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Article de revue

Les nazis entre eux

III. - L’epistolier Nazi

Pages 4 à 8

Notes

  • [*]
    Voir le début de cette étude dans les numéros 56-60 du « Monde Juif ».

1CES derniers temps [*], nous pouvons observer que l’histoire en général et l’histoire de la littérature en particulier, s’intéressent de plus en plus à la correspondance privée de ceux qui, par leur activité ou leurs œuvres, ont joué un rôle prépondérant dans la vie de leur pays ou de leur époque.

2L’étude de la correspondance privée où les idées sont exprimées d’une manière intime donne la possibilité aux chercheurs dans différents domaines de la vie sociale d’acquérir une meilleure compréhension de la personnalité des épistoliers, de leurs actions et de leurs œuvres, ainsi que de l’époque et du milieu auxquels ils appartiennent.

3C’est pourquoi les romanciers qui veulent brosser une image plus vivante d’une époque du passé, ont parfois recours à la forme épistolaire.

4On peut affirmer que chaque peuple et chaque milieu ont les épistoliers qu’ils méritent.

5L’épistolier du régime nazi est Walter Darré, Ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture et Chef Suprême de la Paysannerie du Reich. Il avait l’habitude d’exposer dans ses lettres ses idées les plus intimes, de partager avec ses amis les fruits de ses plus profondes réflexions. Mais le sort des œuvres épistolaires de Walter Darre diffère de celui d’autres épistoliers : au lieu de demeurer tranquillement dans les archives familiales et d’attendre parfois des centenaires avant qu’un explorateur curieux les sorte de leur cachette poussiéreuse, ses lettres ont suscité l’intérêt beaucoup plus tôt, au moment où l’auteur était encore bien vivant. Dans son cas, les chercheurs ne furent pas des savants distingués, mais les autorités judiciaires alliées à Nuremberg. A la place de petits rubans sentimentaux, sa correspondance fut nantie de numéros administratifs très prosaïques : NG-1285 ; NG-1399.

6Ses lettres sont malheureusement très longues, et bien que chaque mot soit très caractéristique pour les cerveaux nazis, nous sommes forcés de nous limiter à des extraits. Voici ce que dit Darré dans sa première lettre :

7NG-1285

8Parti National-Socialiste Ouvrier Allemand Direction pour le Reich.

9Office du Reich, pour la Politique agricole,

10Le Reichsleiter De/Rei Munich, le 18.4.1939.

11Cher Motz,

12Lors de mon voyage de retour de Vogelsang j’ai une fois de plus songé aux heures que nous y avons passées et à tout ce qui a trait à notre travail.

13Mes idées à ce sujet, je les ai notées brièvement pendant les calmes jours de Pâques au oours de mon séjour à Mérano et je les ai condensées dès mon retour en une lettre à toi. Mon idée directrice était de mettre pour ainsi dire une bonne fois en lumière la ligne générale du travail à l’Office du Reich pour la Politique agricole. Je sais fort bien que tu connais parfaitement cette ligne générale. Il me semble pourtant que je ne lui ai jamais encore donné une forme aussi concise.

14De même que nous avons réussi à sauver la notion de « paysannerie » en la dégageant des notions libérales décolorées et vagues où elle s’enlisait, à la définir clairement et à la remplir d’un contenu précis, de même nous devons à présent donner corps à l’« idée d’Etat du Sang et de la Terre », afin de la distinguer clairement de toutes les autres notions, telles que celles de « Nation », d’« Empire », (même de « Reich »), d’« Economie des grands espaces ». et aussi celle d’« Empire Allemand » qui permettent ou qui pourraient déformer, effacer ou même obnubiler l’idée du sang.

15Peut-être pourrait-on également, à ce propos, exprimer ce que j’avais brièvement noté pour moi, il y a de cela plusieurs années. à savoir que les peuples entrent dans l’histoire avec une espèce de sentiment d’être individuellement les élus, sentiment qu’ils déduisent du dieu de leur tribu, de leur dieu personnel en quelque sorte, tel que le cultive par exemple encore aujourd’hui cet Etat moderne qu’est le Japon. Or, ce sentiment qu’a chaque peuple d’être lui l’élu est remplaoé par la doctrine chrétienne, répandue par des Juifs.

