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Article de revue

Twitter comme arène de débat public : le cas du Conseil de Paris et des controverses en aménagement

Pages 76 à 95

Introduction

1 Le développement des nouvelles technologies liées à Internet bouleverse profondément la société (Castells, 2001), notamment dans son organisation spatiale (Beaude, 2012) et politique, en ouvrant la promesse d’une « Démocratie Internet » (Cardon, 2010) ou « Démocratie en ligne » (Shane, 2004). La somme des données produites et échangées en ligne devient considérable. On parle alors de big data, soit littéralement « grosses données » ou « données massives », pour qualifier le volume de ces ensembles d’informations. Celles-ci sont le plus souvent localisées et par conséquent intéressent les géographes. Ces big data issues de l’activité de citoyens sur le web 2.0 (Goodchild, 2007) deviennent un nouvel outil d’analyse de l’évolution de nos sociétés (Manovitch, 2011 ; Mayer-Schonberger et Cukier, 2013), notamment dans sa dimension territoriale par l’étude des traces numériques (Severo et Romele, 2015). Cela peut renvoyer à l’organisation du territoire (Vienne et al., 2014) mais aussi aux acteurs de celui-ci (Murthy, 2013). Ainsi, les usages du numérique dans le débat public (Flichy, 2008 ; Greffet et Wojcik, 2008 ; Mabi et Theviot, 2014), notamment local (Douay, 2014), se développent et viennent compléter les moyens traditionnels d’expression et de délibération. Dans ses nouvelles formes d’expression, les réseaux sociaux prennent une place particulière.

2 Cet article vise l’étude de certaines formes locales du débat public à travers l’expression des élus au Conseil de Paris sur un réseau social particulier. Nous avons fait le choix du réseau Twitter car celui-ci apparaît comme étant symbolique de ces nouvelles formes d’expression publique en ligne. Le réseau social Twitter est un outil de communication en pleine expansion. Lancé en mars 2006 en Californie, il rassemble 304 millions d’utilisateurs actifs mensuels dont 2,3 millions en France [1]. Twitter permet l’expression de tout un chacun sur une toile interconnectée dans le monde entier et ouvre la possibilité d’un espace public sans limite. Cette activité de micro-blogging correspond à des messages rapides et concis en seulement 140 caractères (espaces compris) qui sont la plupart du temps publics et donc accessibles à tous. À l’aide de hashtag (mot-clé) désigné par le symbole #, les utilisateurs de Twitter peuvent référencer leurs messages et prendre part à un débat sur un sujet spécifique. Par ailleurs, il est aussi possible d’échanger des messages privés.

3 Les personnalités publiques (Marwick et Boyd, 2011) l’utilisent abondamment comme un moyen de rejoindre les internautes intéressés par leurs activités. Le domaine politique n’échappe pas à cette règle. Twitter est ainsi devenu un outil de communication politique incontournable. Les usages de ce réseau social concernent à la fois les pratiques militantes et la vie des partis politiques (Greffet, 2011 ; Small, 2010), les campagnes électorales (Di Fraia et Missagloa, 2014 ; Vergeer et al., 2011), la mise en visibilité des actions des élus (Roginski, 2015) ou, encore, les enjeux du débat public local (Douay, 2015).

4 Le corpus de notre étude se concentre sur les comptes des 163 élus municipaux parisiens qui siègent au Conseil de Paris (avec la double fonction de conseillers municipaux et départementaux). Dans cette assemblée, nous recensons 143 d’entre eux avec un compte Twitter, soit une grande majorité et beaucoup plus que les autres élus franciliens (Douay, Reys et Robin, 2015).

5 L’analyse et la visualisation de ces big data visent donc à réaliser une étude de l’usage (Vedel, 1994) d’un réseau social par les élus parisiens et d’observer les expressions du débat public, notamment quant aux controverses relatives aux enjeux d’aménagement et de développement du territoire. La problématique de cet article vise donc à questionner les modes d’appropriation de ce média comme nouvel espace du débat public local. Les interrogations portent sur les déterminants de la présence sur Twitter, le type d’activités en quantifiant les échanges et leurs audiences et, enfin, l’identification de formes numériques de controverses locales quant aux questions d’aménagement de l’espace.

