Notes
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[1]
Ces termes sont empruntés à S. Alpers, qui les applique à l’art flamand du xviie siècle (Alpers, 1983).
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[2]
Les cartographies en contexte autochtone sont évoquées dans ce numéro par les articles de Federica Burini et Hubert Mazurek.
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[3]
Nous reprenons ici l’équivalent le plus courant de l’anglais rapid participatory rural appraisal. On notera toutefois que l’acronyme est parfois donné pour « Méthode d’analyse rapide et de planification participative ». Par ailleurs, certains auteurs font remonter la conception et l’application de la MARP aux années 1960. Pour une présentation des origines multiples de la méthode, voir Chambers, 1994.
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[4]
Les exemples malgaches proposés par Xavier Amelot dans ce numéro thématique en sont une bonne illustration.
- [5]
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[6]
Dans ce même numéro, l’article de Thierry Joliveau, Matthieu Noucher et Stéphane Roche analyse ces logiques de cartographies plus contributives que participatives.
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[7]
Volunteered Geographic Information a toutefois un sens plus proche d’information géographique bénévole, comme il a été rappelé lors du séminaire « Cartographie et participation » qui s’est tenu à Bordeaux les 22 et 23 octobre 2012.
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[8]
L’origine du terme et son application à la cartographie sont retracées dans McConchie, 2008.
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[9]
Une interface de programmation (Application Programming Interface ou API) établit le lien entre les données d’un serveur et les pages Web affichées. Une API cartographique permet de visualiser, créer, interroger des cartes.
- [10]
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[11]
Source http://www.programmableweb.com/. Données relevées le 8 octobre 2013.
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[12]
Cette application créée par Google a succédé en 2013 à My Maps. https://mapsengine.google.com/map/.
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[13]
Une application développée par l’entreprise Esri : http://arcgisonline.com.
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[15]
Denis Retaillé revient, en fin de numéro, sur la place qu’occupe la figuration dans notre manière de concevoir le monde.
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[16]
Association cartographique onternationale, fondée à Berne en 1959.
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[17]
La contribution de Jean-Christophe Plantin sur la cartographie amateur post-Fukushima illustre ces nouveaux usages.
1Penser la cartographie, dans ses formes traditionnelles ou plus récentes, reste un enjeu épistémologique important, tant il est évident que les cartes connaissent un engouement sans précédent, notamment en raison des moyens nouveaux qui permettent d’accroître leur production et leur diffusion. L’intérêt envers les cartes déborde largement des cercles traditionnels de géographes, cartographes, infographistes ou spécialistes de SIG. Un public de plus en plus vaste exploite le potentiel immense d’un instrument visuel à la fois flexible et puissant. En témoignerait l’intégration de plus en plus fréquente des cartes dans l’art contemporain, comme si les artistes, en éclaireurs de nos sociétés, proclamaient l’importance tant esthétique que cognitive du tracé cartographique. Comme les pratiques d’artistes, les cartographies participatives témoignent de ce que l’on pourrait désigner comme une « impulsion cartographique [1] » propre à notre époque. L’expression de "cartographie participative" s’est popularisée au cours de ces dernières années. Vers 2005, ses occurrences ne s’élevaient qu’à quelques dizaines sur les principaux moteurs de recherche de l’internet. En France, la formule a été prioritairement associée à la cartographie fondée sur des applications numériques. Ainsi en 2007 parlait-on de cartographie participative à propos d’une extension offerte par Google Maps, qui permettait aux utilisateurs anglo-saxons d’intervenir directement sur les données relatives à un lieu. S’il relevait une erreur dans la balise qui indiquait une adresse, l’usager pouvait déplacer celle-ci à l’aide d’une fonction Move marker de l’application. Google introduisait là un moyen simple et gratuit de corriger les erreurs de sa base de données. Pourtant, la notion de cartographie participative n’est pas liée exclusivement aux technologies numériques, et doit être saisie de manière plus globale. Elle embrasse, comme nous le montrerons en premier lieu, un ensemble d’expériences développées dans des contextes sociétaux et techniques très différents. La cartographie participative est voisine par certains traits de formes plus anciennes bien connues des géographes, telle que la cartographie mentale ou cognitive (Gould et White, 1974, 1986). Elle en diffère cependant par les réseaux qui la font advenir et circuler. Démêler la typologie et proposer une définition, même réduite à un plus petit dénominateur commun, est l’un des enjeux de cet article. Dans un second temps, je tenterai de montrer comment les différentes formes de cartographie participative ébranlent les fondements théoriques et les certitudes d’une discipline longtemps figée autour de quelques dogmes et pratiques. Ces transformations m’invitent à parler en titre d’une « cartographie indisciplinée » (Crampton et Krygier, 2006), ou pour mieux dire, hors discipline. Toutefois, l’évolution qui est en cours peut aussi se lire comme une opportunité de renouvellement au sein de la discipline cartographique et justifier d’un regain d’intérêt des géographes envers les cartes issues des processus participatifs.