16Le Christianisme prêche la mission universelle. Comme sa doctrine se base sur la supériorité d’un seul peuple, sa mission universelle équivaut en fait à rétablissement sur des bases solides de l’idée de la supériorité du peuple juif : à la place des dieux des différentes tribus vient en quelque sorte se mettre le dieu particulier des Juifs pour devenir le Dieu Unique.

17Le judaïsme a su établir cette foi dans le césarisme christianisé de l’Empire Romain sur les bases du droit public. De la sorte le judaïsme n’a pas seulement, par une garantie de la part de l’Etat, assuré les prémisses de ses conditions d’existence, mais il a encore trouvé moyen, par le truchement de la doctrine chrétienne, de conserver en main le césarisme.

18Quant à l’« Empire Allemand » (Kaisertum) — ce n’est là que la prononciation latine du mot « César » —, les Francs en ont transplanté, sur sol germanique, l’idée impériale césarienne de la Rome antique, entretemps christianisée. Cette évolution débute lors de la conversion de Clovis au christianisme et atteint avec Charlemagne son point culminant et son terme provisoire.

19En effet, pour nous autres Allemands, cette évolution commence en réalité, non point avec Charlemagne, mais avec Othon le Grand, car c’est lui qui a, pour la première fois, tiré de la foi chrétienne en un peuple élu la conscience nationale allemande, c’est-à-dire la conscience qu’ont les Allemands d’appartenir à un Etat. Cette conscience de faire partie d’un Etat a été éveillée d’abord chez les Allemands par le roi Henri Ier, père d’Othon le Grand par le couronnement de celui-ci. De la sorte, la base même de l’idée impériale allemande est devenue juive, non point de jure, mais de facto. La seule question était de savoir si l’empereur devait exercer le pouvoir judiciaire terrestre sur l’ordre de Dieu sans aucun intermédiaire ou bien s’il devait l’exercer sur l’ordre du Pape, considéré comme l’intermédiaire entre lui et Dieu. Le roi Henri Ier avait sagement évité de se faire oindre empereur.

20Une fois l’histoire allemande engagée sur cette voie impériale, toute discussion au sujet de la conception du monde ou même au sujet du christianisme devait ébranler dans leur profondeur l’Etat des empereurs allemands et le peuple allemand. Ce ne fut que par l’intermédiaire de son appartenance à la Chrétienté que le peuple allemand a pu se sentir une « nation ». Ainsi, tout débat au sujet du Christianisme devait ébranler son existence — même et son echafaudage en tant qu’Etat. Ce n’est donc pas tellement une affinité envers le principe (du Christianisme) qui joue. un rôle si grand dans le malheur de son histoire politique, mais plutôt le fait que ce fût la condition même de son existence. Partout où sa façon de concevoir la vie et son action politique étaient à l’unisson — par exemple au moment de l’Ordre des Chevaliers allemands, en Prusse, avant 1410 — les personnalités et les capacités politiques se sont développées et se sont multipliées de façon proprement ahurissante.

21Le Saint-Empire Romain-Germanique a disparu en 1804 sans laisser de trace. Les empires créés depuis, celui des Habsbourg et celui des Hohenzollern, n’étaient pas viables. En effet, ils déduisaient leurs concepts d’Etat de représentations non-allemandes, chrétiennes, c’est-à-dire interprêtées à la manière juive au lieu de les fonder dans le peuple, dans le sang. C’est pourquoi le concept de « nation » tel qu’il s’est formé au travers des guerres de libération pour finir par acquérir toute son efficacité politique, ne saurait suffire. Il évite, à vrai dire, l’erreur contenue dans une prémisse étrangère à notre espèce, telle qu’elle est contenue dans le concept d’« Empire allemand », mais il ne pousse pas non plus en avant jusqu’aux sources de l’unité du peuple par les liens du sang.