6 L’article est organisé en trois parties. La première a pour principal objectif de dresser le profil type des élus parisiens en fonction de différents critères supposant influer sur la probabilité de leur présence sur Twitter et d’observer s’il existe une corrélation entre proximité politique et proximité sur le réseau social. Il s’agit, ensuite, de s’intéresser au contenu des messages échangés, et, plus particulièrement, à ceux qui sont publiés à l’occasion des séances du Conseil de Paris. Dans la dernière partie, les messages abordant des sujets liés à des projets controversés en aménagement sont identifiés puis analysés afin d’observer dans quelle mesure ils peuvent être considérés comme un prolongement ou un simple reflet des débats tenus au cours des différentes séances du conseil.

La présence des élus parisiens sur Twitter

Approche par le genre, l’âge, l’affiliation partisane et le niveau de responsabilité : une présence quasi généralisée

7 La présence des élus sur Twitter est relativement hétérogène selon la fonction politique exercée. En Île-de-France, seuls 20 % des maires et 47 % des conseillers départementaux ont un compte, contre 75 % des conseillers régionaux et 88 % des conseillers de Paris (Douay, Reys et Robin, 2015). Nous observons aussi des différences selon des critères comme le genre, l’âge ou le cumul de mandats. En général, les hommes sont légèrement plus présents sur Twitter que les femmes, les jeunes générations plus que les anciennes, les élus exerçant plusieurs fonctions plus que ceux qui n’ont qu’un seul mandat, les membres d’un parti de gauche plus que ceux d’un parti de droite (Douay, Reys et Robin, 2015).

8 Ces différences sont cependant moins marquées dans le cas des élus au Conseil de Paris. Ils sont en effet 88 % d’hommes et de femmes à posséder un compte, 88 % des élus nés avant 1960 contre 94 % pour ceux nés après 1979, 87 % élus n’ayant qu’un seul mandat politique contre 91 % pour ceux ayant deux ou trois mandats, et 91 % des membres d’un parti de gauche contre 83 % pour ceux appartenant à un parti de droite.

9 Ces chiffres illustrent l’importance prise par les réseaux sociaux numériques qui deviennent presque indispensables à l’exercice du métier d’élu. En effet, les usages d’Internet ont évolué dans le temps, passant de la contre-culture (Cardon, 2010) à la culture dominante. Les institutions publiques et leurs représentants participent donc à ce processus de normalisation et d’institutionnalisation de ces pratiques. Pour les élus, la présence en ligne permet de communiquer directement avec les citoyens sans médiation et de construire une relation plus personnalisée, voire de fédérer une communauté, l’un des exemples les plus connus étant la première campagne présidentielle de Barack Obama.

Approche par les liens d’abonnements entre les élus : une « twittosphère » structurée entre majorité et opposition municipales

10 Nous venons de voir que, parmi les élus de la région Île-de-France, les conseillers de Paris sont les plus présents sur Twitter. Ils sont effectivement 143 sur 163 à avoir un compte et représentent à ce titre un échantillon intéressant pour mener de plus amples investigations.

11 L’outil numérique peut tout d’abord être utilisé pour reconstituer, grâce aux listes des comptes suivis – les « abonnements » –, les réseaux intra-personnels qui structurent la vie politique et dessinent ainsi une « twittosphère » des élus parisiens. En supposant qu’un compte marqué comme suivi, ou followed, est le signe d’un lien évident d’une relation particulière entretenue entre deux élus, nous pouvons en effet, grâce à d’autres outils comme Table 2 Net[2] et Gephi[3], représenter graphiquement les proximités personnelles et professionnelles des élus au Conseil de Paris.

12 Dans le cas présent, les positions des uns par rapport aux autres sont déterminées, à la fois, par l’existence et la non-existence de liens d’abonnement. En bref, une force d’attraction entre les deux élus est générée lorsqu’un compte est suivi, et une force de répulsion l’est dans le cas contraire. Ces forces suivent une logique logarithmique et perdent en intensité au fur et à mesure de l’éloignement entre deux élus [4].

