Il est relativement facile de synthétiser l’art contemporain italien si on se réfère aux mouvements déjà entrés dans l’histoire comme l’Arte Povera et la Trans-avant-garde. Mais il est plus délicat de présenter un tableau satisfaisant des artistes de la nouvelle génération ce que se propose de faire pourtant notre article. À l’époque des premiers mouvements italiens d’art contemporain, les artistes n’avaient guère plus de trente ans. Pino Pascali, par exemple, le plus âgé du groupe, avait trente-deux ans lorsqu’en 1967, à la Galleria La Bertesca de Gênes, eut lieu l’exposition d’où naîtra le terme d’Arte Povera. Et quand la Trans-avant-garde est consacrée, à la Biennale de Venise de 1980, Sandro Chia, du haut de ses trente-quatre ans, est le plus ancien du groupe. Si l’on ne veut pas se limiter à ces deux seuls mouvements, il nous faut analyser une histoire plus accidentée, plus individuelle.
Pendant les années de pouvoir de Silvio Berlusconi, au-delà du cas assez atypique de l’artiste visuel Rudolf Stingel, né à Merano, et de la surprenante et très connue Paola Pivi, née à Milan, la reconnaissance internationale a été l’apanage de Maurizio Cattelan, Francesco Vezzoli et Vanessa Beecroft, trois artistes italiens apparus alors sur la scène artistique. En revanche, la génération de la première moitié des années soixante-dix, en particulier les nombreux élèves d’Alberto Garutti à l’Accademia di Belle Arti di Brera, à Milan, ne s’est fait connaître, à un niveau international, que de façon sporadique et discontinue…