouvre.
12Le décor est parfait pour le vertige, la ville est éclairée de toutes ses lumières crues, vêtues du chatoiement de ses couleurs bariolées, et a jeté ses sirènes sur sa corniche pavée de toutes les intentions. Un décor à la hauteur de l’âme repue de ses dénuements. Une halte avant de franchir la ligne brisée de l’exil.
13Tanger, ville ouverte pour les uns sur le large et ses largesses mesurant l’écart de leurs pas avec le pas de porte étroit de la médina. Cette ville suspend sa moralité le temps d’écarter les jambes et de recueillir le liquide revigorant en devises fortes. Un sens du commerce off shore d’une libéralité déconcertante pour celui qui s’est forgé une vision moralisante de cette société et qui a cru aux contes qu’on lui raconte ou qu’il a fini par se raconter. Tout et son contraire sont, ici, à portée de poche tant que celle-ci regorge du liquide séminal et qu’ils puissent être convertis en monnaie qui repousse les frontières de l’impossible vers les limites insondables de l’être. La pose du singe ou le hennissement de l’âne peuvent être commandés sur place ou bien à emporter.
14Tanger, ville fermée pour les autres sur leurs indigences, prêts à toutes les compromissions, arrangements, transactions, accords de malentendus… pour franchir la limite de l’aube à coup de hrira, bissara, flag spéciale, des restes de toute table, tapas ou cuisine de faste… Le plat anobli par un restaurateur et servi sur une terrasse retourne à son état modeste et primaire de nourriture terrestre et vous interpelle sur l’essentiel si vous avez fini par le digérer.
15Vous êtes dessaisi de votre pain par une femme portant le fruit de la vie sur son dos ou accroché à ses mamelles desséchées de leur sève nourricière. Ensuite vous finissez par céder l’eau à un assoiffé de la vie. Un conseil : les pauvres ont du respect pour l’eau minérale en bouteille et aucun face à l’eau municipale. Vous savez donc ce qui vous reste à faire. Et avant de payer la note et encaisser la monnaie vous encaisserez en plein ventre le coup final qui ouvrira vos yeux sur la violence et la purulence de l’être au monde. Un gaillard, hirsute, la peau voilée de poussières de l’existence – accumulées de couche en couche sur les trottoirs ou les seuils des demeures de la cité – s’arrêtera à votre table. Minimaliste, il concédera juste un pardon inaudible avant d’attaquer fermement l’assiette et la débarrasser de ses restes : squelettes et têtes de poissons. Ces mains se saisissent du cadavre exquis et en engouffrent la tête dans la bouche qui en arrache le suc, le meilleur !, paraît-il. Il ne se préoccupe pas de votre réaction – si vous avez encore le courage de réagir –, ni de celle de l’entourage et continue méthodiquement à harponner toutes les têtes de poissons, restes de votre régal. Cet homme habite au-delà ou en deçà de tout regard posé sur lui. Le miroir l’a longtemps déserté et il ne se regarde plus que dans le teint noir de la vie. Il a franchi depuis longtemps la ligne brisée de la ville et lui tend son être en miroir de sa monstruosité.
16Vous restez, là, assis face à sa corpulence et vous encaissez votre impuissance. L’écart crie en vous. Vous encaissez le coup de poing dans la gueule qui vous ouvre les yeux à la mocheté et à la saleté du temps ensoleillé de cette ville balnéaire.
17L’homme-poisson s’en va sans un merci, sans se retourner ni vous jeter un dernier regard, vous laissant à vous-même, à votre solitude, au vide qu’il a creusé en vous et aux questions assourdissantes qui vous tordent les tripes. Elles vous plongent dans une solitude sans fond et dans le désarroi des mots et des choses essentielles sans fritures ni fioritures. Vous vous sentez tel un lion repu pactisant avec des mouches ou des oiseaux le temps du nettoyage nécessaire pour vous débarrasser la peau des parasites. Il vous ramène à coup de mâchoires dans les têtes de poissons à l’état de bestialité originel de votre humanité. Un conseil : donnez un dirham rédempteur et analgésique au premier mendiant de passage ou alors enfoncez-vous sans pitié dans les entrailles de la jungle urbaine à coups de machette. Pas de quartier ! Ou alors couchez votre émotion sociale, comme je suis en train de le faire, sur du papier et racontez-nous une histoire pour passer l’épreuve de l’aube au son rédempteur du muezzin.