Figure 1

La position des élus du Conseil de Paris à partir des abonnements aux comptes Twitter des autres membres

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La position des élus du Conseil de Paris à partir des abonnements aux comptes Twitter des autres membres

Figure réalisée à l’aide de Table 2 Net et Gephi.
Twitter (2015) et auteurs.

13 Nous observons, sans réelle surprise, que les élus qui suivent ou sont suivis par d’autres élus sont issus, en premier lieu, de mêmes courants politiques (Image 1). Le graphe de réseaux réalisé laisse en effet clairement apparaître une distinction gauche-droite qui met en valeur l’appartenance à la majorité ou à l’opposition municipales. De plus, au sein de ces deux blocs, il existe des proximités en fonction des différents groupes politiques.

14 Cette représentation des positions des élus vis-à-vis des autres membres du Conseil de Paris permet toutefois de suggérer que certains élus appartenant à un groupe politique seraient plus proches d’élus appartenant à un autre groupe. Elle laisserait ainsi transparaître les parcours militants ou les courants existants au sein des différents groupes politiques. Ainsi, Yann Wehrling, qui fut responsable national des Verts en 2005 et 2006 avant de rejoindre le parti centriste du MoDem (Mouvement Démocrate) se situe bien dans le bloc de l’opposition municipale, à proximité des élus du groupe UDI-MoDem (Union des Démocrates et Indépendants) auquel il appartient ; mais les résultats montrent également sa proximité avec ses anciens collègues écologistes d’EELV (Europe Écologie Les Verts).

15 Un même constat peut également être établi à propos des positions tenues par les élus qui ne sont pas (ou plus) rattachés à un groupe : si Dominique Tiberi (ex UMP – Union pour un Mouvement Populaire), Yamina Benguigui (ex PS – Parti Socialiste) ou Danielle Simonnet (PG – Parti de Gauche ex PS) sont identifiés comme des non-inscrits, leurs liens d’amitié sur Twitter font toutefois écho à leurs anciennes affiliations.

16 La taille des cercles représente le nombre de liens existants entre un élu et les autres élus au Conseil de Paris possédant un compte Twitter. Considérant que les élus de gauche sont plus nombreux à siéger au conseil, la probabilité qu’ils comptent un nombre de liens supérieurs à ceux de droite est bien entendu plus élevée. Ce constat est aussi l’occasion de souligner que les comptes d’élus qui se trouvent au centre du graphe semblent compter plus de liens que ceux situés près des bords extérieurs. Ces élus suivent et sont suivis, en très grande majorité, par d’autres élus qui appartiennent au même bloc politique qu’eux.

17 En effet, il est important de rappeler que le total des liens inclut à la fois le nombre d’abonnements et le nombre d’abonnés. De fait, si le compte de Rémi Féraud semble être au premier regard le plus suivi avec 229 liens enregistrés au total, ceux-ci se composent de 131 liens sortants – c’est-à-dire 131 comptes suivis – contre seulement 96 liens entrants – soit 96 comptes abonnés. À titre de comparaison, le compte d’Anne Hidalgo est suivi par 120 conseillers, et ce malgré un nombre moindre de liens. Le cas de ces deux élus peut s’expliquer par leurs responsabilités particulières, étant, pour l’un, président du groupe PS, qui est le principal groupe de la majorité, et, pour l’autre, maire de Paris.

