1Sir Winston CHURCHILL et le Cardinal GERLIER
2Les Juifs du monde entier, et Israël, déplorent la disparition de deux de leurs éminents amis, qui n’ont cessé de leur donner des preuves constantes de leur sympathie et de leur dévouement.
3L’attitude favorable de CHURCHILL à l’égard du Peuple juif et de l’Etat juif a été constante, tout au long d’une période de soixante ans.
4En 1904, déjà, il condamnait, à la Chambre des Communes, un « Bill » sur les étrangers, dont le but était de restreindre l’entrée des immigrants Juifs en Grande-Bretagne. En 1906, il se déclarait publiquement en faveur du « but ultime d’un Etat juif », et, en 1917, il appuyait avec enthousiasme la Déclaration BALFOUR.
5En 1944, malgré l’opposition de ses généraux, il autorisait la création de la Brigade Juive. Il condamnait les agissements de Bevin après la guerre, et il fut le premier à insister sur la reconnaissance de l’Etat d’Israël.
6Lorsqu’il devint Premier Ministre, en 1951. il envoyait un chaleureux message de vœux à son vieil ami, le Dr Haïm Weizman, premier Président de l’Etat d’Israël. Auparavant, il avait déclaré, dans un discours mémorable, à la Chambre des Communes : « La naissance de l’Etat d’Israël en Palestine est un événement dans l’Histoire mondiale, qui doit être considéré, non dans la perspective d’une génération, ou d’un siècle, mais dans la perspective de mille, deux mille ou même trois mille ans. »
7Presque en même temps que le Judaïsme perdait un ami sincère et constant en la personne de Sir Winston Churchill, le Cardinal Gerlier disparaissait, unanimement regretté.
8Occupant des fonctions difficiles au moment le plus critique de la guerre, en tant qu’Archevêque de Lyon, le Cardinal GERLIER fit preuve d’un très grand courage en résistant aux exactions sinistres de l’occupant. Il multiplia les démarches et les protestations contre les arrestations, les déportations et les exécutions de Français, et particulièrement de Juifs.
9Avec sa bénédiction, les couvents et les Séminaires de Lyon s’ouvrirent à tous ceux — chrétiens ou juifs — qui cherchaient un refuge.
10Les crimes de la Gestapo le révoltaient, et il fut certainement, avec le Cardinal Saliège et Mgr Theas, un des chrétiens les plus courageux dans la défense des persécutés, à quelque conviction ou à quelque tendance qu’ils appartinssent.
11Le Judaïsme mondial n’oubliera jamais ces deux grandes consciences, qui surent opposer leur foi et leur courage à la barbarie nazie.
Madame sonia fink
12La veuve de l’excellent écrivain et journaliste Jacques Fink, qui fut Rédacteur en Chef et animateur de notre Revue « Le Monde Juif » pendant de nombreuses années, Madame Sonia Fink, vient de disparaître, après une soudaine et rapide maladie.
13La défunte était une très active militante juive et sioniste, et fut une incomparable collaboratrice pour les Organisations juives, surtout pour les Femmes Pionnières de Paris. Elle joignait à une très grande énergie, une vive intelligence et ne comptait que des amis dans tous les milieux.
14Les dirigeants et collaborateurs du Mémorial, du C.D.J.C. et du « Monde Juif » conserveront un souvenir ému de cette personnalité active et attrayante, comme ils conservent le souvenir de leur cher Jacques Fink, enlevé si prématurément à leur affection.
15Nos condoléances les plus sincères à la famille Fink.
Joseph ariel
16Nous apprenons avec un très vif regret le décès, à Jérusalem, d’un des premiers et un grand ami du Mémorial et du C.D.J.C. : Joseph Ariel, dont nous conserverons toujours un souvenir affectueusement ému.
17Ancien Commissaire-Général du K.K.L. en France, ancien Ministre d’Israël en Belgique, Officier de la Légion d’Honneur, Joseph Ariel (Fisher), joua également un rôle important dans la Résistance juive en France, et aida puissamment au sauvetage de nombreux Juifs.
18Ayant accompli son « Alyah » en Israël, Joseph Ariel collabora étroitement avec Yad Washem.
19A sa veuve, à M. et Mme Schatzman, et à M. et Mme Itzhak Shor, « Le Monde Juif » présente ses condoléances les plus sincèrement attristées.