18Tanger, ligne de brisure de la nuit et du jour. Elle crache sa faune nocturne à l’appel du muezzin, télescopage facétieux, j’en ris encore jusqu’aux larmes acides de notre clairvoyance intermittente ! Les hommes et les femmes quittent l’antre de la nuit et ses songes éveillés pour un refuge à l’ombre du jour naissant accompagnés de l’appel à la prière. Une belle rencontre sonore entre l’imam et la pute, le branleur, le trafiquant de tout genre, le passant ordinaire, le sans-abri, les noceurs en cortège rutilant et tonitruant célébrant une virginité de pacotille rafistolée à coups de rustine. Les banqueroutes du désir rentrent la queue entre les jambes et les poches vides tels les chiens errant dans les rues de cette ville.
19Tanger, ville du différentiel à l’aune duquel on mesure sa bonne étoile ou son éclipse. Le liant qui fait croiser ces destins et rapproche leurs astres n’est autre que la violence du monde et sa misère ordinaire plaquée or ou de merde mal décrottée.
20Tanger, ligne de brisure des phantasmes. La putain en est la figure sublime qui en représente la quintessence paroxystique. Tout un art, une ruse du faible élevée en esthétique de la prédation. Nadia, Houriyya, Zahra and Co sont les reines de cet exercice. Un bar, des têtes de maquereaux et d’entremetteurs, des serveurs à la palette large de services rendus et des clients. De la musique aussi. Un espace exigu, une proximité des corps qui réchauffe le cœur et en deçà. On se tâte, on s’apostrophe, on s’aborde, on discute sérieusement, on rit, on s’éclate, on se trémousse, on se libère des nœuds de l’ordinaire du jour… avec une facilité déconcertante. Une société idéale d’humanité. Voire !
21Des gestes tendres d’attendrissement, une écoute mutuelle d’une qualité suspecte de sincérité – dressez le divan de l’analyse ! pour quinze dirhams la séance de bière – habite ce lieu extra-ordinaire avant qu’un geste ne vienne rompre l’équilibre et faire éclater la violence ordinaire.
22Violence et frustration est le liant insidieux de ce comptoir du monde.
23Nadia, Houriyya, Zahra and Co s’offrent en pâture au cercle d’une nuit.
24“Paie-moi une bière” est la phrase rituelle pour harponner la tête d’un client. Accepter l’échange, c’est entrer dans les ficelles du récit. J’ai vu des Nadia, Houriyya, Zahra and Co ne pas parler la langue de Babel et réussir à lier langue avec l’Allemand, le Français, l’Anglais… de passage. Quelle langue partagent-ils ? Celle des gestes, de la frustration et de son apaisement passager, celle du corps en étal, celle du traducteur et du passeur en devises. “Pas de souci. On accepte aussi bien l’euro que le dollar.” Tant que coule le liquide, la parenthèse de la civilité et des libéralités est ouverte au dialogue. Si l’écoute dompte les sens tactiles et libidinaux, la rencontre peut être sublimée en récits. La putain, anguille glissant entre les aspérités du comptoir et de ses démons accoudés, peut s’avérer d’une intelligence du social déconcertante. Un analyseur vif et acéré de nos petitesses et de la médiocrité du monde. Si l’empathie est partagée, le respect senti, alors ouvre bien tes yeux et tes oreilles au malheur et à ses affres. La complainte tue les artifices du désir et ne s’apaise que dans l’oubli de soi et la noyade dans les artifices du paradis et ses rivières de lait et de miel.
25Houriyya, venue de Khénifra, traîne derrière elle les charges de souvenirs traumatisants : curetage et divorce. Elle se dégoûte, le sourire large et aux éclats de bonheur, se vomit elle-même et sa condition, et la traîtrise des temps présents. Elle ne rêve que d’une chose : contracter un mariage halal, effectuer le pèlerinage à La Mecque et s’occuper de son intérieur et y mettre de l’ordre, dit-elle.
