Travailler pour la victoire, rêver à la paix
Les mains-d’œuvre en France durant la Première Guerre mondiale. Régulation, territoires, recompositions – Appel à communications, 19 septembre 2014
1Le Comité d’histoire des administrations chargées du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (CHATEFP) prépare pour les 18 et 19 mai 2015 un colloque international et interdisciplinaire qui se tiendra à Paris et qui sera consacré aux mains d’œuvre ayant directement ou indirectement contribué à l’effort de guerre français au cours du premier conflit mondial. Cette rencontre privilégiera trois entrées : une étude de l’action de l’État dans la prise en charge de cette question ; une histoire sociale globale de ces mains-d’œuvres à l’échelle locale ; une analyse des différences de statuts (mains-d’œuvre civile, militaire, coloniale, étrangère...) et de leurs incidences sur les droits concrets de ces travailleurs, mais aussi de leurs effets à plus long terme sur le droit du travail et le droit social. Les propositions de contribution devront parvenir par voie électronique aux organisateurs avant le 19 septembre 2014.
2Soumission des propositions au CHATEFP : comite.histoire@travail.gouv.fr
3Pour plus d’informations : http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/colloquesseminaires/les-mains-dœuvre-en-france-durant-la-premiere-guerre
Imaginaires et pratiques de paix en temps de guerre (1914-1918) – Appel à communications, 15 septembre 2014
4Rêver, vivre la paix au cœur de la Grande guerre : c’est à cette présence imaginaire et réelle de la paix dans la guerre que Stéphane Tison, de l’Université du Maine, et Jean-Michel Guieu, de l’Université Paris 1, ont décidé de consacrer un colloque international qui se tiendra à La Flèche, dans la Sarthe, les 15 et 16 octobre 2015. Au croisement de l’histoire des relations internationales, de l’histoire politique, de l’histoire sociale et de l’histoire culturelle, des échelles nationales à la microhistoire, la rencontre devrait s’articuler autour de quelques axes : le souvenir de l’avant guerre, la paix rêvée, la paix comme expérience temporaire (des fraternisations aux permissions), la paix comme revendication et la paix à bâtir.
5Envoi des propositions : Stéphane Tison, mél : Stephane.Tison@univ-lemans.fr et Jean-Michel Guieu, mél : Jean-Michel.Guieu@univ-paris1.fr
6Pour plus d’informations : http://cerhio.univ-lemans.fr/spip.php?article197
Dissonances
« Entendre la guerre : sons, musiques et silences en 14-18 » – Exposition, Péronne, jusqu’au 16 novembre 2014
7Depuis le 27 mars dernier l’Historial de la Grande Guerre, s’inscrivant dans la perspective très actuelle des sound studies, propose une exposition originale, visuelle et sonore, consacrée aux sons de la guerre, et à l’expérience sensible qu’en ont eue les combattants : du fracas des armes, des sirènes et des cris au silence de la paix retrouvée, de la voix des discours patriotiques aux pratiques musicales (de la musique militaire au jazz et à la chanson), à l’arrière comme au front ou encore dans les camps de prisonniers. Le catalogue est disponible depuis l’ouverture de l’exposition.
8Pour plus d’informations : http://www.historial.org/Expositions/Expositions-en-cours/Entendre-la-Guerre/Presentation
Disorder : histoire sociale des mouvements punk/post-punk – Appel à communication, 15 septembre 2014
9Dans le sillage des recherches récentes autour d’une histoire sociale du rock et des musiques populaires contemporaines, se tiendra les 3 et 4 avril 2015 à l’Université Paris Diderot, avec le soutien de l’Université Versailles Saint-Quentin et de New York University in Paris un colloque international consacré au mouvement punk et « post-punk », dont l’âge d’or se situe à la fin des années 1970 et au début de la décennie suivante. Il ne s’agira pas seulement d’analyser la dimension musicale, artistique et culturelle de ces courants et de leur postérité, mais d’en proposer une étude sociale et ethnographique (celles des groupes et de leurs publics), de resituer leur éclosion dans le climat économique, social et politique de ces années et de mesurer l’impact de ces formes d’expression sur des sociétés en crise. Les communications proposées pourront porter sur toute période chronologique et sur toute aire géographique.
