Couverture de LMJ_083

Article de revue

La “ sagesse raciste ”

(Extraits des archives d’Alfred Rosenberg) (suite)

Pages 5 à 10

Notes

  • (1)
    Note manuscrite en marge : dans le Reich.

1Le document suivant, bien qu’en premier lieu il attire l’attention par son gro-tesque, n’en dégage pas moins un aspect du nazisme dont nous avons eu l’occa-sion de souligner l’importance à plusieurs reprises, à savoir que les nazis, tout en proclamant le principe du racisme comme applicable toujours et en toute circons-tance, poursuivaient en fait leur politique raciale en tenant toujours compte des réac-tions du monde extérieur. C’est ce que le document ci-dessous met en lumière unefois de plus.

2En ce qui concerne les Arméniens, pour éviter l’écueil de l’obligation de les persécuter en Allemagne, les nazis trouvèrent la solution de les renvoyer tous en Arménie.

3Le document démontre aussi d’une manière très nette que, du point de vue racial, les Juifs ne se distinguent en rien des autres peuples de la race d’Asie-Mineure (vorder-asiatische Rasse) ; ainsi tous les maux du monde dont ils se plaisent à les affubler n’ont aucun fondement dans leur science raciste.

4Etat-major provisoire

5Etat major K

6Bureau des aides de camp

7CXXXIX — 41

8Berlin W. 35, le 25-9-42

9Derfflinger Str. 10

10Secret.

11Monsieur le Ministerialdirigent Dr. Bräutigam

12Je vous retourne ci-joint le rapport secret 519/42 concernant « la question de la définition raciale des Arméniens », dont le chef d’état-major Schickedanz a pris connaissance.

13p.o.

14(signature)

15SA — Oberstrumbannführer

161 pièce jointe

178 feuilles

18pour le dossier.

19Section principale I

20I 1a 519/42 secret

21Berlin W. 35, le 21 juillet 42

22Rauchstr. 17-18

23Secret !

24NOTE

25OBJET : Au sujet de la définition raciale des Arméniens.

26L’état-major provisoire K demande que soit prise une décision de principe sur la question de savoir si les Arméniens doivent être considérés comme aryens ou comme non-aryens. Les notions d’aryen et de non-aryen ont été supprimées à la suite de l’introduction des nouvelles définitions par les lois de Nuremberg en 1935, parce que le mot d’ « aryen » désigne une communauté linguistique et non une communauté raciale. Au lieu d’employer comme par le passé les termes d’aryen ou de non-aryen, les lois de Nuremberg emploient ceux de « germano-sanguin » (deutschblütig), d’ « apparenté à la souche » (artverwandt) et d’ « étranger à la souche » (artfremd). Sont considérés comme apparentés à la souche (artverwandt) tous ceux qui appartiennent à ce qu’on appelle la race de base des six races européennes (c’est-à-dire ceux qui font partie des races nordique, falique, de l’Est européen, dinarique, de l’Est baltique et de l’Ouest européen) en Europe aussi bien qu’outre-mer, si toutefois les intéressés y ont sauvegardé la pureté de leur sang. Sont des races non-apparentées à la souche — d’après une pratique unanimeles membres de la race orientalide, de celle d’Asie-Mineure et de la race appelée indide par Eickstedt.

27La race d’Asie-Mineure, également nommée race arménide, est la plus fortement représentée dans le Caucase, notamment en Arménie ; elle se rencontre encore de façon prédominante en Turquie, en Iran, etc. Dans le Sud, la race orientalide la relaie ; elle est assez fortement représentée dans le Caucase. A côté des caractéristiques de sang mongolide il existe aussi des caractéristiques de la race nordique. Mais même chez des hommes pouvant faire état d’un teint clair et qui sont blonds aux yeux bleus, il existe pratiquement toujours des apports de la race d’Asie-Mineure, de sorte que même ces types d’hommes-là doivent être considérés comme étrangers à la souche.

28En ce qui concerne plus particulièrement les Arméniens, ils possèdent entre tous les peuples la plus grande part de race d’Asie-Mineure.