Le cas particulier d’Anne Hidalgo, maire de Paris

18 Anne Hidalgo a été première adjointe à partir de 2001 puis maire après les élections de 2014. Elle porte une attention particulière à la démocratie locale. Cela peut s’expliquer, d’une part, comme une posture politique qui vise à mettre en concordance une pratique du pouvoir avec des valeurs de gauche et, d’autre part, comme une posture pragmatique qui vise à accroître sa légitimité en améliorant ses méthodes de communication. Elle utilise donc les réseaux sociaux pour entretenir une relation de proximité avec les Parisiens. Le 27 septembre 2015, lors d’une interview sur la radio Europe 1, dans l’émission « #E1SocialRoom », lorsqu’on lui demande si « la présence sur les réseaux sociaux est une obligation ou une nécessité », elle répond qu’il s’agit d’une nécessité mais aussi que cela constitue pour elle un plaisir. Cette réponse confirme donc la place essentielle que ces médias occupent dans sa stratégie politique et lui permet de communiquer sur la manière dont elle dit vivre son métier d’élu : « […] c’est aussi un plaisir, parce que je vais beaucoup sur les réseaux sociaux […] il y a des choses qui me font rire, j’apprends […] je m’y suis engagée très tôt, j’ai été une des premières à être sur Facebook. Twitter c’est un outil que j’utilise à des fins plus professionnelles dans mon rapport aux Parisiens, donc c’est une nécessité forcément parce qu’aujourd’hui un politique qui ne serait pas connecté aurait quand même un petit peu de mal à exister, c’est une liberté aussi pour moi de pouvoir passer des sujets qui ne seraient pas forcément présentés par les grands médias traditionnels et puis c’est du plaisir ! » [5].

19 Pour conclure cette première partie, nous pouvons avancer l’idée selon laquelle l’usage de Twitter par les responsables politiques est un outil considéré comme pertinent, à la fois pour établir leur affiliation politique et leurs proximités vis-à-vis de leurs pairs et, par ailleurs, pour rendre compte de leur engagement dans les débats qui animent la vie publique.

L’activité des élus et le Conseil de Paris : Twitter comme espace public ?

Une trace numérique de l’activité politique des élus

20 Pour les 180 245 tweets publiés par notre échantillon d’élus au cours de la période étudiée, la fréquence de publication est discontinue. Les élus ont en effet plutôt tendance à réagir aux événements de l’actualité. On pense, notamment, au cours de l’année 2015, au tragique attentat de Charlie Hebdo (Douay, Reys et Robin, 2015). De plus, de part la spécificité des porteurs de ces comptes, les périodes électorales coïncident évidemment aussi à des pics d’activité sur le réseau numérique (Douay, Reys et Robin, 2015) - (Image 2).

Figure 2

La fréquence de publication de tweets des élus au Conseil de Paris entre le 01/01/2014 et le 30/06/2015 selon le jour de l’année

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La fréquence de publication de tweets des élus au Conseil de Paris entre le 01/01/2014 et le 30/06/2015 selon le jour de l’année

Twitter (2015) et auteurs.

21 La diversité des sujets abordés au sein des tweets complique donc leur analyse. Pour une compréhension plus fine des usages que font les responsables politiques d’un outil comme Twitter, il est dès lors indispensable d’isoler une thématique particulière à partir de laquelle peuvent être réalisées de plus amples investigations.

Une caisse de résonance des échanges lors des séances du Conseil de Paris

22 Nous avons choisi ici de nous intéresser aux débats qui se tiennent à l’occasion du Conseil de Paris. Lors des séances, les échanges sont codifiés dans une dynamique plutôt verticale et la prise de parole est hiérarchisée. À l’opposé, lors des échanges en ligne, la prise de parole n’est pas limitée et fait place à des échanges plus interactifs qui dessinent une communauté en ligne qui regroupe les élus mais aussi les citoyens et les groupes organisés de la société civile. Cela permet de souligner les spécificités des échanges en ligne qui correspondent à la dimension sociale de ce média. Ainsi, l’observation des échanges numériques relatifs aux séances du conseil renvoie moins à une dynamique d’information où l’émetteur du message prime sur le récepteur mais plus à une dynamique de communication où il peut y avoir échange et discussion avec une égalité de points de vue sans que l’émetteur domine forcément les échanges. Nous envisageons donc l’existence d’un espace public en ligne qui vient prolonger l’espace des débats officiels lors des séances du conseil où les prises de paroles et les échanges entre élus sont organisés et limitées (Image 3).