La cartographie participative, une catégorie composite
2Cartes collaboratives, contributives, coopératives, wikimaps, SIG à participation publique, cartes communautaires, autochtones, indigènes, sont autant de formes d’expression cartographique souvent récentes et en rapide expansion. Je suggère de les rattacher, au-delà de leur diversité, à une catégorie générique, celle de la cartographie participative. Cartographie plutôt que carte, car il semble bien que l’on soit là, non du côté d’une catégorie d’objets, comme les cartes thématiques ou topographiques, mais bien d’un processus spécifique de construction. Quels en sont les traits originaux ? La question des technologies mises en œuvre semble ici secondaire. Les procédés participatifs sont très variables, des plus sommaires aux plus sophistiqués. Il semble plus essentiel de caractériser l’élaboration de la représentation cartographique, c’est-à-dire la production des informations sur le territoire aussi bien que leur codification, comme le résultat d’une opération collective. À vrai dire, peu de cartes sont le produit d’un geste individuel, aussi faut-il préciser ce point. L’organisation, au sens sociologique, qui élabore la carte, peut avoir un périmètre très différent : minorité ethnique dans un district urbain, communauté villageoise, groupe d’élus ou de citoyens, tribu autochtone, etc. Elle se caractérise toutefois par une expérience ou une connaissance directe du territoire représenté. On dirait volontiers de la cartographie participative qu’elle est la cartographie de l’habitant, non bien sûr au sens strict celui qui demeure en un lieu, mais plus largement celui qui en fait usage. La carte finale incorporera donc un savoir local, direct. Enfin, les personnes engagées dans la production de ces cartes n’appartiennent pas aux milieux de la cartographie professionnelle ou académique, ce qui n’exclut pas que certaines aient pu s’approprier des compétences techniques qui en proviennent.
3Ces particularités témoignent d’une transformation profonde du mode de fabrication de la carte. La cartographie était traditionnellement un travail d’expert, d’ingénieur ou autre spécialiste, imposant une vision du territoire et un vocabulaire (conceptuel ou graphique) standardisés, suivant une relation verticale du sommet vers la base (top-down). La circulation établie par la cartographie participative apparaît à l’inverse, de la base vers le sommet (bottom-up). La carte participative, en renversant le rapport habituel de savoir et de pouvoir sur le territoire, semble répondre aux injonctions éthiques exprimées dès les années 1990 par le britannique J. B. Harley (Harley, 1990, 1991). Constatant que les milieux professionnels de cartographes se concentraient sur des questions de technologie, d’exactitude ou de copyright, les « normes internes » de leur discipline, Harley les invitait à se préoccuper également de valeurs transcendantales. Quel type de carte est bon, quelle sorte de cartographie est juste ? Rejetant les solutions « instrumentales » ou technocratiques des problèmes, il proposait de changer de philosophie, de renouveler le contenu des cartes en se montrant sensible aux nuances des situations locales, et au final d’admettre la variété possible des « bonnes cartes ». On peut également rattacher les cartes participatives au mouvement de la contre-cartographie (Peluso, 1995), qui en réponse à la crise des représentations des années 1980, s’est attaché à proposer des cartes alternatives aux produits habituels des organismes cartographiques officiels ou commerciaux. La cartographie participative, quoi qu’il en soit, présente des intersections avec d’autres pratiques, sans toutefois se confondre avec elles. C’est le cas avec les cartographies autochtones [2] qui peuvent ou non être construites selon des démarches participatives.
Cartographie participative et projets de développement
4C’est à la fin des années 1980 que les pratiques participatives sont devenues un outil important dans les milieux spécialisés dans l’aide au développement. L’échec de nombreux programmes, en raison de la faible implication des populations locales, fait prendre conscience de l’inefficacité de solutions apportées par des experts extérieurs, sur la base d’enquêtes brèves et principalement quantitatives. On met alors au point la MARP ou « méthode accélérée de recherche participative [3] ». Elle rencontre un succès rapide parmi les acteurs du développement, et est adoptée aujourd’hui par la quasi-totalité des opérateurs ou bailleurs de fonds à destination des communautés rurales des pays du sud [4].
5La méthode vise à établir un échange avec les populations locales, afin de faire émerger leur propre savoir sur le territoire, savoir traditionnel jusqu’alors négligé. Les projets peuvent ainsi tenir compte des objectifs exprimés par les communautés enquêtées, de leurs perceptions et de leurs connaissances. Les opérateurs récoltent les données via un processus collectif de discussion, facilité par divers instruments. C’est ici qu’intervient la cartographie, parmi d’autres outils de visualisation et de dialogue (diagrammes de Venn, transects, calendriers, dessins, etc.). Elle a l’avantage d’être facile à mettre en œuvre, peu coûteuse, stimulante pour débattre. Elle fournit bien sûr directement des données localisées, qui peuvent être par la suite intégrées à des SIG, selon une pratique de plus en plus courante. Ces qualités ont conduit, au cours de ces vingt dernières années, à une complexification de la cartographie participative ainsi qu’à son autonomisation au sein de la MARP. De nombreux projets de développement ne font plus appel qu’à elle (Cesaro, 2010).