26Si j’avais le pouvoir, dit-elle, j’interdirais les bars et l’alcool, bref son gagne-pain. Se lancerait-elle dans une croisade pour la mise au propre du monde ?
27En attendant, son seul plaisir et sa seule revanche : arracher le dirham là où il se trouve avec ou sans délicatesse.
28Le poids de la douleur les libère des normes et de la lourdeur de leur morale. Pas de quartier ! Pas de pitié ! Puiser la source jusqu’au tarissement puis, en puisatier experte, partir en quête d’autres sources à assécher. Une morale parfaite pour un territoire de prédation tous azimuts que la putain sublime en savoir-faire tranchant, tranchant…
29Zahra, venue de Kénitra et adoptée par les danseuses et les musiciens de Tighssaline, tel un caméléon a revêtu les habits du folklore local. Elle a appris le berbère du Moyen Atlas, ses chants et danses endiablées. Elle parle un français impeccable, c’est rare, et dans la débauche du monde thésaurise le prix du visa et du billet pour partir en Belgique rejoindre sa sœur et son mari à Bruxelles. Ils y tiennent un café. J’imagine la carrière internationale en perspective !
30Nadia, venue de Kénitra, ville fertile paraît-il, est la plus féroce. Elle a harponné un français dégoulinant d’humanisme et sensible à la condition féminine au Maroc, où il vit depuis quatre ans. Sincèrement ouvert et lucide à la misère du monde et à la férocité de ses concitoyens, il s’offre en victime consentante. Il perdra dans l’affaire trois mille dirhams, trois cents euros me dira-t-il façon de réduire les pertes et agrandir les profits. Nadia le fera boire jusqu’à la lie, jusqu’à son impuissance en couche, et le montera dans un taxi, direction le lit de sa demeure en cette ville. Il n’en sortira pas indemne. Il tombera jusqu’aux genoux dans un égout à la plaque bancale. Elle se montrera magnanime. Dans un geste d’une humanité délicate, elle dépouille un client du bar de ses dix dirhams pour offrir le taxi au français dont la présence devenait encombrante. Il faut partir maintenant à la chasse d’autres hommes échoués en cette nuit tangéroise et s’enrichir de la rencontre d’autres espèces et trouver une autre monture pour se rendre au cabaret Morocco Palace, haut lieu du folklore marocain et bas-fond de nos inconsciences communes.
31Toutes ses filles succombent à la morale des chansons et se montrent sensibles à leurs airs sirupeux ou chargés de la gravité de la vie : “Samhi yemma, samhi samhi… lhemmenou lhemmenou… / Samhi yemma… Al waqt kan ‘nidan.”
32Game over ! Les filles interrompent d’un coup la comédie de la vie pour se retrouver entre soi et soi, suspendent la lapée de bière au-dessus du gouffre creusé par le chant, ou laissent la phrase dans l’indéterminé de sa fin… Le visage se voile de gravité et les yeux s’humidifient de douleur, la tête recouverte de cheveux et le corps dandinant replié sur soi. Le silence s’installe dans l’inconfort du bruit du monde… autour et de son agitation. Un moment rare où le vertige de la vérité se fraie son chemin entre les lignes brisées de la topographie accidentée des êtres.
33L’invocation de la mère et de son pardon ravive la faillite de soi, les blessures qui tatouent le corps des filles les ramènent à l’écart entre l’image morale qu’elles se font d’elles-mêmes et l’amertume du présent, une conscience fulgurante de ce qu’elles auraient pu être et devenir si et si seulement… la vie était digne de leur présence en ce monde.
34La musique adoucit les mœurs, voire ! Son grain peut érailler l’estime de soi à coups de nostalgie et de paroles qui éveillent, un instant, une éternité, la conscience à sa banqueroute.
