L’auteur étudie les plus récentes transformations de l’aura, ce fameux concept évoqué par Walter Benjamin, au milieu des années trente, dans un texte où il parlait de la photographie et du cinéma, deux nouvelles formes d’art qui misent sur la reproductibilité technique du médium. Le concept a des origines lointaines, depuis la pratique de l’aura velificans dont témoignent les œuvres d’art de la civilisation romaine jusqu’au halo lumineux du corps hétérique ou « corps astral » de l’occultisme et de la théosophie. Walter Benjamin avait notamment lu l’essai sur l’aura chez Baudelaire et chez Proust publié à la fin des années vingt par Léon Daudet. Mais il a utilisé le concept d’aura de façon ambiguë, en l’associant en particulier aux formes d’art de la modernité avant-gardiste qui ont voulu détruire l’unité organique de l’œuvre. Grâce au texte de Walter Benjamin, la réflexion sur le rôle et la place de l’aura dans l’art moderne a déjà produit une bibliographie assez vaste. L’auteur de ce nouvel essai explore les stratégies d’auratisation poursuivies par ce qu’on appelle « l’art contemporain », c’est-à-dire les recherches actuelles qui apparaissent de plus en plus intégrées à l’univers de la mode et à l’industrie du luxe où s’investit le capitalisme néolibéral mondialisé. Les différentes formes d’expression, telles l’installation et la performance, mais également les mécanismes de diffusion de l’art, telles les expositions scénarisées et les biennales, sont analysés de manière incisive pour démontrer que l’instauration artificielle de l’aura est aujourd’hui recherchée en termes de séduction, voire de marketing, par ledit « art contemporain » qui s’en sert pour une communication qui vise à la fois le prestige mondain et la capitalisation patrimoniale…