6Dans la pratique, un groupe de villageois se réunit pour dresser une carte de la communauté. L’opération est faite parfois sur papier ou au tableau, mais le plus souvent au sol, sur un terrain ouvert et dégagé. On place tout d’abord quelques points de repère, puis la carte est construite par apport successif de marques et d’objets (voir figure 1 dans le cahier couleur). La manière dont les villageois font la carte et ce qu’ils trouvent important fournissent les points de départ des échanges sur les aspects essentiels de la vie du village. La personne extérieure ou « facilitateur » doit s’effacer, passer la main à la population, l’encourager à s’exprimer. L’utilisation d’un support visuel facilite le dialogue. Tous peuvent contribuer, sans que s’exercent les habituels rapports de domination, davantage présents dans la communication verbale. La carte finale est rudimentaire, mais l’essentiel n’est pas dans sa précision ou sa qualité graphique, mais bien dans les informations qui révèlent les perceptions locales relatives aux ressources, à l’organisation des terroirs, à la vie sociale. Les cartes relèvent de différentes catégories. Certaines sont collectives (carte du village, carte du territoire) et d’autres individuelles (carte de l’exploitation d’une famille). Elles figurent le plus souvent la situation présente, mais peuvent aussi renvoyer au territoire tel qu’il était dans le passé, voire au moment parfois mythique de l’installation de la communauté (Burini, 2005). L’agent externe recopie ou photographie la carte originale, et il peut en produire une restitution numérique.
7Il résulte du processus participatif des cartes très parlantes, bien qu’elles soient tracées par des personnes souvent illettrées, ce qui n’a pas été sans provoquer la surprise chez les spécialistes du développement. R. Chambers s’exclame ainsi : « Quand je pense aujourd’hui aux années 1980, c’est avec un sentiment proche de l’incrédulité et de la honte ; comment avons-nous pu être ignorants si longtemps, avant de découvrir ce que les populations locales pouvaient faire ? » (Chambers, 2006). Pourtant, les travaux d’anthropologie comme certains récits d’explorateurs avaient montré l’extraordinaire capacité des autochtones à représenter leur environnement, et témoigné de l’existence d’une pensée cartographique, alors même que l’objet carte était inconnu. L’introduction d’un savoir local dans la carte n’était pas non plus une nouveauté radicale. Plusieurs études historiques ont mis en évidence la contribution des informateurs ou des auxiliaires autochtones aux cartes occidentales, dans le contexte de l’exploration et de la colonisation (Raj, 2004, 2007 ; Blais, 2007 ; Blais, Deprest et Singaravélou, 2011). La cartographie participative est toutefois d’un autre ordre, elle inverse la hiérarchie des savoirs et brouille le grand partage entre un savoir extérieur et théorisé et un savoir implicite et incorporé aux pratiques des lieux (Latour, 1983).
Cartes communautaires et projets de territoires
8Des expériences voisines se rencontrent dans les pays développés, où, il faut le rappeler, la démarche participative a existé de façon précoce, dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement. L’idée d’associer davantage les citoyens à la transformation de la ville a été portée par la sociologie urbaine dès les années 1960-1970. Les expériences de cartographie participative ont suivi quelque deux décennies plus tard, en Europe ou aux États-Unis. Des pratiques très diverses peuvent être désignées comme participatives (Debarbieux, 2003). Le terme doit sans doute être réservé aux expériences qui reposent sur une intervention citoyenne en amont des projets territoriaux, dans la phase même de leur établissement. La cartographie mise en œuvre peut être traditionnelle, sur papier, ou reposer sur des technologies de l’information géographique, à travers des SIG participatifs. Les études montrent le retard français en ce dernier domaine. La pratique est beaucoup plus développée au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas. Quant aux États-Unis, ils ont vu se mettre en place un mouvement dynamique de SIG participatifs, impliquant des communautés locales ou des minorités (Sawicki & Peterman, 2002).
9Un exemple intéressant de la pratique participative est le mouvement des cartes paroissiales (Parish Maps), lancé en 1985 au Royaume-Uni (Clifford et King, 1996). Les membres d’une communauté villageoise sont invités à réaliser des cartes mettant en valeur les caractères distinctifs de leur environnement, « l’esprit des lieux » qu’ils habitent. La carte finale apparaît parsemée de vignettes figuratives et de petits textes descriptifs (voir figure 2 dans le cahier couleur). Dessinée ou peinte en grand format, elle sera souvent affichée dans le hall des mairies. L’objectif poursuivi est celui d’une prise de conscience de la communauté et de ses valeurs et d’une incitation à l’engagement citoyen. La dimension politique n’est pas absente de l’entreprise, via la promotion de la gouvernance locale et l’empowerment de la communauté. Plus de 800 paroisses ont jusqu’ici réalisé leur carte, et le mouvement s’est étendu à plusieurs pays d’Europe du Nord et aux États-Unis. Une pratique similaire se rencontre en Italie, avec les mappe di comunità, réalisées à l’initiative des écomusées.