Figure 3

Tweet de Danielle Simonnet, conseillère PG

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Tweet de Danielle Simonnet, conseillère PG

23 En effet, du point de vue formel, le Conseil de Paris se réunit neuf à onze fois par an, c’est-à-dire, en règle générale, une fois par mois. Il est compétent pour régler, par ses délibérations, à la fois les affaires de la commune et celles du département. La semaine précédant le Conseil, les neuf commissions sont saisies pour examen des communications écrites ou des vœux et amendements de leur compétence. Elles ont pour objectif principal d’examiner préalablement les affaires à l’ordre du jour et de permettre aux conseillers de recueillir toute précision qu’ils souhaitent sur les dossiers correspondants. La semaine suivante, le Conseil de Paris se réunit en séance plénière. Présidée par la maire ou l’un de ses adjoints, sa première matinée est généralement consacrée à un débat sur un aspect de la politique communale ou départementale. Le temps de parole est réparti entre les groupes politiques au prorata de leurs effectifs. Ensuite, débute, par commission, l’examen des projets sur lesquels les élus se sont inscrits pour prendre part aux débats. La deuxième matinée, à défaut d’un second débat organisé, se poursuit par l’examen individuel des projets. En début d’après-midi, le mardi, chaque groupe politique pose une « question d’actualité » auxquelles l’exécutif répond. Une feuille de présence (une par demi-journée) est signée par les élus et les absences peuvent donner lieu à retenue sur indemnités.

24 Du point de vue méthodologique, pour l’observation des débats en ligne, la première difficulté est de ne retenir que les tweets qui sont publiés au sein de cet espace de débat. En ne prenant en compte que les tweets au sein desquels est utilisé le hashtag #ConseildeParis, nous remarquons que leurs dates de publication coïncident avec celles de la tenue des différentes séances au cours de la période allant du 1er janvier 2014 au 30 juin 2015 (Image 4 et Tableau 1). Le pic d’activité correspond aux séances plénières qui se tiennent presque tous les mois et est précédé par une moindre activité lors des réunions des séances thématiques la semaine précédant le Conseil.

Figure 4

La fréquence de publication de tweets des élus contenant le hashtag #ConseildeParis lors des séances du Conseil de Paris entre le 01/01/2014 et le 30/06/2015

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La fréquence de publication de tweets des élus contenant le hashtag #ConseildeParis lors des séances du Conseil de Paris entre le 01/01/2014 et le 30/06/2015

Cette concordance laisse à penser que le hashtag #ConseildeParis doit certainement être un bon marqueur des tweets portant sur les sujets débattus lors des séances du Conseil de Paris.
Twitter (2015) et auteurs.

Les sujets débattus : des traces numériques au prolongement de l’espace public

25 En général, les sujets les plus abordés dans les tweets publiés en rapport avec le Conseil de Paris diffèrent assez largement des autres. On relève en effet que les hashtags les plus utilisés dans les tweets associés à celui du #ConseildeParis sont, dans l’ordre : #Paris, #TourTriangle, #Hidalgo, #JO2024, #EELV, #Pollution, #UMP, #NKM, #Logement, #Triangle, #SmartCity, #Budget, #RolandGarros, #Paris12, #JeSuisCharlie. Ils sont, pour la plupart, différents des hashtags le plus souvent relevés dans les tweets ne contenant aucune référence directe au #ConseildeParis : #Paris2014, #Paris, #Paris12, #NKM, #Paris9, #Paris17, #Paris10, #paris20, #UMP, #FF, #StreetArt, #Hidalgo, #EELV, #Paris13, #NotreBudget.

26 Ces différents hashtags, qui reflètent en partie les sujets les plus abordés sur Twitter par notre corpus d’élus, peuvent être mieux visualisés à l’aide de nuages de mots-clés. Ces derniers permettent d’afficher un groupe de mots en différenciant la taille des caractères selon la popularité de leur usage, c’est-à-dire, dans le cas présent, selon le nombre de fois qu’ils sont mentionnés. Ils offrent ainsi une vision plus large des sujets abordés lors des Conseils de Paris (Image 5) et en dehors (Image 6).