22Ainsi, comme nous pouvons le constater, Darré établit un schéma historique et philosophique très étendu dont le contenu est le suivant : à la différence de toutes les autres religions de nature nationale et locale, le christianisme est universel et institue par cela même, la suprématie du peuple juif (?). Ayant adopté le christianisme, l’empire romain fut judaïsé ; le même sort fatidique continua à peser sur l’histoire, de Rome au Reich allemand du Moyen Age (Kaisertum) et même sur l’empire des Hohenzollern. L’Etat sous toutes ses formes était porteur des idées du judaïsme. L’auteur trouve l’unique manifestation du germanisme chez les cruels et rapaces chevaliers allemands, en Prusse, au 14e siècle. En conséquence, le but essentiel de l’hitlérisme est de se débarrasser du joug du judéo-christianisme et de rétablir le véritable germanisme dans la vie du peuple allemand. Voici les buts et les principes du IIIe Reich à ce sujet :

23Entendue dans ce sens, l’idée d’Etat, du Sang et de la Terre impli. que l’obligation morale d’accomplir trois tâches principales :

24

  1. la vénération des ancêtres, comme étant la condition héréditaire et psychique, donnée par Dieu, de l’existence des paysans sur le « domaine ancestral » (Erbhof).
  2. la VENERATION DU TRAVAIL comme étant la condition morale du maintien de l’existence des hommes vivant sur un « domaine ancestral ».
  3. la vénération de l’idée d’amélioration de la race comme étant la condition sine qua non du maintien du clan au niveau d’une valeur digne du clan et, par conséquent, la façon la plus efficace de le conserver dans le cadre des lois de la vie données par Dieu.

En Ce Qui Concerne le Point 1) : Veneration Des Ancetres

25Nous pourrons prendre pour base provisoire de notre étude le fait DEMONTRABLE que nous livre la théorie moderne de l’hérédité, à savoir que nous ne pouvons être que ce que nos ancêtres nous ont faits. Une fois ceci bien compris par un homme de l’espèce que nous représentons, la vénération des ancêtres en devient moralement une conséquence naturelle. Nous pouvons alors en confier le soin à l’évolution de la conception du monde de la N.S.D.A.P. même, compétente en la matière. Par contre, nous ferons en sorte que soit entretenue l’idée du tombeau des ancêtres dans le « domaine ancestral » (Erbhof) ou bien que le cimetière redevienne le lieu où sont enterrés de père en fils les clans paysans, dans le cadre de leur commune villageoise.

26Encore un mot à propos de ceci : Un jour, ces idées se heurteront immanquablement aux dogmes religieux actuels, bien plus, elles contribueront grandement à sortir de ses gonds tout l’échafaudage dogmatique de nos religions officielles. Mais c’est justement parce que nous savons ces choses que nous possédons, à mes yeux, cette tranquillité d’âme qui nous permet de nous tenir à l’écart des disputes du jour au sujet de questions touchant l’Eglise et la Religion. Nous considérons la propagation de l’idée de la vénération des ancêtres comme une possibilité RELLE de répondre à toutes les questions soulevées au sein de notre peuple touchant la Religion et l’Eglise. Une fois que Ion s’est acquis dans ce domaine l’assurance nécessaire, le problème de l’appartenance à telle ou telle communauté religieuse avec tout ce qu’il comporte d’à-côtés se réduit à une simple question tactique d’opportunité et ne saurait plus nous exciter.

27Il faut donc, ici comme ailleurs, procéder d’après le principe : NON POINT : « A bas les Juifs ! », MAIS : « Allemagne, éveille-toi ! » non point : « Dieu punisse l’Angleterre ! ». mais : « Heil Hitler-» Il ne faut donc pas se cantonner dans une attitude de critique, mais faire ressortir les aspects positifs. Ce qu’il y a de décisif, c’est qu’aucun débat public ne présente comme antithèse la vénération des ancêtres et le dogme chrétien. De la sorte, la vénération des ancêtres serait mise pour le public, SUR UN PIED D’EGALITE avec le dogme chrétien et serait ainsi soumise au jugement de gens incapables de répondre à cette question. Il convient donc d’exclure à tout prix de notre domaine de travail toutes les discussions sur l’Eglise et la Religion. Par contre, nous devons favoriser sans réserve toutes les circonstances susceptibles de propager directement ou indirectement l’idée de la vénération des ancêtres. — Soit dit en passant : Cela n’empêche pas qu’il convient d’arrêter discrètement, mais sans relâche, le processus millénaire d’inoculation auquel fut soumis notre peuple et de remplacer la vénération des patriarches juifs de l’Ancien Testament par celle d’ancêtres conformes à notre espèce : la vénération des patriarches juifs et même celle des saints de l’Eglise chrétienne fut le tour de gangster le plus génial pour asservir et dominer notre peuple.