10En France, on rencontre des expériences intéressantes à l’exemple des cartographies promues par Mairie-conseils, un service de la Caisse des dépôts et consignations, qui accompagne les élus locaux dans la mise au point de leurs projets territoriaux. Dans ce but, le service a établi une série de "démarches de travail" [5], dont plusieurs font appel à de la cartographie participative. Les cartes sont construites collectivement lors de réunions d’élus et d’administrés. Les résultats des discussions sont synthétisés, puis reportés graphiquement sur un fond de carte IGN. Les premières cartes dressent le constat de la situation du territoire et de ses évolutions récentes, d’autres expriment les enjeux principaux du développement, certaines s’inscrivent enfin dans la prospective, les vocations du territoire (carte de la situation rêvée, carte de l’esprit des lieux), les actions à mener (carte des projets, carte des axes d’action).
11Le projet commun émerge progressivement à la suite des échanges autour des cartes, en conciliant des perceptions du territoire souvent très diverses. Comme dans le cas des villageois des pays du sud, les participants sont souvent plus familiers du discours ou dans le cas présent de l’écrit que du dessin graphique. Les intervenants notent toutefois « la facilité avec laquelle ces acteurs s’apprivoisent au dessin de la représentation de leur vécu » et maîtrisent rapidement ce nouveau procédé d’expression (Clément, 2003). La carte présente alors une dimension nouvelle, non plus celle d’un outil de référence, exhibant un « toujours déjà là », mais un objet support de discussion et de négociation. Les technologies numériques peuvent intervenir dans ces expériences, permettant la restitution numérique de cartes réalisées dans un premier temps sur le vif. Toutefois, elles n’entretiennent pas de lien direct avec la participation, à la différence des pratiques associées au Web 2.0.
Cartographie 2.0, une cartographie de communautés alternatives
12On désigne sous le nom de GéoWeb (contraction de Geospatial Web) l’association d’une information géographique, ou plutôt géoréférencée, et de l’internet. Le GéoWeb était constitué à l’origine de sites de cartes statiques et principalement consultables. Il a évolué parallèlement aux transformations générales et accélérées de l’internet. Le fait marquant est l’émergence d’une nouvelle génération de sites et d’applications qui permettent aux internautes de partager des informations et de collaborer en ligne, pour générer leurs propres contenus. Il s’agit d’un internet participatif, le Web 2.0, ainsi que Tim O’Reilly suggère de le désigner en 2005. La cartographie 2.0 renvoie ainsi à des cartes créées et utilisées en ligne, issues de la contribution d’amateurs. Elle est parfois identifiée ou rattachée à la néogéographie, une « géographie nouvelle » qui repose sur l’utilisation de techniques et d’outils géographiques mais est produite hors des cercles de spécialistes ou d’experts (Turner, 2006).
13La cartographie 2.0, à la différence d’une cartographie sollicitée en vue de la réalisation de projets territoriaux précis, relève principalement de contributions volontaires et spontanées faites sur le Web, en utilisant des interfaces de programmation [6]. Elle n’est pas nécessairement participative : les apports peuvent être faits sur une base individuelle, aboutissant à des cartes mémorielles ou personnelles, parfois désignées comme une égocartographie. Nous nous focaliserons cependant sur les formes communautaires. Leur développement se situe au croisement de plusieurs tendances fortes. La première est une ressource en données numériques géolocalisées en constante inflation, qu’il s’agisse d’informations institutionnelles en accès libre (open data) ou de données géographiques produites par les individus eux-mêmes. Cette dernière est parfois désignée comme une « Information géographique volontaire [7] », créée ou diffusée par des citoyens, qui serait à distinguer des informations institutionnelles ou commerciales (Goodchild, 2007). Le développement de la géolocalisation fait ainsi de tout possesseur d’un appareil muni d’un récepteur GPS un émetteur potentiel de données cartographiables. La seconde tendance de fond est l’accès, également libre, à des outils en ligne permettant de réaliser ses propres cartes, ou bien de contribuer à des entreprises cartographiques collectives. On ne confondra pas, toutefois, la liberté d’usage d’un outil en ligne avec la liberté plus large qui permettrait d’avoir accès au code source d’un logiciel et de le transformer à volonté. La plupart des outils mis à disposition ne sont pas en open source.
14La forme de cartographie la plus populaire attachée au Web 2.0 est celle du mashup (« mélange » ou « mixage ») [8]. Il s’agit de combiner des informations venant d’une source en libre accès avec un fond (image satellitale ou plan topographique) venant d’une autre source. L’association des données se fait par l’intermédiaire d’interfaces de programmation cartographiques [9] d’usage simple et intuitif, qui forment l’architecture de participation conçue pour faciliter la contribution des utilisateurs.
