Le terme de « populisme » devient de plus en plus insuffisant. Chargé surtout de connotations négatives, dans un sens de plus en plus vaste, dont le volume conceptuel s’élargit de manière exponentielle pour tenter de saisir la dynamique déjà incontrôlable d’émergence de nouveaux phénomènes, voire de nouveaux fantasmes ou revenants politiques, il traduit surtout une impuissance du langage critique face au « réel « du politique. On parle de populisme faute de mieux : faudrait-il donc répéter une fois de plus que notre discours critique est en déficit conceptuel ? Est-ce vrai ? Évitons la doxa métacritique également.
Récemment, la notion de populisme a également connu une tentative importante de relecture positive, tentative de la « détourner » des connotations négatives, pour la faire évoluer vers un contexte émancipateur, ce qui la sauverait d’abus idéologiques et surtout ne permettrait pas son usage automatique, irréfléchi, dans le but de stigmatiser les nouveaux régimes de la gauche « radicale », surtout en Amérique Latine, mais aussi en Europe à l’époque de Syriza, de Podemos ou bien de la France insousmise. J’ai évidemment en vue le travail d’Ernesto Laclau et Chantal Mouffe. Toutefois, entre-temps on est devenu les témoins mélancoliques ou colériques de la chute de la vague rouge en Amérique Latine aussi.
Dans tous les cas, la notion de populisme est couramment utilisée pour désigner les projets politiques radicaux de droite et de gauche (ici on laissera de côté le problème de la signification de plus en plus floue du terme « radicalité », et à quel point la symétrie présupposée établie entre les deux pôles, la droite radicale et la gauche radicale, les posant en tan…