Ensuite, un miroir, puis une grande marée. Le miroir ballottant sur les vagues, la bride lâchée et les pieds hors des étriers. Le vent se lève, les vagues se lèvent, le miroir danse, retourné dans tous les sens, sens dessus dessous. Tombe la tempête, le galop s’accélère, les vagues se dressent furieusement. Le miroir plonge, les tourbillons arrivent. Le miroir plonge dans les tourbillons, éclate en mille morceaux. Mille morceaux de miroir tournoyant, s’engouffrant dans les eaux de Tanger, de Paris, de Venise, de Rome... Se renvoyant des visages et des paysages flottants. Ce sont les premiers mots qui viennent lorsqu’on tente de penser l’écriture de Jean-Noël Vuarnet, lorsqu’on tente de penser La Chute de la maison Tripier (1976). Vaine tentative cependant, car cette maison ne veut pas être pensée, mais sentie. Car cette maison est grande et désirante, pleine de voix. On ne peut que prêter l’oreille aux appels qui émanent d’elle. On ne peut que répondre à l’invitation de son hôtesse, Jean, et de son hôte, Jeanne.
Jean-Jeanne, Jean-Jane, Jean de lumière, Jane de la lune, qui es-tu ? Je suis celui qui tient une valise à la main, une valise bourrée de feuilles, de fils, de ratures et de nœuds, celui qui roule sous un vent déchirant sans fond. Un rêve bourré de lettres et d’étoiles. Je suis la Semeuse de l’écriture filante. Sans genre ni nombre, à l’écoute de l’opéra interstellaire, malgré la menace qui hante ma demeure.
Malgré la menace qui hante la demeure, on franchit son seuil…