15La période récente a vu un développement prodigieux des mashups cartographiques. Le site d’analyse ProgrammableWeb recense 352 interfaces dans la catégorie mapping, dont le service en ligne Google Maps [10], le plus populaire, lancé aux États-Unis en 2004. Quant aux mashups à base cartographique, ils représentent 38 % de l’ensemble des mashups existants [11].
16Les mashups sont souvent le fait d’individus illustrant des thèmes qui leur sont personnels : lieux visités, bonnes adresses, parcours de vie, etc. Mais dans d’autres cas, ils résultent d’un assemblage de données fournies par plusieurs personnes, derrière une seule interface graphique. Il s’agit alors de wikimaps, ou cartes Web librement modifiables par tous les visiteurs autorisés, qui se complètent donc sur un mode collaboratif. Le niveau d’intervention des contributeurs est variable, depuis l’ajout d’une information ponctuelle sur un fond préexistant jusqu’à la création même de ce fond sous forme de données géographiques libres. Selon le modèle bien connu de l’encyclopédie en ligne Wikipédia, il est postulé que le plus grand nombre d’intervenants permet de converger vers la vérité. Dans le cas précis des cartes, ce postulat se double de celui de la supériorité de la cartographie locale, fondée sur l’expérience du terrain. Enfin l’objectif n’est pas seulement du ressort du savoir, il est souvent essentiellement politique et social. La carte participative rend la parole à des catégories dont l’expression publique est limitée. Les pays en développement en montrent des exemples intéressants, avec la plateforme Ushaidi (témoignage, en swahili), mise en place au Kenya pour relever les incidents qui ont suivi les élections en 2008, ou Harassmap qui permet aux femmes égyptiennes de signaler par SMS les faits de harcèlement sexuel qu’elles ont subis et le lieu où ils se sont produits.
17Un grand nombre de cartes contributives fonctionnent suivant le modèle de l’épinglage, un principe qui est commun à plusieurs sites sociaux de partage d’image, tel Pinterest. Sur le fond de carte mis à disposition, les contributeurs posent une balise de localisation (un tag) qu’ils associent à une information : texte, fichier image ou vidéo, lien vers un autre site, etc.). De telles cartes couvrent une grande variété de sujets, depuis la mise en commun de photographies à l’annotation de lieux remarquables (restaurants, commerces, monuments), en passant par le compte rendu d’événements ou d’incidents à l’échelle locale. Cette mise en espace d’informations connaît un succès d’autant plus grand que le seuil d’accès technologique est bas. La contribution de l’internaute est simple et limitée, permettant une large appropriation.
18Dans ses développements récents, cette pratique a évolué vers une cartographie en temps réel, appuyée sur des messages issus des réseaux sociaux. Ainsi, L’application Waze permet à des conducteurs d’envoyer depuis leurs smartphones des informations sur les itinéraires qu’ils suivent (circulation fluide, présence de policiers, embouteillage, obstacle, etc.), aboutissant à une carte globale et immédiate du trafic (voir figure 3 dans le cahier couleur). Des applications de ce genre, qualifiées de « GPS sociaux » ou « GPS communautaires », se rencontrent pour tous types de réseaux et intéressent quelques autres domaines, comme la météorologie (Wezzoo, Weddar).
19À un niveau supérieur, la cartographie 2.0 peut permettre au contributeur de dépasser le graphisme de l’épingle ou de la balise rouge, d’exprimer non seulement des données ponctuelles mais aussi de dessiner des lignes et polygones, de choisir un symbolisme d’après quelques variables visuelles classiques, taille ou couleur, voire d’accéder à des fonctionnalités plus élevées, comme l’ajout de nouvelles couches de données aux fonds de carte. Des outils tels que Maps Engine Lite [12], ArcGis Online [13], Mapbox [14] et bien d’autres, permettent aujourd’hui de telles évolutions. Pendant longtemps, la « cartographie d’amateur » ne semblait pas capable d’intégrer des fonctions plus complexes de dessin, de cartographie statistique voire d’analyse spatiale. En effet, celles-ci auraient demandé des apprentissages supplémentaires, voire une expertise, ce qui allait à l’encontre des principes d’accessibilité et d’usage par tous. La dernière génération d’applications va peut-être invalider ce constat.
