1BAHYA IBN PAQUDA
2INTRODUCTION AUX DEVOIRS DU CŒUR
3Traduction française d’André CHOURAQUI, Ed. Desclée de Brouwer.
4« L’Introduction aux devoirs du cœur » est un ouvrage classique du judaïsme traditionnel. L’auteur y relate une voie de perfectionnement personnel et d’ascèse, dont le but est l’accession aux degrés suprêmes de la contemplation. L’intérêt principal de l’ouvrage réside dans le fait que les voies de la méditation et de l’ascèse qu’il indique se rattachent au fond traditionnel purement juif et le degré suprême de perfection auquel elles mènent est celui du Juif parfait.
5Ceux qui prendront la peine d’étudier cet ouvrage se rendront compte de l’élévation et de la beauté exceptionnelles de l’homme juif parfait.
6En outre, cette œuvre contient un grand nombre de pages de très belle littérature mystique témoignant d’une authenticité profonde et réelle de l’expérience de leur auteur.
7Parmi les plus belles, se trouve, je crois, l’admirable dialogue entre l’âme et la raison dans le Troisième Portique.
8Cette traduction constitue le travail de loin le plus utile dans le domaine de la culture juive, fait en France depuis la Libération, et le seul efficace. Tout le reste n’est que généralisations et compilations. Sans parler de la poussière de brochures politiques et de revues éphémères qui ont pourtant dévoré le plus clair des moyens matériels et des possibilités de travail dont nous avons pu disposer dans ces dernières années — les quelques ouvrages parus ne sont que des livres d’histoire et ne contiennent qu’un reflet de la réalité juive à travers le tempérament, les goûts personnels et les opinions politiques ou philosophiques de leurs auteurs.
9La lecture d’ouvrages comme « Les grands courants de la Mystique Juive », de Scholem (chez Payot), ou de « L’Histoire Juive » de Cecil Roth peut être très instructive et fournir un grand nombre de faits concrets, mais celui qui veut connaitre l’âme juive, la sagesse juive, la culture juive — n’en retirera rien, sauf des données purement extérieures.
10Or notre malheur vient en grande partie du fait que nous avons perdu notre âme, que nous nous sommes égarés dans l’assimilation loin de notre personnalité collective, oubliée, méconnue — jusqu’à être ignorée et même niée. Koestler n’a-t-il pas osé écrire que la Bible est notre seul classique ? Hélas ! — combien d’intellectuels d’origine juive (qui n’ont de juif que leur origine) en savent plus — et combien de dupes adhèrent à leurs propos ?
11Cet oubli de nous-mêmes est allé tellement loin que le numéro spécial de « Confluences », paru il y a quelques années sous le titre de « Bilan juif » et où une vingtaine d’intellectuels juifs ou prétendus tels ont collaboré — n’a rien su mettre à notre actif (du moment qu’il s’agissait d’un « bilan » !) que les quelques jeunes poètes de langue française que nous avons (et encore pas tous, ni même les meilleurs). Kafka et… Léon Bloy !
12Ce n’est pas en pleurnichant sur nos déboires ni en faisant notre propagande politique que nous pouvons conquérir l’estime des peuples à laquelle nous avons droit. Nous ne pouvons y arriver qu’en présentant nos titres de noblesse.
13C’est d’abord l’Ancien Testament — évidemment !
14Mais c’est ensuite — toute notre immense culture, créée depuis les deux millénaires qui ont suivi la clôture du canon.
15Tout un innombrable travail reste à faire pour traduire les chefs-d’œuvre de cette culture, travail indispensable, non seulement pour nous faire connaître et estimer par les peuples, mais, d’abord, pour l’édification de nous-mêmes, car la grande majorité de nos intellectuels, ne sait même plus lire l’hébreu, l’araméen et le yiddich.