28Il ressort de la phraséologie néguleuse de Darré que cette vénération des ancêtres n’est rien d’autre que le moyen de lutter contre le christianisme et toute autre religion contenant des préceptes éthiques ; ils sont remplacés par l’union du peuple sur un plan purement biologique et amoral. Nous verrons maintenant ce que Darré entend par vénération du travail :

2) Veneration Du Travail

29Toute croyance en la morale du travail est foncièrement aryenne et commence au stade du paysan. C’est pourquoi l’aryanisme seul a fait du travail le fondement d’une idéologie. Mener la charrue, c’était le signe le plus noble par lequel ses rois montraient qu’ils se réclamaient de cette idéologie. C’est aussi pourquoi celui-là seul qui savait conduire une charrue était « noble » (vornehm) dans le vieux sens aryen de ce mot. qui vient de « vornehmen », c’est-à-dire celui qui pouvait se placer devant les autres, ou qui en avait le droit. Inversement, l’antithèse humaine de l’Aryen, à savoir le Juif, a logiquement construit son idéologie sur son opposition au travail. Pour le Juif, le travail est une malédiction. C’est pourquoi le Juif a fait du parasitisme la couronne de sa religion. La vie de parasite que sait mener sur terre l’homme le plus primitif est considérée par le Juif comme le but suprême de sa religion : il veut BOUFFER tous les autres peuples. C’est le terme employé dans la Bible !

30La profession de MARCHAND (der Haendler) est d’origine nomade et est née du besoin du nomade, soit d’échanger son butin avec un maximum de profit contre d’autres produits qui lui sont nécessaires ou agréables soit de trafiquer des biens existants, quels qu’ils soient, contre des biens qu’il ne possède pas, mais dont il a besoin pour sa substance (cf. les affaires traitées par les nomades du Nord-Ouest africain). La nature même de ce processus consiste en ceci que l’abondance ou la pénurie de certains produits échangeables incitent l’intéressé à opérer un échange dont le mobile décisif est le profit et le gain, mais non la question de savoir si le partenaire en retire lui aussi du bénéfice. C’est donc exclusivement le profit personnel que le marchand a en vue lors d’une opération d’échange. Seul, ce profit décide, indépendemment du sens ou du non-sens du déplacement de marchandises qui en résulte.

31Le COMMERÇANT (der Kaufmann) tire son origine de la paysannerie. Sa profession résulte du fait que l’ordre économique de la communauté paysanne donne lieu à des processus de division du travail de nature économique nécessitant un intermédiaire pour l’écoulement des marchandises. Mais, en l’occurence, ce qui importe, c’est ce processus-là. C’est la nécessité de couvrir les besoins (de la population) qui réglemente la circulation des marchandises. Et le commerçant s’introduit dans ce processus en retenant pour lui-même un profit équitable pour son travail d’intermédiaire.

32Toutes ces élucubrations ne nécessitent pas de commentaires ; leur grotesque absurde témoigne une fois de plus de l’état lamentable des cerveaux nazis. Darré dans toutes ses idées donne l’impression d’un Ubu-roi devenu professeur. Nous passerons maintenant au dada des nazis : l’amélioration de la race :

En Ce Qui Concerne le Point 3) : L’idee de L’amelioration de la Race et sa Realisation.