Figure 5

Nuage de mots-clés réalisé à partir des hashtags des tweets publiés avec le hashtag #ConseildeParis

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Nuage de mots-clés réalisé à partir des hashtags des tweets publiés avec le hashtag #ConseildeParis

Note : La taille d’un mot est proportionnelle à la racine carrée du nombre de fois où le hashtag correspondant est mentionné. Seuls les 100 mots les plus cités sont ici affichés. Pour mieux rendre compte des sujets abordés lors du Conseil de Paris, le hashtag #Paris a été exclu du nuage.
Twitter (2015) et auteurs.
Figure 6

Nuage de mots-clés réalisé à partir des hashtags des tweets publiés sans le hashtag #ConseildeParis

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Nuage de mots-clés réalisé à partir des hashtags des tweets publiés sans le hashtag #ConseildeParis

La taille d’un mot est proportionnelle à la racine carrée du nombre de fois où le hashtag correspondant est mentionné. Seuls les 100 mots les plus cités sont ici affichés.
Twitter (2015) et auteurs.

27 Les tweets contenant un hashtag mais sans celui du #ConseildeParis sont forcément plus nombreux. On en décompte en effet 93 635 sur les 180 245 tweets publiés par notre échantillon d’élus au cours de la période étudiée, contre seulement 8 785 tweets pourvus d’un hashtag #ConseildeParis. Cependant, comme nous pouvons le voir dans les nuages de mots-clés générés, ces derniers (Image 5) sont beaucoup plus évocateurs des controverses en aménagement que les premiers nommés (image 6).

28 À partir de ce constat, nous pouvons aller plus loin dans notre démarche qui consiste à utiliser ces hashtags comme des marqueurs d’événements des débats politiques abordés lors de séances du type de celles du Conseil de Paris. Nous allons donc poursuivre notre analyse afin d’observer si Twitter peut être identifié comme un simple miroir des discussions qui ont lieu lors de ces séances en laissant des traces numériques des échanges, ou s’il peut, à l’inverse, être rapproché d’un espace public à part entière et au sein duquel se poursuivent les débats qui sont commencés dans des contextes institutionnels plus classiques où les prises de paroles sont limitées par les contraintes temporelles des séances du Conseil de Paris.

Les messages des élus : un capteur des controverses en aménagement ?

Des traces des débats du Conseil de Paris au dédoublement du Conseil de Paris

29 Nous allons, dans un premier temps, chercher des sujets pertinents qui sont révélateurs de profondes controverses puis, dans un second temps, procéder à des analyses plus fines sur le contenu des tweets publiés qui y font allusion.

30 L’ordre du jour des séances du Conseil de Paris différent selon les projets portés sur l’agenda politique, les contraintes administratives d’une institution avec notamment l’adoption et l’exécution d’un budget et, enfin, l’actualité politique qui donne lieu à des séances de questions libres. Au regard des principaux hashtags utilisés au cours des séances, nous pouvons penser qu’ils sont le reflet des principaux sujets abordés au cours des discussions ou, pour le moins, des principaux sujets qui font débat (Tableau 1).

Tableau 1

Hastags les plus utilisés dans les tweets publiés avec le hashtag #ConseildeParis lors des différentes séances du Conseil de Paris entre le 01/01/2014 et le 30/06/2015

N° de la séance Dates de la séance Principaux hashtags utilisés
1 10 février 2014 #EELV, #Mun75013
2 5 avril 2014 #Paris2014, #Paris20, #NKM, #Paris19
3 19 et 20 mai 2014 #Hidalgo, #BreakingNews, #Logement
4 16 et 17 juin 2014 #BergesdeSeine, #EELV, #Logement
5 7, 8 et 9 juillet 2014 #EELV, #PLU, #100jours
6 29, 30 septembre et 1er octobre 2014 #Hidalgo, #NKM, #CPJ, #Magouilles
7 20 et 21 octobre 2014 #Hidalgo, #Déontologie, #75017
8 17, 18 et 19 novembre 2014 #TourTriangle, #Triangle, #Paris12
9 15, 16 et 17 décembre 2014 #Budget2015, #Hidalgo, #Logement
10 9 janvier 2015 #CharlieHebdo, #ParisEstCharlie, #JesuisCharlie
11 9, 10 et 11 février 2015 #Pollution, #UMP, #EconomieCirculaire
12 16, 17 et 18 mars 2015 #RolandGarros, #Multiloc, #JO2024
13 13 et 14 avril 2015 #JO2024, #AmbitionOlympique, #PlanVélo
14 26, 27 et 28 mai 2015 #SmartCity, #RolandGarros, #Berges
15 29 et 30 juin 2015 #TourTriangle, #Budget, #Triangle
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Hastags les plus utilisés dans les tweets publiés avec le hashtag #ConseildeParis lors des différentes séances du Conseil de Paris entre le 01/01/2014 et le 30/06/2015

Sources : Twitter (2015) et auteurs.