16Sans parler du Talmud, des « Midrachim », les commentaires de Rachi et de Nachmanide sur la Thora, l’œuvre de nos poètes hébreux du moyenâge espagnol, le Zohar, « Pardes Rimonim » de Moïse Cordovero. pour ne nous arrêter qu’aux chefs-d’œuvre. Il y a tout un océan de poésie, de mystique, de sagesse, dont une révélation, même partielle, présenterait devant les yeux éblouis du monde une richesse qui pourrait susciter une nouvelle Renaissance.
17M. Chouraqui a le mérite d’avoir ouvert le premier cette voie. Au lieu de faire parade de son savoir ou de l’agilité de sa plume, comme tant d’autres, il s’est attaché au dur et modeste labeur de la traduction pour nous présenter, enfin — au moins un texte complet, un ouvrage solide et sérieux, pouvant donner une idée des possibilités de notre culture mais, évidemment insuffisant pour en esquisser l’envergure et la portée véritable.
18Le succès que cet ouvrage a rencontré parmi le public juif aussi bien que non-juif prouve qu’il vient au bon moment.
19Pour justifier nos revendications politiques il n’y a pas de meilleur moyen que de fournir les preuves de notre valeur spirituelle. Nous ne pouvons accepter d’être jugés que sur des « dépositions » de la portée de l’œuvre d’un Bahya.
20Emmanuel RAIS
21SE QUESTO E’ UOMO… (EST-CE ENCORE UN HOMME ?)
22de PRIMO LEVI. de SILVA, Turin 1947.
23Le livre de Primo Levi est sans conteste l’un des plus importants témoignages sur les camps de concentration. (Il s’agit en l’occurrence d’Auschwitz). Non qu’il nous apprenne du nouveau dans le domaine des faits : c’est l’attitude morale et philosophique du narrateur qui en constitue le principal attrait.
24Pour Primo Levi, la terrible expérience des camps s’est transformée en conscience et c’est la conscience de l’auteur qui présente et analyse les faits, en conférant par là à ces derniers un éclairage d’une puissance et d’une netteté inhabituelles.
25Le style sert admirablement le dessein de l’auteur : il est parvenu à imprimer à la langue italienne un accent de sobriété, de sécheresse même, qui fait penser à la prose musclée des anciens chroniqueurs, chers à Stendhal.
26L’idée centrale de l’auteur est que la personnalité humaine est plus fragile encore que la vie physique de l’homme — et partant — plus difficile à défendre.
27Le livre tout entier n’est que le récit d’une lutte tenace pour la conservation de la personnalité dans les conditions les plus horribles que l’humanité ait connues.
28J. S.
29POUR CONNAITRE HANOUCCA
30Au moment où dans toutes les maisons juives, on va bientôt célébrer joyeusement, par l’illumination de la Menorah et par les chants de « Haneroth Halalou » et de « Maoz Tsour », la lutte victorieuse menée par les Judéens contre leurs oppresseurs sous la conduite des Macchabées, afin de sauvegarder la liberté et la foi d’Israel un ouvrage s’offre aux familles comme un excellent instrument d’éducation juive pour l’enfance et la jeunesse.
31En effet, l’O.P.E.J. a publié un livre de près de 200 pages (in-8) donnant l’historique de la fête, sa célébration depuis les origines à nos jours et des indications pour la célébrer avec nos enfants et nos jeunes. De nombreux chants ainsi que des illustrations (lampes de Hanoucca de divers âges, costumes, armures et monnaie de l’époque des Asmonéens, etc.) agrémentent les textes classiques et folkloriques allant des livres des Macchabées à la littérature israélienne d’aujourd’hui.
32Tous les éducateurs, tous les enfants, tous les jeunes, ainsi que tous ceux qui s’intéressent à la tradition juive vivante, trouveront dans le « Hanoucca » publié aux éditions O.P.E.J., 23 bis, rue Dufrénoy (16e), de quoi alimenter aussi bien leur foi juive, que leur curiosité de notre Histoire, et des grandes fêtes qui la jalonnent.
Date de mise en ligne : 06/01/2021.