33Et voici l’essentiel : c’est le sang de la femme élue pour être la mère des enfants qui est décisif pour l’amélioration ou pour l’altération du sang de la descendance. Cependant, cette valeur de la femme est très difficile à déterminer immédiatement chez la jeune fille pubère. L’état de santé d’une jeune fille est, certes, immédiatement constatable, de même, sans doute, que son caractère et son ardeur au travail, mais non sa VALEUR BIOLOGIQUE. Le tableau généalogique ne montre que les valeurs biologiques qui PEUVENT se rencontrer chez un homme, mais il ne révèle rien sur la partie de ces valeurs dont il JOUIT EFFECTIVEMENT. Seuls, les enfants le démontrent. Or, une jeune fille ne saurait fournir avant le mariage cette preuve de son aptitude à la maternité. Il est rare, en effet, qu’il existe une nombreuse progéniture dès avant le mariage et la valeur biologique des enfants ne saurait être déterminée qu’une fois ces enfants devenus adultes. Il s’agit donc de trouver un point de repère indirect pour la rélection raciale des jeunes gens. A l’origine, la nature a du reste su procéder ainsi et c’est en éveillant leur sens de la « beauté » de la femme qu’elle a su donner aux hommes de la même espèce le discernement pour l’aptitude et la santé conforme à cette espèce. Dans un ordre érigé selon la loi de la vie, la beauté de la femme est un moyen nécessaire à la conservation de la race. La beauté de la femme obtient ainsi sa place vitale par l’idée d’amélioration de la race ; elle devient un critère de sélection et n’est plus appréciée selon les seules normes égoïstes actuellement en usage, tant du point de vue sexuel que du point de vue artistique.

34Mais pour reconnaître cette beauté, il faut que soit remplie la condition suivante : d’une part, un canon de beauté valable pour tout le peuple doit être formé, c’est-à-dire un but de sélection précis ou, mieux encore, un modèle idéal qu’on puisse suivre et, d’autre part, la jeunesse masculine doit être éduquée en vue de connaître ces choses et de discerner la beauté conforme à l’espèce. En ce qui concerne la première partie de cette tâche, le seul idéal de sélection possible pour nous est l’Homme Nordique. Pour ce qui est de la deuxième partie de cette tâche, il faut qu’on se rende bien compte de ce que pour l’adolescent et le jeune garçon à peu près tout dépend de la façon dont se présente à lui l’événement physique et psychique de la rencontre avec l’autre sexe au cours de ses années de croissance, au cours desquelles il devient pubère. Ce qui se grave en lui à cette époque-ci lui reste attaché pour la vie. On pourrait écrire un volume sur le mal d’ores et déjà fait à la race du peuple allemand par des complexes de cette sorte, qui remontent à la jeunesse.

35Il faut bien nous résoudre à un acte de courage. L’idéal de beauté nordique doit devenir grâce à nous un événement physique et psychique dans la vie de l’adolescent allemand et lui inspirer le respect de ces hautes valeurs de son peuple : l’éducation en vue d’une franchis? véritable dans toutes les questions touchant le corps, en vue de la santé ,de l’affirmation et de la joie du corps est une voie actuellement difficile à suivre, mais ne saurait être évitée. Là encore, il s’agit d’avancer avec précaution et de ne rien précipiter. En effet, ces transformations de la façon dont pensent les hommes demandent du temps : sinon, elles risquent de tourner au malheur. Il n’en faut pas moins sans relâche se diriger vers ce but. Ici comme ailleurs, c’est la persévérance qui mène au but : ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait qu’une seule voie pour y parvenir.

36Il faut cependant tenir, ferme au caractère exclusif du modèle de sélection nordique. Aucun compromis ne saurait être toléré sur ce point. Le fond de notre peuple est suffisamment germanique pour que celui-ci adopte en fin de compte une attitude affirmative à l’égard d’un tel modèle : Il suffit de mettre au point ces questions.

37Il faut poser le problème clairement, noir sur blanc, et se garder de troubler l’esprit du public par des considérations d’ordre particulier. J’entends par là qu’il importe de préciser nettement CE QU’IL CONVIENT DE REJETER — le sous-homme, la criminalité, les races de couleur — et de mettre en relief avec autant de olarté le modèle de sélection, l’image du but fixé par la sélection, c’est-à-dire ce but lui-même.

38Il faut en quelque sorte user ici du même procédé qui a cours dans la décoration de la vitrine d’un magasin de gaines. Tous les mannequins qui y sont utilisés ont une ligne tellement idéale qu’en principe ils pourraient se passer de gaine. Mais la femme qui a besoin de s’en procurer une ira Justement dans ce magasin-là parce que la décoration de la vitrine lui donne l’illusion d’une ligne idéale qu’elle rêve en secret d’atteindre. Jamais un magasin de gaines n’exposera de mannequins forts de taile ou même gros.