31 Cette affirmation ne semble toutefois pas se vérifier pour l’ensemble des séances : les hashtags #Paris, ou faisant référence à des partis politiques ou à certains élus le prouvent. Néanmoins, certains hashtags sont évocateurs de sujets particulièrement débattus au cours de la période étudiée. Nous pensons en particulier aux #BergesdeSeine, #RollandGarros, mais plus encore à la #TourTriangle et aux #JO2024 qui arrivent en tête des discussions sur Twitter pour les 8e, 13e et 15e séances du Conseil de Paris tenues entre le 1er janvier 2014 et le 30 juin 2015. C’est à présent à ces derniers que nous allons nous intéresser pour mettre en avant les dimensions les plus controversées des échanges.

Le cas de la tour Triangle : un dossier polémique

32 En septembre 2008, Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, présente un projet de tour à proximité du Parc des expositions, porte de Versailles, dans le XVe arrondissement. Conçue par le groupe Unibail-Rodamco, la nouvelle tour, appelée « Triangle », culmine à 180 mètres de hauteur pour 42 étages, ce qui en ferait le troisième plus haut édifice de la capitale après la tour Eiffel (324 m) et la tour Montparnasse (210 m).

33 La construction nécessite une modification du PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Paris approuvé en 2006. Les élus ont donc eu à se prononcer quant au déclassement de l’assiette de la tour Triangle et à la signature d’une promesse de bail et d’un bail à construction relatif à la réalisation de la tour. Le 9 juillet 2013, lors de la mandature précédente, par une faible majorité, le Conseil de Paris a levé les dernières réserves et a entériné la modification du PLU devant permettre l’édification de la tour Triangle.

34 Lors de la mandature actuelle, le projet revient sur l’agenda politique alors que le PS ne dispose plus de la majorité absolue et doit composer avec ses alliés d’EELV et du Front de Gauche. Avec l’opposition des écologistes, le vote s’annonce serré et la maire décide d’organiser un vote à scrutin secret alors que les votes s’effectuent généralement à main levée. Lors de la séance du 17 novembre 2014, le projet est rejeté par cinq voix de majorité. Toutefois, estimant que le vote est entaché d’irrégularités, certains élus de l’opposition ayant, pendant le vote censé être à bulletin secret, ostensiblement montré leur bulletin avant de le glisser dans l’urne (Image 7), la maire de Paris saisit le tribunal administratif.

Figure 7

Le tweet de Claude Goasguen, député-maire du XVIe arrondissement, qui dévoile son vote contre la tour Triangle

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Le tweet de Claude Goasguen, député-maire du XVIe arrondissement, qui dévoile son vote contre la tour Triangle

35 Le scrutin est annulé par décision judiciaire et un nouveau vote est organisé le 30 juin 2015 alors que le projet a été légèrement modifié par le promoteur. Il est finalement approuvé par 87 voix pour et 74 contre. Six élus UDI et six élus UMP se sont prononcés en faveur de la construction de la tour malgré les consignes du leader de l’opposition, Nathalie Kosciusko-Morizet. Le PS, le PC (Parti Communiste) et le PRG (Parti Radical de Gauche) ont apporté leur soutien en arguant d’un renforcement de l’attractivité économique de la ville, où une partie du parc de bureaux serait obsolète, et de la création d’emplois, alors que le groupe EELV a maintenu son opposition à un projet jugé trop « énergétivore ». Selon la mairie, le chantier devrait commencer en 2017, pour une livraison en 2020.