29A la suite des tentatives réitérées, surtout arméniennes, de faire considérer les Arméniens comme un peuple de même souche que la nôtre, nous donnons un bref aperçu de l’histoire raciale du peuple arménien :

30On ne saurait contester aux Arméniens actuels une toute petite parcelle de sang nordique. Mais celle-ci ne suffit en aucune manière à faire considérer les Arméniens comme un peuple fortement mêlé de sang nordique, voire comme apparenté à la souche allemande. Le fait que l’apport nordique dans le patrimoine spirituel des Arméniens d’hier et d’aujourd’hui ait laissé certaines traces n’est pas nécessairement la preuve de la quantité de cet apport, mais plutôt celle de la force intérieure que la race nordique a pu développer, même lorsqu’elle s’est trouvée plus ou moins isolée en Orient.

31En 1933, à la suite de la loi du 7 avril 1933 sur la reconstitution de la fonction publique (Journal Officiel du Reich 1 p. 175 et suivantes), dont le paragraphe 3 stipulait la mise à la letraite des fonctionnaires d’ascendance non aryenne, il se posait la question de savoir comment procéder pour les fonctionnaires d’ascendance arménienne. A cette époque, des considérations de politique extérieure ont été mises à l’avant pour assimiler les Arméniens aux aryens aux termes de la loi sur le rétablissement de la fonction publique. Il s’agit en l’occurrence des décrets du Ministre du Reich à l’Intérieur des 3-7-1933 et 29-9-1933 ainsi que d’une lettre de l’expert d’investigations raciales auprès du Ministre du Reich à l’intérieur du 31-8-1933. Ces décrets n’étaient pratiquement applicables qu’à l’étranger, mais non destinés au large public. C’étaient pour une part des décrets secrets pris, pour des motifs de politique extérieure, à la suite d’une demande de la Turquie au sujet de la situation des Turcs et des Arméniens devant la loi. Mais ces décrets ne devaient pas entrer en application dans la pratique. Par une erreur d’un service subalterne, les Arméniens habitant l’Allemagne en eurent connaissance ; depuis lors ils les invoquent. Mais en réalité ces décrets n’ont jamais eu force de loi dans la pratique, surtout à l’heure actuelle, après la promulgation des lois de Nuremberg. Il suffit de s’adresser à l’expert compétent du Ministère du Reich, le Regierungsrat Dr. Feldscher, pour s’entendre confirmer que ces décrets ne sont plus appliqués. Ils ne peuvent plus l’être pour la bonne raison que les lois de Nuremberg ont introduit de nouveaux concepts, à savoir ceux d’apparenté à la souche (artverwandt) et d’étranger à la souche (artfremd) au lieu d’aryen et de non-aryen. A l’heure actuelle, la pratique demande que les Arméniens soient considérés comme étrangers à la souche (artfremd). Les cas particuliers examinés dans le Reich sont tranchés un par un. Il n’existe pratiquement pas de cas où les Arméniens sont considérés comme apparentés à la souche (artverwandt). Les services compétents pour prendre les décisions voulues sont le Ministère de l’Inténeur ainsi que la direction pour le Reich de l’Office de Politique Raciale (Rassenpolitisches Amt, Reichsleilung) de la N.S.DA.P. (Parti nazi), qui est consulté pour les affaires d’ascendance par l’Office du Reich à la famille (Reichssippenamt), par le Haut Commandement de iArmée et par d’autres services encore. L’examen des nombreux cas progressivement soumis à l’Office de Politique Raciale (Rassenpolitisches Amt) a eu pour résultat que les Arméniens présentaient toujours d’une façon ou de l’autre de nettes caractéristiques de l’apport de sang d’Asie-Mmeure. La pratique démontrant de plus en plus que les Arméniens étaient à considéier comme étrangers à la race, le Ministère de l’Intérieur du Reich devait, en 1939, prendre un décret caractérisant les Arméniens dans leur ensemble comme étrangers à la souche. Par suite du développement ultérieur prévisible de la politique de l’époque, des considérations compréhensibles de politique extérieure ont fait renoncer à la promulgation de ce décret.

32Le point de vue du Ministère de l’Intérieur et du Parti concernant la définition raciale des Arméniens est, bien sûr, resté le même ; de plus, on peut noter que le Ministère des Affaires Etrangères partage le même point de vue. Pour ne prendre qu’un exemple concret : l’Arménien Michael Lazarowitz était jusqu’ici inspecteur des P.T.T. à Vienne. Le Ministère des Affaires Etrangères a approuvé, par lettre en date du 13-6-1942, son licenciement du service des P.T.T. du Reich.

