Mai 1950
1On ne peut réellement pas considérer la reconnaissance « de Jure » par l’Angleterre de l’Etat d’Israel comme un cadeau d’anniversaire. La reconnaissance simultanée de l’annexion jordanienne la fait plutôt inscrire dans le jeu habituel de balance pratiqué dans le Moyen-Orient.
2Les restrictions quant aux frontières et autres questions en suspend formulées dans l’acte de reconnaissance montrent la réserve mentale dont elle est accompagnée.
3L’Angleterre continue à « jouer avec le sable », comme le dit fort judicieusement un journaliste français. La compétition politique dans ce coin du monde n’est pas faite pour favoriser l’apaisement.
4Le gouvernement israélien est tout à fait conscient de cet état de choses et dénonce le réarmement arabe comme un appel à un deuxième round. Eprouvant peu d’enthousiasme pour le geste anglais, il considère l’annexion de la partie centrale de la Palestine comme un acte unilatéral.
5Le revirement de l’U.R.S.S. au sujet de Jérusalem ne change rien au tableau.
6Les buts immédiats de la politique israélienne restent les mêmes : immigration, redressement économique, colonisation et mise en valeur des terres incultes.
7Il est évident que seule une consolidation intérieure d’Israel sera une garantie essentielle contre les aventures. Cette consolidation intérieure amènera forcément un jour l’établissement d’un « modus vivendi » avec les voisins, profitable à tout le monde. On ne peut déjouer des projets malveillants que par une politique calme et pondérée. Toute hystérie, tout appel inconsidéré jette seulement le trouble et ne résoud rien.
8La tâche d’une opposition saine et constructive se trouve ailleurs.
Date de mise en ligne : 04/01/2021.