Figure 8

Tweets de Pierre-Yves Bournazel, conseiller UMP ; Pascal Julien, conseiller EELV et Danielle Simonnet, conseillère PG pendant les débats du 30 juin 2015

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Tweets de Pierre-Yves Bournazel, conseiller UMP ; Pascal Julien, conseiller EELV et Danielle Simonnet, conseillère PG pendant les débats du 30 juin 2015

36 Alors que les prises de paroles sont limitées dans l’espace physique du Conseil de Paris, Twitter offre un espace supplémentaire d’expression pour les élus qui peuvent poursuivre le développement de leurs arguments et réagir aux débats en cours. Par ailleurs, le débat en ligne n’est pas exclusif au réseau social Twitter. Les plateformes de pétition en ligne permettent aussi aux citoyens d’exprimer leurs points de vue et surtout de se compter pour soutenir le projet [6] ou pour s’y opposer [7]. Finalement, à l’issue du vote, Twitter offre une tribune permettant à la maire de Paris d’afficher sa satisfaction (Image 9).

Figure 9

Tweet d’Anne Hidalgo, maire PS, à l’issue du vote

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Tweet d’Anne Hidalgo, maire PS, à l’issue du vote

Le cas de la candidature aux JO de 2024 : un dossier quasi consensuel

37 Alors que la tour Triangle faisait l’objet d’une polémique, d’autres dossiers peuvent être plus consensuels. C’est le cas de la candidature aux jeux olympiques de 2024 qui est largement soutenue par les élus parisiens à l’exception du groupe EELV et de la représentante du Parti de Gauche. La plupart des élus qui soutiennent la candidature saluent le projet et parfois interpellent les opposants à l’image de Christian Honoré. En face, les opposants, comme David Belliard, pointent le manque de concertation et le coût de cet événement.

Figure 10

Tweets de Jean-Didier Berthaut, conseiller UMP ; Christian Honoré, conseiller UMP ; David Belliard, co-président du groupe EELV et Myriam El Khomri, conseillère PS pendant les débats du 12 février et 13 avril 2015

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Tweets de Jean-Didier Berthaut, conseiller UMP ; Christian Honoré, conseiller UMP ; David Belliard, co-président du groupe EELV et Myriam El Khomri, conseillère PS pendant les débats du 12 février et 13 avril 2015

Conclusion

38 L’observation des usages du web 2.0 ouvre de nouvelles perspectives pour mieux comprendre le débat public et les controverses qui peuvent en découler. Ainsi, l’usage de Twitter par les élus parisiens renvoie l’image d’un outil qui est maintenant de plus en plus incontournable dans l’exercice des mandats locaux. L’expression en ligne permet un dédoublement de l’espace public local. Ainsi, au-delà des débats au sein des séances du Conseil de Paris à l’Hôtel-de-Ville, le réseau Twitter offre un espace illimité d’expressions et d’échanges. Ainsi, le débat public en ligne et hors-ligne a tendance à se confondre, renforçant ainsi l’idée de l’utilisation du réseau Twitter pour suivre l’activité politique et le débat public. Dans ce sens, l’espace public n’est plus unifié comme a pu le concevoir Jürgen Habermas (Habermas, 1978), mais il se diversifie, se différencie et se fragmente (Bastien et Neveu, 1999). En plus de la radio, de la télévision et de la presse, Internet viendrait favoriser la naissance d’une « mosaïque » d’espaces où peuvent s’exprimer les controverses territoriales. Alors qu’un impératif délibératif (Blondiaux et Sintomer, 2002) s’impose progressivement, il se pose alors la question de la capacité de ces réseaux sociaux à passer de la controverse à la délibération. Dans de futures recherches, il serait intéressant d’étendre cette étude du débat public parisien au-delà des élus afin d’observer comment, et dans quelle mesure, ces réseaux sociaux participent au renouveau des formes de délibération. Dans cette perspective, il n’est pas évident que ces outils participent à une diversification des publics engagés dans le débat public. En effet, s’exprimer en ligne demande des ressources techniques et cognitives particulières. Dès lors, il se pourrait même que ces outils renforcent l’exclusion de ceux qui sont traditionnellement en marge des arènes d’expression.

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Mots-clés éditeurs : controverse, débat public, Twitter, réseau social

Date de mise en ligne : 05/01/2017

https://doi.org/10.3917/lig.804.0076

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