Pourquoi est-ce que les enfants aiment dessiner, peindre, imprimer des traces dans la boue, le sable, la neige ? Parallèle : le primitif, celui des forêts sauvages comme celui des grandes villes qui, sous l’emprise d’une impulsion psychique impérieuse, n’hésité pas à gribouiller ses graffitis sur le premier mur venu, fût-il celui d’un manoir quatre étoiles, ou du moins à laisser sa griffe. Pourquoi est-ce que les enfants aiment danser, jouer avec des objets qu’ils ont eux-mêmes fabriqués, sauter sur les cases d’un tracé schématique en chantant ou en récitant, jouer du théâtre avec des masques ? Parallèle : les jeux des adultes sont les rituels, les cérémonies, les fêtes pendant lesquelles on utilise des artifices verbaux, musicaux et matériels, ou encore les sports, sans oublier les dessins abstraits. Dans certains pays, l’homme a inscrit des figures de très grandes dimensions dans le paysage même, comme ces monuments mystérieux creusés dans la terre par les Péruviens ou les Celtes.
Beaucoup d’atavismes sont enveloppés de mystère, et les chercheurs qui essaient quelquefois d’en découvrir le sens s’interrompent d’ordinaire après avoir réussi à en élucider un aspect, riche de conséquences dans leur domaine professionnel. Ainsi le psychologue s’intéresse à la mécanique secrète des processus latents et à la signification des archétypes, alors que l’esthète s’abandonne à l’enchantement des qualités plastiques, musicales, verbales ou dynamiques. Souvenons – nous seulement de l’enthousiasme des avant-gardes pour les cérémonies exotiques, les feux d’artifice et le cirque …