À l’heure du trentième anniversaire de sa mort, et tandis que celle-ci continue d’envelopper son œuvre d’une lueur spectrale, le travail de la photographe américaine Francesca Woodman (Denver-1958–New-York-1981) connaît un nouveau regain de célébrité. Dans les derniers mois, plusieurs expositions lui ont été consacrées dans des galeries d’art en Grande Bretagne, puis courant 2012, une rétrospective de son œuvre sera présentée, pour la première fois aux Etats-Unis, au San Francisco’s Museum of Modern Art avant que de rejoindre New-York et le Guggenheim. Mais c’est à Rome, où l’artiste a passé les années de jeunesse, que la danseuse Alessandra Christiani, lui dédie plusieurs de ses spectacles, lui vouant un culte obstiné, onirique et sensuel.
Comme le soulignait Odette Aslan, en conclusion de son ouvrage Butô(s), il n’existe plus aujourd’hui un butô mais des butôs. Butô Blanc de Masaki Iwana, Butaï ou danse-état de Min Tanaka ou encore Jinen Butô de Atsushi Takenouchi, les ramifications sont plurielles et les formes vagabondent, variant selon les interprètes, leurs appartenances et leurs attaches géographiques. D’origine nipponne, mâtiné d’influences artistiques occidentales, le butô a énormément voyagé. Il s’est nourri d’autres cultures, s’est implanté sur d’autres continents et en Amérique comme en Europe, ses maisons sont nombreuses. Infiltrant les divers courants de la danse contemporaine, basé essentiellement sur l’improvisation, le butô s’est approprié d’autres pratiques…