20Le projet OpenStreetMap, la carte coopérative au million de contributeurs, est souvent cité comme une sorte de paradigme de la cartographie participative à l’ère de l’internet. Le projet consiste en la création d’une cartographie de base, libre d’utilisation et de modification, par une communauté « de gens comme vous », comme l’annonce le site de l’organisation. OpenStreetMap relève des contenus géographiques générés par des utilisateurs, mais elle n’est pas au sens strict un mashup. L’entreprise ne se conçoit toutefois qu’en association avec les sources et outils en libre accès (images satellitales, géolocalisation) qui permettent de créer les données. La réalisation d’un fond de carte en licence libre présente un seuil technologique nettement plus élevé que dans le cas des cartographies par épinglage. L’enregistrement de signaux GPS au long d’un itinéraire doit en effet s’accompagner du relevé de diverses informations (noms de rues, type de voies), celles-ci étant ensuite transformées en données de carte, pour aboutir à leur intégration dans une base communautaire, puis au rendu final par le dessin. Le manuel du débutant est à lui seul d’un abord difficile, et le terme d’amateur peut difficilement être accolé au « mappeurs » d’OSM ! L’entreprise reste dominée par les développeurs informaticiens ou les geeks, passionnés du Web et des nouvelles technologies (Lambert et Zanin, 2012).
Les cartographies participatives, entre émancipation et contraintes
21On doit éviter tout jugement manichéen sur une cartographie alternative qui serait par essence démocratique et émancipatrice face à une cartographie d’agences gouvernementales, vecteur de domination et de manipulation. Dans les expériences que nous avons décrites, les biais restent nombreux, les arrière-pensées ne sont pas exclues. Au cours des sessions participatives liées à la MARP, l’expression peut être biaisée par les différences de statut au sein de la communauté. Les chercheurs doivent prêter attention à la diversité de ceux qui s’expriment (hommes/femmes, jeunes/personnes âgées, locaux/immigrés, etc.) et ils doivent souvent solliciter séparément les femmes du village (voir figure 4 dans le cahier couleur). Certaines communautés se prêtent au jeu de la participation pour satisfaire les bailleurs de fonds, ils en intègrent les règles et en jouent pour orienter les décisions à leur avantage. La participation des populations, tant mise en avant par des organismes internationaux, reste imparfaite et parfois ignorée, lorsqu’il s’agit par exemple de mettre en place des zonages de protection contraignants pour les populations locales (Harchies et al., 2007).
22Les communautés qui s’expriment par la cartographie numérique en ligne posent des problèmes d’autre nature. L’accès libre et pour tous aux outils en ligne est une fiction, qui méconnaît la fracture numérique. Ainsi, il a été démontré que la couverture par OpenStreetMap était beaucoup plus avancée dans les territoires les plus prospères que dans les zones défavorisées du Royaume-Uni (Haklay, 2009). D’autres inégalités correspondraient aux différences de densité, à la division urbains/ruraux, etc. Faut-il enfin rappeler l’ironie de Wood et al. à propos des SIG à participation publique, qui seraient « rarement des SIG, intensément hégémoniques, à peine publics et tout sauf participatifs » (Wood et al., 2010) ?
23Enfin, dans le cadre du GéoWeb, les communautés participantes restent le plus souvent sous la dépendance des structures, commerciales ou institutionnelles, qui mettent à leur disposition les données (en réalité une partie de celles qu’elles possèdent) et les applications. Les revenus publicitaires, il faut le rappeler, restent la raison essentielle pour laquelle Google et d’autres firmes fournissent tant de services gratuits aux individus ou aux organismes officiels (McConchie, 2008).
24L’expression cartographique est en elle-même contraignante, par son langage et sa topologie (deux dimensions, espaces métriques dans le cas des cartes numériques sur fond d’image). L’extraordinaire souci moderne de la définition de lieux et de limites ne fait pas toujours sens pour des sociétés où c’est la rencontre qui fait lieu (Retaillé, 2011), ou bien l’espace de contact qui forme la limite [15]. La carte peine souvent à exprimer à elle seule toutes les nuances d’une vision autochtone multiforme du territoire (Glon, 2013).
25Une fois la carte construite sur le mode participatif, l’idée qu’elle réalise un transfert de pouvoir ne peut être niée. La carte collective restitue au citoyen des informations cachées ou secrètes, dans une perspective radicale (carte des radiations nucléaires, carte des emplacements de caméras de surveillance). Elle permet l’expression de groupes qui n’ont pas habituellement la parole, minorités ethniques, groupes dominés, femmes. Dans d’autres cas, en mettant en avant les valeurs territoriales d’une communauté, elle la construit et la légitime en un même mouvement, elle fait pièce aux discours étatiques ou technocratiques, elle accompagne parfois la résistance politique. Il reste que, d’une forme de cartographie participative à une autre, un certain nombre de questions restent posées. Dans le cas des cartes associées à la MARP, qui possède les cartes et s’en sert ? L’usage se fait-il toujours au bénéfice de la communauté ? Les cartes vont-elles la renforcer ou l’affaiblir (Chambers, 2006) ? Si l’on considère les pratiques associées au Web 2.0, d’autres questions viennent comme en écho, sur le copyright des cartes et la diffusion de données personnelles, le cadre de contrôle très strict dans lequel s’opère la participation, l’usage mercantile du crowdsourcing. Il paraît nécessaire de mettre en avant et de développer les expériences de cartographie participative qui parviennent à s’abstraire des lois du marché.