10Pour plus d’information : http://colloquepunkpostpunk2015.blogspot.fr/
11Envoi des propositions : punkpostpunk2014@gmail.com
Partir, revenir
Fashion Mix. Mode d’ici, créateurs d’ailleurs – Exposition, Paris, jusqu’au 31 mai 2015
12Après le football et la bande dessinée, le Musée de l’histoire de l’immigration de la Porte dorée s’intéresse à la mode, et plus précisément aux rapports que celle-ci a entretenus dans son histoire avec des hommes et des femmes venus d’ailleurs. Il propose à partir du mois de décembre 2014 une nouvelle exposition qui entend mettre en lumière l’apport des créateurs et des créatrices de mode, stylistes, directeurs artistiques d’origine étrangère qui ont contribué à révolutionner la mode française et à asseoir la réputation mondiale de Paris dans ce domaine, de Charles Frederick Worth à Azzedine Alaïa ou Issey Miyake. L’exposition mêlera créations – prêtées par le Musée de la mode de la Ville de Paris – et éclairages sur les parcours migratoires de leurs créateurs, reconstitués à partir de fonds d’archives publics et privés
13Pour plus d’information : http://www.histoire-immigration.fr/programmation/expositions
Un numéro spécial du JCH sur les migrations en Allemagne
14La livraison du mois de janvier du Journal of Contemporary History est intégralement consacrée à la question migratoire dans l’Allemagne contemporaine, de 1914 à nos jours. Coordonné par Victoria Harris, Barbara Könczöl et David Motadel, ce numéro spécial rassemble une douzaine de contributions très stimulantes, regroupées autour de quatre axes : politiques migratoires et citoyenneté, réfugiés et demandeurs d’asile, engagements politiques des migrants, place des entrepreneurs issus de l’immigration dans la vie économique et l’espace urbain.
15Journal of Contemporary History, numéro spécial : « Migration in Germany’s Age of Globalization », Vol. 49, No. 1, janvier 2014, 251 p.
Le retour : espaces, fractures, transitions – Appel à communications, 31 octobre 2014
16L’université de Pau et des pays de l’Adour prépare pour les 27, 28 et 29 mai 2015 un colloque international sur le motif du retour, qui, dans ses multiples déclinaisons et sa complexité, hante nos sociétés depuis l’Antiquité, avec le retour d’Ulysse et celui du fils prodigue. Pour les organisateurs, il s’agit d’une notion féconde qui permet d’interroger les identités et leurs transformations, de réfléchir sur le temps, les ruptures, les hybridations et les métissages, de prendre des distances à l’égard de l’ordre « naturel », à partir des décalages de perceptions entre ceux qui reviennent et ceux qui sont restés. Le pari consiste à faire dialoguer des périodes et des disciplines très différentes (histoire, histoire de l’art et de la littérature, sciences sociales…), de traiter ensemble le retour de Martin Guerre et celui des proscrits de la Commune, celui des travailleurs migrants retournant au pays et celui des combattants ou des déportés. Les approches suggérées sont très diverses, depuis l’étude des trajectoires politiques et sociales de ceux qui reviennent (exilés, migrants…), celle des émotions collectives (à l’occasion du retour des troupes, des otages), celle des représentations dans les arts et la littérature, ou l’analyse historique de notions comme celle de « retour à l’ordre » ou de « retour à la normale ». Les propositions de communication, d’une longueur maximale de 2 500 signes, seront soumises aux organisateurs en français, anglais ou espagnol.
17Renseignements et soumission des propositions : colloqueleretour@gmail.com
L’Afrique en mouvement
Un « Maitron » pour l’Afrique
18Une historienne, Françoise Blum, et deux politistes, Marie-Emmanuelle Pommerolle et Johanna Siméant ont décidé de s’engager dans le projet ambitieux d’un « Maitron Afrique ». Il ne s’agira pas, au moins pour le moment, de faire naître un dictionnaire papier, mais de créer une base de données rassemblant des notices biographiques dispersées et d’en susciter de nouvelles. Celles-ci porteront sur des personnalités de premier plan ou plus « obscures » (selon le mot de Jean Maitron), engagées dans l’action politique, sociale ou culturelle, mais aussi sur des événements ou des organisations. Un comité éditorial réunira les correspondants des différents pays et se chargera de valider les notices. À partir de septembre 2014, se tiendront des ateliers interdisciplinaires autour des questions de méthode posées par la biographie et la prosopographie en général, et sur le terrain africain en particulier.
Mobilisations collectives en Afrique : contestations, résistances et révoltes – Colloque international, Paris, 8-10 juillet 2015
19La sixième Conférence européenne des études africaines / European Conference on African Studies (ECAS-6), co-organisée par l’Institut des mondes africains (IMAF) et Les Afriques dans le Monde (LAM), se tiendra l’été prochain dans les locaux de l’Université Paris 1. Les mobilisations collectives, résistances et révoltes, appréhendées sur le temps long, constitueront le menu principal des tables rondes qui se dérouleront dans le cadre de cette importante manifestation. Stimulées par les « révolutions arabes » et leurs répercussions dans l’Afrique subsaharienne, les recherches actuelles sur les contestations et les engagements, violents ou pacifiques, de nature politique, sociale ou religieuse, constituent un secteur particulièrement dynamique des études africaines. La phase préparatoire de la conférence se déroule en deux temps. Les « panels » sélectionnés durant l’été par le comité scientifique seront rendus publics à la mi-septembre 2014, et chacun d’entre eux fera ensuite l’objet d’un appel à communication spécifique ouvert sur le site de l’ECAS-6.