33Un point de vue arménien a été défendu à plusieurs reprises, parfois en invoquant les décrets cités ci-dessus, dont le sens ne pouvait pas apparaître aux non-initiés, selon lequel les Arméniens seraient de sang aryen ou apparenté. C’est ainsi qu’en 1934 a paru aux éditions de la Société germano-arménienne un ouvrage « Arménisme-Aryanisme » représentant les mêmes tendances. Les principaux rédacteurs de cet ouvrage étaient des ecclésiastiques. Un article : « Types nordiques en Arménie a était d’un Arménien. Un autre article « Arménisme-Aryanisme » est sorti de la plume du prof. Dr. v. Leers, qui, lui aussi, y a décrit les Arméniens comme un peuple d’aryens. Cet ouvrage a provoqué à l’époque d’autres démarches. Le camarade du Parti prof. Dr. v. Leers aurait préféré aujourd’hui n’avoir pas écrit cet article ; il ne s’identifie plus aujourd’hui avec le point de vue exprimé dans cet article.

34Pour ce qui est du cas Hampigian, il a fallu que la direction pour le Reich de l’Office de Politique Raciale (Rassenpolitisches Amt, Reichsleitung) s’en saisisse. En effet, il a été constaté que les métis germano-arméniens Elisabeth Hampigian et Marta Hampigian, tout à fait étrangers à la souche quant à leur extérieur, étaient membres de la corporation féminine (Frauenschaft) et partant d’une formation du Parti, ce qui est inadmissible. Le frère Paul Hampigian ayant été autrefois membre du Parti, il a fallu procéder à son élimination du Parti dès 1940 en raison de l’apport de sang étranger. D’autre part, la direction pour le Reich de l’Office de politique raciale (Rassenpolitisches Amt, Reichsleitung) s’est adressée au Ministère du Reich aux Sciences, à l’Education et à la Formation du Peuple (Volksbildung) au sujet de l’emploi des sœurs Hampigian comme institutrices. Aux termes du paragraphe 25 de la loi sur la fonction publique, ne peuvent être fonctionnaires que des personnes de sang allemand ou apparenté  (1). Ces conditions ne sont pas remplies dans le cas des sœurs Hampigian. Si. par ailleurs, on prétend dans la requête du 28 avril 1942 que l’intéressée serait considérée à l’Office de Politique Raciale (Rassenpolitisches Amt) comme un être humain inférieur de deuxième catégorie et que le nécessaire serait fait pour l’éloigner de son poste d’institutrice, ceci ne correspond nullement à la réalité. Une telle tactique ne permettrait guère à l’Office de Politique Raciale (Rassenpolitisches Amt) d’amener l’intéressé à fournir tous les renseignements nécessaires à un règlement objectif de l’affaire. Les Arméniens se sont à peu près tous mis au courant les uns les autres de l’attitude absolument rigoureuse adoptée par la direction pour le Retch de l’Office de Politique Raciale (Ressenpolitisches Amt) concertant l’évaluation raciale des Arméniens. Ce que les Arméniens ne savent pas et ce qu’il n’est actuellement pas utile de leur révéler, c’est que les services compétents de l’Etat tels que le Ministère de l’Intérieur du Reich, l’Office Central de la Sécurité du Reich (Reichssicherheitshauptamt) et le Mimstere des Affaires Etrangères adoptent le même point de vue quant à l’évaluation raciale des Arméniens.