Insiders et outsiders
26Le succès des pratiques participatives conforte la conception relativiste des cartes : elles correspondent à des pratiques spatiales différenciées, elles sont les métaphores de différentes cultures, et ne peuvent donc être validées par les seuls critères de conformité à un modèle, qui serait celui de la cartographie scientifique occidentale.
27Le mouvement alimente un courant critique, mais il a aussi des conséquences sur les bornes et l’identité de la cartographie, discipline technique et académique.
28La cartographie s’est esquissée en tant que discipline dans la période de l’entre-deux-guerres, puis elle s’est développée et institutionnalisée à partir des années 1950 (Wolter, 1975 ; Palsky, 2012). C’est alors que naissent les revues spécialisées, les sociétés de cartographes, l’ACI [16], les réunions et congrès nationaux et internationaux. La pratique des cartographes s’organise autour d’un nouveau paradigme, celui de l’efficacité de la communication. Le développement de la cartographie numérique et des SIG provoquent une première remise en question, à partir des années 1980. Les enjeux proprement cartographiques passent au second plan, après les questions de programmation et de structuration des bases de données. L’identité de la cartographie se dilue, à mesure qu’elle se fond dans des ensembles plus vastes, la « géomatique », les géosciences, la géo-visualisation. La discussion se poursuit depuis lors sur son utilité et son projet scientifique. La cartographie participative, en tant que cartographie sans cartographes, est venue accentuer la crise identitaire. Plusieurs auteurs anglo-saxons (Olson, 2004 ; Koch, 2004 ; Carter, 2004) en ont débattu à la suite de l’annonce faite par Wood de la « mort de la cartographie » (Wood, 2003). L’acte de décès repose sur l’hypothèse qu’après une période relativement brève de professionnalisation, au cours de laquelle les faiseurs de cartes sont devenus « cartographes » et se sont arrogés un ensemble de compétences, nous connaîtrions une évolution inverse de promotion d’une cartographie de non-professionnels. Selon Wood, l’ensemble du discours prescriptif de la cartographie professionnelle ou académique, de fait ignoré dans des millions de cartes pourtant utiles, n’a plus lieu d’être. Nous serions donc entrés dans l’ère de la cartographie "indisciplinée".
29Parallèlement, des catégories et distinctions sur lesquelles se fondait la discipline se sont brouillées. Ainsi le modèle de la communication cartographique avait emprunté au schéma classique proposé par Shannon et Weaver en 1948-1949 le circuit linéaire émetteur-canal-récepteur, devenu cartographe-carte-utilisateur. Or on voit se développer une cartographie faite par les utilisateurs, et souvent pour eux-mêmes. Cette cartographie méconnaît les étapes bien réglées du travail cartographique habituel, sélection de l’information pertinente, choix d’un fond de carte (projection et échelle), choix réfléchi des symboles. On ressent clairement le malaise des experts face à des cartes rudimentaires, sans objectif précis, qui ne respectent pas les protocoles scientifiques et les principes élémentaires de la sémiologie graphique. Cette cartographie est sans auteur défini, sinon une collectivité aux contours indéterminés et sans cesse mouvants. Ses produits eux-mêmes sont toujours en construction, non pas comme une carte mise à jour à intervalles réguliers, mais comme une tentative toujours provisoire et souvent éphémère, écrite puis réécrite. Ce qui importe le plus semble bien le processus lui-même plutôt que le produit final, l’acte créatif de construction d’un espace, le mapping comme on le qualifie parfois, en l’opposant au map-making (Wood, 1993).
30Les cartes des non-cartographes ne constituent sans doute pas la menace annoncée, et ne signent probablement pas la mort de la discipline. Elles lui imposent cependant un renouvellement de ses méthodes et de ses questionnements. Du discipliné vers l’indiscipliné, il ne peut y avoir simple critique, contemption ou volonté d’instiller les règles des uns dans les pratiques des autres. De toute évidence, les formes participatives enrichissent la cartographie dans plusieurs directions.
31Elles offrent par exemple des solutions réactives en cas de crise, humanitaire ou sanitaire [17]. Des cyclones Katrina (2008) à Sandy (2012), des applications simples d’accès ont permis la mise en contact des victimes, la localisation des volontaires et des besoins. Dans d’autres cas, les cartes participatives matérialisent des réalités jusqu’ici invisibles pour les cartes traditionnelles, qu’il s’agisse de lieux porteurs de sens pour certaines communautés, d’itinéraires sans traces ou d’installations "non permanentes" et informelles, tels que campements ou bidonvilles (figure 5).