35Le verre retrouve enfin son chemin vers des lèvres torturées par l’amère effraction du réel (en)chanté, la nostalgie du possible se raccorde au présent. Elles se tournent alors vers le compagnon d’occasion – il paraît maintenant si étréci dans sa petitesse – et lancent une parole pour renouer le fil resté suspendu aux lignes brisées du destin. Sourires, cigarettes, invite à la danse, ou : “Apporte-moi une autre bière”, réinitialisent le jeu. La prédation, rien que la prédation féroce à la mesure de la perte de soi pour mériter le pardon maternel. “Samhi yemma, samhi samhi… lhemmenou lhemmenou…”
36La mère reçoit sûrement de sa fille à la fin de chaque mois la demande de bénédiction le jour du souk hebdomadaire dans un des chefs-lieux de la province de Khénifra ou d’ailleurs. Western Union fait des miracles ! Elle rapproche les filles assoiffées des mamelles maternelles desséchées.
37“Samhi yemma… Al waqt kan ‘nidan.”
38Tanger, ligne lumineuse à haute tension tendue à nos pas distraits. Tel un fil elle électrifie de sa brûlure toutes les lucioles réunies en lumières constellées de sa nuit barbare. Le fil de brûlure est le liant secret entre ces figures cautérisées au silicium, au pain rassis des rues, à l’eau-de-vie ravageuse, aux têtes de poissons et à leurs entrailles verdâtres, au kif, aux bières et leurs capsules sonnantes et trébuchantes dans cette nuit, aux entraîneuses des âmes dans leurs fonds [2] inconsolables, à la force des devises, fausses monnaies d’échanges, de nos petitesses dans le marché de dupes du Grand ou du Petit Socco.
39Je me souviens encore avec beaucoup de tendresse de la réaction de cette vieille dame assise en compartiment dans le train qui me ramène à Casablanca et m’éloigne des amères attaches tangéroises. De la transparence de la fenêtre du compartiment, je tentais de prendre une photo d’un champ couvert de silhouettes courbées de labeur. Silhouettes semi-diurnes de ce sol et de ses collines désertant la nuit tangéroise et ses lignes d’horizon vaporeux. La vieille dame me dit avec sa candeur renversante :
40— Si tu dois prendre des photos, au moins ne prends pas de photos sales !
41– Y a-t-il une différence entre l’image photographique, le visible et l’image imprimée dans nos mémoires ?, lui dis-je.
42— Ça c’est une question philosophique”, me dit-elle.
43Je n’ose parler de la dénégation du réel et de ses effets soporifiques. Serait-ce de la métaphysique ? Je laisse la répartie suspendue à la brûlure de la question et à l’horizon du dialogue (de sourds) qu’elle promet.
44L’œil de la nuit perce le jour !, me dis-je en mon for intérieur, n’osant inviter cette dame à s’attabler en ma compagnie dans l’inconfort de la ligne de l’écart entre le visible, ses images et ses cadrages par l’œil et les mots, à emprunter les failles du visible pour brûler à son contact.
45Ceci n’est pas une pipe de kif ? L’a-t-elle vraiment jamais été ? Ou ne piper-t-elle mot ? La cuillère brisée dans le liquide du verre nous joue toujours des tours, tel un bouffon. Ce Tanger-là est-ce vraiment le Tanger couché en ce point du monde sur la couche terrestre ? Ces lucioles de la nuit tangéroises, des chimères ? Ce muezzin, une hallucination post-bar ? Ce réel lumineux de sordide et d’humanité, une divagation textuelle ?
46Ou alors la vieille dame se fait-elle de la vie son propre cadrage et m’invite à coucher sur pellicule le digne à ses yeux : une nature apaisée de soleil, de mer bleue, de brise marine, de collines lointaines, débarrassée de ses écailles humaines et de leur chute en pellicules menues, menues sur nos épaules.
47Que l’œil de la nuit transperce nos jours propres !
Notes
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Ethnologue, il travaille entre autres sur les questions patrimoniales au Maroc et à Marseille et plus généralement sur l’urbain.
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Mère ! Pardon, pardon, pardon… Les contrariétés, les contrariétés de la vie… Mère ! Pardon… Réfractaire est la vie. (Toutes les notes sont de l’auteur.)
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Le dictionnaire des synonymes signale pour fonds les sens de bas et de jouissance. Je prends.