Me pierre dreyfus-schmidt
20C’est avec un vif regret que nous avons appris la disparition de Pierre Dreyfus-Schmidt, avocat, ancien député, maire de Belfort, et militant juif d’un dévouement constant.
21Le défunt avait été bâtonnier du Barreau de Belfort, Chevalier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre et Médaillé de la Résistance. Président du Bureau Exécutif de la Section Française du Congrès Juif Mondial depuis une quinzaine d’années, il avait été élu, en 1964, Président de la Section Française, en remplacement du grand écrivain Edmond Fleg.
22Les obsèques de Pierre Dreyfus-Schmidt ont eu lieu à Belford, où le corps a été exposé à la Mairie. Il a été inhumé dans le caveau familial, au cimetière israélite de Belford.
23Le défunt avait donné souvent des témoignages de sympathie au Mémorial et au C.D.J.C.
24Nous adressons à sa veuve et à sa famille nos plus sincères condoléances.
Isidore franckel
25Succombant aux suites d’une congestion cérébrale, Me Isidore Franckel, avocat à la Cour, président du Comité central des Sionistes Révisionnistes de France, est mort à l’âge de 70 ans, le 14 février. A ses obsèques, l’Ambassadeur d’Israël était représenté par M. Zvi Loker, Consul général.
26Une foule nombreuse d’amis du défunt s’est rassemblée, jeudi 18 février, au cimetière de Bagneux, pour l’accompagner à sa dernière demeure. Le service religieux a été assuré par M. le rabbin Czaskala qui a prononcé l’oraison funèbre. Des hommages furent ensuite rendus à la mémoire d’Isidore Franckel par M. Albert Stara, au nom des Sionistes Révisionnistes ; MM. N. Rottemberg et V. Benveniste, au nom de la Fédération Sioniste ; Me David Lambert, au nom du Barreau parisien et du Congrès Juif Mondial ; et Me Haskin, au nom de l’Association des Juifs originaires de Russie.
27Me Franckel, qui était membre de l’Exécutif de la Fédération Sioniste était arrivé à Paris, venant de l’URSS, dans les premières années vingt. Il devint rapidement l’avocat des affaires juives, dont quelques procès célèbres comme celui de Schwarzbart (qui exécuta Petlioura) et celui de Grynszpan (qui abattit un diplomate nazi).
28Dès 1924, Me Franckel fut parmi les premiers compagnons de Jabotinsky, aux côtés duquel il prit part à la création du Mouvement sioniste révisionniste. Depuis, il a milité sans défaillance dans les rangs et à la tête de ce parti.
29Nous adressons à sa veuve et à sa famille nos sincères condoléances.
Yehouda jacubowicz
30Un travailleur social et un Résistant juif bien connu, en même temps qu’un ami dévoué du Mémorial, Yehouda Jacubowicz, a disparu, au terme d’une longue maladie.
31Le défunt était membre du Bureau de la Fédération des Sociétés Juives de France, en même temps que de nombreuses autres Organisations, y compris le Bund.
32Mais la création la plus importante qu’il fit, la Colonie scolaire de la rue Amelot, lui donne une place à part dans le rang des militants juifs de France. En effet, ce qui était connu sous le nom de « La Rue Amelot » fut un Centre de Résistance actif sous l’occupation, animé par Jacubowicz et un certain nombre de ses amis. Il fut en même temps un Centré d’aide à tous les Juifs traqués.
33Repéré par la Gestapo, le défunt se transporta à Grenoble, où il continua activement son action d’aide et de Résistance.
34Ayant survécu à la catastrophe, M. Jacubowicz poursuivit ses multiples activités dans de nombreuses Organisations juives.
35Il publia des souvenirs extrêmement intéressants sur Léon Trotsky, Charles Rappoport, et autres leaders socialistes, qu’il avait connus intimement pendant leur séjour en France. D’autre part, il publia un ouvrage intitulé « La rue Amelot », où il retraça l’historique de ce foyer de courageuses actions.
36M. Jacubowicz fut un des premiers amis du Mémorial, dès que M. Schneersohn en eut conçu l’idée. Il ne cessa depuis, malgré sa douloureuse maladie, de lui apporter tout son appui moral et matériel.
37Nous ne pouvons que déplorer la perte de cet homme énergique et modeste, et nous adressons à toute sa famille, ainsi qu’à tous ses camarades de combat, nos condoléances les plus sincères.
Date de mise en ligne : 03/01/2021