32L’Association Cartographique Internationale a pris conscience de ces complémentarités et a forgé le mot de néocartographie pour qualifier cette cartographie des outsiders. Elle a institué une commission sur la néocartographie, lors de son congrès de Paris de 2011, et organisé la première session sur ce thème à Dresde, en août 2013. À dire vrai le projet est double : la discipline reconnaît l’existence de l’indiscipline et se dispose à l’analyser. Mais de façon plus contradictoire, elle envisage aussi de l’assimiler, voyant dans ces agents extérieurs, qui ne se rattachent pas d’eux-mêmes et spontanément aux activités cartographiques, un « potentiel d’adhérents » ! Faire des mappeurs des cartographes, le projet est peu convaincant. Il l’est davantage dans sa dimension de recherche et d’analyse. On pourrait en trouver l’écho dans l’initiative de certaines universités américaines (Penn State, Florida) d’inscrire l’étude et la réalisation des mashups dans leurs cursus. De telles initiatives seraient évidemment bienvenues dans le cadre français. La cartographie associée à la MARP et aux mashups pourrait trouver sa place dans des programmes renouvelés. Il s’agirait moins d’une « acquisition de compétences » (même si celle-ci n’est pas à négliger) que d’un moyen d’aborder la cartographie contemporaine dans sa dimension de produit social, construit sur un ensemble de mises en relation, ainsi que de susciter la réflexion sur les règles internes dont s’est dotée la discipline académique, les objets qu’elle se choisit, le langage qui les exprime.
33Le mouvement de la cartographie participative constitue enfin un continent à explorer pour la géographie. Représentation ancrée dans les pratiques spatiales, elle informe du sens des lieux, du rapport au territoire de communautés réelles ou imaginées. Les lieux choisis, les thèmes cartographiés, les mots-clés ou tous autres contenus qui leur sont associés peuvent se lire comme l’expression de catégories établies d’en bas, taxonomies sociales ou folksonomies (Vander Wal, 2004). Bien sûr, la masse d’information reste principalement descriptive, notamment dans le cas des cartes 2.0, et ne parle pas par elle-même. Son ontologie spatiale peut paraître pauvre : le x et le y, l’espace euclidien (Crampton et al., 2013). L’ensemble n’en constitue pas moins une source extraordinaire d’informations sur les manières de définir les lieux et les sentiments qui leur sont attachés. Les outils d’analyse existent parfois (ainsi TagMaps, qui permet de visualiser la répartition des mots-clés associés aux photographies déposées sur le site Flickr) ou restent à inventer. La géographie ne peut rester dans l’indifférence (Joliveau, 2010), elle possède les méthodes et les concepts qui permettent de dépasser la dimension utilitaire directe des cartes issues de processus participatifs et d’en proposer une approche réflexive.
Bibliographie
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Mots-clés éditeurs : cartographie, mashup, néocartographie, cartes, cartographie participative, territoire, cartographie 2.0, néogéographie
Mise en ligne 22/01/2014
https://doi.org/10.3917/lig.774.0010Notes
-
[1]
Ces termes sont empruntés à S. Alpers, qui les applique à l’art flamand du xviie siècle (Alpers, 1983).
-
[2]
Les cartographies en contexte autochtone sont évoquées dans ce numéro par les articles de Federica Burini et Hubert Mazurek.
-
[3]
Nous reprenons ici l’équivalent le plus courant de l’anglais rapid participatory rural appraisal. On notera toutefois que l’acronyme est parfois donné pour « Méthode d’analyse rapide et de planification participative ». Par ailleurs, certains auteurs font remonter la conception et l’application de la MARP aux années 1960. Pour une présentation des origines multiples de la méthode, voir Chambers, 1994.
-
[4]
Les exemples malgaches proposés par Xavier Amelot dans ce numéro thématique en sont une bonne illustration.
- [5]
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[6]
Dans ce même numéro, l’article de Thierry Joliveau, Matthieu Noucher et Stéphane Roche analyse ces logiques de cartographies plus contributives que participatives.
-
[7]
Volunteered Geographic Information a toutefois un sens plus proche d’information géographique bénévole, comme il a été rappelé lors du séminaire « Cartographie et participation » qui s’est tenu à Bordeaux les 22 et 23 octobre 2012.
-
[8]
L’origine du terme et son application à la cartographie sont retracées dans McConchie, 2008.
-
[9]
Une interface de programmation (Application Programming Interface ou API) établit le lien entre les données d’un serveur et les pages Web affichées. Une API cartographique permet de visualiser, créer, interroger des cartes.
- [10]
-
[11]
Source http://www.programmableweb.com/. Données relevées le 8 octobre 2013.
-
[12]
Cette application créée par Google a succédé en 2013 à My Maps. https://mapsengine.google.com/map/.
-
[13]
Une application développée par l’entreprise Esri : http://arcgisonline.com.
- [14]
-
[15]
Denis Retaillé revient, en fin de numéro, sur la place qu’occupe la figuration dans notre manière de concevoir le monde.
-
[16]
Association cartographique onternationale, fondée à Berne en 1959.
-
[17]
La contribution de Jean-Christophe Plantin sur la cartographie amateur post-Fukushima illustre ces nouveaux usages.