35Il convient cependant de mettre très nettement l’accent sur le point que désigner les Arméniens comme étrangers à la souche n’équivaut nullement à porter sur eux un jugement de valeur. Non-appartenance à la souche ne signifie pas infériorité. Il est vrai qu’à ce jour les peuples orientaux ne sont pas encore à même de saisir cette différence avec précision ; tous ceux qui appartiennent à ces peuples ne cessent de considérer qu’en les affublant de l’estampille « étrangers à la souche », nous les estimons inférieurs, voire assimilables aux Juifs. Il appartiendra à la politique allemande d’attirer l’attention sur le fait que la non-appartenance à la souche n’équivaut pas à la constatation d’une infériorité, mais d’une différence par rapport aux autres peuples. En ce qui touche plus particulièrement les Arméniens, ils craignaient que la constatation d’une prédominance de la lace d’Asie-Mineure au sein du peuple arménien ne fasse apparaître celle-ci comme réprouvée par le monde européen. Il s’agit en l’occurrence d’une erreur fondamentale. Ce n’est pas parce qu’ils appartiennent pour une part à la race d’Asie-Mineure que les Juifs sont considérés comme ennemis du peuple allemand et comme adversaires de toute espèce d’ordre organique dans le monde, mais bien plutôt parce qu’ils sont le résultat d’une sélection négative des races les plus diverses, qui crée un élément asocial (Asozialentum). Il serait insensé de mettre en avant les caractéristiques de la race d’Asie-Mineure ou de la race orientale pour en déduire les défauts du peuple juif. La race d’Asie-Mineure possède, tout comme les autres, ses qualités et ses défauts. Lorsque chez des peuples non-juifs prévalent des éléments venus d’Asie-Mineure ou d’Orient, il n’en est jamais résulté une attitude hostile à la communauté ambiante comparable à celle qui caractérise les Juifs ; les peuples d’Asie-Mineure et d’Orient, tels que les Arméniens, les Caucasiens, les Osmans, les Iraniens et les Arabes ont bien plutôt su construire un ordre organique adapté à leurs besoins que le peuple allemand, quelque conscient qu’il soit de sa race, accepte comme allant de soi. De plus, il ne faudrait pas oublier que même dans les territoires occupés par des peuples non-juifs, le judaïsme, en dépit de son fondement propre dans la race d’Asie-Mineure (par exemple la Palestine) apparaît comme un adversaire de l’ordre moral, économique, politique et social construit par des peuples non-juifs d’Asie-Mineure. De tout ceci il ressort clairement qu’il ne faut pas marquer les peuples définis comme étant d’Asie-Mineure de l’estampille « seconde catégorie » pour l’unique raison qu’ils sont de cette race. Le Reich allemand a bien plutôt su entretenir par le passé et dans le présent les relations les plus étroites, politiques, culturelles et autres, avec bon nombre de ces peuples (parmi les peuples considérés comme étrangers à la souche se trouvent entre autres le Japon et l’Inde) ; elles impliquent évidemment un respect réciproque pour les différences intérieures et extérieures de chacun des groupes entrant en contact. C’est ce qui explique qu’il ne saurait aucunement être. question de dénier aux Arméniens, tout comme it d’autres peuples essentiellement d’Asie-Mineure, le droit de parvenir à une conscience raciale propre à ces peuples-là. Il serait au contraire souhaitable que les Arméniens prennent conscience des caractéristiques naturelles de leur race et cultivent et développent leur propre nature dans ie cadre de leur patrie. Ils pourront compter, pour ce faire, sur l’estime et l’appui du peuple allemand. Ce qui, par contre, est absolument indésirable, c’est le mélange des deux peuples, puisqu’aussi bien, et en dépit de la tradition pour une part indo-germanique du peuple arménien et des influences linguistiques et culturelles qu’il a subies, la différence raciale profonde entre les peuples allemand et arménien ne saurait être niée par des scrutateurs objectifs. Ici encore, le mot d’ordre de la politique allemande est : préservation de chacun des peuples conformément à sa nature propre, mais non point mélange disharmonieux de races fort différentes.

36Au fond, la question arménienne n’est devenue si aiguë chez nous que parce que nous possédons, nous et d’autres parties de l’Europe, des Arméniens émigrés en grand nombre. Comme chez nous clans le Reich celle émigration est constamment en contact avec la population allemande, il en résulte fatalement des difficultés, puisqu’aussi bien nous sommes contraints de rejeter racialement les Arméniens en Allemagne. Pour cette raison même, la meilleure solution serait d’inviter l’ensemble des émigrés arméniens d’Europe à se retransférer dans leur patrie, ce qui, à mon avis, devrait leur apparaître souhaitable : en effet, ils ne cessent de prétendre n’avoir émigré que par suite des souffrances politiques subies dans leur patrie… On devrait se livrer à des considérations analogues en ce qui concerne les autres émigrés du Caucase, vu qu’il se pose pour eux des problèmes analogues à ceux qui touchent les Arméniens. Alors que chez les Russes il y a lieu de craindre une recrudescence de leur nationalisme en cas de rapatriement de leurs émigréscette éventualité ne saurait êire mise en harmonie avec les intérêts allemandsune revivification des idées nationales chez les peuples du Caucase par des émigrés caucasiens ne pourrait être que conforme aux intérêts allemands, un tel nationalisme étant en premier lieu dirigé contre la Russie.