39C’est d’après le même principe qu’il convient d’imprégner la conscience du public de l’idéal de beauté nordique et de laisser de côté tout ce qui pourrait venir troubler ou effacer son image.

40J’en ai fini pour aujourd’hui. Devant toi, j’ai pu oser exposer mes idées dans un résumé aussi bref. Tu me comprendras et sauras ce que je veux dire.

41Chacune de ces idées pourrait faire l’objet d’un article à part. Peut-être pourrait-on considérer cette lettre comme plan pour un livre et se mettre à l’écrire. Cependant, quelque envie que j’en aie. le sort me laisse à l’heure actuelle trop peu de temps pour cela. Il ne m’en paraît que plus nécessaire de mettre au point ces idées fondamentales au moment de la reprise de nos travaux à l’Office du Reich pour la politique agricole.

42Heil Hitler !

43Ton Walter DARRE.

44Ici, nous touchons au comble du grotesque : toute l’amélioration de la race allemande est basée sur la conception de la beauté nordique qui n’est pourtant qu’une fiction et doit être déterminée par un modèle créé artificiellement. D’ailleurs, la conception de la beauté est abaissée jusqu’au niveau zoologique, et c’est sur ce plan que se développent les idées de l’auteur sur l’amélioration de la race.

45La deuxième lettre de Darré concerne le problème du nudisme et le culte du corps de l’homme nordique. Ces idées sont exprimées à l’occasion d’une critique du livre « L’Homme et le Soleil » d’un certain Suren.

46NG-1399 17 Août 1935

47Monsieur

48le Commandant en retraite Hans SUREN,

49Chef du Service du Travail du Gau et Inspecteur de l’Education Physique auprès du Service Allemand du Travail. Berlin-Hermsdorf.

50Très honoré Monsieur Suren,

51Ma Chancellerie privée vient de me transmettre une copie des épreuves de la nouvelle édition de votre ouvrage « L’Homme et le Soleil ».

52Ma connaissance de la nature de la race nordique — des Aryens — m’a permis au cours des années de connaître tout ce qui a trait au Sang et a la Terre et qui est aujourd’hui un but à atteindre par notre mouvement national-socialiste en devenant l’idée d’Etat du Sang et de la Terre. De la sorte, j’avais atteint la plate-forme spirituelle où je pouvais comprendre que vos efforts étaient assurément justifiés, tant par le but fixé que par le principe : ils ramenaient en effet à l’ancienne moralité des Aryens.

53D’une part, j’y (1) ai appris à considérer la force de l’habitude comme un facteur très réel et, de l’autre, j’y ai vu avec quelle rapidité se détériore le sentiment naturel de la population au moyen d’influences civilisatrices — lesquelles influences sont toujours exercées directement ou indirectement par le Juif. Au sein de notre peuple, le judaïsme a exercé un rôle dcésif et a contribué à y déterminer les idées du public. S’il n’en avait pas été ainsi, la condition même du développement de la NSDAP n’aurait pas existée. Me ba

54(1) En Finlande.

55sant sur ce fait, j’en viens à la conclusion suivante : Si les influences civilisatrices en Finlande ont suffi à rendre impossibles les baignades à nu des hommes et des femmes qui y étaient pourtant de tradition et de coutume, je ne puis, à l’inverse, surmonter en Allemagne les influences néfastes de la civilisation juive utilisant le nudisme. Cela me semble d’une logique cristalline !