20Signalons également à cette occasion l’ouverture du site Internet du Groupement d’Intérêt scientifique (GIS) Études africaines, créé par le CNRS en 2013, ainsi que la tenue, les 3, 4 et 5 juillet derniers, à l’initiative du Centre d’histoire sociale du XXe siècle de l’Université Paris 1, d’un colloque international consacré aux « Mouvements étudiants en Afrique francophone, des indépendances à nos jours », manifestation sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir.
21Renseignements et soumission des propositions ECAS-6 : http://www.ecas2015.fr
22Site du GIS : http://etudes-africaines.cnrs.fr
The Ethiopian Revolution at 40. Interpreting Social Effects and Historical Meaning – Colloque international, Amsterdam, 14 novembre 2014
23À l’occasion du quarantième anniversaire de la révolution éthiopienne, qui a fait récemment l’objet de plusieurs publications, l’Institut international d’histoire sociale d’Amsterdam organise un colloque consacré non à l’événement lui-même, mais à son interprétation et à ses effets sociaux à long terme. Le renversement du régime impérial est présenté par les organisateurs comme un « événement séminal » dans « l’histoire globale des révolutions » contemporaine. Chercheurs confirmés ou plus jeunes revisiteront dans cette perspective des thématiques comme les relations entre villes et campagnes, entre classes sociales, entre hommes et femmes, entre ethnies, entre classes d’âge, ainsi que les questions plus générales du militantisme, de la société civile et du politique, du développement économique, des migrations.
24Pour plus de renseignements : http://socialhistory.org/en/events/cfp-conference-ethiopian-revolution
Rebelles ! Le mouvement social à blois
25Ce que l’on appelait autrefois la question sociale est réapparu, après un long purgatoire, comme un enjeu crucial des sociétés mondialisées. « Métamorphosée » – selon la belle formule de Robert Castel –, elle ressurgit sous des formes nouvelles, parfois difficilement lisibles. Dans les vieux pays industrialisés, cinéastes, artistes, romanciers, s’attachent à représenter un monde salarial en recomposition accélérée, à donner à voir sa fragmentation, à rendre visibles les « invisibles » et les formes nouvelles de domination ou de souffrance au travail. Si la conflictualité mesurée en journées « perdues » pour cause de grève est historiquement basse en France par exemple, on constate la prégnance de formes de résistance larvée, parfois d’explosions violentes face aux menaces de destruction des emplois. À l’autre bout du monde, dans les usines des pays émergents, éclatent des révoltes ouvrières qui ne sont pas sans évoquer, dans un contexte différent, les conflits qui ont accompagné la naissance des sociétés industrielles européennes.
26En proposant une table ronde sur les « rébellions ouvrières » dans le cadre des 17e Rendez-vous de l’Histoire de Blois, Le Mouvement social ne se contente pas de rendre hommage aux pionnières et aux pionniers de l’histoire « ouvrière et sociale » qui ont fondé la revue il y a plus d’un demi-siècle. Ce retour aux sources s’inscrit dans le contexte de la réaffirmation d’une histoire des mondes du travail renouvelée, dont témoigne la création récente d’associations de spécialistes dans divers pays, dont la France, et d’un réseau européen. De ce renouvellement, notre revue a pris toute sa part, comme en témoigne en particulier le numéro spécial « Travail et mondialisations » (2012), dirigé par Marcel van der Linden. La thématique des rébellions ouvrières, si elle renvoie à des préoccupations anciennes, répond donc à une actualité historiographique, sociale et politique.
27La table ronde pointera quatre moments « rebelles », de l’aube des sociétés industrielles à leur crépuscule. François Jarrige se demandera quelles sortes de rebelles étaient, au début du XIXe siècle, ces briseurs et briseuses de machines, en Angleterre et ailleurs. Jean-Louis Robert s’interrogera sur un autre moment de bascule, celui de la Grande Guerre : que signifie être « rebelle » pour des militants ouvriers dont le conflit fait voler en éclats tous les cadres de référence ? Gerd-Rainer Horn examinera la place, réelle et symbolique, longtemps minorée, du monde ouvrier dans la grande vague rebelle qui balaya l’espace atlantique des années 68. Ingrid Hayes évoquera le cas de Radio Lorraine Cœur d’Acier (1979-1980), qui fut l’arme, le vecteur et le miroir de la rébellion, à la fois sociale et culturelle, des sidérurgistes lorrains face au processus de désindustrialisation qui s’amorçait. Ces interventions, qui devraient se répondre les unes aux autres, témoigneront du renouveau des approches, en particulier dans la prise en compte de la dimension culturelle des rébellions, de la question du genre, du rapport au travail, des jeux d’échelles et du caractère transnational des phénomènes étudiés.
28Les RV de l’Histoire se tiendront à Blois du 9 au 12 octobre 2014. À l’heure où nous écrivons, la date précise de notre table ronde n’est pas encore connue.
29Pour plus d’informations : http://www.rdv-histoire.com/