372) A soumettre à :

38Monsieur le Prof. Dr. von Mende pour information. Je vous joins deux copies de cette note pour transmission au chef d’état-major (Stabsleiter) Schikendanz et au camarade du Parti Walper. Pour votre dossier personnel je vous joins encore un eximplaire supplémentaire. Je vous prie de bien vouloir communiquer cet exemplaire au D. Bràutigam après en avoir pris connaissance.

39Voici encore un exemple de problèmes compliqués posés aux cerveaux des nazis qui craignaient de perdre leur pureté raciale :

40Le « Reichsorganisationsleiter »

41CXLVI — 57

42Berlin, le 30-7-1935

43W.9, Leipziger Platz 14

44Office de l’Education civique

45du Reich

46Service-de Berlin

47Je/B.

48NR. B 3202

49Tel. : A 2, 0019

50A l’Office politico-racial de la N.S.D.A.P.

51Berlin NW 7

52Robert Koch Platz 7

53Le courrier du « Schulungsbrief » (Seruice d’éducation civque par correspondance) contient une demande de l’ancienne colonie allemande de SAMOA (Océan Pacifique) au sujet de mariages mixtes entre Allemands et Polynésiennes. Je vous prierai de répondre aux questions ci-dessous : Le correspondant nous écrit : « Il est sans doute connu que nous possédons ici une poptdation mixte (européano-polynésienne) et que la question raciale constitue chez nous un problème depuis 50 ans. Ce sujet ne doit être discuté qu’entre personnes ayant des opinions similaires et même alors, il convient de la traiter avec prudence et beaucoup de tact. Selon les lois en vigueur ici, le métis est soumis à la juridiction européenne… ». Ainsi que nous le rapporte ce correspondant, bon nombre d’Allemands s’imaginent qu’ils n’entrent pas de la sorte en contradiction avec la législation raciale du Reich. « Le travail éducatif entrepris à l’aide du « Schlungsbrief » et d’ouvrages sur la science raciale n’a fait jusqu’ici que me causer du tort. C’est pourquoi je voudrais vous prier de considérer ma demande comme confidentielle… ».

54Voici les questions :

55

  1. Est-ce qu’un habitant de Samoa (c’est-à-dire un Polynésien pur) est aryen ou bien est-il « homme de couleur » dans le sens de la légiclation actuelle ? Y a-t-il peutêtre une loi d’exception pour des raisons politiques ?
  2. Des Allemands mariés à des métis (1/4, 1/2, 3/4. etc.) peuvent-ils devenir membres du Parti ? La clause : « Personne de couleur ou ayant du sang étranger dans ses veines » doit-elle être appliquée en l’occurrence ?
    Suivent quelques exemples de mariages légaux :
    • Allemand (aryen) — Epouse : européano-polynésienne (métisse)
    • Allemand (aryen) — Epouse : polynésienne cent pour cent
    • Allemand (aryen) — Epouse : Sino-polynésienne
    • Allemand métis (pohnésien) — Epouse allemande aryenne (réside à Samoa)
    • Allemand métis (polynésien) — Epouse allemande métissée
    • Allemand métis (polynésien) — Epouse polynésienne cent pour cent.
  3. La jeunesse de la génération montante peut-elle éventuellement appartenir aux associations allemandes habituelles ?

56Le correspondant indique qu’il est allemand et aryen, qu’il est marié à une métisse européano-polynésienne, qu’il vit dans le pays depuis vingt ans et qu’il est également prêt à rendre service, en envoyant des photos et des renseignements importants du point de vue racial.

57Les Polynésiens n’étant pas, à notre avis, des aryens, la réponse à cette demande ne devrait présenter aucune difficulté. La seule question est celle de savoir s’il ne serait pas effectivement opportun, pour des motifs politiques, de donner une réponse prudente. Ainsi qu’on le sait, de nombreux Allemands vivant à l’étranger et mariés à des non-aryens se sentent repoussés par la patrie et sont de ce fait définitivement perdus pour la cause allemande. S’il était, par contre, possible de donner dans le cas présent une réponse susceptible de ne pas éveiller une telle impression chez le destinataire de notre lettre, ces Allemands nous seraient conservés comme pionniers. C’est sous cet angle qu’il conviendrait à notre avis de répondre à ces questions.

58Heil Hitler !

59Signé (illisible)

60Rédacteur en chef.

61Il est apparent que le ridicule ne tue pas dans l’univers totalitaire.


Date de mise en ligne : 04/01/2021.

Notes

  • (1)
    Note manuscrite en marge : dans le Reich.
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