56Les ordonnances rigoureuses de l’année 1933 sur la répression du nudisme ont de loin dépassé leur but. et ont compromis la cause qu’elles devaient servir. En poussant le cri de guerre : « Mort aux influences et aux institutions juives démoralisantes » on confond souvent la cause et l’effet. Le judaïsme a fort bien su pourquoi il a mis les associations de nudistes sous la protection spéciale de la démocratie et pourquoi il a pris soin de maintenir au sein de ses associations une influence juive directe ou indirecte. De la sorte, ces tendances ne pouvaient jamais échapper au contrôle du judaïsme et ne pouvaient donc devenir dangereuses pour lui. Par contre, le judaïsme possédait ainsi un merveilleux moyen de toujours mieux érotiser et bolchéviser la vie publique et de toujours enfoncer davantage la vie amoureuse allemande dans le marasme de la sexualité. Il était donc tout naturel qu’en 1933 une interdiction générale de toutes les tendances de cette sorte fût faite en réaction à cet état de choses. Il n’en serait pas moins erronné de vouloir condamner à tout jamais ces tendances sous le simple prétexte que le judaïsme y a joué en son temps un rôle dirigeant. Le rôle du judaïsme a été tout aussi grand dans la politique, ce qui ne nous a pas amené à interdire celle-ci par voie d’ordonnance policière, mais bien au contraire à la dégager du judaïsme.

57Car voici ce que je me permettrai d’affirmer en conclusion : Quiconque met sa foi dans le sang du peuple doit la mettre également dans l’expression du corps et de l’âme de ce sang. Quiconque prend parti pour le sang doit aussi prendre parti pour la sélection du sang. Mais cela implique une foi en l’homme tout entier, si l’on veut rester logique. On se ment à soi-même si l’on croit pouvoir esquiver cette décision avec des demi-mesures et des compromis sur le plan spirituel. On ne saurait chanter, en théorie et en esprit, un hymne à la Race et cultiver par ailleurs des complexes acidifiés de moralisme en ce que touche le corps. C’est bien pourquoi les Indo-Européens et les Germains ont pris nettement parti pour le corps et pour tout ce qu’il représente tout autant que pour l’esprit et ont maintenu le niveau de l’espèce par la connaissance qu’ils avaient de ce corps. Quiconque, en effet, est devenu « voyant » dans ce domaine, pour peu qu’il ait le moindre sens de la responsabilité envers son espèce, sera toujours opposé à la procréation d’une progéniture indigne de l’espèce.

58A l’opposé, ceux qui détruisent consciemment depuis des siècles le sens de la Race et de l’Espèce dans notre peuple savent fort bien pourquoi ils le font et pourquoi ils ont commencé par la diffamation du corps avant de s’attaquer à la destruction des autres particularités de l’espèce que possède notre peuple. On ne saurait par exemple dominer comme il faut un Peuple Allemand conscient et fier des Corps de ses membres, d’espèce germanique, à l’aide de Juifs et de bâtards de Juifs aux pieds plats : le ridicule du contraste détruirait à tout jamais l’autorité de ces « messieurs » juifs. Ce n’est pas pour rien que le judaïsme a tiré à lui les rênes du nudisme entre 1918 et 1933. Il savait bien ce qu’il faisait. Ce mouvement devait être ramené de l’idéal élevé de la Race et de la sélection raciale vers la platitude de l’érotisme afin de s’y enliser. En effet, une fois dans ce marécage, il ne présentait plus de danger pour le judaïsme et n’y devint que l’humus servant au développement de l’homme juif. Par contre, mis au service de l’amélioration de la Race, il donne un coup mortel au judaïsme tout comme bien des espèces de bacilles sont frappés à mort lorsque la lumière du soleil les atteint.

59Heil Hitler !

60Votre très dévoué signé : R. Walter DARRE.

61Donc, selon ce raisonnement grotesque, le nudisme en tant que tel est bon pour le corps de l’homme de sang nordique ; mais, malheureusement, même ce domaine de la vie allemande a été envahi par l’influence néfaste des Juifs ; libéré de cette influence, le culte du corps humain « donnera un coup mortel au judaïsme» (sic!).

62En avril 1949, Walter Darré fut condamné par le Tribunal Militaire Américain de Nuremberg, pour la persécution des Juifs, pour la spoliation des centaines de milliers de fermiers polonais et juifs et pour l’organisation du travail forcé dans les fermes allemandes, à 7 ans de prison. On avait tenu compte de 4 ans de détention préventive, mais il fut libéré en 1950, avant la fin de sa peine. Il n’est pas impossible que dans l’avenir il n’enrichisse le monde par de nouvelles œuvres.

63(à suivre)

Notes

  • [*]
    Voir le début de cette étude dans les numéros 56-60 du « Monde Juif ».
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